Malgré la météo, la croissance demeure bonne. Doryphore : légère hausse, mais son activité est ralentie par le temps frais. Activité encore restreinte des autres ravageurs. Maladies : rien de spécial à signaler, suivi du mildiou. Mauvaises herbes : phytotoxicité et efficacité parfois réduite des désherbants. Journée champêtre.
CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES
Pour la période du 2 au 8 juin, les températures se sont rafraichies pour se maintenir près ou sous les moyennes de saison. Des nuits ont été fraîches pour la période et même froides par endroits, avec du gel au sol rapporté localement (dont au Bas-Saint-Laurent le 4 juin). Le temps a été souvent nuageux pour les secteurs du centre et de l’est. De forts vents soutenus ont été enregistrés principalement du 2 au 4 juin selon la région, avec des pointes dépassant 80 km/h par endroits (ex. : région de Québec) (voir le sommaire agrométéorologique). Les cumuls de précipitations ont varié de faibles à légers, sauf beaucoup plus élevés dans les secteurs du Bas Saint-Laurent et de la Gaspésie, survenant surtout les 6 et 7 juin (voir la carte des précipitations des sept derniers jours). Du 9 au 15 juin, dans plusieurs régions, Environnement Canada prévoit une remontée graduelle du mercure à des valeurs généralement plus saisonnières mais sans grande chaleur. Le temps devrait être plutôt humide avec des précipitations sur plusieurs jours, surtout à partir de mardi pour la majorité des régions.
DÉVELOPPEMENT DE LA CULTURE
Le temps frais et les carences en précipitations en plusieurs endroits ont ralenti la pousse végétative. Également, des collaborateurs de quelques régions indiquent une émergence moins rapide, dont pour les cultivars 'Goldrush' et 'Envol' (comme c’est souvent le cas). Cela pourrait s’expliquer entre autres par une baisse graduelle de la température du sol en cours de période (ex. : pour L’Assomption, passant de 18,1 à 13,9 ºC tôt le matin). Les forts vents du week-end dernier ont provoqué de l’abrasion sur de jeunes plants en terrains plus légers (sud et centre de la province en particulier). La présence de fumée des feux de forêts a été marquée par endroits, dont dans le secteur de Lanaudière et en Outaouais, limitant le rayonnement solaire par moments. Des chantiers (ex. : sarclage) sont ralentis par le temps trop sec (sud) ou un surplus en précipitations (est). L’irrigation se poursuit ou débute dans des secteurs plus au sud, de manière progressive, car c'est encore tôt en saison. Les champs les plus avancés montrent un début de floraison. Le tableau ci-dessous présente l’état d’avancement des plantations à travers la province et le stade de développement pour la primeur.
Tableau 1 : État d'avancement des semis pour des producteurs types selon les collaborateurs du RAP (en date du 7 juin 2023)
| Régions | Superficies ensemencées | Stades de la culture (primeur) |
| Montérégie-Est et Montérégie-Ouest | 100 % | Début floraison à boutons floraux |
| Outaouais | 100 % | Bouquets 5-10 cm |
| Lanaudière et Laurentides | 100 % | Boutons floraux à plants 20-30 cm |
| Centre-du-Québec et Mauricie | 100 % | Plants 15-20 cm |
| Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches | 100 % | Plants 15-20 cm |
| Gaspésie, Bas-Saint-Laurent, Saguenay–Lac-Saint-Jean et Abitibi-Témiscamingue | 80 à 100 % | Bouquets 3-5 cm à germination avancée |
INSECTES
Le retour à des températures fraiches a eu un impact sur l’activité des insectes : les collaborateurs ne rapportent pas de problèmes en particulier de ce côté. Pour le sud de la province, les doryphores de la pomme de terre adultes sont un peu plus présents en bordures de parcelles, défoliant peu ou pas de plants pour le moment, et moins que la normale. Il est possible que les sols plus secs ralentissent l’émergence de leur site d’hivernement. Une ponte se poursuit, mais aucune activité larvaire n’a encore été mentionnée. Dans les secteurs plus centraux, les adultes du doryphore débutent leur activité. Des coccinelles maculées (voir photo) ont été observées dernièrement dans des plantations au stade de la levée. Cette espèce ne se nourrit pas seulement de pucerons comme les autres coccinelles, mais aussi des œufs du doryphore. C’est donc un des auxiliaires à protéger.
Concernant les autres ravageurs d’intérêt, les collaborateurs rapportent une faible présence localement (ex. : altises, punaises ternes), ou encore leur absence (ex. : vers gris). L'activitié de la cicadelle de la pomme de terre (CPT) (adultes) varie de nulle à faible dans les sites en pomme de terre où un suivi est débuté, ce qui se compare à la saison dernière. Cependant, en 2021, il y avait eu une hausse d’activité notable à cette période-ci. D’ailleurs, c’est le moment d’installer les pièges collants jaunes dans les champs avec une levée complétée.
MALADIES
Le temps plus frais et généralement sec n’a pas représenté des conditions favorables au développement de maladies du sol, avec une faible présence de pourritures de plantons et de rhizoctone brun. Cependant, les récentes précipitations par endroits (secteurs plus à l’est) et une levée moins rapide ailleurs demandent un suivi. Le document Problèmes à la levée (en anglais) est un bon guide pour aider à déterminer les causes des manques à la levée, le cas échéant.
Concernant le mildiou de la pomme de terre, le site Web USABlight ne rapporte pas (encore) d’activité du champignon depuis le début de la présente saison de production. Malgré le temps sec en cours en plusieurs endroits, il ne faut pas oublier de débuter le suivi de la maladie dès que des conditions favorables se présentent, et ce, pour les parcelles plus avancées. Le développement du champignon est principalement favorisé par une humidité de l’air élevé (plus de 88 %), des précipitations et des températures surtout entre 12 et 24 ºC sur une certaine période.
MAUVAISES HERBES
Les interventions herbicides de prélevée de la culture sont terminées, se poursuivent ou débutent selon la région et la date de la plantation. La météo a continué de causer des problèmes pour les applications de désherbants (forts vents) et pour activer des produits (manque de précipitations). On rapporte une efficacité variable des désherbants utilisés depuis le début de la saison, ce qui pourrait nécessiter des interventions de rattrapage par endroits. Dans plusieurs régions, des applications tardives ont conduit à de la phytotoxicité (voir photos).
JOURNÉE AU CHAMP DANS LA POMME DE TERRE
Les Producteurs de pommes de terre du Québec (PPTQ) ont le plaisir d’inviter les producteurs et intervenants à la Journée champêtre le vendredi 16 juin 2023. Cet événement se tiendra sur le site de la Ferme R. Pinsonneault et Fils Ltée, à Saint-Michel, en Montérégie.
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Patrice Thibault, agronome (RLIO). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseur du sous-réseau Pomme de terre ou le secrétariat du RAP. Édition : Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
