Premiers foyers de mildiou dans le concombre de transformation. Un premier cas de tache plectosporienne dans la courgette. Premiers signalements du blanc dans la courgette et la courge d’hiver. Foyers d’anthracnose dans le concombre. Présence faible de pucerons ailés. Premiers dommages visibles du perceur de la courge.
ÉTAT DES CULTURES
La période du 10 au 16 juillet a été assez similaire à la précédente : la chaleur et la forte humidité ambiante se sont maintenues, avec des températures nocturnes toujours au-dessus des moyennes saisonnières. La queue de l’ouragan Beryl puis les orages locaux ont déversé des quantités variables d’eau, d’une région à l’autre, et même d’un secteur à l’autre. Le cumul des précipitations pour la période a été assez faible pour les régions de la Chaudière-Appalaches, de la Capitale-Nationale et du Bas-Saint-Laurent, mais plutôt abondant pour les autres régions.
La croissance des cucurbitacées est rapide. Plusieurs champs de courges et de citrouilles sont au stade du grossissement des fruits. Cependant, avec les conditions météorologiques actuelles, la pression par Phytophthora capsici est forte pour les entreprises qui ont un historique de la maladie.
La croissance des cucurbitacées est rapide. Plusieurs champs de courges et de citrouilles sont au stade du grossissement des fruits. Cependant, avec les conditions météorologiques actuelles, la pression par Phytophthora capsici est forte pour les entreprises qui ont un historique de la maladie.
Le sommaire agrométéorologique cucurbitacées vous présente le tableau des précipitations et des degrés-jours cumulés pour chacune des régions.
FOYERS DE MILDIOU DANS LE CONCOMBRE DE TRANSFORMATION
Des foyers de mildiou (Pseudoperonospora cubensis) ont été dépistés pour la première fois, le 15 juillet 2024, dans du concombre de transformation, en Montérégie et dans Lanaudière. L'alerte Nº 1 du 16 juillet indique les produits les plus efficaces pour contrôler la maladie.
Pour voir des symptômes de la maladie à différents stades, dans le melon brodé et dans le concombre, consultez le bulletin d'information N° 3 du 12 juin 2024.
PREMIER FOYER DE LA TACHE PLECTOSPORIENNE DANS LA COURGETTE
Un premier foyer de tache plectosporienne (Plectosphaerella cucumerina/Plectosporium tabacinum) a été dépisté dans la courgette en Estrie. Plectosporium tabacinum est un champignon commun dans les sols et sur le matériel végétal en décomposition. Les souches pathogènes, elles, peuvent se maintenir sur les résidus de culture et survivre quelques années dans le sol en absence d’hôte. Les spores de P. tabacinum entrent en contact avec leurs plantes hôtes par les éclaboussures d'eau et par le vent.
Les lésions prennent l’apparence de taches blanchâtres. Celles-ci sont très sporulantes et enclenchent de nombreux cycles d'infections secondaires propices à la contamination d’autres plants. Une fois la maladie installée dans un champ, le vent est très efficace pour disperser les spores sur de longues distances.
Les cucurbitacées les plus sensibles à la maladie sont les citrouilles et les courgettes. Plus récemment, la tache plectosporienne a aussi fait son apparition sur les courges Butternut et sur des cucurbitacées appartenant aux Cucurbita maxima (Hubbard, Buttercup, Ambercup, citrouilles géantes) et sur quelques gourdes.
D’après des suivis américains menés au Connecticut, sans traitements fongicides, les pertes de rendement peuvent se chiffrer entre 50 et 100 % dans un champ où il y ala tache plectosporienne. Les symptômes sont heureusement facilement reconnaissables et la maladie peut être contrôlée efficacement par des fongicides protectants. Bien qu'aucun produit ne soit homologué contre cette maladie au Canada, elle peut être contrôlée en même temps que d'autres maladies qui peuvent être présentes. Selon les références américaines, le chlorotalonil (BRAVO® ZN, ECHO 720) et les strobilurines (CABRIO, QUADRIS TOP, PRISTINE) sont les plus efficaces pour contrôler la tache plectosporienne en régie conventionnelle. En régie biologique, aucun essai d’efficacité n’a encore été fait.
Les lésions prennent l’apparence de taches blanchâtres. Celles-ci sont très sporulantes et enclenchent de nombreux cycles d'infections secondaires propices à la contamination d’autres plants. Une fois la maladie installée dans un champ, le vent est très efficace pour disperser les spores sur de longues distances.
Les cucurbitacées les plus sensibles à la maladie sont les citrouilles et les courgettes. Plus récemment, la tache plectosporienne a aussi fait son apparition sur les courges Butternut et sur des cucurbitacées appartenant aux Cucurbita maxima (Hubbard, Buttercup, Ambercup, citrouilles géantes) et sur quelques gourdes.
