Maïs sucré, Avertissement No 7, 13 juillet 2018

Réseau d'avertissements phytosanitaires, RAP, réseau Maïs sucré, avertissement

Pyrale bivoltine (1re génération) : les captures de papillons de la 1re génération de la pyrale bivoltine se poursuivent faiblement. Présence de masses d'oeufs, de larves et/ou de dommages dans certains champs. Les recommandations émises précédemment demeurent inchangées. Pyrale univoltine : les captures de papillons débutent timidement. Dates de dépistage au champ et d'intervention pour plusieurs régions. Ver de l'épi : un seul papillon capturé au cours de la dernière semaine. Ver-gris occidental des haricots et légionnaire d'automne : début timide des captures de papillons. Soyez vigilant.


MAÏS SUCRÉ HÂTIF : 1re GÉNÉRATION DE LA PYRALE BIVOLTINE

Les captures de papillons de la 1re génération de la pyrale bivoltine se sont poursuivies très faiblement au cours de la dernière semaine sur deux sites dans la Capitale-Nationale, un site à Laval et un site en Montérégie. Du dépistage a été effectué dans des champs situés parmi les régions suivantes : Basses-Laurentides, Capitale-Nationale, Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Basses-Laurentides et Montérégie. Des masses d’œufs, des larves et/ou des dommages frais ont été observés à divers degrés dans certains champs. À noter qu’à cette période de l’été, pour certains secteurs, il n’est pas toujours possible de savoir s’il s’agit de pyrale bivoltine ou univoltine. Les recommandations émises précédemment demeurent inchangées.

 
PYRALE UNIVOLTINE
 
Parmi tout le réseau de piégeage, seuls deux papillons de pyrale univoltine ont été capturés au cours de la dernière semaine (un à Laval et un en Gaspésie). Il s’agit des premières captures de la saison. Erratum : l’avertissement de la semaine dernière mentionnait quelques captures à un site de piégeage dans les Basses-Laurentides, mais il s’est avéré qu’il ne s’agissait pas de pyrales. De façon générale, cela indique que les populations de cette race de pyrale sont faibles, mais cela ne garantit pas qu’il y aura absence de ponte sur les plants de maïs dans un champ donné. Les modèles bioclimatiques basés sur le cumul des degrés-jours de croissance sont utilisés davantage dans cette situation, mais cela souligne encore plus la nécessité de dépister la présence de jeunes larves et de criblures sur les plants de maïs afin de bien cibler les traitements et d'éviter les traitements inutiles. Pour tous les détails sur le ravageur et la méthode de dépistage, consultez la fiche technique sur la pyrale du maïs.
 
Basses-Laurentides, Lanaudière, Laval et Montérégie : les recommandations émises précédemment demeurent inchangées. Voir plus bas pour les détails.
 
Centre-du-Québec, Mauricie, Estrie et Outaouais : le cumul des degrés-jours de croissance indique que les premières pontes de la pyrale univoltine pourraient avoir débuté vers le 11 juillet. Ainsi, les premières larves pourraient être observées vers le 16 juillet dans ces régions. 
 
Bas-Saint-Laurent, Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, Gaspésie, Hautes-Laurentides et Saguenay–Lac-Saint-Jean : les données de piégeage et le cumul des degrés-jours de croissance indiquent que les premières pontes devraient débuter vers le 16 juillet. Ainsi, les premières larves devraient être observées vers le 21 juillet dans ces régions.

Cet avertissement présente les dates de dépistage et les dates d’intervention recommandées (approximatives) pour les stratégies de 1 à 3 traitements appliqués sur des champs qui atteignent le stade « 6 feuilles » ou plus durant la période de ponte de la pyrale univoltine.

 
Dépistage au champ
À partir de la date indiquée pour l’apparition des premières larves (selon la région), visitez les champs menacés à intervalles réguliers. À cette période, les premières masses d’œufs seront écloses et les jeunes larves auront commencé à cribler les jeunes plants de trous minuscules. À partir de la date indiquée pour l’apparition des masses d’œufs (selon la région), il est possible de visiter les champs pour déterminer le taux de parasitisme par les trichogrammes, s’il y a lieu.
 
