Laitue et chicorée, Avertissement No 9, 4 juillet 2024

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Laitue et chicorée
Températures plus fraîches et augmentant en fin de période. Précipitations plus fréquentes et humidité relative élevée. Punaises : dommages et traitements; pucerons : quelques traitements. Vers gris présents avec traitements ciblés. Arrivée de l'altise à tête rouge. Affaissements pythien et sclérotique : incidence faible et stable, incidence variable pour la rhizoctonie. Présence de moisissure grise affectant le collet. Présence faible du mildiou. Cas de tache bactérienne, tache luisante et pourriture bactérienne.


RÉSUMÉ CLIMATIQUE ET RISQUES ASSOCIÉS


Pour la période du 27 juin au 3 juillet, les températures ont été légèrement sous les normales de saison jusqu’au 29 juin puis sont remontées à partir du 30 juin et ce, pour la plupart des régions. Une ou deux nuits froides ont été enregistrées dans certaines régions le 27 et/ou le 28 juin. La nuit la plus froide a été enregistrée à Mont-Laurier le 28 juin (2,9 °C). La majorité des régions ont connu des épisodes de pluie plus ou moins longs et l’abondance des précipitations varie d’une région à l’autre (voir la carte des précipitations). Pour plusieurs régions, l’humidité relative est restée élevée pendant de longues périodes, ce qui est favorable au développement de certains pathogènes.

Les conséquences de la canicule du 18-20 juin continuent d’être observées. Des cas de montaison hâtive ont été observés. Les conditions humides et les températures au-dessus de 20 °C ont également contribué à l’apparition de symptômes de tache luisante.

 

AVANCEMENT DES TRAVAUX


Les plantations et les récoltes se poursuivent dans toutes les régions concernées. En Chaudière-Appalaches, des dégâts de grêle ont été observés par endroit.



INSECTES


Punaises
Les populations de punaises ternes et de punaises brunes (adultes et larves) sont toujours élevées en Montérégie-Ouest, et des traitements ont été effectués pour contrôler ces ravageurs. Les punaises sont relativement peu nombreuses dans les autres régions, et aucun traitement n’a été nécessaire pour le moment.

Pucerons
En Montérégie-Ouest, les populations sont variables, généralement faibles. Des traitements ont été nécessaires, en fonction de la présence de Nasonovia ribisnigri (puceron de la laitue).

L’activité des pucerons demeure faible dans les autres régions : aucun traitement n’a été effectué dans la Capitale-Nationale (Île-d’Orléans).

Vers gris 
Les vers gris sont toujours présents en Montérégie-Ouest et des traitements ciblés sont effectués dans certains champs. Quelques vers gris sont observés en faible nombre dans la région de Chaudière-Appalaches, et leurs dommages sont négligeables.

Autres insectes
Les premières altises à tête rouge ont fait leur apparition en Chaudière-Appalaches, particulièrement dans la laitue romaine. Des traitements ont été nécessaires.

L’activité des chenilles a nécessité des traitements en Montérégie-Ouest, surtout dans la laitue à un stade près de la récolte. Quelques chenilles ont également été observées sur l’Île-d’Orléans, sans qu’il n’y ait de traitement.

L’activité des punaises pentatomides est faible sur l’Île-d'Orléans. Différentes espèces de cicadelles, dont la cicadelle de l’aster, sont présentes dans toutes les régions.

 

MALADIES


Maladies de sol
En Montérégie-Ouest, l’affaissement pythien et l’affaissement sclérotique sont faibles et stables, tandis que la rhizoctonie est variable et présente dans les autres régions également.

Pour plus d’information sur ces maladies, consultez les fiches techniques sur l’affaisement pythien et l'affaissement sclérotique.

Des symptômes de moisissure grise (Botrytis) qui affectent le collet et provoquent des pourritures à la base des plants ont été signalés en Montérégie-Ouest.

Rappel
À noter que les traitements fongicides pour préserver les laitues des maladies de sol doivent être faits au plus tard au stade « 10 feuilles » des laitues, afin de s’assurer que la pulvérisation atteigne le collet à la base des plants. Les champs qui ont subi des conditions difficiles (ex. : excès d’humidité, feuillage endommagé, etc.) sont les plus à risque.

Maladie foliaire
Les symptômes de mildiou sont présents, mais faiblement, dans certaines fermes en Montérégie-Ouest.

Maladies bactériennes
La pourriture bactérienne est également présente, surtout dans les champs dont la récolte approche.

Des cas de tâches bactériennes sont rapportés, leur présence est faible et localisée en foyers. Les premiers symptômes de tache luisante (« varnish spot », Pseudomonas cichorii) sont rapportés dans un champ avec historique à la suite de conditons favorables (température et humidité).

 

DÉSORDRES


Brûlure de la pointe
Pour plus de détails sur les symptômes, les causes et la prévention de la brûlure de la pointe, consultez la section Stratégie d’intervention contre la nécrose marginale (brûlure de la pointe) dans la laitue, et le cœur noir dans le céleri, présentée aux pages 4 et 5 de l’avertissement N° 4 du 2 juin 2005. On rapporte également des cas d’assèchement marginal en Montérégie-Ouest.

 

Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.

 

Cet avertissement a été rédigé par Eve Abel, agronome (MAPAQ), en collaboration avec Roger Francis Bioka-Kiminou, agronome. Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du sous-réseau Laitue et chicorée ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agronome, M. Sc. et Sophie Bélisle (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.