Les températures ont été fluctuantes pendant la période du 21 au 27 août. Plusieurs régions ont connu une alternance de jours et de nuits sous les normales de saison avec des températures près ou au-dessus des normales le jour et dans les normales la nuit. Le rafraîchissement observé engendre un ralentissement de la croissance des cultures par endroits. Les précipitations reçues en début de période sur un sol saturé d’eau dans Lanaudière et en Montérégie ont eu des impacts négatifs. De l’asphyxie racinaire est observée dans plusieurs cultures. De plus, les opérations telles les récoltes et les traitements phytosanitaires ont pris du retard par endroits. Les précipitations ont été moins abondantes dans les régions plus à l’est, voir la carte des précipitations pour un portrait complet.
AVANCEMENT DES SEMIS ET DES PLANTATIONS
Oignon
Dans toutes les régions, les récoltes se poursuivent et s'achèvent. Les calibres sont de bonne qualité chez la plupart des producteurs. Les derniers semis des oignons verts sont faits.
Dans la Capitale-Nationale et en Chaudière-Appalaches, on observe la sénescence graduelle du feuillage des oignons semés, ils ont commencé à coucher et les calibres sont bons.
Poireau
Les récoltes se poursuivent.
INSECTES
En Montérégie-Ouest, dans l’ail planté au printemps dont le feuillage est encore vert, une hausse importante des thrips nécessitant des traitements dans certains sites a été rapportée. Dans les champs d’oignon sec et d’échalote, on rapporte une diminution des populations. Quelques traitements ont été effectués dans l’oignon vert, sur les sites où la pression était plus élevée.
Dans la Capitale-Nationale et en Chaudière-Appalaches, on note également une augmentation, mais aucun traitement n’a été fait.
Autres insectes
Dans la Capitale-Nationale, des tétranyques sont rapportés dans le poireau, mais leur activité a été ralentie par le temps frais, et dans l’oignon, au coude des feuilles, sans traitement nécessaire. Une faible présence de pucerons, de chenilles et de punaises a été rapportée. Dans Chaudière-Appalaches, la présence des cicadelles a été signalée sans aucune action.
Teigne du poireau
Peu de larves ou de dommages liés à la troisième génération sont observés jusqu’à maintenant. Quelques légers dommages sont toutefois observés en Estrie et dans les Laurentides.
Les captures liées à la troisième génération diminuent ou restent faibles dans la Capitale-Nationale, en Chaudière-Appalaches, en Estrie et au Centre-du-Québec.
Elles se poursuivent par endroits en Gaspésie et au Bas-Saint-Laurent.
Elles débutent sur la Côte-Nord où cette génération devrait être très courte.
Dans les régions plus au sud, les captures restent élevées par endroits après un pic dans Lanaudière ainsi que dans les Laurentides et augmentent dans un site de la Montérégie. Une partie de ces nouvelles captures pourraient correspondre à une courte quatrième génération. Comme le modèle bioclimatique ne permet pas de prédire le comportement de ces papillons, aucune date de traitement n’est publiée pour l’instant, mais une stratégie pourrait être suggérée la semaine prochaine selon les captures rapportées. Quoiqu’il en soit, si un quatrième vol est débuté, il sera très court.
La carte des vols donne un bon portrait de la troisième génération.
Information concernant la troisième génération
Stratégie d’intervention contre la troisième génération
Le troisième vol de la teigne est celui où l’on retrouve la plus grande quantité de papillons et deux traitements sont généralement effectués pour contrôler les larves issues de ce vol. Les régions les plus froides font exception, étant donné que le troisième vol est incomplet. Pour la stratégie à un traitement, on intervient 10 jours après le pic d’activité des papillons. Pour la stratégie à deux traitements, le premier est effectué 3 jours après le pic d’activité et le second 14 jours plus tard.
