Légionnaire uniponctuée : nouveaux cas rapportés. Insectes défoliateurs dans le soya : comment évaluer la situation. Conditions favorables au tétranyque à deux points. Présence du méligèthe des crucifères. Ver-gris occidental des haricots : capture importante dans un site en Montérégie-Ouest. Fusariose de l’épi : cartes interactives disponibles. Puceron du soya : faible présence.
Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM), et Julien Saguez, biologiste-entomologiste (CÉROM)
Des larves de légionnaire uniponctuée ont été observées au cours de la semaine dans des champs de céréales (avoine, orge, blé d’automne) dans plusieurs régions du Québec (Outaouais, Montérégie-Est, Laurentides). Quelques champs présentaient des niveaux élevés de populations.
Les larves de légionnaires possèdent des bandes longitudinales le long du corps et un Y inversé sur la tête (voir photo 1). Différents stades de développements et différentes couleurs peuvent être observés dans un même champ.
Des cas de défoliation pourront être constatés dans les prochaines semaines. À travers la province, les champs à risque qui devraient être surveillés en priorité sont :
- Les champs de céréales de printemps et de maïs semés tardivement et mal désherbés (particulièrement les endroits où il y a eu présence ou avec présence de chiendent).
- Les peuplements denses de céréales et de graminées vivaces.
- Les prairies situées à proximité des cours d'eau.
Avant de prendre la décision de traiter, il est important de vérifier la taille des larves. Si elles mesurent plus de 3 cm, elles vont bientôt cesser de s’alimenter pour s’enfouir dans le sol. De plus, il faut déterminer si les larves sont parasitées par des ennemis naturels. La présence de ces ennemis permet de contrôler les populations de larves de légionnaire uniponctuée. Un traitement insecticide pourrait tuer ces ennemis naturels (photo 2).
Pour en savoir plus sur ce sujet, la méthode de dépistage et les seuils d’intervention, consultez l'avertissement N° 11 du 6 juillet 2018.
Divers ravageurs peuvent causer la défoliation dans la culture du soya, notamment des criquets, le scarabée japonais (photo 3) et l’altise à tête rouge (photo 4). Consultez le bulletin d’information N° 10 du 8 juillet 2016 pour en savoir plus sur la méthode qui permet d’évaluer le niveau de défoliation, afin d’éviter de le surestimer.
CONDITIONS FAVORABLES AU TÉTRANYQUE À DEUX POINTS
Un autre cas de tétranyque à deux points a été rapporté la semaine dernière dans la région de l’Outaouais, en plus de la présence de l’insecte observée en Estrie. Les conditions chaudes et sèches actuelles sont favorables au développement de ce ravageur, qui peut rapidement causer des pertes de rendement dans le soya. La vigilance est donc de mise dans les champs de soya établis en sols secs et/ou bien drainés et/ou qui ont un historique de dommages causés par le tétranyque.
Pour en savoir plus sur ce sujet, consultez l'avertissement N° 12 du 13 juillet 2018.
Photo 5 : Présence de tétranyques sur une feuille de soya
Source : P. Petrauska (Club agroenvironnemental de l'Estrie)
VER-GRIS OCCIDENTAL DES HARICOTS DANS LE MAÏS : SURVEILLEZ VOS CHAMPS, NOTAMMENT DANS LE SUD-OUEST DE LA MONTÉRÉGIE
Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM), Stéphanie Mathieu, agr. (MAPAQ), et Julien Saguez, biologiste-entomologiste (CÉROM)
Dans le cadre du réseau de dépistage du ver-gris occidental des haricots, 18 des 52 pièges relevés à travers la province contenaient au moins un papillon. La plupart des captures varient de 1 à 11 papillons par piège, mis à part un site où 165 papillons ont été capturés en Montérégie-Ouest, à Saint-Anicet. Des œufs sont susceptibles d’être pondus par les femelles sur des plants de maïs dont les panicules (croix) sont sur le point de sortir ou viennent de sortir. En 2016 et en 2017, des champs situés dans le sud-ouest de la Montérégie ont été fortement affectés. La vigilance devrait être supérieure dans cette région.
