Mildiou dans le concombre et dans le melon : pression forte. Tache plectosporienne en augmentation. Blanc en légère augmentation dans plusieurs régions; autres taches foliaires plutôt stables. Dégâts du perceur de la courge visibles. Peu de fleurs femelles dans certains champs de citrouilles et de courges.
ÉTAT DES CULTURES
Dans les sols plus lourds, on peut observer du jaunissement au niveau des vieilles feuilles, parfois accompagné de flétrissement, là où des accumulations d'eau ont provoqué des périodes d'asphyxie racinaire. Ce stress augmente le risque de maladies racinaires, tel le Fusarium, et le risque de perte d'azote. On nous rapporte également la présence de Phytophthora capsici là où il y a un historique de la maladie.
Le sommaire agrométéorologique cucurbitacées vous présente le tableau des précipitations et des degrés-jours cumulés pour chacune des régions.
PRESSION DU MILDIOU ENCORE FORTE DANS LE CONCOMBRE ET LE MELON BRODÉ
Le mildiou (Pseudoperonospora cubensis) est actif dans la Capitale-Nationale et en Chaudière-Appalaches, dans le concombre. Ailleurs, en Montérégie, à Laval, dans Lanaudière, les Laurentides, l'Estrie et au Centre-du-Québec, il est bien présent dans le concombre et dans le melon brodé.
Pour les champs de concombres et de melons brodés dont la récolte est terminée ou sur le point de l’être, il est essentiel de les détruire dès qu’elle sera complétée, afin de ne pas laisser de plants sans protection fongique, car ceux-ci pourraient servir de source de contamination pour les autres champs.
Pour l'instant, le clade 1 du mildiou qui s'attaque aux autres cucurbitacées n'a pas été signalé dans le nord de la côte est américaine. Gardons toutefois l'œil ouvert! N'hésitez pas à envoyer des échantillons au Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection en cas de doute.
TACHE PLECTOSPORIENNE, BLANC ET AUTRES MALADIES FOLIAIRES
La tache plectosporienne (Plectosphaerella cucumerina/Plectosporium tabacinum) a été observée encore cette semaine dans la courgette. Si seulement quelques plants sont infectés, il est préférable de les éliminer rapidement, hors du champ, afin qu'ils ne contaminent pas les autres plants. Si l'ensemble du champ présente des symptômes, il est important de détruire la parcelle dès que la récolte est terminée, afin de réduire l'inoculum et empêcher que les spores n'atteignent d'autres champs de cucurbitacées. En production biologique, des pulvérisations de cuivre pourraient aider à protéger les plants sains. Pour en savoir davantage sur les conséquences de la maladie et pour voir l'apparence d'un plant atteint au champ, consulter l'avertissement N° 8 du 19 juillet dernier.
Le blanc (Podosphaera xanthii), bien qu'encore très faiblement présent, est en légère augmentation dans la courgette ainsi que dans la courge d'hiver et dans la citrouille. Faites le dépistage de vos champs pour confirmer sa présence. Pour connaître les stratégies contre cette maladie, consultez l'avertissement N° 6 du 5 juillet 2023.
La tache angulaire est stable. Elle est présente dans le concombre, la courgette, la citrouille, la courge d'hiver, le melon d'eau et le cantaloup. La tache alternarienne est présente dans le melon brodé et le melon d'eau. En Montérégie, on rapporte la présence d’anthracnose (Colletotrichum orbiculare) sur le feuillage du concombre frais et de transformation et de certaines variétés de courge d'hiver, mais ce sont de petits foyers qui semblent stables.
DÉGÂTS VISIBLES DU PERCEUR DE LA COURGE
Dans quelques sites, en Montérégie et dans les Laurentides, on observe déjà des dégâts du perceur de la courge (Melittia cucurbitae) dans la courgette, le pâtisson, sur quelques plants de courges d'hiver et de citrouilles. Les champs de petite dimension sont plus à risque, car un plus grand nombre d’œufs sont pondus par plant et, conséquemment, les nombreuses larves qui se trouvent dans la tige tuent le plant.
L’alimentation des larves détruit le tissu vasculaire des plantes et interrompt le flux de sève ainsi que l’acheminement des nutriments des racines vers les fruits. À long terme, les tiges infestées se trouvent remplies d’excréments visqueux et humides, et les plants flétrissent de façon permanente. L’inspection des plants infestés peut révéler un trou d’entrée où la larve s’est enfoncée dans la tige. Les trous sont généralement entourés d’excréments semblables à de la sciure.
Une fois les dégâts constatés, il est trop tard pour traiter les chenilles. S’il n’est pas possible de détruire les plants infestés hors du champ, il est très important, l’automne venu, de déchiqueter les résidus de culture et de les enfouir peu profondément dans le sol. Les cocons laissés à la surface du sol, ou dans les premiers centimètres du sol, risquent davantage d’être détruits par le froid hivernal.
L’alimentation des larves détruit le tissu vasculaire des plantes et interrompt le flux de sève ainsi que l’acheminement des nutriments des racines vers les fruits. À long terme, les tiges infestées se trouvent remplies d’excréments visqueux et humides, et les plants flétrissent de façon permanente. L’inspection des plants infestés peut révéler un trou d’entrée où la larve s’est enfoncée dans la tige. Les trous sont généralement entourés d’excréments semblables à de la sciure.
Une fois les dégâts constatés, il est trop tard pour traiter les chenilles. S’il n’est pas possible de détruire les plants infestés hors du champ, il est très important, l’automne venu, de déchiqueter les résidus de culture et de les enfouir peu profondément dans le sol. Les cocons laissés à la surface du sol, ou dans les premiers centimètres du sol, risquent davantage d’être détruits par le froid hivernal.
DÉBALANCEMENT DU RATIO DES FLEURS MÂLES ET FEMELLES
Dans la citrouille et la courge d'hiver, des collaborateurs nous rapportent que, dans certains champs, les plants n'ont pas ou peu de fruits, ni de fleurs femelles. Par contre, les fleurs mâles sont abondantes. Dans ces champs tardifs, il est possible que des causes environnementales, dont les températures chaudes pendant la floraison, aient causé ce déséquilibre. En effet, il est documenté que, dans la citrouille, des températures autour de 30 °C le jour et 21 °C la nuit pendant plus d’une semaine, au moment de la floraison, provoquent l’apparition presque exclusive de fleurs mâles, durant cette période. Cette situation peut retarder la mise à fruit de plus de 14 jours. Le retour du temps plus frais rétablit généralement la situation.
Une densité trop élevée de plants ou une forte présence de mauvaises herbes peut toutefois avoir le même effet et déséquilibrer le ratio fleurs mâles/femelles à l’avantage des fleurs mâles. Ici, c’est une question d’ombrage que se font mutuellement les plantes qui est la cause du déséquilibre.
Une densité trop élevée de plants ou une forte présence de mauvaises herbes peut toutefois avoir le même effet et déséquilibrer le ratio fleurs mâles/femelles à l’avantage des fleurs mâles. Ici, c’est une question d’ombrage que se font mutuellement les plantes qui est la cause du déséquilibre.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du sous-réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. Édition : Louise Thériault, agronome et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.