Puceron du soya en hausse dans plusieurs champs. VGOH : papillons en augmentation et maïs au stade vulnérable, dépistage des masses d’œufs. Pourriture à sclérotes : risques élevés dans plusieurs régions. Cicadelle de la pomme de terre et autres ravageurs de la luzerne. Verse dans les céréales : précautions à prendre. Rouille noire du blé : vigilance pour les céréales semées tardivement. Maladies, mycotoxines et fongicides dans le maïs.
PUCERONS DU SOYA : POPULATIONS EN HAUSSE DANS PLUSIEURS CHAMPS, POURSUIVEZ LE DÉPISTAGE POUR LES CHAMPS N’AYANT PAS ATTEINT LE STADE R5
S. Boquel2, S. Mathieu1, B. Duval1, V. Samson1, J. Saguez2 et J. Breault1
1. Agronome (MAPAQ); 2. Chercheur (CÉROM)
S. Boquel2, S. Mathieu1, B. Duval1, V. Samson1, J. Saguez2 et J. Breault1
1. Agronome (MAPAQ); 2. Chercheur (CÉROM)
Les populations du puceron du soya sont en augmentation dans 72 % des sites dépistés et le seuil d’alerte de 250 pucerons par plant a été atteint dans 32 % des champs, principalement en Montérégie-Est et au Centre-du-Québec. Pour voir l’évolution des populations par site, consultez le tableau ici. Les ennemis naturels sont toutefois bien présents et aident au contrôle du puceron.
Pour les champs qui atteignent le seuil d’alerte et qui sont encore à un stade sensible (R1 à R4), il est recommandé d’augmenter la fréquence des dépistages aux 3 à 7 jours pour suivre l’évolution des populations de pucerons et d’ennemis naturels, le stade physiologique du soya ainsi que le stress causé aux plants. Si les populations augmentent de plus de 35 % lors de ces dépistages, il est possible de considérer un traitement insecticide foliaire. Dans ce cas, il est important de se référer à la Stratégie d’intervention recommandée au Québec contre le puceron du soya.
Pour plus d’information, consultez l'avertissement N° 13 du 12 juillet 2024.
VGOH : AUGMENTATION IMPORTANTE DES POPULATIONS DES PAPILLONS, MAÏS AU STADE VULNÉRABLE, C’EST LE MOMENT DE DÉPISTER LES MASSES D’ŒUFS
J. Saguez1, C. Rieux2, S. Mathieu2, V. Samson2 et B. Duval2
1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)
J. Saguez1, C. Rieux2, S. Mathieu2, V. Samson2 et B. Duval2
1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)
Au cours de la dernière semaine, des papillons de VGOH ont été capturés dans toutes les régions. Les captures ont fortement augmenté dans la quasi-totalité des pièges suivis par le RAP Grandes cultures, avec une avance par rapport aux années précédentes.
Le pic de captures de papillons de VGOH pourrait être atteint plus tôt que d’habitude, ce qui signifie que le dépistage devrait s’accentuer dès maintenant dans les champs à risque, particulièrement en sols sableux. Le maïs a généralement atteint le stade vulnérable, c’est-à-dire que les panicules et les soies sont sorties ou en émergence dans de nombreuses régions. Ce sont ces plants que les femelles VGOH choisissent pour pondre leurs œufs. Rappelons que des captures élevées de papillons ne signifient pas que les champs situés autour des pièges seront infestés.
Des masses d’œufs et des jeunes larves ont été observées dans 11 champs suivis par le RAP Grandes cultures, notamment dans les régions de Chaudière-Appalaches, de Lanaudière, de l'Outaouais, de la Montérégie, de la Mauricie et des Laurentides. Un seul champ a dépassé le seuil cumulatif d’intervention de 5 % (seuil pour le maïs grain et ensilage), à Sainte-Anne-des-Plaines, avec 11 % des plants infestés par des masses d’œufs et des jeunes larves.
