Crucifères, Avertissement No 13, 20 juillet 2023

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Crucifères
Plusieurs désordres observés : asphyxie racinaire, oedème, riciness, montaison prématurée, etc. Conditions propices aux maladies, dont la pourriture molle bactérienne et les taches alternariennes. RAPPEL : Homologation d'urgence du SWITCH 62.5 WG. Contrôle généralement adéquat des ravageurs. Destruction des résidus de culture et semis de plantes de couverture après la culture des crucifères.

 
DÉSORDRES PHYSIOLOGIQUES et MALADIES
 
Les fortes précipitations des derniers jours continuent de faire du tort aux cultures, notamment dans les sols plus lourds où le drainage est imparfait et dans les champs où le sol est compacté. On observe beaucoup d'asphyxie racinaire (flétrissement des plants et jaunissement du feuillage), d'oedème, de riciness (chou-fleur moussu) et de montaison prématurée. Le riciness, qui résulte d'une croissance rapide favorisée par une fertilisation azotée élevée et des températures élevées, est un désordre qui donne une apparence duveteuse à l'inflorescence de chou-fleur. 

Dans les régions de Lanaudière et des Basses-Laurentides principalement, les vents violents et les fortes pluies du 13 juillet ont également causé des dommages au feuillage, rendant les plants plus vulnérables aux infections.

Considérant les conditions actuelles propices aux maladies, veuillez vous assurer que les prévisions météo et l'état du sol soient adéquats avant d'intervenir.
 
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Riciness dans le chou-fleur prêt à récolter

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Dommages causés par les vents violents et les fortes précipitations

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Les alertes de smog étant toujours en vigueur, les conditions (pollution de l'air) demeurent propices à d'autres désordres physiologiques tels que des chloroses importantes et des brûlures (dessiccation) sur la marge et/ou entre les nervures du feuillage, notamment dans les cultures les plus sensibles à la pollution de l'air (ex. : brocoli, chou-fleur). 

Par ailleurs, on observe un développement important de maladies racinaires dans les crucifères-racines (ex.: rhizoctonie, hernie des crucifères) et de pourriture molle bactérienne dans les crucifères-feuilles et fleurs. En effet, les précipitations empêchent l'évacuation de l'eau à la base des plants dont la croissance est avancée, ce qui favorise les infections par les maladies.
 
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Développement de rhizoctonie sur une racine de rutabga en raison des conditions de sol très humides

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Développement de tache alternarienne sur la pomme et de pourriture molle bactérienne à la base d'un plan de chou

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Enfin, les conditions météorologiques chaudes et humides sont favorables d'autres maladies telles que la nervation noire, la pourriture sclérotique et les taches alternariennes. Une évolution des symptômes est d'ailleurs observée et d'importantes pertes de rendement sont rapportées en raison du développement d'Alternaria brassicicola sur les inflorescences de brocoli.
 

RAPPEL : HOMOLOGATION D'URGENCE DU SWITCH 62.5 WG
 
Le 8 juillet dernier, l'homologation d'urgence du SWITCH 62.5 WG (cyprodinile (9) et fludioxonil (12)) contre les taches alternariennes dans le brocoli, le chou-fleur et le chou de Bruxelles est entrée en vigueur. Ce produit est déjà homologué dans le chou et les crucifères-racines contre cette maladie. En attendant la mise à jour de l'étiquette sur le site Web de l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA), voici l'information à retenir :
 
Cultures : brocoli, chou-fleur et chou de Bruxelles
Maladie réprimée : brûlure alternarienne (Alternaria brassicicola)
Dose : 775 à 975 g/ha
Période d'application : Le premier traitement doit être effectué dès l’apparition de la maladie et doit être répété à des intervalles de 7 à 10 jours. Appliquer dans un volume d’eau suffisant pour obtenir une couverture complète; un volume de pulvérisation minimal de 200 L/ha est recommandé.
Délai d'attente avant la récolte (DAAR) : 7 jours
Délai de sécurité pour la réentrée au champ des travailleurs : 12 heures
Nombre maximal d'applications par saison : 
Remarque : Dans le cas de ces utilisations, Syngenta Canada inc. n’a pas complètement évalué la performance (efficacité) et/ou la tolérance des cultures (phytotoxicité) du produit lorsqu’il est utilisé de la façon indiquée sur l’étiquette pour l’ensemble des conditions environnementales ou des variétés végétales. Avant d’appliquer le produit à grande échelle, l’utilisateur devrait faire un essai sur une surface réduite, dans les conditions du milieu et en suivant les pratiques courantes pour confirmer que le produit se prête à une application généralisée.


INSECTES RAVAGEURS
 
La cécidomyie du chou-fleur est toujours active, principalement dans le sud de la province, avec une faible présence de larves et de dommages. Quant à la mouche du chou, on nous rapporte une légère augmentation de ponte et une faible présence de larves, tant dans les racines que dans le feuillage des choux chinois.

Encore une fois, les chenilles défoliatrices (piéride du chou et fausse-teigne des crucifères) sont actives et des larves de différents stades sont dépistées. L'activité des altises (des navets, des crucifères et à tête rouge) se poursuit et le contrôle demeure nécessaire pour protéger les jeunes plants (de crucifères-feuilles, fleurs et racines) et le feuillage des choux chinois.

Enfin, bien que la pression des thrips demeure généralement faible, assurez-vous de protéger les choux, notamment les cultivars sensibles, avant que ce ravageur n'entre dans les pommes, où il est plus difficile de les contrôler. Quant aux pucerons, leur présence est observée dans la plupart des cultures. Ceux-ci sont à surveiller puisque les interventions phytosanitaires, si nécessaires, sont plus efficaces lorsque la pression est faible.

 
CULTURES DE COUVERTURE

Après la récolte de vos cultures ou l'abandon d'un champ, il est recommandé de déchiqueter et d’enfouir les résidus de cultures. En détruisant vos crucifères, vous réduisez considérablement le nombre de sites de ponte potentiels pour la cécidomyie du chou-fleur. La destruction des résidus de cultures permet également d'empêcher les ravageurs et les maladies de se développer et/ou de compléter leur cycle, ce qui constitue une stratégie efficace pour limiter leur importance sur les crucifères de la saison, mais également sur celles qui seront cultivées dans les années à venir.

Après la destruction des résidus de cultures, il est aussi recommandé de couvrir les sols en semant des plantes de couverture (culture simple ou mélange de plusieurs espèces de plantes). En plus d'améliorer la santé et la conservation des sols, leur implantation (travail du sol) et leur développement contribuent à la valorisation des éléments fertilisants et à la bonne gestion des ennemis des cultures, notamment en compétitionnant avec les mauvaises herbes et en interférant dans le cycle de développement de certains ravageurs et maladies. Profitez des bonnes conditions de sol et climatiques pour semer les cultures de couverture afin qu'elles germent rapidement et puissent croître pour le reste de la saison.

De l'information au sujet des cultures de couverture est disponible sur Internet; en voici des exemples : 
 
  • Engrais vert (Guide de gestion globale de la ferme maraîchère biologique et diversifiée)
  • Engrais verts et cultures intercalaires
  • Légumes de champ - Agri-Réseau | Documents | Recherche : cultures de couverture
 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.

 
 
Cet avertissement a été rédigé par Isabel Lefebvre, M. Sc. (CIEL) et Mélissa Gagnon, agronome (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du sous-réseau Crucifères ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
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