RÉSUMÉ CLIMATIQUE ET RISQUES ASSOCIÉS
Voir la carte des précipitations pour les sept derniers jours.
Les vents assez forts dans certaines régions ont eu un effet asséchant. Cependant, les périodes de rosée ont été assez importantes par endroits, ce qui contribue à une augmentation des risques de maladies.
Pour la prochaine période, Environnement Canada annonce du beau temps avec des précipitations et un rafraichissement à partir de samedi.
AVANCEMENT DES SEMIS ET DES PLANTATIONS
Oignon
- Oignon sec semé : bulbaison à la récolte pour les plus avancés.
- Oignon sec transplanté : récolte en cours.
- Échalote : vers la fin des récoltes pour les transplantés et de 7 feuilles à la récolte pour les semés.
Poireau
Le développement se poursuit bien. La récolte de primeur est débutée en Montérégie. Dans les Laurentides et en Estrie, les poireaux sont à 8-10 feuilles. En Chaudière-Appalaches, ils ont plus de 10 feuilles avec un fût d’environ 1 pouce.
Ail
INSECTES
Les populations de thrips demeurent en augmentation dans toutes les régions. Les traitements continuent, particulièrement dans les champs où l’hydrazide maléique n’a pas encore été appliqué. Dans l’oignon vert, sa présence a augmenté, surtout près des champs d’oignons secs couchés. Quelques traitements ont été faits.
Des dommages de mouche mineuse ont été rapportés dans l’oignon vert à Montréal-Laval-Lanaudière. Des traitements ont été faits. Peu de cas de mineuse ont été observés en Montérégie, ne nécessitant pas d’intervention.
La mouche mineuse américaine est la principale mineuse observée au Québec.
Teigne du poireau
Quelques larves et dommages causés par la troisième génération sont rapportés en Estrie et dans les Laurentides.
Les captures d'adultes de la troisième génération sont toujours en augmentation dans les Laurentides, dans Lanaudière, en Estrie et en Mauricie même si le pic devrait être passé selon le modèle.
Dans Chaudière-Appalaches et en Capitale-Nationale, les captures augmentent encore sur certains sites, mais ont diminué sur d'autres. Selon le modèle, le pic est passé pour la majorité des sites de la région sauf à certaines stations.
Les captures débutent en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine et au Bas-Saint-Laurent où la troisième génération devrait être partielle.
Rappelons que lorsque des pièges sont installés à la ferme, ces données doivent prioritairement être utilisées pour calculer la date du pic et les dates de traitement, car elles donnent un portrait complet de la période d’activité des adultes.
Information concernant la troisième génération
Stratégie d’intervention contre la troisième génération
Le troisième vol de la teigne est celui où l’on retrouve la plus grande quantité de papillons et, généralement, deux traitements sont effectués pour contrôler les larves issues de ce vol. Les régions les plus froides font exception, étant donné que dans ces dernières, le troisième vol est incomplet. Pour la stratégie à un traitement, on intervient 10 jours après le pic d’activité des papillons. Pour la stratégie à deux traitements, le premier est effectué 3 jours après le pic d’activité et le second 14 jours plus tard.
Le poireau et l’oignon vert sont les principales cultures affectées par cette troisième génération. À ce moment de l’année, le feuillage de l’ail et des oignons, en train de se dessécher, est peu attirant pour les teignes. Les variétés d’ail de printemps tardives ou les oignons semés tardifs pourraient néanmoins être affectés par cette génération.
Toutes les superficies de poireau sont à risque tandis que pour l’oignon vert, ce sont davantage les petits champs.
Pour les fermes où du piégeage est effectué
Pour les fermes où aucun piégeage n'est effectué (CLIQUEZ ICI POUR VOIR LE TABLEAU DES DATES DE TRAITEMENTS)
Région | Stratégie à un traitement | Stratégie à deux traitements | |
Date | Date 1 | Date 2 | |
Outaouais | 12 août | 5 août | 19 août |
Laurentides | 10 août | 3 août | 17 août |
Centre-du-Québec | 10 août | 3 août | 17 août |
Estrie |
14 août | 7 août | 21 août |
Chaudière-Appalaches | 18 août | 11 août | 25 août |
Capitale-Nationale | 19 août | 12 août | 26 août |
Saguenay–Lac-Saint-Jean | 22 août | 15 août | 29 août |
Abitibi-Témiscamingue | 25 août | 18 août | 1er septembre |
Charlevoix | 24 août | 17 août | 31 août |
Bas-Saint-Laurent | 26 août | 19 août | 2 septembre |
Gaspésie | 27 août | 20 août | 3 septembre |
Côte-Nord | À venir |
Pour plus d'information
- Technique de piégeage de la teigne du poireau
- La teigne du poireau : Stratégie de lutte
- La teigne du poireau : Biologie et impact sur les cultures
MALADIES
Oignon sec, oignon vert et espagnol
Dans les champs de Montérégie-Ouest et de Lanaudière, les symptômes de la brûlure de la feuille (Botrytis squamosa) sont variables. La régie se poursuit dans les champs encore jeunes.
Les symptômes de mildiou (Peronospora destructor) sont généralement bien contrôlés en Montérégie-Ouest où l’application de fongicides protectants ralentit la progression de la maladie. Quelques nouveaux symptômes sont toutefois observés. Dans Montréal-Laval-Lanaudière, les symptômes sont également faibles et les traitements continuent. Dans la région de Chaudière-Appalaches, un premier cas a été observé dans un champ sous régie biologique.
Dans l’oignon, la brûlure stemphylienne (Stemphylium vesicarium) est en augmentation en Montérégie-Ouest et dans Montréal-Laval-Lanaudière. La maladie est stable en Chaudière-Appalaches et dans les Laurentides.
Les symptômes de la tache pourpre se propagent également en Montérégie-Ouest et dans Montréal-Laval-Lanaudière.
Les pourritures bactériennes sont en augmentation dans Montréal-Laval-Lanaudière et en Montérégie-Ouest.
La pourriture basale occasionnée par la fusariose du plateau est peu présente et observée dans un site en Montérégie-Ouest.
Ail et Poireau
On ne rapporte qu’un peu de fusariose du plateau et de brûlure stemphylienne en Montérégie-Ouest.
TRAITEMENT AU ROYAL MH (HYDRAZIDE MALÉIQUE)
Comme chaque saison, nous vous rappelons que certaines précautions doivent être prises lors du traitement au ROYAL MH. En Montérégie-Ouest, la maturité de plusieurs champs d’oignons semés approche. Certains producteurs ont déjà commencé les traitements antigermination dans quelques champs. L’oignon jaune (oignon sec) destiné à un entreposage prolongé (après janvier) est habituellement traité avec l’hydrazide maléique, afin d’inhiber la germination des bulbes durant l’entreposage. Pour éviter les conséquences fâcheuses, le choix du moment d’application est délicat et doit être déterminé en respectant certaines règles.
Règles d’utilisation de l’hydrazide maléique :
- Sous nos conditions, le traitement doit idéalement être fait lorsque les collets sont suffisamment mous pour que les feuilles s’affaissent facilement au toucher. À ce stade, on n’observe généralement plus de nouvelles pousses vert pâle au centre des plants.
- Si la maturité du champ n’est pas uniforme, on doit attendre jusqu’au stade 10 % de tombaison (pourcentage d’oignons couchés).
- Puisque le produit est absorbé uniquement par les feuilles vertes, on ne doit surtout pas attendre que le feuillage ait commencé à sécher avant d’effectuer le traitement. De là vient l’importance de contrôler les maladies foliaires telles que la brûlure de la feuille et le mildiou.
- Appliquez 3,75 kg de ROYAL MH 60SG ou 8,36 L de ROYAL MH-30 XTRA dans un minimum de 300 L d’eau à l’hectare. Assurez-vous que le produit ne sera pas délavé par la pluie.
- Les oignons devraient être prêts à être andainés 10 à 14 jours après l’application.
Mises en garde :
- Les oignons hâtifs ou de conservation courte, incluant les oignons de type espagnol, ne doivent pas être traités.
- Des traitements trop hâtifs donnent des oignons mous et spongieux.
- Les champs qui ont perdu beaucoup de feuillage à la suite de maladies foliaires ou d’attaques de thrips ne doivent pas être traités, car les oignons ne pourront pas absorber le produit. Les oignons dont le feuillage a été endommagé ne devraient d’ailleurs jamais être entreposés à long terme.
RAPPEL : CULTURES DE COUVERTURE
Avec l’avancement des récoltes, il est temps d’implanter des cultures de couverture. Celles-ci jouent plusieurs rôles importants, dont la protection contre les érosions hydriques et éoliennes, surtout en terre noire. Cette pratique permet aussi d’accumuler les éléments nutritifs qui seraient autrement perdus par lessivage, dont l’azote, et d’accroître la biodiversité et l’activité biologique du sol. Les cultures de couverture jouent ainsi un rôle dans la gestion des mauvaises herbes et la lutte contre les agents pathogènes du sol.
Plus l’implantation se fait tôt dans la saison, plus il y a de choix d’espèces disponibles.
Quelques documents permettent de mieux connaître les espèces végétales à privilégier et de comprendre les bénéfices de cette pratique :
- Intégration des cultures de couverture en maraîchage de terre noire
- Cultures de couverture - Les pratiques agricoles de conservation : Habiter le sol par les racines
- Guide des cultures de couverture en grandes cultures
- Engrais vert (Guide de gestion globale de la ferme maraîchère biologique et diversifiée)
- Légumes de champ - Agri-Réseau | Documents | Recherche : cultures de couverture
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Roger Francis Bioka-Kiminou, agronome, en collaboration avec Eve Abel, agronome (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du sous-réseau Oignon, ail et poireau ou le secrétariat du RAP. Édition : Amélie Picard, agronome, et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.