Régions Date approximative du début du dépistage des masses d’œufs Date approximative du début du dépistage des larves et des criblures
Basses-Laurentides, Lanaudière, Laval et Montérégie 5 juillet 10 juillet
Centre-du-Québec, Mauricie, Estrie et Outaouais 11 juillet 16 juillet
Bas-Saint-Laurent, Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, Gaspésie, Hautes-Laurentides et Saguenay–Lac-Saint-Jean 16 juillet 21 juillet


Traitements insecticides
Le Réseau d'avertissements phytosanitaires (RAP) émet des recommandations de traitements à l’échelle régionale, sans tenir compte des particularités propres à chaque localité (ex. : microclimat, historique d’infestation, etc.). Le dépistage champ par champ devrait être privilégié, car il permet de mieux cibler les dates de traitements et d’éviter les traitements inutiles. Il permet d’évaluer l’état d'infestation d'un champ en particulier et de déterminer si un traitement insecticide contre la pyrale du maïs est justifié. Les dates indiquées dans le tableau ci-dessous peuvent varier de quelques jours, selon les observations effectuées par les collaborateurs du RAP. Les prochains avertissements vous informeront des changements, s’il y a lieu.
 
Régions Début de la ponte Nombre et dates des traitements pour ces régions/secteurs (prévision)
Basses-Laurentides, Lanaudière, Laval et Montérégie Vers le 5 juillet Stratégie à 1 traitement : 21 juillet
Stratégie à 2 traitements : 16 et 23 juillet
Stratégie à 3 traitements : 10, 17 et 24 juillet
Centre-du-Québec, Mauricie, Estrie et Outaouais Vers le 11 juillet Stratégie à 1 traitement : 27 juillet
Stratégie à 2 traitements : 22 et 29 juillet
Stratégie à 3 traitements : 16, 23 et 30 juillet
Bas-Saint-Laurent, Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, Gaspésie, Hautes-Laurentides et Saguenay–Lac-Saint-Jean Vers le 16 juillet Stratégie à 1 traitement : 1er août
Stratégie à 2 traitements : 27 juillet et 3 août
Stratégie à 3 traitements : 21 et 28 juillet, 4 août


Les champs qui sont particulièrement à surveiller et à protéger, s’il y a lieu, sont les champs de maïs qui auront atteint ou dépassé le stade « 6 feuilles » durant la ponte de la pyrale univoltine. Dans le Nord-Est américain, les premières interventions contre la pyrale débutent au stade d’émergence de la panicule.
 
L’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) a mené un essai (voir la fiche technique) afin de comparer différentes stratégies pour le début des traitements insecticides, en fonction du stade du maïs sucré. Les résultats indiquent qu’il est envisageable de commencer les traitements au stade d’apparition des panicules dans le maïs sucré de mi-saison sans augmenter les dommages aux épis. Le succès de cette stratégie dépend d’un suivi serré au champ et d’une intervention sans délai au moment prescrit. Dans le cas du maïs sucré tardif, les résultats sont moins concluants : le taux d’épis endommagés était de 4 % pour le début des pulvérisations au stade d’émergence des panicules comparativement à 0,8 % pour le début des interventions au stade « 8 à 10 feuilles ».


Trichogrammes
L’introduction des trichogrammes se fait plus tôt que les traitements insecticides conventionnels. En effet, les trichogrammes sont efficaces contre les œufs de la pyrale, contrairement aux traitements insecticides, qui eux, sont dirigés contre les larves. Les trichocartes doivent donc être installées avant le début de la ponte de la pyrale, dans les champs qui ont atteint ou dépassé le stade « 4 à 6 feuilles ».
 
Tableau synthèse des stratégies d'intervention pour la race univoltine de la pyrale du maïs selon la région 
Groupe de régions Semaine débutant le :
9 juillet 16 juillet 23 juillet
Basses-Laurentides, Lanaudière, Laval et Montérégie Les larves de la pyrale univoltine sont actives. Dépister et intervenir au besoin dans les champs menacés
Centre-du-Québec, Estrie, Mauricie et Outaouais Dépister les champs menacés Les larves de la pyrale univoltine sont actives. Dépister et intervenir au besoin dans les champs menacés
Bas-Saint-Laurent, Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches, Gaspésie, Hautes-Laurentides et Saguenay–Lac-Saint-Jean Dépister les champs menacés Les larves de la pyrale univoltine sont actives. Dépister et intervenir au besoin dans les champs menacés


VER DE L’ÉPI
  
Parmi tout le réseau de piégeage, un seul papillon du ver de l’épi a été capturé au cours de la dernière semaine, sur un site dans les Basses-Laurentides. Le piégeage de papillons « ferme par ferme » est fortement recommandé, car c’est la seule façon de surveiller l’arrivée du ver de l’épi, un papillon qui nous arrive du sud par les vents. Pour cet insecte, chaque ferme est différente, c’est du cas par cas. Rappelons que les champs les plus à risque sont (1) les champs qui ont des soies fraîches au moment des captures de papillons du ver de l’épi et (2) les champs qui porteront des soies fraîches durant les 10 jours qui suivent les captures de papillons à la ferme.
 
