Chrysomèle du haricot dans le soya : populations faibles. Puceron du soya : populations en diminution, le soya n'est plus à risque. Pourriture à sclérotes : comment évaluer l'importance et quoi faire en cas d'infection. Chrysomèles des racines du maïs : surveillez les champs en maïs continu et planifiez la prochaine saison. VGOH : maintien de la surveillance et suivis automnaux à planifier. Amarante tuberculée : bon moment pour le dépistage et l'arrachage. Cultures inondées : doit-on s'inquiéter? Pensez aux céréales d'automne.
CHRYSOMÈLE DU HARICOT DANS LE SOYA : LES POPULATIONS DEMEURENT FAIBLES
M.-E. Cuerrier1, B. Duval1, V. Samson1 et J. Saguez2
1. Agronome (MAPAQ); 2. Chercheur (CÉROM)
1. Agronome (MAPAQ); 2. Chercheur (CÉROM)
Le RAP Grandes cultures surveille la présence de la chrysomèle du haricot dans les régions de la Montérégie, de Lanaudière et du Centre-du-Québec, selon les historiques d’infestation. Cette année, la chrysomèle du haricot a été observée dans quelques champs de soya situés en Montérégie-Est et Ouest. Les populations de chrysomèles sont faibles pour le moment (moins de 3 individus par coup de filet). De plus, très peu de dommages ont été observés sur les gousses (moins de 1 %). Le suivi des populations et des dommages est recommandé dans les champs de soya ayant un historique de présence de chrysomèles du haricot.
Les chrysomèles du haricot adultes causent de la défoliation et des dommages aux gousses (photo), ce qui peut altérer la qualité des grains. Le soya est vulnérable durant les stades R5 à R7 (R5 étant le stade le plus vulnérable).
Pour de plus amples informations sur la méthode de dépistage de la chrysomèle du haricot et les seuils d’intervention, veuillez consulter l’avertissement N° 20 du 9 août 2024.
Pour en savoir plus sur la chrysomèle du haricot et le dépistage de ce ravageur, consultez la fiche technique La chrysomèle du haricot dans le soya et la vidéo La chrysomèle du haricot : biologie, dépistage et stratégies d’intervention (6 minutes).
PUCERON DU SOYA : LES POPULATIONS SONT EN DIMINUTION ET LE SOYA N'EST PLUS À RISQUE
M.-E. Cuerrier1, B. Duval1, V. Samson1 et J. Saguez2
1. Agronome (MAPAQ); 2. Chercheur (CÉROM)
La majorité des champs de soya dépistés cette semaine par le RAP Grandes cultures est au stade R5 (premières graines) ou R6 (grossissement des graines). Le soya n’est donc généralement plus à risque de dommages par le puceron du soya. À partir du stade R5, les risques de pertes de rendements associés au puceron du soya diminuent et un traitement phytosanitaire a peu de chances d’être rentable. De plus, les populations du puceron du soya ont continué de diminuer ou se sont stabilisées cette semaine. Les ennemis naturels sont encore présents et contribuent au contrôle du puceron.
Comme le soya a atteint ou dépassé le stade R5 dans la plupart des régions, cet avertissement sur le puceron du soya sera le dernier de la saison.
Pour plus d’information sur l’impact du puceron sur le rendement du soya, consultez l’avertissement N° 19 du 2 août 2024.
COMMENT ÉVALUER L'IMPORTANCE DE LA POURRITURE À SCLÉROTES DANS LE SOYA ET QUOI FAIRE EN CAS D'INFECTION
Publication originale (2023) : T. Copley1, Y. Faucher2, V. Samson2 et B. Duval2
Mise à jour 2024 : M.-E. Cuerrier2, B. Duval2 et V. Samson2
1. Chercheuse (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)
Dans certains champs de soya, les symptômes de la pourriture à sclérotes sont présentement observés : pourriture et mycélium blanc cotonneux sur les organes atteints ainsi que du flétrissement et dessèchement du feuillage. Lorsque les symptômes de la maladie sont visibles, un traitement fongicide serait inutile et ne permettrait pas de limiter la progression de la maladie. L’utilisation d’un fongicide est seulement utile en prévention de l’infection, lorsque le soya est à un stade sensible, soit de R1 à R3.
Bien que cette maladie puisse causer des pertes de rendement, ce n’est pas toujours le cas, même quand elle est répandue au champ. Il est donc recommandé d’évaluer la sévérité de la maladie dans les champs affectés au stade R7 du soya (début de la maturité), en calculant le « DSI » (Disease severity index ou indice de sévérité de la maladie). Selon la valeur de l’indice obtenue, des méthodes de lutte préventives pourront être recommandées afin de limiter les dommages occasionnés par la maladie lors des prochaines saisons de culture.
