RÉSUMÉ CLIMATIQUE ET RISQUES ASSOCIÉS
10 au 16 juillet
Les températures sont passées au-dessus des normales à partir du 12 juillet pour l’ensemble des régions couvertes. Les températures de nuit ont été généralement chaudes à compter de cette date également. Les précipitations ont été très variables entre les différentes régions, comme il est possible de le visualiser sur la carte des précipitations. Les précipitations abondantes ont eu lieu surtout sous forme d’orages.
Les conditions ont été majoritairement bonnes pour la croissance des cultures. De l’irrigation a été nécessaire par endroits, en sol plus léger, pour maintenir un bon développement.
Le sol trop humide à la suite de fortes précipitations a retardé les travaux aux champs tels que les traitements phytosanitaires.
AVANCEMENT DES SEMIS ET DES PLANTATIONS
Oignon
Le stade de l’oignon sec semé varie entre 4 et 10 feuilles avec la bulbaison amorcée. L’oignon sec planté peut atteindre le stade 80 % couché et un début d’arrachage est observé par endroits en Montérégie.
L’échalotte française est au stade bulbaison dans Lanaudière et en Montérégie.
Poireau
Le stade du poireau varie entre 6 et 9 feuilles et le développement est bon.
Ail
Dans l'ail d’automne, le stade varie entre la sénescence des feuilles et la récolte. La qualité est belle pour les sites où cette information a été rapportée. La formation du bulbe est en cours dans l’ail de printemps.
INSECTES
Des larves et des dommages de larves de la deuxième génération sont maintenant observés dans l’ail et le poireau dans les régions de Chaudière-Appalaches, de l'Estrie, de Lanaudière et de la Montérégie où de forts dommages sont rapportés. Des dommages ont aussi été rapportés dans l’oignon et l’oignon vert par endroits.
Les captures d’adultes de la deuxième génération ont généralement diminuées dans les régions où le pic est passé, mais les données suggèrent une longue période d’activité des adultes de cette génération. Il est à noter que les données sont manquantes sur plusieurs sites des régions les plus chaudes. Les captures sont en augmentation en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine et sur la Côte-Nord.
Les premières captures des individus de la troisième génération sont possibles cette semaine sur les sites les plus chauds de la Montérégie, de Lanaudière, des Laurentides et de l’Outaouais. Les dates de traitements pour la troisième génération seront publiées la semaine prochaine.
Voir la carte des prévisions de vol de la teigne du poireau ici.
Rappelons que lorsque des pièges sont installés à la ferme, ces données doivent prioritairement être utilisées pour calculer la date du pic et les dates de traitement, car elles donnent un portrait complet de la période d’activité des adultes.
Stratégie d’intervention contre la deuxième génération
Pour les fermes où du piégeage est effectué
Pour les fermes où aucun piégeage n'est effectué (CLIQUEZ ICI POUR VOIR LE TABLEAU DES DATES DE TRAITEMENTS)
Région | Stratégie à un traitement | Stratégie à deux traitements | |
Date | Date 1 | Date 2 | |
Montérégie-Est | 1 juillet | 24 juin | 8 juilet |
Montérégie-Ouest | 2 juillet | 25 juin | 9 juillet |
Lanaudière | 4 juillet | 27 juin | 11 juillet |
Outaouais | 5 juillet | 28 juin | 12 juillet |
Laurentides Centre-du-Québec | 6 juillet | 29 juin | 13 juillet |
Estrie |
10 juillet | 3 juillet | 17 juillet |
Chaudière-Appalaches | 14 juillet | 7 juillet | 21 juillet |
Capitale-Nationale | 15 juillet | 8 juillet | 22 juillet |
Saguenay–Lac-Saint-Jean | 16 juillet | 9 juillet | 23 juillet |
Abitibi-Témiscamingue | 20 juillet | 13 juillet | 27 juillet |
Charlevoix | 21 juillet | 14 juillet | 28 juillet |
Bas-Saint-Laurent | 24 juillet | 17 juillet | 31 juillet |
Gaspésie | 29 juillet | 22 juillet | 5 août |
Côte-Nord | À venir |
Pour plus d'information
- Technique de piégeage de la teigne du poireau
- La teigne du poireau : Stratégie de lutte
- La teigne du poireau : Biologie et impact sur les cultures
Mouches
L’activité de la mouche des semis est en augmentation dans l’oignon vert en Montérégie uniquement, avec une présence pouvant atteindre 15 % des plants porteurs.
