Cucurbitacées, Avertissement No 8, 20 juillet 2022

Réseau d'avertissements phytosanitaires Avertissement - Cucurbitacées
Croissance accélérée des cucurbitacées. Quelques cas de mauvaise pollinisation dans les courgettes et les courges. Le blanc est un peu plus présent. Les maladies foliaires sont stables ou en légère augmentation. Prévenir les pertes causées par Phytophthora capsici. Augmentation du nombre d’observations de pucerons ailés.
 
   
ÉTAT DES CULTURES
 
Pour la période du 13 au 19 juillet, les températures ont été dans les normales de saison, avec du temps plus chaud en fin de période. Les précipitations ont été assez variables d'une région à l'autre. La croissance des cucurbitacées a fait un bond depuis les derniers 7 jours. 
  
Le sommaire agrométéorologique cucurbitacées vous présente le tableau des précipitations et des degrés-jours cumulés pour chacune des régions. 

 
QUELQUES CAS DE COULURE DE FRUITS DANS LA COURGETTE ET LES COURGES 
 
On rapporte quelques cas de mauvaise pollinisation (coulure) dans la courgette et les courges. Il peut s’agir de la conséquence d’un manque de pollinisateurs ou d’une mauvaise germination des grains de pollen. En période de fortes chaleurs, les abeilles sortent moins et sont davantage occupées à ventiler la ruche : la pollinisation s’en trouve ainsi réduite. De plus, un excès d'humidité rend le  pollen  collant et moins  viable. Il se déplace difficilement dans la fleur femelle, ce qui affecte la capacité germinative des grains de pollen. Assurez-vous d’un nombre suffisant de pollinisateurs pour la surface de cucurbitacées cultivée. En matinée, entre 8 h et 9 h, dans un champ en floraison, vous devriez voir au moins une abeille toutes les minutes.
 
Image Agri-Réseau

Mauvaise pollinisation dans la courgette

Chantal Leduc, agronome (MAPAQ)

Image Agri-Réseau

Mauvaise pollinisation dans la courge

Chantal Leduc, agronome (MAPAQ)

 

LE BLANC ET LES MALADIES FOLIAIRES

Le blanc a été nouvellement dépisté dans le zucchini et dans quelques champs de concombres, de courges et de citrouilles en Montérégie, au Centre-du-Québec, dans Lanaudière et dans les Laurentides. Toutefois, la pression est encore très faible. Pour connaître la stratégie de traitement contre le blanc, consultez l’avertissement N° 7 du 13 juillet dernier. Pour ce qui est des autres maladies foliaires, telles que la tache alternarienne et la tache angulaire, elles ont peu évolué cette semaine.
 


PRÉVENIR LES PERTES CAUSÉES PAR PHYTOPHTHORA CAPSICI
 

Le temps chaud et les orages violents sont propices à l’apparition de foyers de Phytophthora capsici. Bien que la maladie soit très difficile à contrôler, l’application de fongicides AVANT son apparition dans les champs à risque qui ont un historique de maladie peut aider à freiner le développement de l'agent pathogène. Les fongicides suivants ont démontré une capacité à freiner le développement de la maladie lorsqu'ils sont appliqués préventivement : ORONDIS ULTRA, ZAMPRO, PRESIDIO et REVUS.

 

AUGMENTATION DU NOMBRE D'OBSERVATIONS DES PUCERONS AILÉS DANS LES CUCURBITACÉES 
 

Plusieurs collaborateurs de la Montérégie et de Lanaudière nous rapportent la présence de pucerons ailés dans les cucurbitacées. Le nombre par plant n'est pas élevé, mais plusieurs plants sont porteurs. L’identification des pucerons n’a pas encore été confirmée, mais il pourrait s’agir du puceron ailé du soya (Aphis glycines). Lorsqu’ils arrivent en grand nombre dans les champs, ces pucerons ailés font des piqûres d’exploration, peuvent injecter des virus et repartent vers des hôtes plus favorables, sans former de colonies. Si un puceron est porteur du virus de la mosaïque du concombre ou d’un virus de la famille des potyvirus, la transmission est instantanée quand le puceron s’alimente sur le plant. Les insecticides ne sont d’aucune utilité quand vient le temps d’éviter la transmission des virus.


Les champs les plus à risque de subir des pertes de rendement en raison de l’arrivée massive de pucerons ailés du soya porteurs de virus sont ceux qui sont encore au stade végétatif, sans fruits apparents.


   
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques.


 
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ) et révisé par la Direction de la phytoprotection (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
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