Tétranyque à deux points : infestation légère à moyenne dans le soya. Ver-gris occidental des haricots : captures en hausse et masses d’œufs rapportées. Puceron du soya : suivi recommandé. Altise à tête rouge et chrysomèle des racines du maïs sur les soies de maïs. Insectes défoliateurs dans le soya : nouveaux cas rapportés. Signes de carence en potassium dans le soya.
PRÉSENCE DU TÉTRANYQUE À DEUX POINTS DANS PLUSIEURS CHAMPS DE SOYA
Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM)
Plusieurs champs de soya en Montérégie présentent des signes d’infestation légère à moyenne de tétranyques à deux points. Un champ passablement affecté en Chaudière-Appalaches a également été rapporté au Réseau d'avertissements phytosanitaires (RAP). D’autres régions peuvent aussi être touchées considérant les conditions chaudes et sèches des dernières semaines qui sont favorables au développement de l’acarien. La présence de ce ravageur est souvent limitée en bordure de champ, mais comme il peut se multiplier rapidement, la vigilance est de mise pour tous les champs de soya qui sont situés en sols secs et/ou bien drainés et/ou qui ont un historique de dommages causés par le tétranyque. La décision de traiter doit notamment reposer sur l’évolution de la météo, laquelle a une grande influence sur les populations de tétranyques, le contrôle fait par leurs ennemis naturels et le potentiel de rendement de la culture. Pour en savoir plus, veuillez vous référer à l’avertissement N° 12 du 13 juillet 2018.
VER-GRIS OCCIDENTAL DES HARICOTS DANS LE MAÏS : SURVEILLEZ VOS CHAMPS, NOTAMMENT DANS LE SUD-OUEST DE LA MONTÉRÉGIE
Des masses d’œufs sont maintenant observées sur les plants de maïs. Leur présence a été signalée dans plusieurs régions (Centre-du-Québec, Hautes-Laurentides, Mauricie et Montérégie). En Montérégie-Ouest, plusieurs champs ont d’ailleurs atteint le seuil d’intervention. Dans certains cas, de jeunes larves ont aussi été observées. En Ontario et au Michigan, on recommande, pour le maïs grain, d’appliquer un traitement insecticide lorsqu’un seuil de 5 % de plants portant des masses d’œufs et des jeunes larves est atteint. Ce seuil est cumulatif : si vous observez 2 % des plants atteints lors du premier dépistage et que, 5 à 7 jours plus tard, ce sont 3 % des plants observés qui présentaient des œufs (ou des jeunes larves), le seuil de 5 % est atteint. Attention : les papillons sont présents pendant plusieurs semaines. Par conséquent, la ponte peut elle aussi s’étendre sur une longue période. Un dépistage régulier des masses d’œufs et des larves permettra de savoir comment évoluent les pontes et quand intervenir, si besoin est.
Photo 2 : Même masse d'oeufs vue à contrejour (à gauche) et à la lumière (à droite)
Source : Julien Saguez, entomologiste (CÉROM)
Source : Julien Saguez, entomologiste (CÉROM)
La fenêtre d’intervention est très restreinte : un traitement doit être appliqué pendant les 5 à 7 jours suivant l’éclosion de la majorité des œufs. L’objectif est d’atteindre les jeunes larves avant qu’elles n’atteignent les soies, sinon le traitement n’aura pas d’effet, car elles seront cachées à l’intérieur des épis.
Pour en savoir plus sur la méthode de dépistage des œufs et des jeunes larves, consultez l'avertissement N° 12 du 13 juillet 2018.
PUCERON DU SOYA : LES CHAMPS DE L’ESTRIE, DE LANAUDIÈRE, DES LAURENTIDES ET DE LA MONTÉRÉGIE SONT À SURVEILLER
Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM), et Julien Saguez, entomologiste (CÉROM)
Dans les champs de soya suivis par le RAP, les populations de puceron du soya ont augmenté, en particulier en Estrie, en Montérégie, dans Lanaudière et dans les Laurentides. Dans ces régions, plusieurs champs atteignent des moyennes de pucerons variant de 100 à 230 par plant. La moyenne provinciale des champs du réseau est de 46 pucerons par plant. Cliquez ici pour accéder au tableau montrant le nombre de sites suivis par région, la densité de pucerons et le stade de croissance du soya dans les champs suivis par le RAP. Un champ dépisté hors réseau, situé dans Lanaudière, abrite cette semaine une population de 600 pucerons par plant, dépassant ainsi le seuil d’alerte de 250 pucerons par plant.
Un dépistage des champs de soya dont le stade de croissance est inférieur à « R5 » et qui sont situés en Estrie, en Montérégie, dans Lanaudière et dans les Laurentides est conseillé. Les résultats des dépistages faits par le réseau de surveillance indiquent que pour les autres régions, le dépistage n’est pas nécessaire pour le moment. L’évaluation de la situation des champs doit tenir compte de la présence d’ennemis naturels, qui sont actuellement observés dans 45 des 62 champs (73 %) dépistés par le RAP.