Vers gris
Aucun dommage n’est rapporté cette semaine.
Thrips
Une augmentation de l’activité est observée dans la Capitale-Nationale, dans Chaudière-Appalaches, dans le Bas-Saint-Laurent et dans Lanaudière à certains sites seulement. L'augmentation de l'activité est aussi observée en Montérégie dans l’oignon sec et l’échalotte, mais pas dans l’oignon vert.
Leur présence est toutefois faible par endroits dans Lanaudière et dans les Laurentides.
MALADIES
Oignon sec, oignon vert et espagnol
La présence de la brûlure de la pointe est maintenant rapportée dans les régions de la Capitale-Nationale (faible présence sur une petite parcelle), en Estrie (présence modérée) dans Lanaudière (présence faible à modérée, traitements préventifs) ainsi qu’en Montérégie où sa présence est en augmentation et où la régie fongicide se poursuit.
La fusariose est rapportée uniquement en Montérégie-Ouest où l'augmentation de l’incidence des symptômes est observée dans l’oignon espagnol et l’échalotte française. L’oignon sec est affecté dans une moindre mesure.
De nouveaux symptômes de mildiou ont été observés dans quelques champs en Montérégie uniquement.
La présence du charbon est rapportée uniquement en Montérégie et est stable sur la majorité des sites, mais certains champs d’oignon sec présentent plus de symptômes.
La brûlure stemphylienne est rapportée dans les régions de Lanaudière (présence faible à moyenne), des Laurentides (présence faible) et de la Montérégie (en augmentation). Les feuilles ayant subi des dommages d’herbicides, des blessures mécaniques ou les pointes de feuilles jaunies sont les plus touchées.
En raison des températures chaudes connues précédemment, la pourriture bactérienne est observée dans la Capitale-Nationale, en Chaudière-Appalaches, dans les Laurentides et en Montérégie. Dans cette dernière région, les champs les plus affectés atteignent 18 % de plants porteurs de symptômes, surtout dans les oignons les plus avancés.
Les premiers symptômes sont observés sur une des feuilles d’âge moyen, située à l’intérieur du bouquet foliaire, qui flétri et s’affaisse, tandis que les autres feuilles demeurent vertes et en santé. En conditions humides, la feuille affectée a une texture molle et se désagrège facilement, tout en étant gluante au toucher. Si les conditions sont favorables, la pourriture envahit graduellement le bulbe et le plant entier finit par mourir. Lorsque des conditions sèches surviennent peu après l’infection, la feuille affectée sèche rapidement et, parfois, le bulbe est épargné. Par contre, il arrive aussi que la maladie redémarre en entrepôt.
Plusieurs références indiquent que les produits à base de cuivre, habituellement reconnus pour avoir un effet sur les bactéries, seraient peu, voire même totalement inefficaces contre les pourritures bactériennes de l’oignon. En pratique, c’est le retour du temps sec qui semble arrêter le plus efficacement la progression de cette maladie.
Les mesures préventives recommandées sont les suivantes :
- Évitez les doses excessives d’azote.
- Évitez d’irriguer après le début de la bulbaison (diamètre du bulbe égal à deux fois le diamètre du col). Si vous devez irriguer par aspersion, faites-le tôt le matin, de manière à profiter des températures plus fraiches et à permettre, par la suite, un assèchement rapide du feuillage.
- Réprimez adéquatement les mauvaises herbes pour favoriser un assèchement rapide du feuillage.
- Évitez tout dommage au feuillage ou aux bulbes lors des opérations culturales.
La maladie des racines roses a été observée dans quelques champs en Montérégie-Ouest avec une incidence faible.
Ail
La pourriture du col est rapportée avec une présence modérée en Estrie.
La brûlure stemphylienne est aussi rapportée avec une faible présence dans les Laurentides
Poireau
La brûlure stemphylienne est aussi rapportée dans le poireau au centre du Québec, mais sa présence est faible. Très peu de nouvelles lésions sont apparues depuis le dernier traitement et aucune nouvelle lésion n’est observée dans les champs plus jeunes.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Eve Abel, agronome (MAPAQ), en collaboration avec Roger Francis Bioka-Kiminou, agronome. Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du sous-réseau Oignon, ail et poireau ou le secrétariat du RAP. Édition : Amélie Picard, agronome, et Sophie Bélisle (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.