Maïs sucré, Avertissement No 3, 22 juin 2017
Première génération de la pyrale bivoltine : les captures de papillons demeurent très faibles. Un premier papillon capturé dans la région de la Capitale-Nationale. Dates de dépistage au champ, d’introduction de trichogrammes et dates prévisionnelles de traitements insecticides pour plusieurs régions/secteurs. Ver de l’épi : premières captures de papillons de la saison. Importance du piégeage à la ferme. Stratégie d’intervention pour les champs à risque (champs près du stade soies fraîches).
MAÏS SUCRÉ HÂTIF : 1RE GÉNÉRATION DE LA PYRALE BIVOLTINE
Les captures de papillons de la pyrale bivoltine (1re génération) se poursuivent très faiblement : 1 papillon vers le 16 juin à Saint-Janvier (Basses-Laurentides) et 1 papillon vers le 19 juin à Neuville (Capitale-Nationale).
Montérégie, Laval et les municipalités hâtives de Lanaudière et des Basses-Laurentides : Les recommandations émises précédemment demeurent inchangées. Voir le tableau ci-dessous pour les détails.
Centre-du-Québec, Estrie, Mauricie, Outaouais et les municipalités tardives de Lanaudière et des Basses-Laurentides : Les captures de papillons de pyrale bivoltine demeurent quasi nulles dans ces secteurs. Par contre, selon le cumul des degrés-jours de croissance, nous prévoyons que les premières pontes pourraient commencer vers le 22 juin. Ainsi, les premières larves pourraient être observées vers le 27 juin dans ces secteurs. Voir le tableau ci-dessous pour les dates de dépistage et d’intervention recommandées dans ces secteurs pour les stratégies de 1 à 3 traitements appliqués sur des champs qui atteignent le stade 6 feuilles ou plus durant la période de ponte.
Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches : Un premier papillon de la pyrale bivoltine a été capturé vers le 19 juin dans une municipalité hâtive de la Capitale-Nationale. Selon cette capture et le cumul des degrés-jours de croissance, nous prévoyons que les premières pontes devraient avoir lieu vers le 29 juin dans les régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches. Ainsi, les premières larves dans ces régions devraient être observées vers le 4 juillet.
La 1re génération de la pyrale bivoltine est généralement peu préoccupante à cause de la faible survie hivernale. Dans la plupart des cas, elle ne devrait pas justifier plus d’un traitement insecticide. Par contre, chez certains producteurs, elle peut être abondante et nécessiter plus d’une application. La décision quant au nombre d’interventions à effectuer doit tenir compte des niveaux antérieurs de dommages déjà observés dans les cultures de maïs hâtif et tardif. Nous recommandons le dépistage champ par champ afin de mieux cibler les dates et le nombre de traitements. Les champs qui sont particulièrement à surveiller et à protéger, s’il y a lieu, sont les champs de maïs cultivés avec paillis de plastique et/ou sous bâches, les champs semés tôt et les champs hâtifs semés sur un retour ou près d’un retour de maïs sucré tardif infesté par la 2e génération de la pyrale bivoltine l’année précédente.
Dépistage au champ
Aux dates indiquées pour l’apparition des premières larves, il est recommandé de débuter le dépistage au champ. Les premières masses d’œufs seront écloses et les jeunes larves auront commencé à cribler les jeunes plants de trous minuscules. Des conseillers ont observé, par le passé, que les premières larves émergeaient plus rapidement dans les champs cultivés sous bâches. Commencez donc plus tôt le dépistage de ces champs.
Traitements insecticides
Consultez le tableau ci-dessous pour connaître les dates d’intervention recommandées pour les stratégies de 1 à 3 traitements appliqués sur des champs qui atteignent le stade 6 feuilles ou plus durant la période de ponte de la pyrale. Même si des dates prévisionnelles de traitements insecticides sont émises par le RAP, il est fortement recommandé de dépister les champs pour déceler la présence de masses d’œufs, de larves ou de criblures avant de prendre la décision de faire un traitement insecticide. Cela est d’autant plus important pour les producteurs qui optent pour une stratégie à un seul traitement (comparativement à 2 ou 3 traitements). Rappelons que les traitements insecticides doivent cibler les jeunes larves en train de s’alimenter sur les plants de maïs, entre l’éclosion des œufs et l’entrée des larves à l’intérieur des plants.
* IMPORTANT : Ces dates peuvent varier de quelques jours, selon les observations effectuées par les collaborateurs du réseau Maïs sucré. Les prochains avertissements vous tiendront au courant de ces changements, s’il y a lieu. Votre conseiller agricole serait également avisé s’il y avait des changements importants dans ces prévisions. Pour les champs cultivés sous bâches, il est possible que ces dates soient devancées de 3 à 4 jours.
Trichogrammes
L’introduction des trichogrammes se fait plus tôt que les traitements insecticides conventionnels. En effet, les trichogrammes sont efficaces contre les œufs de la pyrale, contrairement aux traitements insecticides, qui eux, sont dirigés contre les larves. Les trichocartes doivent donc être installées avant le début de la ponte de la pyrale, dans les champs qui ont atteint ou dépassé le stade 4 à 6 feuilles. Les trichogrammes doivent être actifs dès la date de début de ponte dans les champs qui auront atteint le stade 4 à 6 feuilles. Vous pourrez mesurer le taux de parasitisme en observant les masses d’œufs sous les feuilles des plants de maïs. Les masses d’œufs complètement noircies sont parasitées par les trichogrammes. Pour plus d’information sur les trichogrammes, cliquez ici.
VER DE L’ÉPI
Quelques premiers papillons du ver de l’épi ont été capturés au cours de la dernière semaine à de très faibles niveaux. Parmi tout le réseau de piégeage, des captures ont été effectuées dans quelques sites situés dans les régions suivantes : Montérégie (2 sites, 1 papillon chacun) et Saguenay–Lac-Saint-Jean (1 site, 1 papillon). Les champs de maïs sucré sont à risque lorsque les épis commencent à avoir des soies (plusieurs champs au Québec ne sont pas encore à ce stade). Les papillons femelles sont attirés par les soies fraîches, où ils pondent leurs œufs. À partir de la date de capture de papillons, la période de ponte de ce ravageur dure environ 10 jours.
Lorsque le maïs approche le stade soies fraîches, le piégeage de papillons « ferme par ferme » est fortement recommandé, car c’est la seule façon de surveiller l’arrivée du ver de l’épi, un papillon qui nous arrive du Sud par les vents. Lorsqu’il est question du ver de l’épi, chaque ferme est différente, c’est du cas par cas. Rappelons que les champs à risque sont 1) les champs qui ont des soies fraîches au moment des captures de papillons du ver de l’épi et 2) les champs qui porteront des soies fraîches durant les 10 jours qui suivent les captures de papillons à la ferme. Les champs qui sont encore loin du stade soies fraîches ne seront pas attirants pour la ponte du ver de l’épi.
Pour tous les détails sur le piégeage, les méthodes de lutte, etc., consultez le bulletin d’information Le ver de l’épi du maïs : identification, biologie et stratégie d’intervention.
À consulter
Vidéo Le piégeage d’insectes dans le maïs sucré (pyrale du maïs, ver de l’épi, légionnaire d’automne)
Bulletin d’information Pyrale du maïs dans le maïs sucré : biologie, surveillance, dépistage et stratégies d’intervention
Bulletin d’information Le ver de l’épi du maïs : identification, biologie et stratégie d’intervention
Bulletin d’information Insecticides et fongicides homologués dans la culture du maïs sucré en 2017
Cet avertissement a été rédigé par Brigitte Duval, agronome. Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Maïs sucré ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.