Les données de captures du Québec ainsi que celles de l’Ontario et du Michigan sont consultables sous forme de cartes interactives sur le site de la Coalition canadienne des ravageurs du maïs.
Pour en savoir plus sur la méthode de dépistage des œufs, consultez l'avertissement N° 12 du 13 juillet 2018.
MÉLIGÈTHE DES CRUCIFÈRES : PARFOIS EN GRAND NOMBRE DANS LE CANOLA, MAIS QUI NE DEVRAIT PAS AFFECTER LE RENDEMENT
Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM), et Sébastien Boquel, biologiste-entomologiste (CÉROM)
Les captures de méligèthes effectuées dans 4 sites suivis par le RAP au Bas-Saint-Laurent ont atteint la centaine de méligèthes par 10 coups de filet fauchoir, jusqu’à une moyenne de 363 méligèthes par 10 coups de filet pour l’un d’eux (à Saint-Germain) au stade floraison. Ces captures, qui peuvent paraître impressionnantes, sont toutefois bien en deçà des seuils d’intervention considérés en Europe, où le méligèthe est bien installé depuis plusieurs années.
De plus, pour la plupart des champs au Québec, la culture du canola a dépassé le stade où elle est vulnérable aux dommages causés par le méligèthe des crucifères, soit le stade boutons (BBCH 50 à 59). Dès l'ouverture des premières fleurs (BBCH 60), les méligèthes vont délaisser les boutons pour consommer le pollen libre, moment à partir duquel le canola peut supporter une très grande population de cet insecte.
Pour en savoir plus sur la biologie, la méthode de dépistage et les seuils d’intervention, consultez la fiche technique sur le méligèthe des crucifères.
RISQUE D'INFECTION PAR LA FUSARIOSE DE L'ÉPI
Yves Dion, agr. (MAPAQ), et Isabelle Fréchette, agr. (CÉROM)
Les producteurs de céréales sont appelés à surveiller le développement de leur culture. Bien que la période critique d’infection soit dépassée pour une grande part des champs dans les régions les plus chaudes, les champs de blé semés tardivement et ceux situés dans les zones plus fraîches peuvent être aux stades critiques pour l’infection par la fusariose de l’épi (Fusarium spp.).
Afin d’aider à la prise d’une décision quant à la pertinence d’appliquer ou non un traitement fongicide, les producteurs et leurs conseillers peuvent consulter des cartes interactives qui présentent le niveau de risque d’infection causant la fusariose de l’épi.
Attention : Il est primordial de consulter régulièrement les cartes indiquant le niveau de risque. Bien qu’il soit utile de prévoir les jours suivants, l’évaluation pour la journée même (une période de 24 heures) offre la plus grande précision, sachant que les calculs de risque sont fondés sur des données météorologiques renouvelées toutes les 30 minutes.
Pour plus d’information sur l’outil d’aide à la décision, veuillez consulter l’avertissement N° 5 du 8 juin 2018.
Dans les champs de soya suivis par le RAP, la moyenne provinciale de 5,8 pucerons par plant est loin du seuil d’alerte de 250 pucerons par plant. La densité maximale de pucerons par plant a été observée dans un champ en Montérégie-Est, où elle était de 59 pucerons par plant en moyenne. Il est important de s’assurer que tout traitement avec un pesticide qui vise un autre insecte ou le contrôle de maladies est justifié pour ne pas compromettre inutilement l’équilibre entre la population de pucerons et ses prédateurs naturels. Le dépistage systématique des champs de soya n’est pas nécessaire pour le moment.
Pour en savoir plus sur la stratégie d’intervention, veuillez consulter le bulletin d’information Stratégie d’intervention recommandée au Québec contre le puceron du soya. Afin de vous tenir prêt à dépister, vous pouvez visionner la courte vidéo Le dépistage du puceron du soya en cinq points.
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseure du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.