RÉSUMÉ CLIMATIQUE ET RISQUES ASSOCIÉS
La majorité des régions ont connu un début de période au-dessus des normales de jour et de nuit, puis un refroidissement entre le 18 et le 20 août. Des précipitations abondantes par endroits ont eu lieu le 19 et parfois le 20 août. Des précipitations sous forme d’orage avec parfois de la grêle sont rapportées de façon localisée. Voir la carte des précipitations.
Les impacts des précipitations de cette semaine seront à surveiller puisqu’elles surviennent sur des sols souvent encore humides.
Dans Lanaudière, des champs encore partiellement inondés sont rapportés.
AVANCEMENT DES SEMIS ET DES PLANTATIONS
Oignon
- En Montérégie, peu de champs d’oignons secs, semés ou transplantés sont encore debout. Dans Lanaudière, l’hydrazide maléique a été appliqué dans la majorité des champs et le stade atteint 55 % couché. Dans la Capitale-Nationale et en Estrie, les récoltes sont commencées pour les champs transplantés et le calibre est bon. Les champs semés de la Capitale-Nationale et du Bas-Saint-Laurent sont au début du stade couché et les bulbes atteignent 5 à 8 cm de diamètre.
- Échalote : les champs non récoltés sont tous couchés.
En Montérégie, dans l’oignon sec et l’échalote, un dépérissement rapide du feuillage a été rapporté dans certains champs fortement affectés par les dommages de thrips et/ou les maladies foliaires (Botrytis et/ou Stemphylium) et/ou par l’excès d’eau. Le poids du feuillage semble insuffisant pour tomber de lui-même, ce qui augmente les risques de pourriture bactérienne par temps pluvieux. Certains producteurs ont décidé de rouler certaines variétés pour coucher le feuillage, en espérant que ça réduise les risques de pourriture.
Poireau
Il y a peu de données disponibles cette semaine. Le stade est de 8 à 10 feuilles et la récolte est de belle qualité dans les champs plus avancés.
INSECTES
Les thrips sont en augmentation, dans plusieurs régions sauf en Estrie, où des dommages sont constatés et dans quelques sites de Chaudière-Appalaches. Leur contrôle a été particulièrement difficile au Bas-Saint-Laurent où le blanchiment du feuillage est affecté. Des traitements ont été nécessaires par endroits en Montérégie.
Autres insectes
Dans la Capitale-Nationale, des tétranyques sont rapportés dans le poireau, avec des traitements nécessaires, et dans l’oignon, au coude des feuilles, sans traitement nécessaire.
Teigne du poireau
Peu de larves ou de dommages sont observés à la suite des envols de la troisième génération.
Les captures liées à la deuxième génération diminuent sur la Côte-Nord, signifiant que le pic est passé. Les captures liées à la troisième génération pourraient leur succéder au cours de la prochaine semaine, mais il devrait s’agir d’une génération partielle et plus courte.
Les captures liées à la troisième génération diminuent enfin dans les régions de Lanaudière, des Laurentides, de l’Estrie, de la Capitale-Nationale et dans Chaudière-Appalaches. Elles sont en augmentation au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie.
Rappelons que, lorsque des pièges sont installés à la ferme, ces données doivent prioritairement être utilisées pour calculer la date du pic et les dates de traitement, car elles donnent un portrait complet de la période d’activité des adultes.
Information concernant la troisième génération
Stratégie d’intervention contre la troisième génération
Le troisième vol de la teigne est celui où l’on retrouve la plus grande quantité de papillons et deux traitements sont généralement effectués pour contrôler les larves issues de ce vol. Les régions les plus froides font exception, étant donné que le troisième vol est incomplet. Pour la stratégie à un traitement, on intervient 10 jours après le pic d’activité des papillons. Pour la stratégie à deux traitements, le premier est effectué 3 jours après le pic d’activité et le second 14 jours plus tard.
Le poireau et l’oignon vert sont les principales cultures affectées par cette troisième génération. À ce moment de l’année, le feuillage de l’ail et des oignons, en train de se dessécher, est peu attirant pour les teignes. Les variétés d’ail de printemps tardives ou les oignons semés tardifs pourraient néanmoins être affectés par cette génération.
Toutes les superficies de poireau sont à risque tandis que pour l’oignon vert, ce sont davantage les petits champs.
Pour les fermes où du piégeage est effectué
Pour les fermes où aucun piégeage n'est effectué (CLIQUEZ ICI POUR VOIR LE TABLEAU DES DATES DE TRAITEMENTS)
Région | Stratégie à un traitement | Stratégie à deux traitements | |
Date | Date 1 | Date 2 | |
Chaudière-Appalaches | 18 août | 11 août | 25 août |
Capitale-Nationale | 19 août | 12 août | 26 août |
Saguenay–Lac-Saint-Jean | 22 août | 15 août | 29 août |
Abitibi-Témiscamingue | 25 août | 18 août | 1er septembre |
Charlevoix | 24 août | 17 août | 31 août |
Bas-Saint-Laurent | 26 août | 19 août | 2 septembre |
Gaspésie | 27 août | 20 août | 3 septembre |
Côte-Nord | À venir |
Pour plus d'information
- Technique de piégeage de la teigne du poireau
- La teigne du poireau : Stratégie de lutte
- La teigne du poireau : Biologie et impact sur les cultures
MALADIES
Oignon sec, oignon vert et espagnol
La brûlure de la feuille (Botrytis squamosa) est en augmentation dans la Capitale-Nationale (légère), en Chaudière-Appalaches et en Montérégie. Sa présence est stable en Estrie (intensité modérée à élevée) et dans Lanaudière (intensité moyenne).
