Solanacées, Avertissement No 15, 29 août 2024

Premiers cas de mildiou de la tomate. Les conditions sont propices au mildiou, l'assiduité dans la régie préventive doit être maintenue. Hausse des maladies fongiques. Insectes moins actifs. Fendillement des fruits.


CONDITIONS MÉTÉO ET SITUATION ACTUELLE


La fraîcheur de la période précédente s'est poursuivie jusqu’à jeudi, suivi par un retour des températures plus estivales la fin de semaine dernière. Les importantes rosées ont été propices au développement des maladies, dont le mildiou. Les précipitations ont été moins abondantes, sauf dans certains secteurs en Montérégie et au Centre-du-Québec, où des orages très localisés ont amené jusqu’à 77 mm de pluie.  

Les récoltes se poursuivent; les plantations les plus hâtives commencent toutefois à être fatiguées.

Voici les liens d'Agrométéo Québec pour cette semaine :

  • Précipitations des sept derniers jours 
  • Sommaire Cucurbitacées/Solanacées 
 

TOMATE


Maladies

Mildiou (Phytophthora infestans)
Deux premiers cas de mildiou ont été déclarés dans la tomate en Montérégie. Il s’agit des premiers cas confirmés dans cette culture pour la saison. Ces foyers (de quelques plants seulement) ont immédiatement été détruits. Comme les conditions sont propices au développement du mildiou avec les rosées qui entraînent de longues périodes de mouillure du feuillage, un dépistage fréquent est essentiel. Les règles de biosécurité doivent également être respectées pour limiter la propagation. S’il y a présence de mildiou dans l’environnement immédiat, il est recommandé d'augmenter la fréquence des traitements aux 5 à 7 jours. 

Veuillez consulter l’alerte N° 1 du 14 août 2024 pour les conditions propices et les interventions recommandées.  

Si le mildiou est détecté, il est essentiel de détruire les plants et d’en disposer de façon sécuritaire; consultez la fiche technique pour plus d’information sur la réglementation, la destruction des plants et les stratégies à mettre en place. 

Si vous suspectez un cas de mildiou, contactez votre agronome, un conseiller régional du MAPAQ et/ou les avertisseurs du sous-réseau Solanacées pour vous aider à identifier la maladie. Un envoi d’échantillon au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ est également recommandé. 

Autres maladies fongiques 
Quelques symptômes d’anthracnose sont observés sur les fruits mûrs. L'alternariose est en augmentation dans l’ensemble des régions.

Certains sites présentent de la moisissure grise avec des taches fantômes sur les fruits.

Avec les variations de température entre le jour et la nuit et les rosées, le blanc est en augmentation (en tunnel et en champ).

Les symptômes de P. capsici sont de plus en plus observés sur la plupart des sites.
 

  
P. capsici sur des tomates, lésions sur des fruits ("buckeye") et sporulation (sur la photo de droite)
Photos : Marie-Laure Marcotte, agr. (Groupe Proconseils) 


Maladies bactériennes
La moucheture, la tache et le chancre sont en augmentation sur plusieurs sites, avec des symptômes observés sur les fruits également. L’intensité des dommages sur ceux-ci diffère selon les régions. 


Insectes et acariens

Punaises 
Peu de collaborateurs rapportent des dommages sur les fruits; les punaises sont peu présentes.

Tétranyques
On observe encore quelques foyers d'infestation, dont la pression varie selon les sites. Avec les conditions météo plutôt fraîches et humides et le fait que les tétranyques vont bientôt commencer leur diapause (suivant la diminution de la luminosité), aucun nouveau traitement ne nous a été rapporté.


Problèmes abiotiques 
Cette semaine encore, les fentes radiales et le microfendillement sont observés. À cause des fortes précipitations récentes, beaucoup de fruits sont déclassés.

En association avec le microfendillement, on observe parfois des taches causées par des gouttes d'eau froide qui restent longtemps sur le fruit.


Dommage dû à des gouttes d'eau froide restées sur le fruit sur une longue période
Photo : Marie-Laure-Marcotte, agr. (Groupe ProConseil)

 

POIVRON
 
Maladies

Anthrachnose
Des collaborateurs rapportent une hausse des cas d’anthracnose sur certains sites. Les lésions peuvent atteindre toutes les parties de la plante.
 
 
Lésions sur des tiges de poivrons dues à l'anthrachnose
Photos : Nadia Surdek, agr. (Groupe PleineTerre inc.)


Alternaria, moisissure grise et sclérotiniose 
On observe une progression de ces maladies dans toutes les régions, mais leur intensité varie selon les sites.


Insectes et acariens

Punaises, pucerons et tétranyques
Leur activité est ralentie avec les températures plus fraîches.

Tarsonèmes
En Chaudière-Appalaches et dans la Capitale-Nationale, des collaborateurs observent quelques-uns de ces acariens, mais sans justifier de traitement.
 

Dommages de tarsonèmes sur un poivron
Photo : Denis Giroux, agr. (Réseau de lutte intégrée Bellechasse) 


Pyrales 
Il n’y a pas de captures dans les pièges du sous-réseau Solanacées, mais des collaborateurs rapportent des dommages s'y apparentant sur les fruits. Quant aux données de piégeage du maïs sucré, elles sont actuellement indisponibles.   



Problèmes abiotiques 
Comme pour les tomates, les pluies ont causé du microfendillement. Un peu de pourriture apicale et de coup de soleil sont aussi rapportés.
 


AUBERGINE

 

Maladies
Alors que la verticilliose est généralement stable, l'alternariose et la sclérotiniose sont en forte augmentation.


Insectes et acariens
Dans l’ensemble des régions, l’activité des insectes et des acariens est ralentie. Quelques dommages de punaises sont encore observés, mais aucun traitement ne semble nécessaire.
 


CERISE DE TERRE

Maladies 

Alternariose, charbon et cercosporiose
Les collaborateurs rapportent une forte hausse de ces maladies à certains sites.  


Insectes et acariens

Pucerons
Aucune problématique en lien avec les pucerons n’est rapportée cette semaine.

Tétranyques
Contrairement aux autres cultures, il semble y avoir eu une hausse des populations de tétranyques chez certains producteurs, ayant nécessité un traitement.
 

 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.
 
 

Cet avertissement a été rédigé par Riva Khanna, agr. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du sous-réseau Solanacées ou le secrétariat du RAP. Édition : Line Bilodeau, agr., M. Sc. et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite. 
Image Agri-Réseau