Le dépistage consiste à déterminer le nombre moyen de pucerons par plant et l’abondance des ennemis naturels. L’atteinte du seuil d’alerte de 250 pucerons par plant ne signifie pas qu’un insecticide doit être appliqué immédiatement, mais qu’il est nécessaire de dépister régulièrement (tous les 2 à 4 jours) pour suivre l’évolution des populations de pucerons. À partir du stade de développement « R5 » (présence de graines d’environ 3 mm dans une gousse à l’un des quatre nœuds supérieurs de la tige principale), un traitement insecticide a peu de chance d’être rentable.
Pour en savoir plus sur la stratégie d’intervention contre le puceron du soya et sur l’identification de ses ennemis naturels, consultez le bulletin d’information N° 22 du 16 juillet 2015 (mis à jour le 29 juillet 2016). Vous pouvez aussi visionner la courte vidéo intitulée Le dépistage du puceron du soya en cinq points.
ALTISE À TÊTE ROUGE ET CHRYSOMÈLE DES RACINES DU MAÏS SUR LES SOIES DE MAÏS
Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM), et Julien Saguez, entomologiste (CÉROM)
Des observations d’altises à tête rouge (Estrie) et de chrysomèles des racines du maïs (Montérégie) qui s'alimentent sur des soies de maïs ont encore été signalées au RAP cette semaine. Consultez l'avertissement N° 14 du 27 juillet 2018 pour en savoir plus sur la manière d’évaluer si la situation risque d’affecter le rendement. En plus des précisions apportées par ce communiqué concernant l’évaluation du processus de pollinisation et la longueur des soies, mentionnons que l’utilisation de pièges collants jaunes pour capturer les chrysomèles est une manière adéquate pour suivre la présence de l’insecte. Une observation fréquente des pièges collants permet d’avoir une évaluation des populations présentes dans les champs.
NOUVEAUX CAS D’INSECTES DÉFOLIATEURS RAPPORTÉS DANS LE SOYA : CHRYSOMÈLE DU HARICOT, CRIQUETS, MÉLOÉ CENDRÉ ET ALTISE À TÊTE ROUGE
Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM)
Des champs aux alentours de Saint-Denis-sur-Richelieu (Montérégie-Est) et plusieurs champs d’une entreprise située à Saint-Jacques-le-Mineur sont aux prises avec des chrysomèles du haricot, lesquelles peuvent s’attaquer aux feuilles et aux gousses du soya. La présence du méloé cendré dans quelques champs en Montérégie-Est a également été signalée au RAP Grandes cultures. Quelques champs de soya ont été touchés par une infestation de criquets à St-Isidore, dans la région de Chaudière-Appalaches. Les altises à tête rouge, abondantes cette année, et les scarabées japonais peuvent aussi s’alimenter des feuilles de soya. L’impact de ces insectes sur le rendement doit être évalué en réalisant un dépistage, lequel permet de bien estimer le pourcentage de défoliation subit par la culture et les dommages faits aux gousses. Veuillez vous référer à l'avertissement N° 14 du 27 juillet 2018 pour connaitre la méthode de dépistage à suivre contre la chrysomèle du haricot et les seuils d’intervention (qui s’appliquent également aux autres insectes défoliateurs), et au bulletin d'information N° 10 du 8 juillet 2016 pour en savoir plus sur la méthode d’évaluation du taux de défoliation, afin d’éviter de le surestimer.
Attention, un traitement insecticide injustifié contre des insectes défoliateurs pourrait mettre la culture à risque, considérant le rôle important que jouent les ennemis naturels en contrôlant le puceron du soya et le tétranyque à deux points. Ces ravageurs ainsi que leurs ennemis sont actuellement présents dans plusieurs champs.
Voici quelques précisions sur différents insectes qui peuvent être actuellement observés dans les champs de soya :
- Criquets : Si un traitement insecticide est justifié, veuillez vous référer au bulletin d'information N° 27 du 18 juillet 2014, qui comprend des précisions importantes sur les insecticides homologués pour lutter contre les criquets.
- Méloé cendré et altise à tête rouge : Il n’y a aucun insecticide homologué pour lutter contre ces insectes.
- Scarabée japonais : CONCEPT, le seul produit homologué, est très toxique pour les abeilles exposées directement à ce produit ou à ses résidus sur les cultures et les mauvaises herbes en fleurs.
CARENCE EN POTASSION DANS LE SOYA
Brigitte Duval, agr. (MAPAQ), et Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM)
Depuis quelques semaines, il est possible d’observer des champs de soya montrant des symptômes de carence en potassium (K) (photo 8). Comme le niveau de K est souvent variable à l’intérieur d’un champ, la chlorose sur la bordure des folioles est donc souvent observée par foyers plus ou moins grands. Ce symptôme apparaît d’abord sur les feuilles les plus vieilles, mais, lorsque la carence est sévère, il peut s’observer aussi sur les jeunes feuilles. Les signes de cette carence pourraient être confondus avec ceux du nématode à kyste du soya ou d’autres problèmes phytosanitaires. Selon le stade de la culture, il est possible de corriger la situation à l’aide d’un engrais minéral. Pour en savoir plus, veuillez vous référer au bulletin d’information La carence en potassium chez le soya : diagnostic et correction.
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseure du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
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