D’après des suivis américains menés au Connecticut, sans traitements fongicides, les pertes de rendement peuvent se chiffrer entre 50 et 100 % dans un champ où il y a
LE BLANC ET LES AUTRES MALADIES FOLIAIRES
Le blanc a été nouvellement dépisté dans d'autres champs de courgettes dans la région de Québec et de la Chaudière-Appalaches. En plus du melon brodé, on a dépisté le blanc pour la première fois cette semaine dans la courge d'hiver, en Montérégie. De petits foyers toujours dans la courge d'hiver ont été vus dans Lanaudière. Toutefois, la pression du blanc est encore très faible partout. Depuis une semaine, la tache angulaire a peu progressé dans l'ensemble, sauf dans certains champs de courges d'hiver en Montérégie. La tache septorienne est observée dans de nombreux champs de courges d'hiver et de citrouilles, et ce, dans plusieurs régions, mais semble se maintenir sur les plus vieilles feuilles. Des foyers d'anthracnose sont également présents dans le melon brodé dans Lanaudière et dans le concombre en Montérégie.
Pour savoir si des seuils d'intervention sont utilisés en présence de ces maladies foliaires, en Ontario ou dans des États américains, consultez le Recueil des seuils d’intervention contre les insectes et maladies en cultures maraîchères.
Vous pouvez consulter le bulletin d'information N° 1 du 8 mai 2024, afin de connaître les produits biologiques et conventionnels homologués contre ces maladies.
PRÉSENCE FAIBLE DE PUCERONS AILÉS : PRÉVENIR LA TRANSMISSION DE VIRUS
Dans quelques régions, dont la Montérégie-Est, Lanaudière, Québec et Chaudière-Appalaches, des collaborateurs et collaboratrices nous rapportent la présence de pucerons ailés dans des champs de cucurbitacées. Le nombre de pucerons par plant n'est pas élevé, mais quelques plants, et parfois de plus nombreux plants, sont porteurs. Il pourrait s'agir du puceron du soya (Aphis glycines).
Les pucerons ailés, qui ont été en contact avec une mauvaise herbe ou un plant contaminé avec le virus de la mosaïque du concombre (CMV) ou un potyvirus, peuvent transmettre ces virus à plusieurs autres plants, par une simple piqûre d'exploration. Rien n'indique actuellement que ces pucerons ailés seront en assez grand nombre pour reproduire la situation de 2022 où plusieurs champs avaient été contaminés par le virus de la mosaïque du concombre. Nous surveillons aussi l'évolution des populations du puceron du soya dont l'information se trouve dans les avertissements du sous-réseau Grandes cultures.
Par contre, la vigilance s'impose dès maintenant :
- S'il y a des plants avec apparence de virus dans le champ, détruisez-les, afin d'éviter qu'ils ne deviennent une source de contamination en présence des pucerons ailés.
- Fauchez les bords de champs. Certaines mauvaises herbes peuvent être porteuses du CMV.
S'il y a présence de pucerons ailés dans des champs dont les variétés n'ont pas de tolérance ou de résistance au CMV/potyvirus et pour lesquelles vous avez subi d'importantes pertes en 2022, une pulvérisation à l'huile minérale pourrait être faite préventivement.
L'huile minérale est utilisée dans la prévention de la transmission, par les pucerons ailés, du virus Y de la pomme de terre dans la production de pomme de terre de semence. L'huile minérale ne tue pas les pucerons, mais ferait barrière à l'acquisition du virus par les plantes. Des travaux sont toutefois nécessaires pour démontrer l'efficacité de l'huile minérale à faire aussi barrière dans le cas du CMV et des potyvirus chez les cucurbitacées. Sachez cependant que l'huile minérale est homologuée dans les cucurbitacées et a aussi un effet de répression contre le blanc. L'huile PURESPRAY GREEN HUILE DE PULVÉRISATION 13E a une concentration de 99 %. On recommande une dose de 10 L d'huile/ha dans 1 000 litres d'eau. Selon ce qui est fait dans la pomme de terre de semence, il faut renouveler les applications aux 7 jours. Les températures ne doivent pas dépasser 33 ºC au moment de la pulvérisation. L'huile végétale serait moins efficace pour prévenir le PVY que l'huile minérale.
Pour en savoir plus
- Fiche technique : La transmission des virus par les pucerons
- Fiche d'information sur le PVY
- Bulletin d'information N° 4 du 30 novembre 2022 : Variétés maraîchères avec tolérances aux virus transmis par les pucerons
PREMIERS DOMMAGES VISIBLES DU PERCEUR DE LA COURGE
Les premiers dommages visibles du perceur de la courge sont rapportés cette semaine dans un champ de courgettes et de courges poivrées en Montérégie. Des dommages ont aussi été observés dans les Laurentides, dans de la courgette. Les papillons étaient déjà signalés dans ces champs depuis le début juin, par l'entremise d'un piège à phéromone. Les champs où les dommages visibles sont de petites dimensions.
L’alimentation des larves détruit le tissu vasculaire des plantes et interrompt le flux de sève ainsi que l’acheminement des nutriments des racines vers les fruits. À long terme, les tiges infestées se trouvent remplies d’excréments visqueux et humides, et les plants flétrissent de façon permanente. L’inspection des plants infestés peut révéler un trou d’entrée où la larve s’est enfoncée dans la tige. Les trous sont généralement entourés d’excréments semblables à de la sciure.
Une fois les dégâts constatés, il est trop tard pour traiter les chenilles. S’il n’est pas possible de détruire les plants infestés hors du champ, il est très important, l’automne venu, de déchiqueter les résidus de culture et de les enfouir peu profondément dans le sol. Les cocons laissés à la surface du sol, ou dans les premiers centimètres du sol, risquent davantage d’être détruits par le froid hivernal.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent agronome, M. Sc. et Cindy Ouellet (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.