Le poireau et l’oignon vert sont les principales cultures affectées par cette troisième génération. À ce moment de l’année, le feuillage de l’ail et des oignons, en train de se dessécher, est peu attirant pour les teignes. Les variétés d’ail de printemps tardives ou les oignons semés tardifs pourraient néanmoins être affectés par cette génération.
Toutes les superficies de poireau sont à risque tandis que pour l’oignon vert, ce sont davantage les petits champs.
Pour les fermes où du piégeage est effectué
Pour les fermes où aucun piégeage n'est effectué (CLIQUEZ ICI POUR VOIR LE TABLEAU DES DATES DE TRAITEMENTS)
Région | Stratégie à un traitement | Stratégie à deux traitements | |
Date | Date 1 | Date 2 | |
Abitibi-Témiscamingue | 25 août | 18 août | 1er septembre |
Charlevoix | 24 août | 17 août | 31 août |
Bas-Saint-Laurent | 26 août | 19 août | 2 septembre |
Gaspésie | 27 août | 20 août | 3 septembre |
Côte-Nord | 6 septembre * |
Pour plus d'information
- Technique de piégeage de la teigne du poireau
- La teigne du poireau : Stratégie de lutte
- La teigne du poireau : Biologie et impact sur les cultures
MALADIES
Oignon sec, oignon vert et espagnol
Brûlure de la feuille
Dans les champs dépistés cette semaine, les taches de la brûlure de la feuille (Botrytis squamosa) sont en diminution, sauf en Chaudière-Appalaches et en Estrie où elles ont légèrement augmenté. La régie se poursuit au besoin dans les champs problématiques.
Mildiou (Peronospora destructor)
Des observations très variables selon les régions sont rapportées par les collaborateurs. En Capitale-Nationale, il n’y a toujours pas de symptômes et en Chaudière-Appalaches, des symptômes sont présents dans un seul site. Les fongicides ont été faits dans tous les champs non récoltés. Dans Montréal-Laval-Lanaudière et en Montérégie, des méthodes de contrôle appropriées continuent d'être adoptées, soit en appliquant des fongicides appropriés à la situation, soit en effectuant une récolte hâtive pour diminuer la pression.
Tache pourpre
Dans le poireau, les symptômes de tache pourpre augmentent dans la Capitale-Nationale, en Chaudière-Appalaches, en Estrie, dans Montréal-Laval-Lanaudière et dans les Laurentides, et quelques interventions sont en cours. Cette maladie est stable dans l’oignon.
Autres maladies
Les symptômes de brûlure stemphylienne, les pourritures bactériennes et la pourriture basale sont également stables sur la plupart des régions.
RAPPEL : CULTURES DE COUVERTURE
Avec l’avancement des récoltes, il est temps d’implanter des cultures de couverture. Celles-ci jouent plusieurs rôles importants, dont la protection contre les érosions hydriques et éoliennes, surtout en terre noire. Cette pratique permet aussi d’accumuler les éléments nutritifs qui seraient autrement perdus par lessivage, dont l’azote, et d’accroître la biodiversité et l’activité biologique du sol. Les cultures de couverture jouent ainsi un rôle dans la gestion des mauvaises herbes et la lutte contre les agents pathogènes du sol.
Plus l’implantation se fait tôt dans la saison, plus il y a de choix d’espèces disponibles.
Quelques documents permettent de mieux connaître les espèces végétales à privilégier et de comprendre les bénéfices de cette pratique :
- Intégration des cultures de couverture en maraîchage de terre noire
- Cultures de couverture - Les pratiques agricoles de conservation : Habiter le sol par les racines
- Guide des cultures de couverture en grandes cultures
- Engrais vert (Guide de gestion globale de la ferme maraîchère biologique et diversifiée)
- Légumes de champ - Agri-Réseau | Documents | Recherche : cultures de couverture
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Eve Abel, agronome (MAPAQ) en collaboration avec Roger Francis Bioka-Kiminou, agronome. Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du sous-réseau Oignon, ail et poireau ou le secrétariat du RAP. Édition : Amélie Picard, agronome et Sophie Bélisle (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.