Conditions météo : fraîcheur et précipitations significatives en début de période. Développement de la culture : des semis à compléter, bonnes conditions de croissance pour les plants. Insectes : activité au ralenti. Maladies : pourritures de plantons et nécroses sur des germes en hausse par endroits. Mauvaises herbes : désherbage en cours dans plusieurs régions. Efficacité des interventions.
Pour la période qui s’est terminée hier (soit du 27 mai au 2 juin), le temps plutôt frais et humide s’est poursuivi. Les températures ont été la plupart du temps sous les moyennes de saison, sauf pour une brève incursion de chaleur les 29 et/ou 30 mai, avec un mercure atteignant même le 30 °C par endroits (ex. : Témiscamingue). Les nuits ont été plutôt douces mais froides en fin de période dans des secteurs plus à l’est (voir le sommaire agrométéorologique). Des précipitations significatives ont été enregistrées le 27 mai un peu partout (25 à 50 mm) et le 1er juin dans des secteurs plus centraux (10-20 mm) (voir la carte des précipitations). Pour les sept prochains jours (soit du 3 au 9 juin), Environnement Canada prévoit des températures plutôt de saison, quoiqu’un peu plus fraîches par moments dans des secteurs du centre et de l’est. Des épisodes de précipitations sous la forme d’averses sont attendus un peu partout, avec des quantités plutôt légères, sauf sous un possible orage.
En général, les semis ont finalement pu se conclure dans les secteurs du sud et du centre de la province, malgré des sols parfois bien humides. Les chantiers se poursuivent ailleurs, avec une progression variable, selon les conditions de terrain et la météo. Jusqu'à maintenant, les collaborateurs rapportent une levée graduelle mais plutôt égale, en lien avec une température du sol qui a fait du surplace en plusieurs endroits en cours de période. Dans les premières plantations, la poussée végétative est bonne, avec même, localement, l’apparition du bouton floral, à la faveur de conditions de croissance favorables. Les fortes précipitations reçues ces deux dernières semaines, saturant en humidité des sols sur une longue période, ont finalement mené à des cas notables de pourritures de plantons dans des secteurs du sud de la province. Des collaborateurs ont même observé des lenticelles ouvertes sur des plantons (voir la photo 1). Le tableau ci-dessous présente l’état d’avancement des plantations ainsi que le stade de développement de la primeur à travers la province.
État d'avancement des semis pour des producteurs types selon les collaborateurs du RAP
(en date du 1er juin 2022)
*ND : non disponible
INSECTES
Le temps frais a ralenti l’activité des insectes dans les secteurs où l’émergence de la culture a débuté. Plus d’adultes du doryphore de la pomme de terre ont été observés dans les régions du sud et du centre de la province (dont dans une tranchée d’interception, voir la photo 2), mais graduellement, avec un tout début de colonisation en bordure de parcelles. Localement, quelques masses d’œufs ont été rapportées tout dernièrement en Montérégie. Le développement du doryphore est étroitement lié avec la température. Donc, une surveillance des champs près de parcelles qui étaient en pomme de terre en 2021 devrait débuter dès l’arrivée de la chaleur. Des adultes de la cicadelle de la pomme de terre (CPT) ont été capturés sur des pièges englués en cours de période, dont en Montérégie et dans la région de la Capitale-Nationale. Les populations sont à un niveau faible pour le moment (0 à 4 adultes/piège/semaine). Aucune activité de vers gris (larves, dommages) n’a été rapportée, ni d’altises. Aucun nouveau cas de fil-de-fer (taupin) n'est signalé, tandis que ceux déclarés auraient peu évolué. Une rotation de cultures avec une crucifère (ex. : moutarde) a démontré une certaine efficacité contre ce bioagresseur.
Avec le temps le plus souvent frais et des sols humides sur une longue période, on rapporte plus de problèmes concernant les pourritures de plantons dans des secteurs du sud et maintenant du centre de la province. Présentement, le tout semble plus localisé. C’est le même constat concernant les nécroses sur des tiges (rhizoctone brun). Cependant, les visites au champ de plusieurs collaborateurs ne font que commencer. Un document d’intérêt touchant les problèmes reliés à une mauvaise levée dans la pomme de terre peut être consulté en cliquant sur le lien suivant (en anglais). Concernant le mildiou de la pomme de terre, selon le site Web du USA Blight, deux vieux cas ont été rapportés depuis le début de la saison 2022 en Amérique du Nord, et ce, il y a un certain temps. Avec le printemps plus humide que celui de l’an dernier au Québec, il est bon de rappeler que la lutte préventive contre le mildiou commence dès maintenant par une bonne gestion des tas de déchets (rebuts) et des repousses de plants de pomme de terre.
