MÉTÉO EN BREF
Les températures ont été variables selon les jours et les régions. Les températures nocturnes froides ont retenu l’attention : des températures jusqu’à -7 °C ont été enregistrées. Durant la nuit du 17 au 18 mai, il y a eu des températures sous le point de congélation pendant plus de dix heures. Des précipitations sous forme de neige ont même eu lieu le mercredi 17 mai dans plusieurs régions, sans accumulation au sol. Il y a eu, en général, peu de précipitations : moins de 20 mm sont tombés dans la majorité des régions, exception du Saguenay-Lac-Saint-Jean qui a reçu autour de 30 mm. Le détail de la météo de la dernière semaine se trouve dans le sommaire agrométéorologique du 17 au 23 mai.
GELS PRINTANIERS
Contrairement à la fraise ou au bleuet en corymbe, il n’existe pas de charte de températures critiques selon les stades de développement. Ceci s’explique notamment par le fait que la floraison du framboisier a lieu plus tard en saison; les risques de gel sont généralement passés. Il est donc rare que les framboisiers subissent des dégâts de gel printanier. Cependant, avec les printemps anormalement chauds de plus en plus fréquents et la culture sous abri qui accélère le développement des plants, les risques de gel aux boutons floraux et aux fleurs peuvent augmenter. Rappelons qu’en 2021, des épisodes de gel allant jusqu’à -5 °C sont survenus entre les 27 et le 30 mai, causant des dommages aux boutons floraux et aux fleurs.
Selon la littérature, la température critique lors de la floraison serait entre 0 et -1 °C. Puisque les températures critiques pour les autres stades ne sont pas mentionnées, il est possible de se baser sur les températures critiques de la fraise (boutons fermés : -5,5 °C et boutons sur le point d’éclore : -2,2 °C). Pour vérifier si le gel a atteint les boutons floraux, il suffit de couper les boutons floraux en deux de façon longitudinale. Si le bouton a gelé, il y aura présence de brun (photo à gauche). Les dommages aux fleurs sont plus visibles, car celles-ci brunissent (photo à droite).
Des gelées importantes (-7 °C) peuvent également endommager les jeunes tiges et feuilles tendres, mais l’impact est généralement mineur ou sans conséquence. En pépinière hors-sol, il faut toutefois surveiller les jeunes plants mottes, surtout si la période d’acclimatation suivant leur sortie de la serre n’est pas complétée. Une protection peut être nécessaire en cas de gel important.
Cette année, comme le stade de développement des framboisiers était moins avancé qu’en 2021, les dommages sont moins importants. La majorité des régions ne rapportent pas de dommages aux boutons floraux, excepté pour quelques sites en Montérégie et en Mauricie. Pour l’instant, les dommages sont évalués à moins de 5 % sur ces sites. Les dommages réels seront toutefois plus facilement observables lors de la floraison. Des boutons floraux avortés ou des fruits difformes pourraient alors être observés.
Régions | 'Killarney' (été) |
'Pathfinder' (automne) |
'Tulameen' (longues cannes hors-sol, sous abris) |
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Stades | Hauteur des nouveaux drageons | Hauteur des nouveaux drageons |
Stades | |
Montérégie | Bouton vert regroupé | 30 cm | 15 à 30 cm | ND |
Laurentides et Lanaudière | Bouton vert regroupé | 15 à 20 cm | 30 cm | Bouton vert serré à Bouton vert regroupé |
Estrie, Centre-du-Québec et Mauricie | Bouton vert regroupé à Bouton vert regroupé |
10 à 15 cm | 15 à 30 cm | ND |
Chaudière-Appalaches et Capitale-Nationale | Bouton vert serré à Bouton vert regroupé |
5 à 30 cm | 10 à 35 cm | 1re plantation : Fin pointe verte à début floraison 2e plantation : Pointe verte |
Bas-Saint-Laurent et Saguenay–Lac-Saint-Jean | Bouton vert serré | 10 à 20 cm | 15 à 20 cm | ND |
Stade phénologique du cultivar 'Killarney'
L’activité des tétranyques demeure généralement faible pour toutes les régions, avec peu d’évolution par rapport à la semaine passée. Des acariens prédateurs sont observés sur quelques sites. D'ailleurs, il s'agit d'un bon moment pour faire l'introduction de phytoséiides (acariens prédateurs) commerciaux, tels Amblyseius andersoni ou Neoseiulus fallacis, avant que les populations de tétranyques ne deviennent trop importantes, en pépinière et en production. Ces deux espèces sont privilégiées à ce moment-ci de l’année, car elles sont plus efficaces à basse température que d’autres espèces, comme N. Californicus qui pourra être introduit plus tard dans la saison. En mode préventif, il est bien de prévoir deux introductions à une ou deux semaines d’intervalle. Des introductions préventives à un taux de 20 A. andersoni par mètre linéaire ont d’ailleurs été recommandées cette semaine en production hors-sol sous abri. Les introductions se font actuellement dans le bas des plants pour une meilleure dispersion et pour permettre aux prédateurs d’atteindre les premiers foyers de tétranyques dans les feuilles du bas.
On rappelle que la lutte biologique est efficace lorsqu’elle est utilisée de manière préventive (ou légèrement curative). Il faut donc prévoir les introductions et s’assurer d’avoir les prédateurs en main à temps. Il est important d’ajuster la stratégie en fonction des dépistages et des observations. Il faut également éviter d’utiliser des produits phytosanitaires toxiques pour les acariens phytoséiides. Une cote de toxicité sur les ennemis naturels des principaux insecticides, acaricides et fongicides est présente dans l’affiche Production fruitière intégrée Framboise - Édition 2022-2023 et peut vous aider dans le choix de produits.
Pour en savoir plus, consulter la fiche technique Dépistage et contrôle des tétranyques dans les framboisières.
PUNAISE TERNE et ANTHONOME
Des bytures ont été observés en faible nombre dans quelques régions, avec peu ou pas de dommages sur les feuilles.
AUTRES INSECTES
De faibles populations de pucerons ont été observées cette semaine dans certaines régions. Des bytures ont été rapportés en faible nombre également dans quelques régions, avec peu ou pas de dommages sur les feuilles. Des conseillers nous rapportent les premières altises et punaises pentatomides. À noter que certaines espèces de punaises pentatomides sont prédatrices; elles dévorent des œufs, des chenilles et des larves de coléoptères potentiellement ravageurs pour la culture. Une identification à l'espèce est donc recommandée.
MALADIES
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |