Scarabée du rosier (Macrodactylus subspinosus)
À cette période-ci de l'année, il faut surveiller la présence du scarabée du rosier. Présent en grand nombre, il peut faire des dommages importants lorsqu'il se nourrit des inflorescences. Une technique de dépistage est très bien décrite dans le bulletin d'information N° 6 du 30 mai 2013.
Ptérophore de la vigne (Pterophorus periscelidactylus)
Les chenilles de ptérophore sont encore présentes dans les vignobles de la Montérégie, cette semaine. Elles grignotent de jeunes feuilles et parfois des inflorescences. Pour plus d'information sur ce ravageur, consultez l'avertissement N° 5 du 24 mai 2023.
Cicadelles
Les collaborateurs du RAP Vigne ont observé la présence de cicadelles sur quelques sites, encore cette semaine. Pour plus d'information sur ce ravageur, consultez la fiche
Management of grape leafhoppers disponible en anglais sur Agri-Réseau ou le résumé, en français :
Résumé de la fiche Management of grape leafhoppers
Plusieurs espèces de cicadelles passent l’hiver à l’état adulte. Au printemps, les adultes commencent à s'alimenter, et ce, sur une vaste gamme de végétaux. Vers la fin du mois de mai ou au début du mois de juin, ils vont entamer une migration vers les plants de vigne qui sont à proximité. Les femelles déposent leurs œufs sur la face inférieure des feuilles. Les larves sont présentes de la mi-juin à la fin août, et même jusqu’au mois d’octobre pour les générations suivantes. Il est préférable d’intervenir sur la première génération (juin).
Pièges collants au débourrement des vignes
Certains vignerons installent des pièges collants jaunes dès le débourrement des vignes pour capturer des adultes. Cette pratique est surtout utilisée par les vignerons en régie biologique, sur de petites superficies ou dans le pourtour des parcelles. Son impact est limité et l’installation des pièges, le retrait et le recyclage sont exigeants en temps.
Effeuillage des vignes à partir de la fin de la floraison
Dans des essais réalisés en Colombie-Britannique dans deux vignobles et sur deux cépages, le retrait des feuilles en dessous des grappes a permis de réduire jusqu'à 70 % les larves de cicadelles. Dans les vignobles aux prises avec des infestations, ces feuilles sont décolorées et présentent des symptômes caractéristiques le long des nervures. La période optimale pour réaliser l’effeuillage est à la fin de la floraison des vignes lorsqu’au moins 10 à 15 % d’œufs de cicadelles sont éclos et que les nymphes ne peuvent pas voler. On peut voir les œufs et les nymphes sur la face inférieure des feuilles. L’article ne précise pas quoi faire avec les feuilles, mais on peut supposer qu’il est préférable d’en disposer à l’extérieur du vignoble afin de se débarrasser des larves de cicadelles et des œufs de la première génération.
Certains fongicides ont un effet sur les cicadelles
Les recherches ont également démontré que certains fongicides à base de strobilurine, appliqués pour le contrôle des maladies dans les vignobles conventionnels, tel PRISTINE, pouvaient réduire jusqu'à 95 % le nombre de nymphes de cicadelles. Pas étonnant que les cicadelles soient moins présentes dans les vignobles en régie conventionnelle que biologique. L'HUILE DE PULVÉRISATION 13E, homologuée en production biologique pour lutter contre le blanc et les ériophyides, a également démontré une efficacité pour réduire les populations de cicadelles. Dans les vignobles où les cicadelles et le blanc sont problématiques, les traitements à l'huile appliqués à partir de la nouaison (lorsqu’au moins 5 à 10 % d’œufs de cicadelles sont éclos) pourraient être une bonne stratégie pour prévenir le blanc et réduire les populations de cicadelles. Pour optimiser le traitement, il faut s'assurer d'une bonne couverture du feuillage incluant le dessous des feuilles. Il est cependant important de rappeler qu’il ne faut pas utiliser du cuivre et de l’huile ensemble lorsque des fruits sont présents. Ne pas utiliser l’huile dans les 14 jours avant ou après un traitement avec un fongicide à base de captane ou de soufre.
Traitements insecticides qui visent les nymphes (qui ne peuvent pas voler)
Qu’ils soient biologiques ou conventionnels, les insecticides homologués pour lutter contre les cicadelles ont des effets négatifs sur la faune auxiliaire. C’est pourquoi ils doivent être utilisés en dernier recours afin d’éviter de causer un déséquilibre qui pourrait favoriser les pucerons et les cochenilles. Les applications doivent viser les stades sensibles, soit les nymphes, puisque celles-ci ne peuvent pas voler.
Phylloxéra
L'apparition des galles se poursuit sur plusieurs sites en Montérégie (Est et Ouest), Lanaudière, Laurentides, Outaouais, Centre-du-Québec et Capitale-Nationale. Pour plus d'information, revoyez l'avertissement N° 4 du 17 mai 2023.
Calepitrimerus vitis (acarien causant l'acariose de la vigne) et Ériophyide de la vigne (acarien causant l'érinose)
Ces acariens ravageurs sont présents sur plusieurs sites en Montérégie (Est et Ouest), Estrie, Centre-du-Québec et Capitale-Nationale.