Pour savoir si vos champs de maïs sont infestés et dépassent le seuil d’intervention, il est suggéré de faire un dépistage à partir du stade de la sortie des panicules ou tout juste avant leur apparition pour voir s’il y a des masses d’œufs. Cela permettra de déterminer si une intervention phytosanitaire doit être envisagée cette année ou si une méthode préventive devrait être mise en place l’an prochain.
Le dépistage consiste à examiner 100 plants par semaine, répartis dans 10 stations différentes. Dès que le seuil cumulatif de 5 % de plants de maïs-grain et ensilage infestés est atteint, le dépistage peut s’arrêter. Si des ennemis naturels sont présents en abondance, ce seuil peut être augmenté à 8 %.
Intervenir au bon moment, soit dans les 5 à 7 jours suivant l’éclosion de la majorité des œufs réduit les risques de dommages aux plants causés par le VGOH ainsi que les risques de contamination par les champignons pathogènes produisant des mycotoxines. Rappelons que plusieurs ennemis naturels peuvent contrôler le VGOH. De plus, si le maïs comporte la technologie Bt Vip3A, les risques de dommages sont très faibles.
Pour en savoir plus sur le dépistage du VGOH et les stratégies d’intervention :
- Fiche technique Ver-gris occidental des haricots dans le maïs (grain et ensilage).
- Vidéo Le ver-gris occidental des haricots : biologie, dépistage et stratégies d’intervention.
- Avertissement N° 15 du 19 juillet 2024.
POURRITURE À SCLÉROTES DANS LE SOYA : AUGMENTATION DU RISQUE ET
IMPORTANCE D’ÉVALUER LES RISQUES CHAMP PAR CHAMP
T. Copley1, V. Samson2 et S. Mathieu2
1. Chercheuse (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)
Les conditions des derniers jours et des jours à venir augmentent le risque d’apparition des apothécies dans plusieurs régions, particulièrement dans les champs où les rangs sont fermés.
Des apothécies ont été observées dans certains secteurs des régions de Chaudière-Appalaches (Saint-Vallier, Honfleur, Saint-Isidore, Lévis, Saint-Antoine-de-Tilly), de l’Estrie (Sainte-Anne-de-la-Rochelle, Sherbrooke), des Laurentides (Mirabel), de la Montérégie-Ouest (Saint-Étienne-de-Beauharnois, Sainte-Marthe) et de la Montérégie-Est (Saint-Damase, Saint-Bruno-de-Montarville). Des observations de début de moisissure blanche sur les tiges de soya ont été rapportées dans quelques régions.
Les risques d’apparition d’apothécies sont présentement élevés pour les régions de Chaudière-Appalaches, de l’Outaouais, des Laurentides, des secteurs de Victoriaville et de Saint-Cristophe-d’Athabraska au Centre-du-Québec et de Frelighsburg en Montérégie-Est. Plusieurs secteurs sont à risque modéré, incluant le secteur de Cap-Tourmente dans la Capitale-Nationale, Lawrenceville et Windsor en Estrie, La Croche et Sainte-Geneviève-de-Batiscan en Mauricie, Saint-Hilaire en Montérégie-Est et Saint-Grégoire en Montérégie-Ouest. Les risques présentés sont pour la période allant jusqu’au 31 juillet.
Les risques étant en augmentation dans plusieurs régions, évaluez la situation champ par champ pour le soya qui n’a pas encore atteint le stade R4 et qui comporte plusieurs facteurs de risque (ex. : historique d’infestation, variété sensible, etc.). Si les 5 premiers cm de sol restent humides et que les rangs sont fermés à plus de 50 % depuis au moins une semaine, le risque est plus élevé. En effet, des rangs fermés empêchent le soleil et le vent d’assécher la surface du sol, ce qui a pour effet de favoriser la germination des sclérotes et l’émergence des apothécies. Si un champ a dépassé le stade R3, le stade critique est dépassé et le niveau de risque d’infection est faible. Pour en savoir plus sur l’identification des stades phénologiques du soya, veuillez consulter le document Stades phénologiques du soya.