Voici comment calculer le DSI :
- Choisir 5 à 10 stations de façon aléatoire dans le champ. Les stations devraient être représentatives de l’état général du champ et ne devraient pas se trouver uniquement dans des foyers symptomatiques.
- Évaluer la sévérité de la maladie sur un minimum de 10 plants par station, soit 5 plants par rang. Compter le nombre de plants se retrouvant dans chacune des catégories suivantes (voir photos plus bas) :
- 0- Aucun symptôme de la pourriture à sclérotes;
- 1- Maladie présente sur les branches latérales;
- 2- Maladie présente sur la tige principale, mais les gousses sont saines et ne présentent pas de symptômes;
- 3- Maladie présente sur la tige principale ET les gousses sont atteintes ou les plants symptomatiques sont flétris ou morts.
- Calculer le DSI selon la formule suivante :
Le DSI permet de déterminer si le seuil de dommages économiques a été atteint, c’est-à-dire si une application de fongicide foliaire aurait potentiellement été rentable. Aux États-Unis, le seuil de dommages économiques correspond à un DSI de 20 %. Au-delà de ce seuil, une application de fongicide est considérée rentable, tandis qu’entre 15 et 20 %, la rentabilité est variable selon différents facteurs, dont les coûts d’intrants, de main-d’œuvre et le prix du soya. Dans ce cas, des essais de fongicides pourraient aider à déterminer le seuil de dommages économiques dans nos conditions.
Voici quelques pratiques à considérer si des pertes sont observées dans la culture du soya en raison de la pourriture à sclérotes du soya :
- Faire une rotation de deux ou trois ans avec des cultures non-hôtes, comme le maïs ou, préférablement, les céréales. La densité de la canopée des céréales favorise la fructification des sclérotes, réduisant davantage la quantité d’inoculum au champ comparativement aux rotations avec du maïs.
- Semer un cultivar résistant à la pourriture à sclérotes. Le Réseau des Grandes Cultures du Québec (RGCQ) réalise annuellement des tests standardisés permettant entre autres de comparer le niveau de résistance des cultivars à la maladie. Les cotes de résistance sont également indiquées dans les catalogues de certains semenciers.
- Semer le soya avec un écartement entre les rangs de 76 cm (30 po) ou, au minimum, de 38 cm (15 po) et réduire le taux de semis (populations) pour permettre au sol de sécher. Une canopée dense ou la fermeture de la canopée maintient le sol humide et encourage le développement d’apothécies (champignons produisant les spores infectieuses). En augmentant l’écartement entre les rangs et en réduisant le taux de semis, le sol sèche plus rapidement entre les épisodes de pluie, ce qui réduit les risques d’apparition des apothécies.
- Éviter de surfertiliser le soya avec des engrais organiques. La fertilisation en excès des besoins de la culture crée souvent une canopée plus dense, favorisant la préservation de l’humidité du sol et l’apparition des apothécies.
- L’efficacité du traitement fongicide dépend du moment et de la qualité de l’application. Une intervention lorsque le soya est à des stades à risque (R1 à R3) et une bonne couverture de toutes les parties du plant, surtout les fleurs, assurent une meilleure efficacité du traitement.
- Les champs de soya en semis direct sont souvent moins affectés par la pourriture à sclérotes. Les sclérotes laissés à la surface du sol sont plus susceptibles d’être détruits par le gel, les insectes ou les maladies.
CHRYSOMÈLES DES RACINES DU MAÏS : SURVEILLEZ LES CHAMPS EN MAÏS CONTINU POUR PLANIFIER LA PROCHAINE SAISON
J. Saguez1, B. Duval2 et M.-E. Cuerrier2
1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)
Le RAP Grandes cultures effectue le suivi des populations de chrysomèles des racines du maïs (CRM) dans plusieurs champs à travers la province, à l’aide de pièges collants jaunes pour capturer les adultes. Un premier relevé des pièges a été effectué cette semaine. Les résultats indiquent que les populations sont généralement faibles. Toutefois, le seuil de 4 CRM capturées/piège/jour a été dépassé dans des champs situés à Saint-Elphège (Centre-du-Québec), Saint-Bernard (Chaudière-Appalaches) et La Présentation (Montérégie-Est). D’autres sites sont près du seuil, notamment à Oka (Laurentides), Saint-Ignace-de-Standbridge (Estrie) et Saint-Anicet (Montérégie-Ouest).