MAUVAISES HERBES
Les traitements herbicides de prélevée de la culture sont terminés ou se poursuivent selon la région et la date de la plantation. Comme chaque année, on rapporte de la légère phytotoxicité par endroits (voir la photo 3). Il se peut également que des applications d’herbicides de prélevée réalisées avant les fortes précipitations perdent plus rapidement de leur efficacité. Un traitement de rattrapage en postlevée de la culture pourrait alors être nécessaire, selon l'espèce et/ou le stade des adventives présentes. Les options de produits de contrôle homologués demeurent toujours limitées (consulter la Publication 75F du MAAARO et le site Web SAgE pesticides pour plus d’information). Un sarclage mécanique suivi d'un buttage bien fait représentent aussi de bonnes méthodes de contrôle des mauvaises herbes.
La présence de souchet comestible (voir la photo 4) continue à être de plus en plus rapportée dans plusieurs champs en pomme de terre, principalement dans les régions du sud et du centre de la province. Souvent, les infestations commencent en bordure d’un champ à la suite d’une possible introduction par de la machinerie (sarcleur). Donc, un bon moyen de lutte préventive consiste à bien nettoyer la machinerie qui travaille le sol lors du passage d’un champ à un autre. Un dépistage adéquat permet également d’identifier les zones à risque et d’y appliquer des mesures de contrôle pour en réduire la propagation à l’ensemble du champ, en plus d’une rotation de culture appropriée.
CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES
Pour la période qui s’est terminée hier (soit du 27 mai au 2 juin), le temps plutôt frais et humide s’est poursuivi. Les températures ont été la plupart du temps sous les moyennes de saison, sauf pour une brève incursion de chaleur les 29 et/ou 30 mai, avec un mercure atteignant même le 30 °C par endroits (ex. : Témiscamingue). Les nuits ont été plutôt douces mais froides en fin de période dans des secteurs plus à l’est (voir le sommaire agrométéorologique). Des précipitations significatives ont été enregistrées le 27 mai un peu partout (25 à 50 mm) et le 1er juin dans des secteurs plus centraux (10-20 mm) (voir la carte des précipitations). Pour les sept prochains jours (soit du 3 au 9 juin), Environnement Canada prévoit des températures plutôt de saison, quoiqu’un peu plus fraîches par moments dans des secteurs du centre et de l’est. Des épisodes de précipitations sous la forme d’averses sont attendus un peu partout, avec des quantités plutôt légères, sauf sous un possible orage.
DÉVELOPPEMENT DE LA CULTURE
En général, les semis ont finalement pu se conclure dans les secteurs du sud et du centre de la province, malgré des sols parfois bien humides. Les chantiers se poursuivent ailleurs, avec une progression variable, selon les conditions de terrain et la météo. Jusqu'à maintenant, les collaborateurs rapportent une levée graduelle mais plutôt égale, en lien avec une température du sol qui a fait du surplace en plusieurs endroits en cours de période. Dans les premières plantations, la poussée végétative est bonne, avec même, localement, l’apparition du bouton floral, à la faveur de conditions de croissance favorables. Les fortes précipitations reçues ces deux dernières semaines, saturant en humidité des sols sur une longue période, ont finalement mené à des cas notables de pourritures de plantons dans des secteurs du sud de la province. Des collaborateurs ont même observé des lenticelles ouvertes sur des plantons (voir la photo 1). Le tableau ci-dessous présente l’état d’avancement des plantations ainsi que le stade de développement de la primeur à travers la province.