Rappelons que les modèles prévisionnels* pour la pourriture à sclérotes chez le soya utilisent uniquement des facteurs climatiques pour prédire la présence d’apothécies. De plus, les prédictions sont valables pour cinq jours. Les conditions climatiques peuvent changer, créant des fluctuations de risques. Il est donc important de consulter chaque avertissement du RAP et d’évaluer le risque champ par champ.
Pour plus d’information, veuillez consulter les ressources partagées dans l'avertissement N° 16 du 23 juillet 2024.
*L'information tirée des modèles prévisionnels ne prend pas en compte le stade de développement de la culture. Il appartient au producteur ou au conseiller d'évaluer si la culture est à un stade propice pour l'infection, soit entre les stades R1 et R3. L’utilisation d’un modèle pour la prévision des risques de l’infection d’un champ est un outil d’aide à la décision, mais ne peut se substituer au jugement du producteur ou du conseiller. Le RAP Grandes cultures et le CÉROM ne peuvent être tenus responsables de tout dommage de quelque nature que ce soit.
Les risques d’apparition d’apothécies sont présentement élevés pour les régions de Chaudière-Appalaches, de l’Outaouais, des Laurentides, des secteurs de Victoriaville et de Saint-Cristophe-d’Athabraska au Centre-du-Québec et de Frelighsburg en Montérégie-Est. Plusieurs secteurs sont à risque modéré, incluant le secteur de Cap-Tourmente dans la Capitale-Nationale, Lawrenceville et Windsor en Estrie, La Croche et Sainte-Geneviève-de-Batiscan en Mauricie, Saint-Hilaire en Montérégie-Est et Saint-Grégoire en Montérégie-Ouest. Les risques présentés sont pour la période allant jusqu’au 31 juillet.
Les risques étant en augmentation dans plusieurs régions, évaluez la situation champ par champ pour le soya qui n’a pas encore atteint le stade R4 et qui comporte plusieurs facteurs de risque (ex. : historique d’infestation, variété sensible, etc.). Si les 5 premiers cm de sol restent humides et que les rangs sont fermés à plus de 50 % depuis au moins une semaine, le risque est plus élevé. En effet, des rangs fermés empêchent le soleil et le vent d’assécher la surface du sol, ce qui a pour effet de favoriser la germination des sclérotes et l’émergence des apothécies. Si un champ a dépassé le stade R3, le stade critique est dépassé et le niveau de risque d’infection est faible. Pour en savoir plus sur l’identification des stades phénologiques du soya, veuillez consulter le document Stades phénologiques du soya.
Rappelons que les modèles prévisionnels* pour la pourriture à sclérotes chez le soya utilisent uniquement des facteurs climatiques pour prédire la présence d’apothécies. De plus, les prédictions sont valables pour cinq jours. Les conditions climatiques peuvent changer, créant des fluctuations de risques. Il est donc important de consulter chaque avertissement du RAP et d’évaluer le risque champ par champ.
Pour plus d’information, veuillez consulter les ressources partagées dans l'avertissement N° 16 du 23 juillet 2024.
*L'information tirée des modèles prévisionnels ne prend pas en compte le stade de développement de la culture. Il appartient au producteur ou au conseiller d'évaluer si la culture est à un stade propice pour l'infection, soit entre les stades R1 et R3. L’utilisation d’un modèle pour la prévision des risques de l’infection d’un champ est un outil d’aide à la décision, mais ne peut se substituer au jugement du producteur ou du conseiller. Le RAP Grandes cultures et le CÉROM ne peuvent être tenus responsables de tout dommage de quelque nature que ce soit.
SURVEILLANCE DE LA CICADELLE DE LA POMME DE TERRE ET AUTRES ENNEMIS DANS LA LUZERNE
J. Saguez1 et Ayitre Akpakouma2
1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)
La cicadelle de la pomme de terre est encore bien présente dans plusieurs luzernières. Dans les luzernières, les cicadelles peuvent causer un jaunissement et un desséchement des plants. Une intervention est possible selon les conditions de stress de la luzerne, la taille des plants et le nombre de cicadelles dépistées par filet fauchoir (voir l'avertissement N° 9 du 28 juin 2024). Avant d’envisager l’application d’un insecticide, déterminez si la culture a atteint une taille suffisante pour être fauchée. La fauche est un moyen efficace pour contrôler la cicadelle de la pomme de terre lorsque les plants ont atteint une hauteur permettant de limiter les pertes de rendement et de qualité. Si les plants ne sont pas assez développés pour être fauchés, un traitement insecticide peut être considéré. Toutefois, l’application d’insecticide peut affecter les nombreux insectes bénéfiques présents dans la culture.
