Solanacées, Avertissement No 12, 11 août 2022

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Solanacées
Mildiou : toujours pas de cas dans la tomate, nouveau cas dans la pomme de terre dans Lanaudière. Pression des maladies et des insectes stable. Insolation sur fruits de poivron et de tomate.  

 
Voici les liens d'Agrométéo Québec pour cette semaine : 
  • Précipitations des sept derniers jours 
  • Sommaire agrométéorologique 
 

INSOLATION SUR LES FRUITS 
 
On observe des cas d’insolation sur les fruits de poivron et de tomate qui se retrouvent soudainement exposés aux rayons solaires. Le feuillage joue un rôle important en protégeant les fruits des rayons du soleil. Les champs où l’on retrouve des fruits avec insolation présentent des plants dont le feuillage recouvre moins bien les fruits. L’épiderme réagit en chauffant et en changeant de couleur, en passant du vert blanchâtre à différentes teintes de brun (clair à foncé), et finalement au noir. Un champignon du genre Alternaria peut s’établir sur les parties des fruits affectées par l’insolation. Ce champignon secondaire profite des tissus morts, et il n’y a pas lieu d’intervenir avec un fongicide
 
Plusieurs facteurs peuvent favoriser l’insolation des fruits : 
  • La fertilisation n’a pas été suffisante pour favoriser une bonne croissance végétative. 
  • La charge en fruits fait pencher les plants. Les variétés de poivron plus arbustives sont plus sensibles. 
  • Il y a eu un bris d’une partie du plant lors de la récolte ou lors de temps violents (épisodes de forts vents et/ou orages). 
  • Certaines maladies ont détruit une partie du feuillage. 
 
Comment distinguer l'insolation de la pourriture apicale? 
Un vieux dommage de pourriture apicale peut être confondu avec de l’insolation, surtout lorsque la lésion se retrouve sur le côté inférieur des fruits. Lorsque le calcium est en cause, la zone brune sur le fruit n’est pas nécessairement exposée aux rayons du soleil et peut se retrouver sur une partie du fruit ombragée par le feuillage. 
 
Image Agri-Réseau

Dommage d’insolation sur un fruit de poivron, avec des symptômes d'Alternaria visibles sur la tache

Photo : Christine Villeneuve (MAPAQ)

 

TOMATE 
 
Mildiou (Phytophthora infestans
Aucun cas dans la tomate n’est rapporté au Québec. Il y a quelques cas confirmés dans Lanaudière et en Montérégie, dans la pomme de terre. Il est important de dépister fréquemment les champs pour déceler les premières taches rapidement et appliquer les mesures nécessaires. 

Aucun nouveau cas n'a été signalé en Ontario ni aux États-Unis. 

Si vous suspectez un cas de mildiou, contactez votre conseiller régional du MAPAQ et/ou les avertisseures du réseau Solanacées pour vous aider à identifier la présence de la maladie. Un envoi d’échantillon au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ est ensuite encouragé.
 

Autres maladies fongiques 

Alternariose
Demeure présente dans l’ensemble des régions, mais généralement sous contrôle. La sévérité des dommages dépend des variétés.  

La moisissure grise, la septoriose, la sclérotiniose et l'anthracnose sont mentionnées par les collaborateurs. Toutefois, aucun cas problématique n’est rapporté.  
 
Impact de la pluie sur les traitements fongicides 
Pour les fongicides de contact qui ne sont pas absorbés par les tissus végétaux, on estime en général que des averses de 25 mm (1 pouce) délavent environ 50 % du produit et qu’après un épisode de 50 mm de pluie, il ne reste pratiquement plus rien de la protection fongicide. 
 
Quant aux fongicides pénétrants systémiques ou translaminaires, il est recommandé de les appliquer 12 heures avant un épisode de pluie important. Ces produits pénétreront mieux dans le feuillage par temps humide et nuageux, lorsque la cuticule est souple et que les stomates sont ouverts. Les applications de produits pénétrants sont moins efficaces par temps sec et ensoleillé, lorsque la cuticule des feuilles est plus cireuse, sans compter le fait qu'ils peuvent être dégradés par les rayons solaires et les microorganismes. 
 
Les fongicides translaminaires ou de contact ne protégeront pas les nouvelles pousses. Une bonne couverture foliaire et un renouvellement régulier de la protection peuvent aider à mieux contrôler la maladie.  
 
Maladies bactériennes
L’ensemble des collaborateurs mentionne une hausse des symptômes de chancre et de moucheture, à des pressions variables. Des dommages sur les fruits sont aussi rapportés.
 

