DIAMÈTRES MOYENS
(S. Gervais)
Voici les diamètres moyens atteints selon les régions pour le cv. 'McIntosh' :
- MONTÉRÉGIE et LAURENTIDES : 45-50 mm.
- QUÉBEC, CHAUDIÈRE-APPALACHES et ESTRIE : 38-40 mm.
- BAS-SAINT-LAURENT et GASPÉSIE : 38 mm.
LES PÉRILS DE LA QUEUE DE L’OURAGAN BERYL
(V. Philion)
La tempête Beryl va déverser d’importantes quantités de pluie sur plusieurs régions pomicoles du Québec entre mercredi soir et vendredi après-midi. Les régions les plus proches de la frontière américaine seront davantage touchées par la tempête. Dans tous les vergers où la tavelure est visible ou dans les vergers avec un historique de suie-moucheture (SBFS) ou de diplocarpon (Marssonina), ces maladies seront fortement favorisées par les deux jours de pluie. Dans les vergers où la dernière application de fongicide n’est pas récente, un traitement serait nécessaire. Quoi traiter? Quel est le meilleur moment pour positionner ce traitement?
Traitements possibles :
En production biologique, le cuivre appliqué juste avant la pluie à la plus haute dose légalement admissible (ex: 500 g/ha pour le CUIVRE EN VAPORISATEUR (COPPER SPRAY), 50 % d’oxychlorure de cuivre) est le meilleur choix disponible. Le cuivre sera en place au moment où les spores des trois maladies seront éclaboussées sur les feuilles et les pommes et pourra stopper une bonne partie de l’infection. Le cuivre sera certainement délavé avec 50 mm de pluie, mais le verger sera protégé de la plus grosse part du risque. Un traitement pendant la pluie ou le plus rapidement possible après la pluie est également possible avec de la bouillie soufrée (LLS) ou avec le mélange de soufre et de bicarbonate de potassium (B2K + S) (ex: BICARBONATE DE POTASSIUM 4 kg/ha + KUMULUS 4 kg/ha). Par contre, le LLS est cher et le mélange B2K + S n’est pas validé contre diplocarpon. Le soufre seul n’est pas assez efficace contre le diplocarpon ou la suie-moucheture. Si vous optez pour le B2K + S, il est impératif d’intervenir avant que les spores de tavelure ne soient trop bien installées ou que les spores de suie-moucheture soient trop incrustées dans la cuticule des fruits. Le B2K + S est très efficace 400 DH après l’arrivée des spores de tavelure (20 h à 20 °C), mais sera 50 % efficace jusqu’à 550 DH (environ 28 h). La durée d’efficacité contre les spores de suie-moucheture n’est pas connue mais la recommandation est probablement applicable.
En PFI (Production fruitière intégrée), les options sont plus nombreuses, mais également compliquées. Les produits à base de captane et la combinaison captane + phosphonate appliqués avant la pluie demeurent les traitements de référence, mais les restrictions sur le captane et l’accumulation de phosphonate dans les arbres sont à considérer. Le FOLPAN 80 WDG est un substitut au captane là où les restrictions s’appliquent. Le FOLPAN est cependant moins efficace que le captane et la dose la plus élevée pourrait être utile pour contrer le lessivage. Selon la facture, d’autres options pourraient être préférables. Le délai avant récolte (DAAR) empêche l’utilisation du mancozèbe (77 jours) même si vous n’avez pas utilisé votre quota annuel.
Tous les autres produits usuels sont partiellement absorbés par les feuilles des pommiers (pénétrants, systémiques) et sont classés dans des groupes à risque de résistance par le FRAC. Dans tous les cas, le risque de résistance de la tavelure est à considérer. Dans les vergers où la tavelure est rare, le risque d’aggraver la résistance est faible, mais dans les vergers où la tavelure est abondante, l’utilisation des traitements systémiques vient éroder vos options pour les années à venir.
Dans l’arsenal, plusieurs produits avec un DAAR d’environ un mois (ALLEGRO 500DF, FONTELIS, APROVIA) sont encore possibles sauf pour quelques cultivars d’été. Il est tentant d’opter pour un groupe 7 à moindre coût (ex: APROVIA), mais si la tavelure est actuellement présente, la sélection d’une population résistante pourrait vous faire regretter ce choix dans les années à venir. Malheureusement, les fongicides du groupe 7 sont souvent vendus en mélange avec les autres options disponibles (ex: APROVIA TOP, MERIVON, PRISTINE WG). Comme FLINT (groupe 11) n’est pas conseillé pour lutter contre la tavelure à cause des risques de résistance soudains, il devient une bonne option contre les maladies estivales comme la suie-moucheture et diplocarpon. Le même commentaire s’applique pour le groupe 3 (CEVYA, INSPIRE SUPER). Ces produits sont très précieux contre la tavelure au printemps et il serait dommage de les sacrifier en été. Pour lutter à la fois contre la tavelure, la suie-moucheture et diplocarpon avec un fongicide systémique sans trop mettre en péril de résistance le groupe 3 et 7, ALLEGRO 500 DF (groupe 29) est à considérer.
Les produits systémiques (groupes 3, 7, 11, 29) appliqués après la pluie peuvent retarder l’apparition des symptômes de suie-moucheture, mais ne tuent pas les spores des champignons. À moins d’intervenir rapidement après la pluie (comme en production biologique), il est préférable de traiter avant la pluie pour s’assurer de tuer les spores.
