Cucurbitacées, Avertissement No 13, 21 août 2024

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Cucurbitacées
Sénescence du feuillage en lien avec la maturité des fruits. Maladies davantage visibles sur les fruits : tache septorienne, gale et flétrissement bactérien. Tache plectosporienne dans la courgette et la citrouille. Mildiou en progression dans le concombre. Cultures de couverture après les récoltes.
 

ÉTAT DES CULTURES

Pour la période du 14 au 20 août, les températures ont été chaudes et humides jusqu’au vendredi 16 août, puis ont diminué légèrement pour se situer dans les normales de saison, le samedi et dimanche. Le temps a par la suite été plus frais le lundi et mardi (19 et 20 août), avec du temps plutôt nuageux. En fin de période, un cumul de pluie variant entre 20 et 70 mm de pluie est tombé, du dimanche au mardi, selon les secteurs.
 
Plusieurs champs de courges d’hiver et de citrouilles approchent de la maturité. Le dépérissement avancé du feuillage nous indique que ces champs sont à prioriser pour la récolte. Lorsque le fruit a atteint sa taille optimale et qu’il commence à mûrir, le feuillage meurt de façon naturelle, et ce, même si les traitements fongiques se poursuivent.  
   
Le sommaire agrométéorologique cucurbitacées vous présente le tableau des précipitations et des degrés-jours cumulés pour chacune des régions. 

 
 QUELQUES MALADIES SIGNALÉES DANS LES COURGES D'HIVER
 
Nos collaborateurs et collaboratrices ne nous signalent pas de nouvelle apparition massive de pourriture noire comme ç'a été le cas, dans la courge Butternut, il y a une semaine. Par contre, avec le feuillage des plants qui meurent progressivement et l'avancement de la maturité des fruits, on observe quelques cas de tache septorienne (Septoria cucurbitacearum) et de gale (Cladosporium cucumerinum) sur des fruits de courge Butternut. Normalement, dans ces deux cas, les lésions restent sèches et n'entraînent pas de pourriture secondaire. Les dégâts sont plutôt d'ordre esthétique.

Dans la courge spaghetti, on voit davantage de fruits porteurs de la bactérie Erwinia tracheiphila, qui cause le flétrissement bactérien. Celui-ci est transmis par la chrysomèle rayée du concombre lors de son alimentation sur les jeunes plants. Les fruits qui portent de telles taches ne doivent pas être commercialisés, car la bactérie envahit rapidement tout le fruit qui se couvre par la suite de pourritures secondaires.
 
Image Agri-Réseau

Tache septorienne sur une courge Butternut : les lésions sont souvent très petites et nombreuses, 20 août 2024

Photo : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)

 

Image Agri-Réseau

Gale sur une courge Butternut : les lésions sont généralement peu nombreuses et plus grosses que celles de la tache septorienne, 20 août 2024

Photo : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)

 

Image Agri-Réseau

Erwinia tracheiphila, bactérie responsable du flétrissement bactérien, transmise par la chrysomèle rayée du concombre, sur courge spaghetti, 20 août 2024

Photo : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)


 

FOYERS DE TACHE PLECTOSPORIENNE DANS LA CITROUILLE ET LA COURGETTE 

De nouveaux cas de tache plectosporienne (Plectosphaerella cucumerina/Plectosporium tabacinum) dans des champs de citrouilles et de courgettes ont été dépistés encore cette semaine en Montérégie. Dès que les citrouilles sont matures, il est important de les récolter avant que la maladie ne se manifeste sur les fruits.
 
Image Agri-Réseau

Symptômes de la tache plectosporienne dans la citrouille, 20 août 2024

Photo : Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)

 


QUELQUES NOUVEAUX CAS DE MILDIOU DANS LE CONCOMBRE 

 

D'autres foyers de mildiou du concombre (Pseudoperonospora cubensis) ont été dépistés dans le concombre frais en Montérégie, en Chaudière-Appalaches et dans la région de Québec. On signale aussi la maladie dans quelques champs de melons brodés de la Montérégie.

 
Pour les champs de concombres de transformation, de concombres frais et de melons brodés, et où il est encore prévu de récolter pour plus d’une semaine, il est fortement conseillé de poursuivre les pulvérisations de fongicides avec des produits spécifiques contre cette maladie.

Pour les autres champs de concombres et de melons brodés, dont la récolte est terminée ou sur le point de l’être, il est essentiel de les détruire dès qu’elle sera complétée afin de ne pas laisser de plants sans protection fongique, car ceux-ci pourraient servir de source de contamination pour les autres champs.

 

 
IMPLANTATION DE CULTURES DE COUVERTURE
 
Après la récolte de vos cultures ou l'abandon d'un champ, il est recommandé de déchiqueter et d’enfouir les résidus. Cette opération permet d'empêcher les ravageurs et les maladies de se développer et/ou de compléter leur cycle, ce qui constitue une stratégie efficace pour limiter leur impact sur les cucurbitacées avoisinantes, mais également sur les cucurbitacées qui seront cultivées dans les années à venir. 
 
Après la destruction des résidus de culture, il est aussi recommandé de couvrir les sols en semant des plantes de couverture (culture simple ou mélange de plusieurs espèces de plantes). En plus d'améliorer la santé et la conservation des sols, leur implantation contribue à la valorisation des éléments fertilisants et à la bonne gestion des ennemis des cultures, notamment en compétitionnant avec les mauvaises herbes et en interférant dans le cycle de développement de certains ravageurs et de certaines maladies. Il faut toutefois attendre les bonnes conditions de sol et météorologiques pour semer les cultures de couverture afin qu'elles germent rapidement et puissent croître de manière optimale. Faites appel à votre conseiller horticole pour vous aider dans votre choix de culture de couverture à implanter.

 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.


 
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.