Le dépistage permet de connaître la pression de ce ravageur dans les champs de maïs et d’observer les dommages causés par l’insecte (plant en forme de col d’oie, feuillage grignoté, soies endommagées nuisant à la pollinisation des épis, attaque des grains en formation), pouvant causer potentiellement des pertes de rendement.
Plusieurs facteurs différents, autres que des insectes, peuvent aussi causer une mauvaise pollinisation des épis de maïs.
Quoi faire pour limiter les populations de CRM l’an prochain?
Si les populations de CRM dépassent le seuil (4 CRM/piège/jour) et que les dommages sont importants, il est recommandé d’effectuer une rotation de cultures l’année suivante. Une seule année de rotation avec une culture non-hôte (ex. : le soya) est suffisante pour réduire les populations, puisque les CRM se nourrissent presque exclusivement de racines de maïs. Si une rotation n’est pas possible, l’utilisation d’un hybride ayant une technologie qui vise les CRM est à considérer. Attention de toujours choisir des hybrides possédant plus d’une protéine insecticide efficace contre le ravageur ciblé (hybrides pyramidaux), afin de réduire les risques de développement de la résistance.
Tableau des technologies conférant une protection contre les chrysomèles des racines du maïs disponibles en 2024 (adapté de Baute 2024)
Enfin, attention aux champs de soya situés à proximité de champs de maïs : ne négligez pas le contrôle du maïs spontané. Celui-ci peut servir de refuge et de site de ponte pour les CRM, ce qui peut favoriser l’augmentation des populations si le champ est semé en maïs l’année suivante.
Si vous observez des populations importantes de CRM ou des dommages dans vos champs, contactez votre agronome et la coordonnatrice du RAP Grandes cultures (rapcerom@cerom.qc.ca). Le CÉROM est à la recherche de spécimens dans le cadre d'un projet sur la résistance de la chrysomèle au Bt.
VGOH : MAINTENEZ LA SURVEILLANCE ET PRÉVOYEZ VOS SUIVIS À L'AUTOMNE
J. Saguez1, A. Akpakouma2, B. Duval2, V. Samson2 et M-E. Cuerrier2
1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)
Les captures de papillons du ver-gris occidental du haricot (VGOH) sont faibles cette semaine, mais des masses d’œufs et des jeunes larves ont encore été observées récemment sur des plants de maïs de grandes cultures dans les régions suivantes : Bas-Saint-Laurent, Chaudière-Appalaches, Lanaudière, Laurentides, Mauricie, Montérégie et Outaouais.
Le seuil d’intervention (5 % de plants infestés par des masses d’œufs ou des jeunes larves) a été dépassé dans certains champs situés dans les Laurentides, en Mauricie et en Outaouais.
La période de dépistage des masses d’œufs et des jeunes larves est terminée dans le cadre du RAP Grandes cultures. Cependant, comme les papillons sont encore actifs, quelques masses d’œufs pourraient encore être observées, notamment dans les champs en sol sableux et ceux où le maïs est plus tardif ou avec une croissance inégale.
Il est inutile d’intervenir à cette période de l’année, puisque la majorité des larves sont maintenant en train d’effectuer leur développement à l’intérieur des épis. Toutefois, il est possible de faire un dépistage supplémentaire à l’automne pour déterminer l’impact du VGOH sur les épis (évaluation du pourcentage d’épis endommagés, présence de fusariose). Le dépistage à l’automne peut être réalisé du début septembre jusqu'à la récolte. Il permet de déterminer si les larves de VGOH exercent une forte pression dans le champ et si l’utilisation d’un hybride doté de la technologie Bt Viptera pourrait être envisagée pour la saison prochaine, pour protéger le maïs de l’insecte. Suivez les prochains avertissements pour connaître la méthode de dépistage.
AMARANTE TUBERCULÉE : C'EST LE BON MOMENT POUR LA DÉPISTER ET L'ARRACHER
Publication originale (2023) : S. Mathieu1, M.-É. Cuerrier1, B. Duval1, S. Flores-Mejia2, A. Marcoux3, D. Miville3, A. Picard3 et V. Samson1
Révision 2024 : M.-É. Cuerrier1, S. Flores-Mejia2 et A. Picard3
1. Agronome (MAPAQ); 2. Chercheuse (CÉROM); 3. Agronome-malherbologiste (LEDP-MAPAQ)
À ce moment de l’année, c'est une bonne période pour observer l’amarante tuberculée, puisqu’elle dépasse actuellement les plants de soya (photo 1). Elle peut aussi germer tout au long de la saison de culture et pousser sous la canopée des cultures, comme le maïs. Ainsi, le dépistage régulier des champs est de mise, afin de détecter sa présence et d’éviter que de nouveaux plants ne produisent des graines. Portez une attention particulière aux entrées des champs et aux zones de vidange de la batteuse. Consultez le Protocole harmonisé pour le dépistage de l’amarante tuberculée pour plus d'information sur son identification, des consignes de biosécurité et pour l’envoi d’échantillons pour réaliser les tests de détection de la résistance aux herbicides.