Il faut aussi être prudent et faire un diagnostic approprié puisque plusieurs symptômes de jaunissement peuvent être causés par des maladies ou des carences.
Il y a eu des signalements au RAP Grandes cultures de dommages liés au ver-gris tacheté dans la luzerne (voir photo ci-dessous) au Bas-Saint-Laurent. Des validations sont en cours afin de confirmer le ravageur puisqu’habituellement, cet insecte s’attaque très peu à la luzerne.
CHAMPS DE CÉRÉALES VERSÉS : PRÉCAUTIONS À PRENDRE
Publication originale le 14 juillet 2023 par Y. Faucher1, S. Mathieu1, B. Duval1, H. Brassard1 et T. Copley2
Mise à jour le 26 juillet 2024 par T. Copley2, M.-E. Cuerrier1, H. Brassard1, V. Samson1 et A. Akapkouma1
1. Agronome (MAPAQ); 2. Chercheuse (CÉROM)
On observe, depuis quelques jours, à la suite des pluies abondantes et des forts vents, de la verse dans certains champs de céréales. Les plants se retrouvent couchés au sol, limitant ainsi le remplissage des grains. La verse est généralement responsable d’une baisse de rendement qui dépend cependant du stade de croissance de la plante lorsqu'elle se produit. Le blé de printemps est majoritairement aux stades du remplissage des grains (stades 73 à 85, selon l’échelle de Zadoks), selon les régions et les dates de semis. Puisque le blé d’automne se retrouve à un stade plus avancé (stades Z80 et plus), la verse risque moins d'affecter le remplissage du grain. Cependant, elle pourrait occasionner des pertes lors du battage. Par contre, si la verse s’est produite plus tôt en saison, comme observé dans certains champs du Bas-Saint-Laurent, le rendement et la qualité du grain pourraient être affectés.
Avant la floraison, les tiges versées vont se redresser. Cependant, une verse importante au début du stade remplissage des grains (stades Z70 et plus) peut compromettre le rendement et affecter la qualité du grain. Une étude a démontré qu’une verse ayant lieu dans les 20 premiers jours suivant la floraison diminue le rendement en grain de 7 à 35 %. Cette perte de rendement dépend de la sévérité de la verse; un plant complètement versé à 90 degrés sera donc plus affecté qu’un plant versé à 45 degrés.
La verse peut également entraîner une diminution du poids de mille grains (pmg). Selon une étude effectuée en France, un blé ayant subi une verse à moitié couché (45 degrés) au stade début remplissage (Z70-73) a vu son pmg diminuer de 8 à 10 grammes (20 à 25 %), tandis que la verse ayant eu lieu au stade fin remplissage (Z83-87) a causé une perte d’environ 2 grammes (5 %).
De plus, à l’intérieur de la canopée, la végétation couchée demeure plus humide et contribue à la perte de qualité du grain. Les risques de germination des grains sur l’épi et de développement de moisissures augmentent. Dans le cas de la fusariose de l’épi, que les conditions aient été favorables ou non à l’infection lors de la floraison, des champignons pourront se développer, contribuant ainsi à augmenter les teneurs en mycotoxines dans les grains. L'application d'un fongicide à ce stade serait inutile puisque le produit ne parviendrait pas à atteindre l’ensemble de la canopée ainsi que les épis. Les délais d’application avant la récolte, inscrits à l’étiquette des produits, doivent également être pris en compte.