Insectes et acariens

Tétranyques 

Avec les chaleurs, des collaborateurs de la Montérégie observent une augmentation des populations sur certains sites. Un dépistage reste important.  
 

Punaises 
Les collaborateurs mentionnent des populations faibles et peu de dommages sur les fruits.   

Pucerons
Sur l’ensemble des fermes, la pression n’a pas augmenté par rapport à la semaine dernière. 

Sphinx de la tomate 
Quelques cas isolés sont rapportés en Montérégie et en Estrie, en champs et en tunnels. Le BT, un insecticide à faible risque pour la santé et l’environnement, s’est avéré efficace pour le traitement de ce ravageur. 

Stress abiotique 
En plus des cas d’insolation et de pourriture apicale mentionnés plus haut, les collaborateurs mentionnent aussi des cas de fendillement et de mûrissement inégal (épaules jaunes).
 
Les fentes de croissance sont favorisées par les facteurs suivants :  
  • Sensibilité de certaines variétés.  
  • Conduite de l’irrigation en « dents de scie ». Des averses importantes à la suite de temps sec accentuent également le problème.  
  • Les fruits exposés au soleil sont plus sensibles. 
 
Image Agri-RéseauImage Agri-Réseau

L'apparence d'épaules jaunes dans la tomate est due à un mûrissement inégal

Photo : Riva Khanna, agr. (MAPAQ) 

Image Agri-Réseau

Fente radiale sur un fruit de tomate

Photo : Riva Khanna, agr. (MAPAQ)



POIVRON
 
Maladies 

Pourriture molle bactérienne (Pectobacterium carotovorum, syn. Erwinia carotovora)
Des cas de pourriture molle sont observés en Montérégie. Cette bactérie se développe lors de temps chaud et à la suite de fortes pluies. Aucune intervention n’est éprouvée.  

Les autres maladies bactériennes et fongiques ont peu progressé dans les poivrons cette semaine. Gardez l’œil ouvert dans vos champs avec les fluctuations de températures, les précipitations et les fortes rosées.  

Insectes 

Punaises et pucerons 
Bien que ces insectes soient encore présents, les populations sont stables et ne posent pas problème.  

Tétranyques 
Avec les chaleurs de la semaine dernière, des populations de tétranyque se sont développées en Chaudière-Appalaches. Malgré que ces acariens soient rarement problématiques dans les poivrons en champ, un dépistage demeure important, surtout sous abris.  
 
Pyrale du maïs
Aucune capture dans le réseau Solanacées. Dans le réseau Maïs sucré, quelques sites en Mauricie, Montérégie et Capitale-Nationale rapportent 1 à 3 captures. Un site en Montérégie (Saint-Armand) rapporte 8 captures.   
 
Stress abiotique 
La pourriture apicale et les insolations sont mentionnées par plusieurs collaborateurs.  
 
 
AUBERGINE 
 
Maladies 
La progression de la verticilliose, de l’alternariose et de la sclérotiniose est faible dans l’ensemble de la province à part sur certains sites. 

Insectes et acarien 
 
Doryphore, punaises, pucerons, cicadelles et altise 
Les populations sont généralement sous contrôle, sauf sur certains sites en Montérégie.  
 
Tétranyque
Avec la chaleur de la semaine dernière, l’activité des tétranyques a augmenté sur quelques sites en Montérégie. Afin d’éviter des situations problématiques ou des traitements inutiles, un dépistage régulier est primordial. 

 
CERISE DE TERRE
 
Maladies 

Cercosporose et sclérotiniose
Les sites en Outaouais, Laurentides et Montérégie aux prises avec ces maladies ont vu la pression augmenter cette semaine. 

Tétranyques
Comme dans les autres cultures, la chaleur a favorisé la croissance des populations. Des traitements ont été nécessaires sur certains sites en Montérégie. 

Pucerons, cicadelles et punaises ternes 
Des individus sont observés, mais les populations demeurent faibles.  
 
 
Pour plus d’information concernant les seuils d’intervention dans les principales cultures maraîchères du Québec, vous pouvez consulter gratuitement le recueil des seuils d’intervention.  

 
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.


 
Cet avertissement a été rédigé par Riva Khanna, agr. (MAPAQ) et Karine Fortier-Brunelle, agr. (MAPAQ), avec la collaboration de Nadia Surdek, agr. (Groupe PleineTerre inc.). Il a été révisé par la Direction de la phytoprotection (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du réseau Solanacées ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite. 
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