Gestion du risque lié à Botrytis et aux autres maladies d’humidité. Publication périodique et prévisions pour les cinq prochains jours du rayonnement solaire global, de la température moyenne et de l’humidité relative moyenne.
GESTION DU RISQUE LIÉ AUX MALADIES D’HUMIDITÉ TELLE BOTRYTIS
Les conditions météorologiques favorisent les maladies liées à l’humidité telles Botrytis (moisissure grise), Cladosporium (moisissure olive dans la tomate), Dydimella (chancre gommeux dans le concombre), Sclerotinia, etc. Bien que ces maladies soient causées par des organismes différents, la protection contre ces ravageurs est basée avant tout sur des méthodes préventives et une bonne gestion du climat. Certaines règles de base doivent être mises de l’avant pour une lutte efficace.
- Créer des conditions de culture défavorables au ravageur avec du chauffage (qui permet d’assécher les plantes et les serres), une conduite sans excès de végétation et une irrigation modérée.
- Selon la maladie présente, des pulses de chauffage devront être réalisés aux 4 à 12 heures pour obtenir un contrôle.
- Lors de journées très chaudes, certains automates n’effectueront pas les pulses de chauffage programmés. Il faut ainsi prévoir le coup et s’assurer que les réglages programmés s’effectuent.
- L’évacuation régulière hors de la serre des feuilles issues de l’effeuillage permettra de réduire l’hygrométrie à proximité des plantes.
- Le travail sur les plantes, notamment l’effeuillage, doit être fait avec le plus grand soin et dans des conditions asséchantes (début de journée/journée ensoleillée) pour éviter l’installation de la maladie sur les blessures.
- L’effeuillage doit être réalisé avec soin pour éviter de laisser des moignons. De bons résultats sont généralement plus faciles à obtenir en effeuillant à l’aide d’un couteau.
- Pour certaines maladies (ex. : cladosporiose), un effeuillage avec évacuation des feuilles hors de la serre peut réduire l’inoculum et la propagation de la maladie lorsque réalisé dès la détection des premières contaminations.
- Les premières plantes touchées doivent être soignées immédiatement pour éviter la sporulation des champignons et l’installation de l’inoculum dans la serre.
- Lorsque des chancres de tiges sont trouvés, il est conseillé de les pulvériser (ex. : avec une solution à 50 % de vinaigre) avant de les élaguer, en prenant soin de retirer les tissus sains à au moins 2,5 cm de chaque côté de l’infection.
- Certains producteurs utilisent avec succès la technique du caca de chien pour retirer les chancres de tige. En mettant la main dans un sac de plastique qui servira de gant lors de l’élagage, les tissus malades sont directement saisis et placés dans un sac. De cette façon, les risques de libérer les spores sont atténués.
PUBLICATION PÉRIODIQUE ET PRÉVISIONS POUR LES CINQ PROCHAINS JOURS DU RAYONNEMENT SOLAIRE GLOBAL, DE LA TEMPÉRATURE MOYENNE SUR 24H ET DE L’HUMIDITÉ RELATIVE MOYENNE SUR 24H
On se sert du rayonnement solaire pour caractériser les journées, pour gérer les températures de croissance et pour contrôler les irrigations.
On adapte la conduite climatique de la serre selon la vigueur et l’équilibre d’un plant. En général, plus le rayonnement solaire est élevé, plus la température moyenne sur 24 heures dans la serre peut et doit être élevée. À l’inverse, plus le rayonnement lumineux est faible, plus la température moyenne sur 24 heures dans la serre doit être basse.
Le logiciel du centre informatique de prévision des ravageurs en agriculture (CIPRA) d’Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) nous permet de recenser et de prévoir pour les cinq prochains jours le rayonnement solaire, la température et l’humidité relative.
Grâce à ces prévisions, il est désormais possible de mieux prévoir les opérations culturales, les températures de croissance et les besoins en irrigation. Quiconque souhaite s’abonner à l’envoi par courriel des recensements (lundi) et des prévisions (lundi et mercredi) de rayonnement solaire, de température et d’humidité relative doit le faire en envoyant un courriel à l’avertisseur du réseau Cultures maraîchères en serre.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Philippe-Antoine Taillon, agronome et Moustapha Mahamat Alfatih, étudiant, puis révisé par Julie Marcoux, technologue et la Direction de la phytoprotection (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Cultures maraîchères en serre ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.