ANALYSE FOLIAIRE
(S. Gervais)
L’analyse foliaire est complémentaire aux analyses de sol pour bien définir les besoins en fertilisation pour l’an prochain. Les feuilles (75 à 100 par échantillon) doivent être prises dans le pourtour des arbres, vers le milieu de la croissance annuelle, à la hauteur des yeux et sur des arbres représentatifs. Choisissez des feuilles intactes, sans tavelure ou dommages d’insectes. Consultez la fiche 38 (Analyses requises pour une bonne fertilisation) du Guide de PFI (Guide de production fruitière intégrée) pour plus d’information.
Le prélèvement de feuilles doit normalement être effectué entre la mi-juillet et le début d’août, mais nous sommes en avance cette année dans le développement des pommiers. Comme les engrais foliaires et certains fongicides contiennent des minéraux qui peuvent fausser les analyses, les résultats les plus utiles sont obtenus quand les échantillons sont pris longtemps après le dernier traitement ou après une pluie importante. Beaucoup de pluie est annoncée avec la fin de l’ouragan Beryl et des risques de lessivage pourront être importants si son passage se concrétise. C’est peut-être une première fenêtre pour le prélèvement de feuilles.
Consultez votre conseillère ou votre conseiller agricole pour plus de détails et consulter la liste des laboratoires accrédités pour les analyses en cliquant ici.
INSECTES RAVAGEURS
(S. Gervais)
Carpocapse de la pomme
Les captures du carpocapse de la pomme sont variables pour la majorité des régions en fonction des secteurs et des vergers. Pour les vergers pilotes en Montérégie, la deuxième génération de carpocapse n’est pas débutée. Pour la région de la Gaspésie, qui vient d’atteindre 50 % des captures des adultes, le seuil d’intervention a été atteint.
Consultez la fiche 65 du Guide de PFI pour les seuils d'intervention et l’avertissement N° 9 du 29 mai 2024 pour les stratégies d’intervention contre le carpocapse de la pomme. Consultez la fiche 76 du Guide de PFI pour plus d’information du carpocapse de la pomme. Suivez le modèle de l’insecte sur Agrométéo Québec ou consultez le Rapport synthèse : prévision des ravageurs 2024.
Mouche de la pomme
Les captures de la mouche de la pomme sont en augmentation dans les régions du sud et de nouveaux seuils d’intervention, soit en foyer ou dans le verger au complet, sont atteints dans certaines régions au sud. Pour la région de Québec et de Chaudière-Appalaches, les captures commencent et aucun seuil d’intervention n’est atteint. On ne rapporte aucune capture pour le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie. Consultez l’avertissement N° 14 du 3 juillet 2024 pour des informations concernant l’utilisation du GF-120 et le Guide de PFI : la fiche 77 pour les méthodes d’intervention ainsi que la fiche 65 pour les seuils d’intervention.
Acariens et espèces utiles
Les populations de tétranyque rouge continuent d’augmenter dans la majorité des régions sauf plus au nord. De nouveaux seuils d’intervention sont atteints. Les populations du tétranyque à deux points sont encore faibles, de manière générale, dans la plupart des régions avec l'atteinte du seuil d’intervention à quelques endroits seulement.
Consultez la fiche Stratégie globale de lutte contre les acariens du Guide de PFI pour les interventions possibles si les seuils d’intervention sont atteints. Consultez l’affiche Production fruitière intégrée 2024 (tableaux à droite) ou le tableau de la fiche 95 du Guide de PFI, afin de sélectionner un produit moins toxique pour les prédateurs d’acariens.
Tordeuse à bandes obliques et taille d’été
Les captures de papillons de la tordeuse à bandes obliques (TBO) sont toujours à la baisse dans les régions du sud et pour la région de Québec. Il n'y a aucune mention du ravageur pour les régions du Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie. La taille est la meilleure stratégie de lutte contre la génération estivale. Voir l'avertissement N° 14 du 3 juillet 2024 et la fiche 43 sur l’éclaircissage manuel du Guide de PFI.
AUTRES RAVAGEURS PRÉSENTS EN VERGER
(S. Gervais)
Le scarabée japonais est en augmentation, souvent localisée, en Montérégie et dans les Laurentides dans des variétés précises et a nécessité des interventions localisées. Consultez votre conseiller ou l’affiche Production fruitière intégrée 2024 dans la section traitements particuliers si des interventions phytosanitaires doivent être nécessaires.
Augmentation ou retour de la présence des larves de lacicadelle de la pomme de terre dans plusieurs secteurs en Montérégie, en Estrie et dans les Laurentides. Certains secteurs en implantation sont soit sous contrôle de prédateurs ou nécessitent des traitements. Consultez votre conseiller pour le choix de la meilleure stratégie.
Mention du puceron farineux du prunier dans un verger de pruniers en Gaspésie.
Mention des premiers dommages de cochenilles européennes sur les fruits.
OBSERVATIONS ET PRÉVISIONS DU RÉSEAU-POMMIER
(S. Gervais et S. Poirier)
Cliquez ici pour consulter le sommaire préparé chaque semaine pour les différentes régions pomicoles.
POUR EN SAVOIR PLUS
Cliquez ici pour les messages des conseillers du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ), les dernières prévisions et les observations en temps réel dans les vergers pilotes du Réseau-pommier.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |