Comment gérer les champs de soya affectés par la pourriture sclérotique. Gestion des mauvaises herbes en prérécolte du soya. Pyrale du maïs : développement de la résistance au Bt à surveiller.
COMMENT GÉRER LES CHAMPS DE SOYA AFFECTÉS PAR LA POURRITURE SCLÉROTIQUE ?
S. Mathieu1, H. Brassard1, T. Copley2, M.-E. Cuerrier1, B. Duval1 et V. Samson1
1. Agronome (MAPAQ); 2. Chercheuse (CÉROM)
S. Mathieu1, H. Brassard1, T. Copley2, M.-E. Cuerrier1, B. Duval1 et V. Samson1
1. Agronome (MAPAQ); 2. Chercheuse (CÉROM)
Les conditions météorologiques des mois de juillet et d’août ont été propices à l’infection et au développement de la pourriture sclérotique (à sclérotes) occasionnée par le champignon Sclerotinia sclerotiorum. Présentement, dans certains champs, il est possible d’observer les symptômes de la maladie, qui se présentent sous forme de moisissure (mousse) blanche sur les tiges, les branches et les gousses. Les sclérotes, les structures de survie du champignon, peuvent également être observés à l’intérieur et à l’extérieur des tiges et des gousses.
Bien qu’il soit trop tard pour intervenir pour contrôler la maladie cette année, les mesures présentées ici-bas peuvent être mises en place dès cet automne pour diminuer le réservoir de sclérotes dans le sol et éviter la propagation du champignon au cours des années qui suivront. Rappel : les sclérotes peuvent survivre jusqu’à sept ans dans le sol.
- Éviter autant que possible de travailler le sol, cela permet aux sclérotes de rester à la surface et diminue ainsi leur taux de survie. Il vaut mieux ne pas labourer, car les sclérotes enfouis à plus de 5 cm dans le sol ne fructifient pas, mais demeurent dormants. Un labour enfouira les sclérotes, mais en remontera aussi à une profondeur permettant leur fructification.
- Établir un plan de rotation en laissant passer au moins 2-3 années avant de réensemencer le champ en soya.
- Pour les champs récoltés suffisamment tôt, implanter ensuite une céréale d’automne. Cela offrira des conditions propices au champignon pour son développement au cours de la prochaine saison, mais ne causera aucune problématique à la culture puisqu’elle n’est pas affectée par cette maladie.
- Ou encore planifier le semis d’une culture de la famille des graminées au printemps suivant, telle que le maïs ou une céréale de printemps, tout en évitant de semer des plantes sensibles à la maladie comme le canola et le tournesol ou de réensemencer du soya.
- Assurer une bonne gestion des mauvaises herbes à feuilles larges comme le chénopode blanc, l’abutilon, la moutarde, etc. qui sont aussi des hôtes de la maladie et peuvent agir comme réservoir.
- Ne jamais utiliser de la semence contaminée par des sclérotes ou des grains moisis. Utiliser de la semence certifiée.
- Éviter l’utilisation de la paille de soya comme litière si un champ de soya est fortement infesté de sclérotes, puisque ces derniers seront retournés dans les champs avec la litière.
- Utiliser des cultivars résistants à la pourriture à sclérotes. Le Réseau des Grandes Cultures du Québec (RGCQ) attribue à certains cultivars testés une cote de sensibilité à S. sclerotiorum. Les cultivars ayant une cote inférieure à 2 sont considérés de bons choix, alors que les cultivars de cote supérieure à 4 sont à éviter. Cette information est disponible également auprès des semenciers.
- Éviter de fertiliser au-delà des besoins dans les champs avec des antécédents connus de la maladie lorsqu’ils seront de nouveau semés en soya. L’azote favorise le développement du feuillage, ce qui aggravera la maladie.
- Tenir un registre des champs infestés afin de mettre en place des mesures préventives lorsque ces champs seront de nouveau ensemencés en soya, telles que l’augmentation de l’espacement des entre-rangs et la diminution de la population.
