Carotte et céleri, Avertissement No 12, 25 juillet 2024

Période plus fraîche surtout la nuit, précipitations variables. Récoltes en cours. Faible capture de charançon. Installez vos pièges pour la mouche. Forte activité des punaises et des cicadelles (avec symptômes de jaunisse de l'aster). Présence d'altises à tête rouge. Céleri : anthracnose stable. Carotte : tache cercosporéenne en augmentation. Brûlure alternarienne identifiée. 
 
   

RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE ET RISQUES ASSOCIÉS


17 au 23 juillet
Les températures de jour ont généralement été près des normales saisonnières, parfois légèrement au-dessus, mais la période a, en général, été plus froide que les précédentes. Le Saguenay–Lac-Saint-Jean a cependant connu plusieurs jours sous les normales à compter du 20 juillet. Les températures de nuit, pour l’ensemble des régions, ont été plus froides qu’au cours de la période précédente. Elles se sont généralement rafraîchies à compter du 18 juillet et presque toutes les régions ont connu au moins une nuit froide sous les 10 degrés.

Les précipitations ont été encore une fois variables entre les régions et entre les stations d’une même région. Le Saguenay–Lac-Saint-Jean, la Gaspésie ainsi que quelques stations dans Chaudière-Appalaches et dans la Capitale-Nationale ont connu des précipitations plus abondantes. Voir la carte des précipitations.

De l'accumulation d’eau est survenue notamment en Montérégie, de la pourriture des racines a été observée à la suite de l’accumulation d’eau au champ.

Le présent résumé ne tient pas compte des impacts des orages et des pluies parfois abondantes survenus à compter du 24 juillet. Leurs impacts seront pris en compte dans le prochain avertissement.

 

AVANCEMENT DES SEMIS ET DES PLANTATIONS


Carotte
Les derniers semis de carottes se poursuivent en Montérégie-Ouest, tandis que dans les autres régions, elles sont au stade de cotylédons ou de 2 à 6 feuilles. Le développement est bon en général excepté en Chaudière-Appalaches où la croissance est variable dans certains sites. La récolte des carottes (cello) est en cours en Montérégie-Ouest, dans la Capitale-Nationale et en Chaudière-Appalaches. Les racines sont de belle qualité.

Céleri (Montérégie-Ouest seulement)
Les récoltes de céleri-branche se poursuivent, les plus avancés ont environ de 29 à 69 cm de hauteur. Les céleris-raves continuent leur développement, avec des diamètres variant entre 2 et 8 cm.


  
INSECTES


Charançon de la carotte
En Montérégie-Ouest, les captures continuent, mais en faible quantité. Il n’y a pas eu de traitement contre ce ravageur.  

Dans les autres régions, aucune capture de charançon n’a été rapportée. 

Pour plus de détails sur le dépistage et la lutte contre cet insecte, consultez le bulletin d'information Le charançon de la carotte. À noter que des recherches récentes indiquent que le stade pour le premier traitement pourrait être un peu décalé, car des traitements effectués au stade « 3 à 4 feuilles » seraient plus efficaces. 

Mouche de la carotte 
Afin de capturer les premiers adultes de la deuxième génération, il est recommandé d’installer les pièges collants cette semaine.

Punaises ternes et punaises brunes
Les populations de punaises sont en augmentation avec des moyennes observées d’environ 7 à 10 % de plants porteurs dans le céleri-branche et le céleri-rave. Des dommages de pontes ont été rapportés. En Montérégie-Ouest, il y a eu des traitements ciblés par endroits.

Dans Chaudière-Appalaches, des dommages de punaises ont été observés dans la carotte, mais aucun traitement n’a été fait. 

Au Bas St-Laurent, des dommages de punaises ont été rapportés dans le céleri. 

