Grandes cultures, Avertissement No 16, 23 juillet 2024



POURRITURE À SCLÉROTES DANS LE SOYA : RISQUES EN AUGMENTATION DANS PLUSIEURS RÉGIONS, IMPORTANCE D’ÉVALUER LES RISQUES CHAMP PAR CHAMP
T. Copley1, V. Samson 2, B. Duval2 et J. Breault2
1. Chercheuse (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)

L’apparition des apothécies de la pourriture à sclérotes est favorisée par des conditions fraîches (moins de 25 °C) et un sol humide en surface (premiers 5 cm). Les conditions des derniers jours et des jours à venir augmentent le risque d’apparition des apothécies dans plusieurs régions, particulièrement dans les champs où les rangs sont fermés. Un champ pourrait donc être à risque si le soya est en floraison (stades R1 à R3).

En plus des observations d’apothécies de la semaine dernière dans les régions de Chaudière-Appalaches, des Laurentides, de l’Estrie et de l’Outaouais, des apothécies ont aussi été observées dans un champ dans la région de Laval, à Sainte-Marthe en Montérégie-Ouest, à Saint-Bruno-de-Montarville et deux champs à Saint-Damase en Montérégie-Est. Les apothécies ont été observées dans des champs dont les rangs sont fermés depuis au moins deux semaines.

Les risques d’apparition d’apothécies sont présentement élevés pour les régions de Chaudière-Appalaches, de l’Outaouais et des Laurentides. Pour la région de l’Estrie, les risques sont élevés dans le secteur de Lawrenceville, et modérés pour Windsor et Stratford. Les secteurs de Victoriaville au Centre-du-Québec, de Cap-Tourmente dans la Capitale-Nationale et de Frelighsburg en Montérégie-Est sont aussi à risque élevé pour l’apparition des apothécies. Les risques sont modérés pour les secteurs de Sainte-Geneviève-de-Batiscan et de La Croche en Mauricie, de Saint-Hilaire et de Saint-Bruno-de-Montarville en Montérégie-Est, et de Saint-Grégoire en Montérégie-Ouest. Ces risques sont présents pour la période allant jusqu’au 28 juillet.

Les risques étant en augmentation dans plusieurs régions, évaluez la situation champ par champ pour le soya qui n’a pas encore atteint le stade R4 et qui comporte plusieurs facteurs de risque (ex. : historique d’infestation, variété sensible, etc.). Si les 5 premiers cm de sol restent humides et que les rangs sont fermés à plus de 50 % depuis au moins une semaine, le risque est plus élevé. En effet, des rangs fermés empêchent le soleil et le vent d’assécher la surface du sol, ce qui aurait pour effet de nuire à la germination des sclérotes et à l’émergence des apothécies. Si un champ a dépassé le stade R3, le stade critique est dépassé et le niveau de risque d’infection est faible.

Rappelons que les modèles prévisionnels* pour la pourriture à sclérotes chez le soya utilisent uniquement des facteurs climatiques pour prédire la présence d’apothécies. De plus, les prédictions sont valables pour cinq jours. Les conditions climatiques peuvent changer, créant des fluctuations de risques. Il est donc important de consulter chaque avertissement du RAP et d’évaluer le risque champ par champ.

Pour plus d’information, veuillez consulter :
  • Fiche technique La pourriture à sclérotes chez le soya;
  • L'affiche La sclérotiniose du soya : cycle de vie et stratégies d’intervention du CÉROM;
  • La section Fongicides homologués pour la pourriture à sclérotes, leur efficacité et leurs indices de risque de l'avertissement N° 11 du 7 juillet 2023 et le tableau Principaux fongicides foliaires homologués pour la pourriture à sclérotes dans la culture du soya.
*L'information tirée des modèles prévisionnels ne prend pas en compte le stade de développement de la culture. Il appartient au producteur ou au conseiller d'évaluer si la culture est à un stade propice pour l'infection, soit entre les stades R1 et R3. L’utilisation d’un modèle pour la prévision des risques de l’infection d’un champ est un outil d’aide à la décision, mais ne peut se substituer au jugement du producteur ou du conseiller. Le RAP Grandes cultures et le CÉROM ne peuvent être tenus responsables de tout dommage de quelque nature que ce soit.
 
Image Agri-Réseau

Apothécies de Sclerotinia sclerotiorum qui ont germé à partir d’un sclérote
Source : Tanya Copley (CÉROM)


  
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.



 

Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Sophie Bélisle (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.