État d'avancement des semis pour des producteurs types selon les collaborateurs du RAP
(en date du 1er juin 2022)
| Régions | Superficies ensemencées | Stade de la culture (primeur) |
| Montérégie-Est et Montérégie-Ouest | 100 % | Plant 20 à 25 cm |
| Outaouais | ND* | ND |
| Lanaudière et Laurentides | 100 % | Plant 20 cm à bouton floral |
| Centre-du-Québec et Mauricie | 95 à 100 % | Plant 10 à 18 cm |
| Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches | 95 à 100 % | Plant 8 à 15 cm |
| Gaspésie, Bas-Saint-Laurent, Saguenay-Lac-Saint-Jean et Abitibi-Témiscamingue | 0 à 80 % (moy. 40 à 50 %) | Germination |
INSECTES
Le temps frais a ralenti l’activité des insectes dans les secteurs où l’émergence de la culture a débuté. Plus d’adultes du doryphore de la pomme de terre ont été observés dans les régions du sud et du centre de la province (dont dans une tranchée d’interception, voir la photo 2), mais graduellement, avec un tout début de colonisation en bordure de parcelles. Localement, quelques masses d’œufs ont été rapportées tout dernièrement en Montérégie. Le développement du doryphore est étroitement lié avec la température. Donc, une surveillance des champs près de parcelles qui étaient en pomme de terre en 2021 devrait débuter dès l’arrivée de la chaleur. Des adultes de la cicadelle de la pomme de terre (CPT) ont été capturés sur des pièges englués en cours de période, dont en Montérégie et dans la région de la Capitale-Nationale. Les populations sont à un niveau faible pour le moment (0 à 4 adultes/piège/semaine). Aucune activité de vers gris (larves, dommages) n’a été rapportée, ni d’altises. Aucun nouveau cas de fil-de-fer (taupin) n'est signalé, tandis que ceux déclarés auraient peu évolué. Une rotation de cultures avec une crucifère (ex. : moutarde) a démontré une certaine efficacité contre ce bioagresseur.
MALADIES
Avec le temps le plus souvent frais et des sols humides sur une longue période, on rapporte plus de problèmes concernant les pourritures de plantons dans des secteurs du sud et maintenant du centre de la province. Présentement, le tout semble plus localisé. C’est le même constat concernant les nécroses sur des tiges (rhizoctone brun). Cependant, les visites au champ de plusieurs collaborateurs ne font que commencer. Un document d’intérêt touchant les problèmes reliés à une mauvaise levée dans la pomme de terre peut être consulté en cliquant sur le lien suivant (en anglais). Concernant le mildiou de la pomme de terre, selon le site Web du USA Blight, deux vieux cas ont été rapportés depuis le début de la saison 2022 en Amérique du Nord, et ce, il y a un certain temps. Avec le printemps plus humide que celui de l’an dernier au Québec, il est bon de rappeler que la lutte préventive contre le mildiou commence dès maintenant par une bonne gestion des tas de déchets (rebuts) et des repousses de plants de pomme de terre.
MAUVAISES HERBES
Les traitements herbicides de prélevée de la culture sont terminés ou se poursuivent selon la région et la date de la plantation. Comme chaque année, on rapporte de la légère phytotoxicité par endroits (voir la photo 3). Il se peut également que des applications d’herbicides de prélevée réalisées avant les fortes précipitations perdent plus rapidement de leur efficacité. Un traitement de rattrapage en postlevée de la culture pourrait alors être nécessaire, selon l'espèce et/ou le stade des adventives présentes. Les options de produits de contrôle homologués demeurent toujours limitées (consulter la Publication 75F du MAAARO et le site Web SAgE pesticides pour plus d’information). Un sarclage mécanique suivi d'un buttage bien fait représentent aussi de bonnes méthodes de contrôle des mauvaises herbes.
La présence de souchet comestible (voir la photo 4) continue à être de plus en plus rapportée dans plusieurs champs en pomme de terre, principalement dans les régions du sud et du centre de la province. Souvent, les infestations commencent en bordure d’un champ à la suite d’une possible introduction par de la machinerie (sarcleur). Donc, un bon moyen de lutte préventive consiste à bien nettoyer la machinerie qui travaille le sol lors du passage d’un champ à un autre. Un dépistage adéquat permet également d’identifier les zones à risque et d’y appliquer des mesures de contrôle pour en réduire la propagation à l’ensemble du champ, en plus d’une rotation de culture appropriée.
| Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Patrice Thibault, agronome (RLIO) et révisé par la Direction de la phytoprotection (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseur du réseau Pomme de terre ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