Pour plus d’information sur les méthodes de diagnostic de la résistance aux herbicides, consultez l’avertissement N° 19 du 2 août 2024 Dépistage des mauvaises herbes et détection de résistances ainsi que Votre trousse « Résistance des mauvaises herbes » pour 2024.
La meilleure stratégie pour la gestion de l’amarante tuberculée est d’éviter l’augmentation de la banque de graines. Il est donc suggéré d’arracher les plants ayant survécu au traitement herbicide avant le début de la floraison, afin d’éviter la production de graines viables.
À ce jour, la floraison de l’amarante tuberculée a commencé. Il est donc temps d’arracher les plants. La fenêtre d’intervention est courte à partir du moment où la floraison est entamée, puisque des graines viables sont produites environ 10 jours après la pollinisation des fleurs. Cette méthode de contrôle peut être soutenue financièrement par le Plan d’intervention phytosanitaire pour lutter contre l’amarante tuberculée. Ce plan permet également aux producteurs d’obtenir un encadrement agronomique, notamment en établissant une stratégie de lutte basée sur les méthodes préventives et en fonction des moyens de contrôle disponibles sur l’entreprise ainsi qu’en aidant à la mise en place de mesures de biosécurité.
Si vous arrachez des plants d’amarante tuberculée, il est recommandé de les retirer du champ, puisque la tige a la capacité de s’enraciner, de fleurir et de produire des graines viables lorsqu’elle est déposée au sol (photo 2).
Afin de disposer sécuritairement des plants d'amarante tuberculée, il est recommandé de :
- les enfouir à plus de 15 cm dans le sol sans perturbation pendant au moins six semaines;
- les disposer dans des sacs à ordures résistants qui devront être exposés au soleil pour un minimum de huit semaines et, de préférence, jusqu'au printemps suivant, avant d'être jetés à la poubelle ou envoyés dans un lieu d'enfouissement technique (photo 3);
- les rassembler en un amas au sol et les recouvrir d'une bâche noire pendant plus de huit semaines, afin de les détruire par solarisation (photo 4).
Pour plus d’information, consultez le document Évaluation des deux méthodes de gestion de plantes d’amarante tuberculée arrachées à la main : solarisation et enfouissement.
Lorsque vous visitez un champ avec de l’amarante tuberculée, n’oubliez pas de mettre en place des mesures de biosécurité, comme le nettoyage des vêtements, des bottes et de votre véhicule, afin de ne pas contaminer d’autres champs par des graines qui pourraient se loger dans les petits espaces. Pour plus d’information à ce sujet, consultez la Trousse d’information sur la biosécurité dans le secteur des grains, notamment la fiche portant sur les lignes directrices pour les intervenants du secteur des grains.
Pour plus d'information :
- Biologie, dépistage et stratégies d’intervention de : L’amarante tuberculée (vidéo de 7 minutes);
- Sommaire des ressources pour lutter contre l’amarante tuberculée.
CULTURES INONDÉES : DOIT-ON S'EN INQUIÉTER?
Publication originale (2023) : M.-E. Cuerrier1 et S. Mathieu1
Révision 2024 : M.-E. Cuerrier1 et J. Breault1
1. Agronome (MAPAQ)
La fin de la semaine dernière a été marquée par d’énormes quantités de précipitations, atteignant même des quantités records dans certaines régions du Québec. Plusieurs régions ont reçu plus de 100 mm de pluie en quelques jours, quantité normalement reçue au courant d’un mois et certains champs ont été inondés. L’inondation des champs peut provoquer des dommages aux cultures puisqu’elle cause un stress en privant les racines d’oxygène et en augmentant le risque de maladies et de perte d’azote. La sévérité des dommages dépend de la culture, de son stade de croissance, de la durée de l’inondation et des conditions météorologiques suivant l’inondation. À ce stade-ci de la saison, doit-on s’inquiéter des conditions d’anoxie subites par les cultures?