Pour en savoir plus sur le cycle vital, les moyens de prévention et les stratégies de lutte contre la pourriture à sclérotes, consultez la fiche technique La pourriture à sclérotes chez le soya.
GESTION DES MAUVAISES HERBES EN PRÉRÉCOLTE DU SOYA
M.-E. Cuerrier1, S. Mathieu1 et V. Samson1
1. Agronome (MAPAQ)
1. Agronome (MAPAQ)
La forte présence de mauvaises herbes dans les champs de soya en fin de saison peut nuire à l’opération de récolte et à la qualité du grain, notamment celui destiné à l’alimentation humaine où le grain pourrait être taché. Pour éviter les taches vertes sur les grains, il est conseillé de récolter lorsque les mauvaises herbes et les tiges de soya sont sèches. Les premières gelées d’automne peuvent contribuer à l’asséchement des mauvaises herbes, mais cela implique une récolte plus tardive, dans des conditions météorologiques qui pourraient s’avérer défavorables à la qualité de la récolte ou dans des conditions de terrain plus difficiles. Dans certains cas, l’utilisation d’herbicides en prérécolte du soya peut être envisagée pour faciliter l’opération de moissonnage-battage et optimiser la qualité des grains.
La fiche technique suivante présente les bonnes pratiques d'utilisation d'herbicides avant la récolte du soya.
PYRALE DU MAÏS DANS LE MAÏS DE GRANDE CULTURE : SURVEILLEZ LE DÉVELOPPEMENT DE LA RÉSISTANCE AU BT
J. Saguez1, B. Duval2 et J. Breault2
1. Chercheur (CÉROM); 2. Agronome (MAPAQ)
La pyrale du maïs est un insecte ravageur qui peut s’attaquer à de nombreuses plantes, mais principalement au maïs (sucré, ensilage, grain). Les larves s’alimentent sur toutes les parties aériennes des plants, mais les dommages les plus importants sont les trous et les galeries creusés dans les épis et les tiges. Ces dommages constituent une porte d’entrée pour des pathogènes et la qualité des épis peut en être affectée.
Le Réseau d’avertissements phytosanitaires surveille les populations de cet insecte dans les cultures de maïs sucré et de poivrons en installant chaque année des pièges permettant de capturer les papillons. Le nombre de captures est souvent faible.
Depuis plusieurs années, le maïs Bt pyrale est utilisé avec succès en Amérique du Nord pour contrôler la pyrale du maïs. Toutefois, de la résistance aux protéines Bt, qui protègent contre la pyrale, a commencé à se développer au Canada et ces hybrides Bt semblent devenir moins efficaces pour contrôler cet insecte. Depuis plusieurs années en Amérique du Nord, des efforts sont mis en place, pour suivre l’évolution de la résistance au moyen de différents projets universitaires. Le Québec participe également à ces projets de recherche et à la surveillance du développement de la résistance.
Le bulletin d'information suivant présente les plus récentes informations en lien avec l'état de situation de la pyrale du maïs dans le maïs de grandes cultures au Québec et dans les provinces canadiennes.
Le Réseau d’avertissements phytosanitaires surveille les populations de cet insecte dans les cultures de maïs sucré et de poivrons en installant chaque année des pièges permettant de capturer les papillons. Le nombre de captures est souvent faible.
Depuis plusieurs années, le maïs Bt pyrale est utilisé avec succès en Amérique du Nord pour contrôler la pyrale du maïs. Toutefois, de la résistance aux protéines Bt, qui protègent contre la pyrale, a commencé à se développer au Canada et ces hybrides Bt semblent devenir moins efficaces pour contrôler cet insecte. Depuis plusieurs années en Amérique du Nord, des efforts sont mis en place, pour suivre l’évolution de la résistance au moyen de différents projets universitaires. Le Québec participe également à ces projets de recherche et à la surveillance du développement de la résistance.
Le bulletin d'information suivant présente les plus récentes informations en lien avec l'état de situation de la pyrale du maïs dans le maïs de grandes cultures au Québec et dans les provinces canadiennes.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.