Lorsqu’un champ est versé, il est préférable de récolter le grain plus tôt, donc plus humide, et de bien le sécher pour ramener le taux d’humidité ente 13 et 14 %. Dans le cas du blé d’alimentation humaine, le grain doit être séché à faible température pour ne pas altérer la qualité de la protéine du grain, un des éléments importants pouvant affecter les propriétés du pain lors de sa fabrication.
Les plants rabattus au sol, avec des épis immatures, exigeront que les couteaux de la batteuse soient positionnés plus près du sol, ce qui diminuera la vitesse de battage. Les probabilités d’avoir des épis non battus sont accrues. Tout cela contribue aux pertes économiques engendrées par la verse. L’andainage peut permettre de diminuer le niveau de perte lors de la récolte.
Avant la floraison, les tiges versées vont se redresser. Cependant, une verse importante au début du stade remplissage des grains (stades Z70 et plus) peut compromettre le rendement et affecter la qualité du grain. Une étude a démontré qu’une verse ayant lieu dans les 20 premiers jours suivant la floraison diminue le rendement en grain de 7 à 35 %. Cette perte de rendement dépend de la sévérité de la verse; un plant complètement versé à 90 degrés sera donc plus affecté qu’un plant versé à 45 degrés.
La verse peut également entraîner une diminution du poids de mille grains (pmg). Selon une étude effectuée en France, un blé ayant subi une verse à moitié couché (45 degrés) au stade début remplissage (Z70-73) a vu son pmg diminuer de 8 à 10 grammes (20 à 25 %), tandis que la verse ayant eu lieu au stade fin remplissage (Z83-87) a causé une perte d’environ 2 grammes (5 %).
De plus, à l’intérieur de la canopée, la végétation couchée demeure plus humide et contribue à la perte de qualité du grain. Les risques de germination des grains sur l’épi et de développement de moisissures augmentent. Dans le cas de la fusariose de l’épi, que les conditions aient été favorables ou non à l’infection lors de la floraison, des champignons pourront se développer, contribuant ainsi à augmenter les teneurs en mycotoxines dans les grains. L'application d'un fongicide à ce stade serait inutile puisque le produit ne parviendrait pas à atteindre l’ensemble de la canopée ainsi que les épis. Les délais d’application avant la récolte, inscrits à l’étiquette des produits, doivent également être pris en compte.
Lorsqu’un champ est versé, il est préférable de récolter le grain plus tôt, donc plus humide, et de bien le sécher pour ramener le taux d’humidité ente 13 et 14 %. Dans le cas du blé d’alimentation humaine, le grain doit être séché à faible température pour ne pas altérer la qualité de la protéine du grain, un des éléments importants pouvant affecter les propriétés du pain lors de sa fabrication.
Les plants rabattus au sol, avec des épis immatures, exigeront que les couteaux de la batteuse soient positionnés plus près du sol, ce qui diminuera la vitesse de battage. Les probabilités d’avoir des épis non battus sont accrues. Tout cela contribue aux pertes économiques engendrées par la verse. L’andainage peut permettre de diminuer le niveau de perte lors de la récolte.
ROUILLE NOIRE DU BLÉ OBSERVÉE EN MONTÉRÉGIE-EST : LA VIGILANCE EST DE MISE POUR LES CÉRÉALES (BLÉ ET ORGE) SEMÉES TARDIVEMENT!
T. Copley1, S. Mathieu2 et V. Samson2
1. Chercheuse (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)
T. Copley1, S. Mathieu2 et V. Samson2
1. Chercheuse (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)
Un cas de rouille noire du blé (Puccinia graminis f. sp. tritici, syn. la rouille de la tige) a été rapporté en Montérégie-Est cette semaine, dans une culture de blé. La rouille noire est peu fréquente au Québec et elle apparaît habituellement tard en saison. L’arrivée de l’inoculum tôt en saison peut engendrer des pertes importantes quand les conditions sont favorables au développement de la maladie, soient des températures journalières élevées (25 °C à 30 °C) jumelées à des températures nocturnes fraîches (15 °C à 20 °C) et de la pluie. Les conditions météorologiques des prochains jours pourraient favoriser le développement de la maladie dans certaines régions. La vigilance est donc importante pour les céréales qui n’ont pas encore atteint le stade mi-pâteux.