Les cultures présentent des degrés de tolérance variables aux conditions d’anoxie (absence d'oxygène dans le sol). Le soya tolère mieux ces conditions, suivi du maïs, des céréales comme le blé, et finalement, des haricots secs, ces derniers étant très sensibles à l'anoxie.
Réponse du maïs aux inondations
Avant le stade V6, lorsque le point de croissance se situe juste à la surface du sol ou sous la surface, les plants de maïs ne peuvent survivre que de deux à quatre jours dans des sols complètement saturés d’eau. Après le stade de 8 feuilles, les plants de maïs sont plus tolérants et peuvent supporter une submersion de plus de 8 jours. Cependant, suivant ces conditions, ils peuvent devenir plus susceptibles à développer des maladies et leur croissance racinaire peut ralentir pendant la durée de l’inondation. Si les plants sont submergés avant ou pendant les stades de la floraison (VT et R1), les pertes de rendement peuvent être plus graves. Lorsque les plants sont aux stades végétatifs de 10 à 16 feuilles et au moment du remplissage des grains, le rendement du maïs n’est habituellement pas affecté par les conditions liées aux inondations.
Pour la presque totalité des régions du Québec, le maïs est au stade R3 (stade laiteux) à R4 (stade pâteux), mis à part le Bas-Saint-Laurent où le stade est moins avancé (R1-R2) selon certaines observations. Par conséquent, le stade de la floraison est généralement terminé et le stade du remplissage des grains est bien entamé, rendant le maïs moins sujet à des pertes de rendement importantes. Par contre, les maladies seront à surveiller dans certaines situations.
Réponse du soya aux inondations
Chez le soya, les sols saturés d’eau limitent l’oxygène disponible et affectent négativement la fixation symbiotique de l’azote et la colonisation mycorhyzienne des racines du soya et peuvent produire des maladies racinaires. Le soya peut facilement survivre pendant 48 heures dans ces conditions, et parfois même jusqu’à une semaine si les autres conditions météo sont favorables. Pendant quatre jours ou plus, la croissance peut être retardée et les plants peuvent être plus courts et présenter moins de nœuds. Le maintien de conditions d'inondation pendant six jours peut réduire considérablement les rendements et sur une plus longue période, détruire tout le peuplement.
Le soya est plus sensible aux conditions liées aux inondations aux stades reproducteurs qu’aux stades végétatifs. Certaines recherches indiquent que les inondations qui surviennent durant les stades reproductifs du soya réduisent les rendements principalement en raison de la réduction du taux de croissance pendant cette période. Cela peut se traduire, entre autres, par une réduction du nombre et de la grosseur des grains ou du nombre de tiges, selon les travaux de recherche.
Les pertes de rendement seront plus importantes aux stades R3 (premières gousses) à R5 (premières graines) qu'au stade R1. Selon les données recueillies cette semaine dans les champs de soya suivis par le RAP Grandes cultures, le stade du soya varie de R3 (premières gousses) à R6 (grossissement des graines) selon les régions. Les dommages potentiels restent encore à évaluer, principalement dans les champs semés tardivement et dont les stades se situent de R3 à R5. Dans tous les cas, une évaluation de la situation doit être réalisée avant de prendre toute décision relative à une intervention. Cliquez ici pour accéder à un guide sur l’identification des stades du soya.
INTRODUCTION À LA FICHE TECHNIQUE PENSEZ AUX CÉRÉALES D'AUTOMNE
M.-E. Cuerrier1 et A. Akpakouma1
1. Agronome (MAPAQ)
La saison est devancée cette année : c’est déjà le moment de penser aux semis de céréales d’automne. Ce type de culture génère de nombreux bénéfices agronomiques, économiques et environnementaux lorsqu’intégré dans la rotation. La fiche technique Pensez aux céréales d’automne présente les points à considérer avant de semer une céréale d’automne pour maximiser la réussite de son établissement et la survie hivernale.
Considérez également les différents herbicides qui ont été utilisés plus tôt cette saison. Certaines restrictions relatives au délai pour l’implantation de céréales d’automne suivant l’emploi de certains produits (ex. résiduels) existent. Consultez les étiquettes des produits à cet effet afin d’éviter tout impact sur la culture.
Les prochaines semaines seront également propices au développement de certains ravageurs pouvant s’attaquer aux céréales d’automne, dont la tipule des prairies et la noctuelle fiancée. Une attention particulière doit donc être portée dans les champs en semis direct et dans ceux ayant déjà eu un historique d’infestation.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.