Pour de l’information détaillée sur le ver de l’épi (identification, biologie, piégeage, stratégies d’intervention, etc.), consultez la fiche technique du RAP Maïs sucré Le ver de l’épi du maïs.
 
 
VER-GRIS OCCIDENTAL DES HARICOTS
 
Les captures de papillons du ver-gris occidental des haricots (VGOH) débutent timidement. Un à deux papillons par piège ont été capturés sur quelques sites situés dans les régions suivantes : Capitale-Nationale, Lanaudière, Laurentides et Mauricie.
 
Depuis quelques années, ce ravageur a occasionné parfois des dommages dans certains champs de maïs sucré. Nous vous recommandons de garder l’œil ouvert quant à la présence de masses d’œufs lors de vos dépistages au champ dans les prochaines semaines, particulièrement dans les régions où il y a des captures de papillons. Lors du dépistage des masses d’œufs, concentrez-vous sur les feuilles du haut, car les œufs sont généralement déposés sur les trois feuilles supérieures. La ponte a lieu sur la face supérieure des feuilles. Un peu avant l’éclosion, la couleur des œufs passe du blanc au bleu/violet (figure 1).
 
Des larves peuvent éventuellement être observées sur les plants de maïs, mais le dépistage des jeunes larves est très difficile, car elles ressemblent beaucoup aux jeunes larves d’autres espèces (ex. : pyrale du maïs et ver de l’épi). Après l’éclosion des œufs, les jeunes larves se nourrissent de la panicule et des soies, jusqu’à ce qu’elles soient assez grosses pour creuser dans l’épi et s’alimenter des grains de maïs. Si le dépistage révèle la présence de ce ravageur, il est donc important d’intervenir pendant que les larves sont encore petites.
 
Les champs les plus à risque à cette période de l’été sont les champs qui sont présentement près du stade « sortie des croix » (la femelle préfère pondre sur des plants de maïs dont les panicules ne sont pas encore sorties) et ceux situés en sols légers. Si vous avez déjà subi des dommages par le passé, soyez particulièrement vigilant.
 
Pour plus d’information sur le VGOH dans le maïs sucré (identification de l’insecte, dépistage, etc.), consultez la fiche du MAAARO Ver-gris occidental du haricot.
 
Image Agri-Réseau

 

Image Agri-RéseauImage Agri-Réseau

 

Figure 1. A : Masse d’œufs de ver-gris occidental des haricots sur la face supérieure d’une feuille de maïs, visible à contre-jour
B : Masse d’œufs fraîche
C : Masse d’œufs peu avant l’éclosion

Photos : François Meloche
 

LÉGIONNAIRE D’AUTOMNE

Les captures de papillons de la légionnaire d’automne débutent très faiblement (un papillon en Gaspésie et un papillon dans les Hautes-Laurentides). Les papillons de légionnaire d’automne arrivent du sud des États-Unis par les vents et il est impossible de déterminer où ils se poseront. On ne peut déterminer avec certitude la présence de la légionnaire d’automne dans un champ qu’avec l’aide de pièges à phéromone, ou encore, en dépistant les dommages dans le champ alors que les larves sont encore présentes sur le feuillage.
 
S’il y a des captures de papillons dans votre secteur, il est recommandé de dépister régulièrement vos champs de maïs sucré afin de vérifier la présence de dommages et de larves sur le feuillage. Il est important d’intervenir à ce moment, puisque les jeunes larves sont encore sur le feuillage, et donc vulnérables aux insecticides. Plus tard, les larves se retrouvent dans les épis où elles se nourrissent des grains en formation et où elles sont difficiles, voire impossibles à contrôler. Si un traitement insecticide est effectué, il est recommandé d’utiliser un insecticide homologué à la fois contre la légionnaire d’automne et contre la pyrale du maïs.
 
Pour plus d’information sur la biologie de ce ravageur, la méthode de dépistage, la stratégie d’intervention, etc., consultez la fiche technique La légionnaire d’automne.


Pour plus d’information
  • Fiche technique Ver-gris occidental des haricots
  • Vidéo Le piégeage d’insectes dans le maïs sucré
  • Bulletin d’information Bio-insecticides, insecticides et fongicides homologués dans la culture du maïs sucré en 2018 



Cet avertissement a été rédigé par Brigitte Duval, agronome. Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseure du réseau Maïs sucré ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
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