Tableau 1 : Seuils d'intervention en fonction du stade du céleri
Moins de 10 cm 1 individu par plant
De 10 à 45 cm 1 individu par 5 plants
Plus de 45 cm 1 individu par 10 plants


Autres insectes
Altise à tête rouge
Dans Montréal-Laval-Lanaudière, en Chaudière-Appalaches (carotte) et en Montérégie-Ouest (céleri), on rapporte une activité de cet insecte dans certains champs. Des dommages ont été observés, nécessitant des traitements dans certains champs de carotte et de céleri.  

Dans la Capitale-Nationale, les populations sont importantes, mais en bordure de quelques champs de carotte. De faibles dommages foliaires sont rapportés, sans traitement nécessaire.

Cicadelles
Leur présence demeure marquée dans le céleri et la carotte en Montérégie où des traitements ont été nécessaires. Des observations ont aussi été faites dans la Capitale-Nationale, en Chaudière-Appalaches et dans Lanaudière, sans traitement nécessaire. Des symptômes du phytoplasme de la jaunisse de l’aster ont été observés en Montérégie-Ouest et en Chaudière-Appalaches. 
 
La stratégie d’intervention contre la cicadelle et la jaunisse de l’aster est présentée à la page 9 de l’avertissement N° 10 du 23 juillet 2004. 
 
Quelques chenilles ont été rapportées par endroits.

  

MALADIES


Céleri-rave et céleri-branche
Les cas d’anthracnose demeurent stables dans le céleri-branche en Montérégie-Ouest. 

Carotte
Dans la carotte, l’augmentation des symptômes de tache cercosporéenne (Cercospora carotae) en Montérégie-Ouest et dans Montréal-Laval-Lanaudière a justifié des traitements dans certains champs. La maladie est également présente dans la Capitale-Nationale et en Chaudière-Appalaches, où les symptômes sont sur les feuilles basales.
 
Autres maladies 
Dans la carotte, des pourritures et des dommages aux racines sont rapportés dans Lanaudière et en Montérégie-Ouest.
 
Dans la Capitale-Nationale, on a signalé la présence des symptômes de la tâche bactérienne. 
 
Enfin, la brûlure alternarienne a été identifiée en Montérégie-Ouest. Les méthodes de dépistage et la stratégie d’intervention sont les mêmes que pour la tache cercosporienne. 

Rappel de la stratégie de base recommandée pour les traitements contre les taches foliaires dans la carotte 
Carottes hâtives vendues en bottes avec le feuillage 
Les traitements débutent dès l’apparition des premières taches étant donné que le marché exige un feuillage parfait. 

Carottes hâtives vendues en cellophane (sans feuillage) 
Il peut être justifié d’intervenir au besoin selon l’intensité de l’infestation. La plupart du temps, la maladie ne se répand pas suffisamment pour nuire à la croissance de la carotte ou à la récolte. 

Carottes tardives destinées à la récolte de fin de saison 
On recommande de commencer les traitements fongiques seulement lorsque le rang de carottes couvre une largeur de plus de 30 cm (rang à demi fermé en sol organique) et qu’il y a plus de 25 % des plants qui ont au moins une tache sur une des feuilles intermédiaires. 


 

DÉSORDRES


Les cas de cœur noirs sont stables. 
 
Pour plus de détails sur les symptômes, les causes et la prévention du cœur noir, consultez la « Stratégie d’intervention contre la nécrose marginale (brûlure de la pointe) dans la laitue et le cœur noir dans le céleri » présentée dans les pages 4 et 5 de l’avertissement N° 4 du 2 juin 2005. Pour plus de détails sur les symptômes de gerçure du pétiole, les causes et les traitements, consultez les pages 2 et 3 de l’avertissement N° 6 du 12 juin 2008.

 
  
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.


 
Cet avertissement a été rédigé par Eve Abel, agronome (MAPAQ), en collaboration avec Roger Francis Bioka-Kiminou, agronome. Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du sous-réseau Carotte et céleri ou le secrétariat du RAP. Édition : Amélie Picard, agronome et Sophie Bélisle (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.