Augmentation du blanc et sénescence du feuillage : un processus normal à l’approche de la maturité des fruits. Augmentation des cas de Sclerotinia sur la courge spaghetti. Symptômes viraux dépistés sur des courges Butternut. Mildiou toujours actif dans le concombre et le melon bordé. Indices pour quand récolter les courges d’hiver.
ÉTAT DES CULTURES
Pour la période du 21 au 28 août, le temps frais amorcé dans la période précédente s'est poursuivi (le mercredi et le jeudi 21 et 22 août). Par la suite, les températures ont repris des allures estivales, même la nuit. Les précipitations n'ont pas été excessives, sauf dans certains secteurs en Montérégie et au Centre-du-Québec, où des orages localisés ont amené beaucoup (trop) d'eau.
Les récoltes de melons brodés et de melons d'eau achèvent. Les rendements et la qualité ont été satisfaisants chez bon nombre d'entreprises. La récolte des derniers semis et des dernières plantations de courgettes et de concombres est en cours ou commencera bientôt. La récolte des courges d'hiver est commencée alors que les citrouilles terminent leur maturation.
Le sommaire agrométéorologique cucurbitacées vous présente le tableau des précipitations et des degrés-jours cumulés pour chacune des régions.
BLANC ET SÉNESCENCE NATURELLE DU FEUILLAGE DANS LES COURGES D'HIVER ET LES CITROUILLES
Le blanc et les autres maladies foliaires ne sont pas les seuls responsables de la sénescence du feuillage. Lorsque le fruit a atteint sa taille optimale et qu’il commence à mûrir, le feuillage meurt de façon naturelle, et ce, même si les traitements fongiques se poursuivent. C’est un processus physiologique normal, car à ce stade, le feuillage devient moins utile au développement du fruit. Le dépérissement avancé du feuillage indique que ces champs sont à prioriser pour la récolte.
Par ailleurs, dans la courge d’hiver destinée à l’entreposage, lorsque les pluies sont fréquentes et les rosées abondantes (comme c'est le cas cette année), on recommande la poursuite des traitements fongiques, même lorsque le feuillage est fortement tombé, et ce, jusqu’à une semaine avant la récolte afin de protéger les fruits des pathogènes.
MALADIES SUR LES FRUITS
Depuis deux semaines, nos collaborateurs et collaboratrices ne nous signalent pas de nouvelle apparition massive de pourriture noire dans la courge Butternut. Par contre, on rapporte davantage de pourriture de fruits causée par le Phytophthora capsici dans des champs avec ou sans antécédents de la maladie. Les fortes pluies et la chaleur sont d'importants éléments déclencheurs du pathogène. On signale aussi, maintenant que les récoltes ont débuté, la présence de Fusarium sur les courges spaghetti, au niveau de la zone de contact du fruit avec le sol. Ces lésions sont généralement superficielles, mais il n'est pas conseillé d'entreposer les courges fortement touchées, car la pourriture pourrait pénétrer la chair si les conditions d'entreposage sont inadéquates.
Dans plusieurs régions, on signale quelques foyers avec présence de fruits de courge spaghetti atteints de pourriture sclérotique causée par Sclerotinia slerotiorum. Les courges affectées peuvent prendre diverses apparences. Actuellement, on observe quelques fruits dont la couleur est altérée, du pédoncule vers la base, accompagné d'un ramollissement du fruit puis d'une liquéfaction de la chair. Les sclérotes ne sont pas toujours visibles. Ces derniers peuvent être présents à l'intérieur du fruit, dans la cavité des graines. Dans d'autres cas, l'épiderme du fruit reste sec et prend l'apparence d'une coquille qui contient la chair liquéfiée, avec ou sans sclérotes.
On rapporte la présence de courges Butternut avec symptômes de virose qui pourrait être attribuée au virus de la mosaïque de la pastèque (WMV), selon de précédents rapports diagnostiques. Ce virus est transmis par les pucerons ailés, non colonisateurs.
QUELQUES NOUVEAUX CAS DE MILDIOU DANS LE CONCOMBRE ET LE MELON BRODÉ
IMPLANTATION DE CULTURES DE COUVERTURE
Après la récolte de vos cultures ou l'abandon d'un champ, il est recommandé de déchiqueter et d’enfouir les résidus. Cette opération permet d'empêcher les ravageurs et les maladies de se développer et/ou de compléter leur cycle, ce qui constitue une stratégie efficace pour limiter leur impact sur les cucurbitacées avoisinantes, mais également sur les cucurbitacées qui seront cultivées dans les années à venir.
Après la destruction des résidus de culture, il est aussi recommandé de couvrir les sols en semant des plantes de couverture (culture simple ou mélange de plusieurs espèces de plantes). En plus d'améliorer la santé et la conservation des sols, leur implantation contribue à la valorisation des éléments fertilisants et à la bonne gestion des ennemis des cultures, notamment en compétitionnant avec les mauvaises herbes et en interférant dans le cycle de développement de certains ravageurs et de certaines maladies. Il faut toutefois attendre les bonnes conditions de sol et météorologiques pour semer les cultures de couverture afin qu'elles germent rapidement et puissent croître de manière optimale. Faites appel à votre conseiller horticole pour vous aider dans votre choix de culture de couverture à implanter.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. Édition : Line Bilodeau, agronome, M. Sc. et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.