Dans l’oignon sec, le mildiou est présent en Chaudière-Appalache, en Lanaudière et en Montérégie et son incidence est relativement faible. La régie fongicide se poursuit.
L’incidence de la brûlure stemphylienne (Stemphylium vesicarium) est en augmentation en Montérégie, en Lanaudière et la Capitale-Nationale. Elle est stable en Estrie et dans les Laurentides. La régie fongicide se poursuit dans les champs les plus affectés, principalement dans ceux n’ayant pas encore été traités à l’hydrazide maléique.
La tache pourpre est rapportée en Montérégie (en augmentation dans l’échalotte et stable dans l’oignon sec) et en Chaudière-Appalaches (faible).
Un seul cas de fusariose du plateau est observé dans l’oignon sec en Montérégie.
La pourriture bactérienne est rapportée en Montérégie (quelques champs seulement), dans Lanaudière (augmentation) et la Capitale-Nationale (quelques symptômes dans l’oignon transplanté).
Poireau
Bien que les données soient partielles cette semaine, les cas de tache pourpre sont en augmentation dans la Capitale-Nationale, en Chaudière-Appalaches, en Estrie et de premiers symptômes sont rapportés dans les Laurentides. Quelques symptômes de pourriture bactérienne sont aussi rapportés dans la Capitale-Nationale, mais restent stables.
TRAITEMENT AU ROYAL MH (HYDRAZIDE MALÉIQUE)
Comme chaque saison, nous vous rappelons que certaines précautions doivent être prises lors du traitement au ROYAL MH. En Montérégie-Ouest, la maturité de plusieurs champs d’oignons semés approche. Certains producteurs ont déjà commencé les traitements antigermination dans quelques champs. L’oignon jaune (oignon sec) destiné à un entreposage prolongé (après janvier) est habituellement traité avec l’hydrazide maléique, afin d’inhiber la germination des bulbes durant l’entreposage. Pour éviter les conséquences fâcheuses, le choix du moment d’application est délicat et doit être déterminé en respectant certaines règles.
Règles d’utilisation de l’hydrazide maléique :
- Sous nos conditions, le traitement doit idéalement être fait lorsque les collets sont suffisamment mous pour que les feuilles s’affaissent facilement au toucher. À ce stade, on n’observe généralement plus de nouvelles pousses vert pâle au centre des plants.
- Si la maturité du champ n’est pas uniforme, on doit attendre jusqu’au stade 10 % de tombaison (pourcentage d’oignons couchés).
- Puisque le produit est absorbé uniquement par les feuilles vertes, on ne doit surtout pas attendre que le feuillage ait commencé à sécher avant d’effectuer le traitement. De là vient l’importance de contrôler les maladies foliaires telles que la brûlure de la feuille et le mildiou.
- Appliquez 3,75 kg de ROYAL MH 60SG ou 8,36 L de ROYAL MH-30 XTRA dans un minimum de 300 L d’eau à l’hectare. Assurez-vous que le produit ne sera pas délavé par la pluie.
- Les oignons devraient être prêts à être andainés 10 à 14 jours après l’application.
Mises en garde :
- Les oignons hâtifs ou de conservation courte, incluant les oignons de type espagnol, ne doivent pas être traités.
- Des traitements trop hâtifs donnent des oignons mous et spongieux.
- Les champs qui ont perdu beaucoup de feuillage à la suite de maladies foliaires ou d’attaques de thrips ne doivent pas être traités, car les oignons ne pourront pas absorber le produit. Les oignons dont le feuillage a été endommagé ne devraient d’ailleurs jamais être entreposés à long terme.
RAPPEL : CULTURES DE COUVERTURE
Avec l’avancement des récoltes, il est temps d’implanter des cultures de couverture. Celles-ci jouent plusieurs rôles importants, dont la protection contre les érosions hydriques et éoliennes, surtout en terre noire. Cette pratique permet aussi d’accumuler les éléments nutritifs qui seraient autrement perdus par lessivage, dont l’azote, et d’accroître la biodiversité et l’activité biologique du sol. Les cultures de couverture jouent ainsi un rôle dans la gestion des mauvaises herbes et la lutte contre les agents pathogènes du sol.
Plus l’implantation se fait tôt dans la saison, plus il y a de choix d’espèces disponibles.
Quelques documents permettent de mieux connaître les espèces végétales à privilégier et de comprendre les bénéfices de cette pratique :
- Intégration des cultures de couverture en maraîchage de terre noire
- Cultures de couverture - Les pratiques agricoles de conservation : Habiter le sol par les racines
- Guide des cultures de couverture en grandes cultures
- Engrais vert (Guide de gestion globale de la ferme maraîchère biologique et diversifiée)
- Légumes de champ - Agri-Réseau | Documents | Recherche : cultures de couverture
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Eve Abel, agronome (MAPAQ) en collaboration avec Roger Francis Bioka-Kiminou, agronome. Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du sous-réseau Oignon, ail et poireau ou le secrétariat du RAP. Édition : Amélie Picard, agronome, et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.