Avec les conditions d’humidité élevée, plusieurs maladies se sont développées au cours de la dernière semaine : fonte des semis/tige noire, hernie des crucifères, nervation noire, taches alternariennes et pourriture sclérotique. À surveiller : chenilles défoliatrices et cécidomyie du chou-fleur.
Avec les nombreuses averses dispersées, l’accès aux champs avec de la machinerie pour travailler le sol ou pour appliquer des traitements peut s’avérer impossible si les conditions de sol sont trop humides. De plus, l’efficacité des traitements est parfois remise en question en raison du lessivage potentiel des produits par les pluies. Également, la grêle qui est tombée par endroits en Montérégie, dans les Basses-Laurentides et dans Chaudière-Appalaches a causé quelques dommages aux cultures. Dans ces mêmes régions, des cas de montaison prématurée, à la suite de stress, ont également été rapportés dans des champs de brocolis prêts pour la récolte. Par ailleurs, les conditions d’humidité élevée des sols et de l’air ont occasionné des symptômes d’asphyxie racinaire et de l’œdème par endroits.
Asphyxie racinaire observée dans les champs trop humides | Oedème foliaire observé sur des feuilles de chou où les conditions d'humidité des sols et de l'air sont élevées |
Photos : club Lavi-Eau-Champ |
LES CONDITIONS D’HUMIDITÉ ÉLEVÉES ONT FAVORISÉ LE DÉVELOPPEMENT DE PLUSIEURS MALADIES
Les symptômes de la fonte des semis se sont intensifiés dans des champs de jeunes crucifères. De la tige noire, causée par le même complexe fongique que la fonte des semis, a également été observée dans les cultures plus développées. Le taux d’humidité élevé a favorisé le développement des pathogènes causant ces maladies.
Dans ces mêmes conditions, les cas de hernie des crucifères, causée par le champignon Plasmodiophora brassicae, sont en augmentation en Montérégie, tandis que les premières observations de taches alternariennes ont été rapportées dans les cultures de chou et de chou-fleur (sur les vieilles feuilles) des Basses-Laurentides. Aucun traitement n’est toutefois nécessaire pour le moment. Ces taches sont causées par des champignons (Alternaria brassicae et Alternaria brassicicola) qui sont présents dans le sol, sur les graines et les débris végétaux. Le vent, la pluie, la machinerie, les travailleurs et les animaux sont des facteurs pouvant favoriser la dissémination des spores de ces champignons. Ces facteurs favorisent également le développement de la nervation noire, maladie causée par la bactérie Xanthomonas campestris pv. campestris. D’ailleurs, les premiers cas de nervation noire ont été observés en Montérégie et dans les Basses-Laurentides. La température optimale de développement de la nervation noire se situe entre 25 et 30 °C. Dans ces conditions, les symptômes peuvent apparaître sur les plantes de 7 à 14 jours après l’infection. Comme il n’y a pas de bactéricide homologué contre la nervation noire, il est important d’agir de manière préventive. Finalement, on note la présence de pourriture sclérotique causée le champignon Sclerotinia sclerotiorum. Pour plus de détails sur la nervation noire et la pourriture sclérotique, consultez l’avertissement N°11 du 21 juillet 2016.
Les fongicides homologués contre les maladies des crucifères sont présentés dans le bulletin d’information N° 2 du 10 mai 2017.
RÉSEAU DE PIÉGEAGE DE LA CÉCIDOMYIE DU CHOU-FLEUR 2017 – DONNÉES PAR RÉGION
Les captures de la cécidomyie du chou-fleur dans les pièges à phéromone sont très variables d’un site à un autre. Consultez le tableau qui suit pour connaître les niveaux d’infestation dans votre région :
* Le piégeage n’est pas commencé dans cette région.
Actuellement, le seuil d’intervention dans les cultures maraîchères au Québec est atteint aussitôt qu’il y a présence de l’insecte dans les pièges à phéromone. Des essais réalisés au Québec ont démontré que des dommages importants pouvaient être causés par la cécidomyie du chou-fleur au-delà de ce seuil si les crucifères ne sont pas protégées par des traitements. Nous vous rappelons que le relevé des pièges doit être effectué au minimum 2 fois par semaine afin d’appliquer le traitement au bon moment, ce qui permet d’obtenir un meilleur contrôle de l’insecte.
AUTRES RAVAGEURS
Les œufs et les larves de mouche du chou sont en diminution dans l’ensemble des régions du Québec. Quelques champs sont toutefois encore aux prises avec des dommages causés par les asticots de ce ravageur. C’est notamment le cas pour les cultures de radis asiatiques.
La présence de chenilles de piéride du chou est préoccupante dans des choux pommés des Basses-Laurentides, puisqu’elles sont observées près du cœur des plants. Également, le contrôle des chenilles de fausse-teigne des crucifères est nécessaire dans plusieurs régions. Quant à la fausse-arpenteuse du chou, les premières larves ont été observées dans les Basses-Laurentides. Des traitements sont donc en cours pour réprimer ces trois chenilles défoliatrices. Par ailleurs, les conditions climatiques actuelles font en sorte que l’activité des altises demeure généralement faible. Le retour du temps chaud et sec pourrait cependant accroître leur activité au champ. Restez à l’affût!
Larve de fausse-arpenteuse du chou (Trichoplusia ni) Photo : MAPAQ |
Cet avertissement a été rédigé par Isabel Lefebvre, M. Sc., professionnelle de recherche et Mélissa Gagnon, agronome. Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du réseau Crucifères ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.