La rouille noire du blé peut infecter le blé et l’orge et se présente par de grandes pustules rouges, brunes ou noires sur la tige et sur les deux surfaces des feuilles. La maladie prive la plante de nutriments, causant le flétrissement des grains et des pertes de rendement variant de 5 à 70 %. Lorsque la maladie est présente dans une région, un dépistage par semaine est recommandé. Toutefois, lorsque la maladie est présente dans un champ, deux dépistages sont recommandés afin de surveiller la progression de celle-ci. Une intervention est suggérée lorsque 5 % des tiges présentent des symptômes (au moins une pustule) si la culture n’a pas encore atteint le stade mi-pâteux. Après ce stade, une intervention n’est pas considérée rentable. Dans le cas où une application de fongicide foliaire est effectuée, il est important de respecter le délai avant la récolte prévu à l’étiquette.
Pour en savoir davantage consultez le bulletin d’information La rouille jaune du blé et la fiche technique sur la rouille brune.
Espèce de rouille | Symptômes de la maladie | Illustrations |
Rouille noire du blé (Puccinia graminis f. sp. tritici) | Sur la tige et/ou sur les deux faces des feuilles, présence de pustules rouges, brunes ou noires, allongées. Leur distribution est aléatoire. | |
Rouille brune (Puccinia triticina f. sp. tritici) | Petites pustules, brunes à oranges de forme ronde à ovale, disposées de façon aléatoire sur la face supérieure (haut) des feuilles. | |
Rouille jaune (Puccinia striiformis f. sp. tritici) | Petites pustules jaunes à oranges, de forme allongée et disposées en lignes parallèles entre les veines sur la face supérieure (haut) de la feuille. |
MALADIES, MYCOTOXINES ET FONGICIDES APPLIQUÉS DANS LE MAÏS GRAIN ET ENSILAGE : QUE SAVONS-VOUS?
Auteurs 2022 : L. Bilodeau1, B. Duval1 et V. Samson1
1. Agronome (MAPAQ)
Auteurs 2022 : L. Bilodeau1, B. Duval1 et V. Samson1
1. Agronome (MAPAQ)
Les maladies du maïs grain et ensilage sont les maladies des épis les plus préoccupantes, puisqu’elles peuvent produire des toxines dommageables pour la santé humaine et animale. C’est lors des premiers jours suivant la sortie des soies que le maïs est le plus sensible à ce type d’infection. Est-ce qu’une application de fongicide à ce stade est avantageuse?
Au Québec, tant pour le maïs grain que le maïs ensilage, une application de fongicide a peu de chance d’être rentable. Par contre, un traitement fongicide pourrait être envisagé dans une situation réunissant plusieurs facteurs de risque (ex. : pression de maladie, historique du champ, cultivar sensible, etc.). Pour tous les détails, consultez la fiche technique Maladies, mycotoxines et fongicides appliqués au champ dans le maïs grain et le maïs ensilage : que savons-nous? Elle contient beaucoup d'information sur les maladies du maïs, le dépistage, les bonnes pratiques de prévention et d’application de fongicides, la rentabilité des traitements fongicides et les autres considérations entourant la gestion des moisissures et des mycotoxines. Cette fiche technique contient également des informations à jour sur des essais d’applications de fongicides réalisés au Québec dans du maïs ensilage.
Les blessures causées aux épis plus tard en saison par des insectes comme le ver-gris occidental des haricots (VGOH) peuvent créer une porte d’entrée pour des maladies de l’épi, provoquant une infection plus tardive. Une application de fongicide au stade des soies du maïs ne protégera pas les épis contre ces infections tardives. Pour réduire les blessures dues aux insectes, surveillez la présence de ces derniers dans les champs à risque. Pour ce qui est du VGOH, une intervention insecticide peut être envisagée si le seuil économique d’intervention est atteint, basé sur un dépistage des masses d’œufs réalisé pendant que le maïs est à un stade attractif à la ponte.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Sophie Bélisle (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.