MALADIES
Stratégie GIEC
L'utilisation de modèles prévisionnels permet de mieux estimer les risques de maladies et de cibler le bon moment pour intervenir. Plusieurs modèles sont disponibles gratuitement sur le site d'Agrométéo. |
La plupart des maladies à champignon, telles que le mildiou, la pourriture noire et l'anthracnose, ont besoin d'eau (pluie) pour se propager. En l'absence de pluie, il n'est pas nécessaire de traiter contre ces maladies. Le blanc fait toutefois exception à cette règle puisque la pluie n'est pas nécessaire pour sa propagation. Il se développe lorsque le temps est chaud et que l'humidité relative est élevée. Selon nos modèles prévisionnels, il est trop tôt pour intervenir contre le blanc, même sur les sites les plus chauds.
Blanc
Le cycle du blanc suit un modèle qui varie en fonction des degrés-jours en base 6 (DJ6) accumulés depuis le stade « pointe verte » (EL05). Ce modèle peut être utilisé afin de déterminer le meilleur moment pour commencer les traitements en fonction de la sensibilité des différents cépages à la maladie. Il donne un bon aperçu de ce qui s’en vient, mais comme les données météorologiques proviennent de stations qui peuvent être situées plus ou moins loin de votre vignoble, le dépistage demeure votre meilleur outil pour cibler le meilleur moment d’intervention. Les sites les plus chauds franchiront, d'ici environ deux semaines, le seuil du 400 DJ6. À ce stade, le risque de développement de la maladie est encore considéré comme faible. Toutefois, il est recommandé d'ajuster la protection de vos vignes selon votre historique de maladie et la sensibilité des cépages présents dans votre vignoble.
Accumulation de degrés-jours base 6 des régions les plus chaudes
Région |
Accumulation
au 30 mai
|
Laurentides |
169 |
Missisquoi |
184 |
Montérégie-Ouest (Franklin) |
186 |
Montérégie-Ouest (Mont-Saint-Grégoire, L'Acadie) |
208 |
Rougemont |
196 |
Plusieurs références sont disponibles au sujet de la sensibilité des cépages aux diverses maladies, dont le blanc :
- Annexe 1 du Guide d’identification des principales maladies de la vigne
- Le Guide d’identification des cépages cultivés en climat froid
Les différentes maladies ne nécessitent pas toutes les mêmes conditions pour se développer :
- Maladies qui ont besoin d'eau (de pluie) pour se développer :
- Anthracnose
- Excoriose
- Mildiou
- Pourriture noire
- Pourriture grise
- Maladie qui se développe sans pluie, mais avec de l'humidité :
RELEVAGE DES VIGNES
Stratégie GIEC
Le relevage hâtif des vignes permet une meilleure exposition des feuilles au soleil, une meilleure aération et un séchage plus rapide du feuillage après la pluie. |
Le temps chaud actuel et celui prévu dans les prochains jours vont certainement accélérer la croissance des vignes. Préparez-vous à effectuer cette opération en plaçant les fils, prêts pour le relevage. Un premier passage réalisé avant la floraison ou au plus tard à la nouaison, suivi d'un passage au stade de la fermeture de la grappe, est beaucoup plus efficace que lorsque le premier passage est retardé. De plus, les risques de casser des tiges sont moins grands. Les poteaux métalliques avec plusieurs encoches sont particulièrement bien adaptés pour simplifier le relevage des vignes.
Poteaux avec encoches facilitant le relevage des vignes
Evelyne Barriault, agr. (MAPAQ)
MAUVAISES HERBES
Il serait judicieux de compléter le désherbage rapidement avant de descendre les fils de palissage. Le temps sec des derniers jours et celui prévu pour les prochains jours sont excellents pour le désherbage mécanique. À cette période-ci, on travaille avec les options « été » de la fiche traitant des stratégies de lutte contre les mauvaises herbes dans la vigne, et aussi avec les fiches sur les outils de désherbage physiques disponibles au CRAAQ.
FERTILISATION AU SOL et FOLIAIRE
Stratégie GIEC
Les vignes très vigoureuses sont plus sensibles aux maladies et plus susceptibles d'attirer les cicadelles. Évitez une fertilisation azotée excessive qui a pour effet de stimuler la vigueur des vignes.
|
Si ce n'est pas déjà fait, il serait temps de commencer les applications foliaires de bore. Cet élément favorise une bonne fécondation des fleurs et la nouaison. Une bonne alimentation en bore réduit les risques de coulure et de millerandage. Étant donné que le bore est peu mobile dans les plantes, l'on recommande généralement 2 à 3 applications foliaires avant la nouaison.
ÉBOURGEONNAGE ET ÉPAMPRAGE
Ne tardez pas à réaliser cette tâche, surtout si des dommages de gels sont présents et que plusieurs pampres sont sortis à la base des pieds de vigne. Pour en savoir plus consultez l'avertissement N° 4 du 17 mai 2023.
POUR PLUS D'INFORMATION
- Agri-Réseau - Vigne et vin
- Agrométéo Québec
- Section Bien préparer votre pulvérisateur, Avertissement N° 1, 16 mai 2019, RAP
- Coffre à outils Protégez vos cultures, protégez votre santé
- Spécial phytoprotection bio, Bulletin d’information N° 1, 14 juillet 2022, RAP
- Formulaire pour une demande d’analyse au laboratoire
- Gestion raisonnée des principales maladies de la vigne au Québec
- Guide d’identification des principales maladies de la vigne
- Guide des traitements fongiques de la vigne 2023 Nouveau!
- Guide des cultures de couverture pour les vignobles Nouveau!
- Section Justification et prescription agronomiques, Avertissement N° 1, 16 mai 2019, RAP
- SAgE pesticides
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Karine Bergeron et Evelyne Barriault, agronomes (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du sous-réseau Vigne ou le secrétariat du RAP. Édition : Louise Thériault, agronome et Lise Bélanger (MAPAQ). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.