Framboise, Avertissement No 6, 1er juin 2023

Météo en bref. Stades de développement. Arthropodes ravageurs : faible niveau d'activité pour la plupart (tétranyques, punaise terne, pucerons et autres); la surveillance est de mise pour l'anthonome. Peu de symptômes de maladies : anthracnose, brûlure des dards et pourridié des racines. Phytotoxicité aux herbicides. Mauvais débourrement des cannes. 
 

Le temps chaud et l’absence de précipitations sont encore d’actualité cette semaine. Les températures fraîches en début de période ont fait place à des températures plus chaudes à partir du 27 mai, avec des températures supérieures à 30 °C pour plusieurs régions. Les précipitations ont encore été faibles, allant de 0 à 10 mm selon les régions. Le sol étant maintenant très sec, l’irrigation au goutte-à-goutte a débuté dans plusieurs régions. Les vents ont encore été très présents : des dommages au feuillage causés par les vents forts des dernières semaines ont été rapportés surtout pour les variétés épineuses. Le gel au sol annoncé dans la nuit du 26 mai s’est avéré pour quelques régions, dont la Montérégie et Chaudière-Appalaches, mais les températures étaient plus près du point de congélation. À la suite des gels de la semaine du 15 mai, des dommages aux premières fleurs ont été observés en Montérégie cette semaine, mais l’impact sur le rendement s’annonce négligeable. Le détail se trouve dans le sommaire agrométéorologique du 24 au 31 mai.     

L’activité des tétranyques demeure généralement faible pour toutes les régions. Des adultes, des œufs et des larves ont été dépistés, mais aucune hausse importante n’a été observée et le seuil n’est pas encore atteint. La chaleur des prochains jours bénéficiera aux tétranyques, le dépistage est encouragé pour suivre l'évolution des populations. Des acariens prédateurs sont toujours observés sur quelques sites et une première mention de Stethorus punctillum s’alimentant d’œufs de tétranyques a été rapportée en framboisière biologique. Il s’agit d’une petite coccinelle noire d'environ 1,5 mm qui se nourrit de tous les stades de plusieurs espèces de tétranyques. Les premières introductions préventives d’acariens prédateurs en pépinière de longues cannes devraient avoir lieu dans une semaine ou deux. 

Pour en savoir plus, consulter la fiche technique Dépistage et contrôle des tétranyques dans les framboisières.

PUNAISE TERNE et ANTHONOME

 

Des punaises ternes ont été dépistées dans pratiquement toutes les régions, mais leur présence est encore faible. Des larves de stade L1-L2 ont été observées lors des frappes dans les Laurentides et en Montérégie-Est, mais aucun dommage n’est signalé et aucun traitement n’est justifié pour le moment. 

La présence des anthonomes de la fleur du fraisier est en hausse cette semaine, avec peu ou pas de dommages aux boutons floraux. Sur un site, des trous dans les pétales des premières fleurs ont été observés (voir la photo ci-dessous). L’évolution des populations est sous surveillance pour la majorité des régions, alors que le seuil a été atteint et des interventions recommandées pour quelques sites.

  

 

PUCERONS 

Quelques observations de pucerons nous sont rapportées cette semaine. Leur présence est encore faible, mais portez une attention particulière à ce ravageur, car certaines espèces peuvent transmettre des virus. C’est le cas notamment d’Amphorophora agathonica qui est associé au genre Rubus et qui est vecteur du virus de la mosaïque du framboisier. Ce puceron peut produire plusieurs générations par année sous nos conditions. 
 

AUTRES INSECTES 

Quelques cicadelles adultes ainsi que les premiers thrips ont été observés cette semaine dans la Capitale-Nationale et les Laurentides. Des bytures sont encore présents sur les feuilles, les boutons floraux et sur les premières fleurs, mais les dommages demeurent faibles. À noter que les traitements réalisés contre l’anthonome sont habituellement efficaces contre ce ravageur. Des chenilles sont également mentionnées par quelques collaborateurs, mais leur présence est localisée et les dommages sont négligeables pour le moment. Quelques tiges commencent à faner sur un site avec historique de mouche du framboisier (pégomyie). Il a été recommandé de couper les tiges et de les éliminer. 

 

Le temps sec des dernières semaines ne favorisant pas leur développement, il y a eu peu d’évolution du côté de la moisissure grise, l'anthracnose et la brûlure des dards. Le pourridié des racines est encore stable cette semaine, bien que du flétrissement soit toujours observé dans un champ avec un historique de la maladie dans la Capitale-Nationale. Les traitements préventifs pour la rouille se poursuivent pour des cultivars sensibles. Les traitements préventifs pour la moisissure grise devraient débuter cette semaine en Montérégie. 

 

PHYTOTOXICITÉ LIÉE À UN HERBICIDE 

Plusieurs cas de phytotoxicité causée par un herbicide nous ont été rapportés par des collaborateurs cette semaine, notamment avec du SINBAR, du 2-4 D, du ROUND-UP et du COMMAND. On rappelle que pour diminuer les risques de phytotoxicité, il faut éviter les dérives sur les cultures lors de l’application, utiliser des jets dirigés au besoin, ne pas appliquer par temps venteux, irriguer au besoin, respecter les consignes inscrites sur l’étiquette et bien nettoyer le pulvérisateur. Pour en savoir plus : Herbicide du groupe 5 (SINBAR), Herbicide du groupe 9 (glyphosate), Herbicide du groupe 4 (LONTREL) 

 

 

Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.