Début d’une nouvelle saison. Désinfection de semences. Normes de gouvernance de l’ANEPA. Publication périodique du rayonnement solaire global.
DÉBUT D’UNE NOUVELLE SAISON
L’an dernier, le premier avertissement phytosanitaire de l’année 2022 avait été publié lors de la semaine 7, soit le 14 février. Cette année, nous devançons la première publication d’une semaine! Quelques bulletins d’information devraient suivre ce premier avertissement. Restez à l'affût!
Aussi, les rencontres du RAP Cultures maraîchères en serre reprennent dès maintenant. Le groupe composé de conseillers et de producteurs se réunit de façon régulière pour échanger sur les problématiques phytosanitaires rencontrées dans les cultures abritées. Pour participer à ces rencontres, il faut simplement envoyer un courriel à cet effet à l’avertisseur du RAP Cultures maraîchères en serre.
DÉSINFECTION DES SEMENCES
De nombreux producteurs avaient comme pratique courante de désinfecter leurs semences de tomates et de poivrons à l’eau chaude. En effet, il est possible de traiter les semences à l’eau chaude pour diminuer l’incidence des maladies bactériennes telles que le chancre bactérien (Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis) et la moucheture bactérienne (Pseudomonas syringae pv. tomato). Un protocole pour réaliser correctement ce traitement se trouve dans le secteur Légumes de serre d’Agri-Réseau.
Depuis 2011, la norme « Good Seed and Plant Practices (GSPP) » a été mise en place pour prévenir l'apparition de chancre bactérien dans la filière de la culture de la tomate. Les exigences de cette norme ont comme résultat que les entreprises accréditées qui remplissent toutes les conditions garantissent la disponibilité de semences saines et exemptes de chancre bactérien. La plupart des grainetiers appliquent maintenant la norme GSPP. C’est aussi pourquoi moins de producteurs voyaient la nécessité de traiter les semences à l’eau chaude pour se prémunir du chancre bactérien.
Avec l’arrivée du virus du fruit rugueux brun de la tomate (ToBRFV), le sujet de la désinfection des semences revient au goût du jour. En effet, le traitement des semences à l’acide chlorhydrique (Samarah, 2020) ou à l’eau de javel (Davino, 2020) est identifié comme une méthode de désinfection efficace des semences contre le ToBRFV. Plusieurs producteurs sont donc tentés de faire une désinfection des semences pour s’assurer de l’absence du ToBRFV. Si cette pratique est envisagée, le producteur doit dans un premier temps s’assurer que le protocole qu’il suit est sécuritaire et rigoureux. Il doit également vérifier auprès de son fournisseur de semences si ce traitement est compatible avec le type de semence acheté. En effet, les semenciers et distributeurs de semences font déjà subir différents traitements aux semences commercialisées (traitements abrasifs, trempages, chocs thermiques, traitements à la pression, etc.) et ces traitements pourraient être incompatibles avec les traitements supplémentaires qui sont effectués.
NORMES DE GOUVERNANCE DE L’AGRICULTURE PROTÉGÉE DE L'Association pour les normes d'entreposage des produits agrochimiques
Peu d’intervenants du secteur ont entendu parler de la nouvelle norme nationale de gouvernance de l’agriculture protégée qui touchera bientôt le secteur des serres. À la suite de la réévaluation des insecticides contenant de l’imidaclopride par l’Agence de réglementation sur la lutte antiparasitaire (ARLA) combinée à la détection de niveaux très élevés d’imidaclopride et de propamocarbe dans certains cours d’eau à proximité de parcs serricoles en Ontario, CropLife Canada, l’Association pour les normes d'entreposage des produits agrochimiques (ANEPA) et les associations fédérales et provinciales de producteurs ont mis en place cette norme. Toutes les productions commerciales (fruits, légumes, fleurs, cannabis, etc.) cultivées en agriculture protégée (serres, ombrières, grands tunnels, tunnels de type chenille et parapluie, entrepôts, exploitations en conteneurs, etc.) seront touchées par cette nouvelle norme.
Concrètement, les producteurs devront s’inscrire dans la bonne catégorie (1 ou 2) pour ensuite se faire auditer ou produire une déclaration d’exemption. Les producteurs appartenant à la catégorie 1 devront être certifiés au plus tard le 31 décembre 2023, tandis que les exploitations appartenant à la catégorie 2 devront présenter au fournisseur de produits phytosanitaires une exemption dès le 1er janvier 2024 afin de pouvoir se procurer des produits homologués étiquetés pour un usage en serre. Il va sans dire que le temps presse!
Toutes les informations nécessaires aux producteurs sont disponibles sur le site Web de l'ANEPA. De plus, certains documents comme les normes de gouvernance de l’ANEPA de même qu’une présentation réalisée par la directrice administrative de l’ANEPA sont disponibles sur Agri-Réseau.
PUBLICATION DES COMPILATIONS ET PRÉVISIONS DE RAYONNEMENT SOLAIRE GLOBAL, DE TEMPÉRATURE ET D’HUMIDITÉ RELATIVE
La publication périodique des compilations et des prévisions de rayonnement solaire global, des températures extérieures et de l’humidité relative extérieure revient en 2023. En effet, des tableaux compilant le rayonnement solaire, la température et l'humidité relative extérieure des sept derniers jours de même que les prévisions pour les cinq jours à venir sont proposés depuis 2022 comme une addition aux avertissements et aux bulletins d'information du RAP.
Ces informations sont proposées puisque le rayonnement solaire est le facteur principal qui influence le rendement en culture en serre, mais aussi parce que plusieurs problèmes rencontrés en serre sont d’origine abiotique et résultent d’une régie climatique déficiente. Une régie climatique intégrant le rayonnement solaire est une excellente façon de prévenir plusieurs problèmes phytosanitaires d’origine biotique et abiotique.
De la même façon, la température et l’humidité relative extérieure influencent le climat à l’intérieur des serres. Une température extérieure plus froide que la température désirée dans la serre et une humidité relative extérieure faible favorisent une déshumidification efficace. À l’inverse, une température extérieure proche des points de consigne de la serre et une humidité relative extérieure élevée rendent les actions utilisées pour la déshumidification des serres moins efficaces.
Nous croyons que ces outils complémentaires qui sont en constante évolution aideront les producteurs et les conseillers qui les consultent.
Il faut toutefois être prudent avec ces valeurs, car la mesure du rayonnement solaire s’effectue grâce à des pyranomètres situés à l’extérieur des serres. On peut utiliser les valeurs des tableaux pour estimer la luminosité qui pénètre à l’intérieur des serres à la condition qu’il n’y ait pas de neige sur le toit des serres.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Philippe-Antoine Taillon, agr. (MAPAQ), puis révisé par la Direction de la phytoprotection (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Cultures maraîchères en serre ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.