Laitue et chicorée, Avertissement No 14, 8 août 2024

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Laitue et chicorée
Températures chaudes et humides faisant place à une masse d'air froid. Augmentation de l'activité des punaises, des pucerons et des altises à tête rouge. Vers gris dans les nouvelles plantations. Présence de cicadelles, chenilles et thrips. Augmentation des cas d'affaissement sec et de mildiou, stabilisation des cas de moisissure grise et diminution des cas de pourriture blanche.
 

RÉSUMÉ CLIMATIQUE ET RISQUES ASSOCIÉS

La chaleur et l’humidité ont été bien présentes au début de la période de jour comme de nuit. À compter du 4 ou du 5 août, le temps frais a fait son apparition avec des températures de jour et de nuit sous les normales de saison pour plusieurs régions, ou près des normales de saison. Les précipitations ont été variables, mais plus fréquentes que les semaines précédentes. Voir la carte des précipitations.

Les conditions humides et plus fraîches sont plus favorables à pythium.


AVANCEMENT DES TRAVAUX
 
Les plantations et les récoltes se poursuivent en Montérégie-Ouest, Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches avec de bons rendements et une belle qualité. Dans la région de Montréal-Laval-Lanaudière, la laitue pommée est au stade pommaison (développement de la pomme) et la frisée est au stade 7-8 feuilles.

  

INSECTES

Punaises
L’activité des punaises ternes (adultes et larves) est en augmentation dans les régions de la Capitale-Nationale, Chaudière-Appalaches et en Montérégie-Ouest. Les dommages causés sont en hausse, justifiant des interventions pour contrôler les adultes.

Pucerons
Dans la Capitale-Nationale et en Montérégie-Ouest, il y a une augmentation des populations de pucerons ailés et aptères de différentes espèces avec une pression pouvant aller jusqu’à 80 % de plants porteurs par endroits. Des traitements ciblés en fonction du marché ont été faits dans la Capitale-Nationale et en Montérégie. Les populations sont très variables dans le sud de la province et des interventions ont eu lieu dans quelques champs.

Vers gris
Les vers gris sont rapportés à Montréal-Laval-Lanaudière et en Montérégie-Ouest, souvent dans de nouvelles plantations. Des interventions ont été nécessaires.

Altise à tête rouge
Les altises à tête rouge sont de plus en plus nombreuses et actives. Les dommages sont en hausse en Chaudière-Appalaches et ont nécessité des interventions. Leur présence est demeurée faible en Montérégie-Ouest et Montréal-Laval-Lanaudière. À la Capitale-Nationale, les populations d’altises sont stables.


Autres insectes
Les cicadelles demeurent actives en Montérégie-Ouest. Quelques traitements ont été effectués en présence de jaunisse et de cicadelle de l’aster. Les symptômes de jaunisse de l’aster demeurent à surveiller. La transmission du pathogène peut entraîner davantage de dommages si l’infection se réalise à un jeune stade plutôt que dans les plantations plus avancées.

La stratégie d’intervention contre la cicadelle et la jaunisse de l’aster est présentée à la page 9 de l'avertissement N° 10 du 23 juillet 2004.

La présence des chenilles a été rapportée en Montérégie seulement. Elle est très variable, mais faible de façon générale. Cependant, quelques traitements ont été effectués en même temps que d’autres ravageurs.

Dans certains sites en Montérégie, on note une présence importante de thrips dans de rares champs au voisinage de champs d’oignons couchés. Des dommages sont observables sur les feuilles basales et intermédiaires et des traitements ont été effectués en même temps que d’autres ravageurs. En général, leur présence est faible ou nulle.


  
MALADIES

Maladies de sol 
La moisissure grise est sous contrôle dans la Capitale-Nationale.

En Montérégie, les cas d’affaissement sec (Pythium tracheiphilum) sont en augmentation, mais peu de fermes sont affectées. Le niveau de maladie reste généralement faible. La régie se poursuit puisque les conditions sont favorables cette semaine.

L’incidence de la pourriture blanche (Sclerotinia minor et S. sclerotiorum) se stabilise ou diminue en Montérégie-Ouest, Capitale Nationale et Chaudière-Appalaches.

La pourriture basale (Rhizoctonia solani) a été rapportée dans certains sites de Montréal-Laval-Lanaudière et de Montérégie

Rappel
À noter que les traitements fongicides pour préserver les laitues des maladies de sol doivent être faits au plus tard au stade « 10 feuilles » des laitues, afin de s’assurer que la pulvérisation atteigne le collet à la base des plants. Les champs qui ont subi des conditions difficiles (ex. : excès d’humidité, feuillage endommagé, etc.) sont les plus à risque.

Maladie foliaire
En Montérégie-Ouest, les symptômes de mildiou augmentent dans les champs en fonction de la régie fongicide appliquée et des variétés implantées.
 
Maladies bactériennes
Les pourritures bactériennes sont observées en Montérégie, principalement dans la laitue pommée près de la récolte. L'incidence est faible et les pertes ne sont pas très élevées.

Les lésions causées par la tache bactérienne sont en augmentation dans quelques champs, surtout les romaines près de la récolte. Leur présence reste principalement sur les feuilles basales, à l’exception de quelques champs où il y a une présence sur les feuilles intermédiaires.

  

DÉSORDRES

Quelques cas de nervation brune ont été observés en Montérégie ainsi que des cas de montaison dans la laitue pommée et la frisée verte en récolte. Ce phénomène se produit sous un ensoleillement intense quand la laitue près de la maturité accumule trop de chaleur. De la montaison a été observée à la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches.

Un peu de brulure de la pointe a été rapportée en Montérégie.

 


CHOIX DES PRODUITS

Afin de choisir les produits présentant le moins de risques pour la santé et l’environnement, il est possible de se référer au bulletin d'information Principaux insecticides et fongicides homologués en 2024 dans les laitues.

 

RAPPEL : CULTURES DE COUVERTURE

Avec l’avancement des récoltes, il est temps d’implanter des cultures de couverture. Celles-ci jouent plusieurs rôles importants, dont la protection contre les érosions hydriques et éoliennes, surtout en terre noire. Cette pratique permet aussi d’accumuler les éléments nutritifs qui seraient autrement perdus par lessivage, dont l’azote, et d’accroître la biodiversité et l’activité biologique du sol. Les cultures de couverture jouent ainsi un rôle dans la gestion des mauvaises herbes et la lutte contre les agents pathogènes du sol.

Plus l’implantation se fait tôt dans la saison, plus il y a de choix d’espèces disponibles.

Quelques documents permettent de mieux connaître les espèces végétales à privilégier et de comprendre les bénéfices de cette pratique :

  • Intégration des cultures de couverture en maraîchage de terre noire
  • Cultures de couverture - Les pratiques agricoles de conservation : Habiter le sol par les racines
  • Guide des cultures de couverture en grandes cultures
  • Engrais vert (Guide de gestion globale de la ferme maraîchère biologique et diversifiée
  • Légumes de champ - Agri-Réseau | Documents | Recherche : cultures de couverture
     

 

Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.

 
 
Cet avertissement a été rédigé par Eve Abel, agronome (MAPAQ), en collaboration avec Roger Francis Bioka-Kiminou, agronome. Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du sous-réseau Laitue et chicorée ou le secrétariat du RAP. Édition : Amélie Picard, agronome et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.