Tipule des prairies : nouveaux dommages rapportés. Chrysomèle du haricot : présence observée, mais pas d'inquiétude. Mouche des semis : pic d'activité des adultes mis à jour. Ver-gris noir : dépistage des larves (champs à risque). Altises du canola : faibles défoliations. Fusariose : à surveiller dans le blé d'automne. Amarante tuberculée : contrôle en postlevée.
TIPULE DES PRAIRIES : NOUVEAUX DOMMAGES RAPPORTÉS DANS PLUSIEURS RÉGIONS
M. Neau 1, V. Samson 2 et S. Boquel 3
1. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ) 3. Chercheur (CÉROM)
M. Neau 1, V. Samson 2 et S. Boquel 3
1. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM) 2. Agronome (MAPAQ) 3. Chercheur (CÉROM)
Depuis la semaine dernière, de nouveaux dommages causés par la tipule des prairies au Bas-Saint-Laurent (1 champ), en Chaudière-Appalaches (3 champs) et en Estrie (2 champs) ont été rapportés au RAP Grandes cultures. Les cultures affectées sont une prairie, une céréale de printemps, un champ de canola et des champs de maïs. Les larves sont reconnaissables à leur corps gris-brun dépourvu de pattes. Toutefois, elles peuvent être confondues avec des larves de vers gris. Cette fiche technique présente les critères distinctifs des deux types de ravageurs. Le comportement des deux espèces est différent lorsqu’on les dérange; la tipule se tortille alors que le ver gris s’enroule sur lui-même.
Les prairies et les céréales infestées par la tipule des prairies présentent de larges zones jaunies ou dénudées. Dans les grandes cultures, des plants plus petits et grignotés pourraient également être observés.
Aucun insecticide n’est homologué contre la tipule des prairies. Les dommages pourraient se poursuivre jusqu’à ce que les larves atteignent entre 4 et 5 cm de longueur (soit entre la mi et la fin juin), taille à laquelle elles se préparent à se transformer en pupes. Si les dommages sont importants et qu’un resemis est envisagé, la taille des larves doit être évaluée afin de semer lorsque l’activité des larves est terminée. Cette évaluation aidera à limiter le plus possible des dommages aux nouvelles pousses.
Afin de répertorier la présence de la tipule des prairies et des dommages aux grandes cultures dans toutes les régions du Québec, le RAP Grandes cultures invite toutes les entreprises agricoles et leurs conseillers à signaler la présence de l’insecte ou de dommages à leur responsable régional RAP Grandes cultures du MAPAQ ainsi qu’à envoyer une fiche de signalement remplie à rapcerom@cerom.qc.ca.
Pour obtenir plus d’information sur le ravageur, les facteurs de risque et les stratégies d’intervention, consultez la fiche technique de la Tipule des prairies.
CHRYSOMÈLE DU HARICOT OBSERVÉE DANS QUELQUES CHAMPS, MAIS PAS D’INQUIÉTUDE
S. Boquel 1, J. Breault 2 et S. Mathieu 2
1. Chercheur (CÉROM) 2. Agronomes (MAPAQ)
Ces derniers jours, la chrysomèle du haricot a été observée s’alimentant du soya en Montérégie-Ouest, dans les secteurs de Saint-Urbain-Premier et de Saint-Jacques-le-Mineur où sont concentrés les foyers connus. Elle a également été aperçue dans un autre secteur en Montérégie (Sainte-Victoire-de-Sorel) et dans Lanaudière (L’Assomption et Saint-Jacques). Les quantités retrouvées dans les champs et les taux de défoliation étaient relativement faibles. Les adultes de la chrysomèle du haricot que nous observons présentement ont passé l’hiver dans les boisés et les bordures de fossés. Jusqu’à la mi-juin, elles vont se nourrir sur les plants et pondre leurs œufs à leur base avant de mourir. Pour connaître les caractéristiques morphologiques permettant de reconnaître la chrysomèle du haricot, consultez la photo ci-dessous.
Dans le soya, le risque que l’insecte affecte le rendement repose sur le stade de développement de la culture, le taux de défoliation et les dommages causés aux gousses plus tard en saison. Durant les stades végétatifs, le soya est très tolérant à la défoliation une fois le stade cotylédons (VE) dépassé. Ce sont surtout les champs où seuls les cotylédons sortis de terre pourraient être menacés puisque les dommages aux cotylédons à ce stade peuvent compromettre le développement des plants. Comme la plupart des champs ont dépassé ce stade, il y a peu d’inquiétude à avoir pour le moment. Cliquez ici pour accéder au Guide sur les stades de croissance du soya.
La méthode de dépistage consiste à sélectionner au hasard au moins 5 endroits dans le champ et dénombrer les chrysomèles sur une distance de 5 mètres le long d’un rang. Selon le seuil d’intervention recommandé en Ontario, pour les stades crochet à deux feuilles trifoliées (VE à V2), une intervention pourrait être justifiée lorsqu’il y a au moins 52 chrysomèles pour 1 mètre de rang. Le moment idéal pour les dépister est tôt le matin. Il faut veiller à créer le moins de turbulence possible en marchant, car les insectes tendent à se laisser tomber et se cacher dans les fentes du sol.
D’après les observations faites au Québec au cours des dernières années, ce sont les chrysomèles de la première génération, soit celles qui émergeront au mois de juillet, qui représentent davantage une menace pour la culture au moment du développement des gousses. L’impact de cette génération sur la culture devra être évalué sur base de la défoliation et des dommages aux gousses qu’elle occasionnera plus tard en saison.
PIC D’ACTIVITÉ DE LA MOUCHE DES SEMIS (MISE À JOUR)
S. Boquel 1, J. Breault 2, S. Mathieu 2 et H. Brassard 2
1. Chercheur (CÉROM) 2. Agronomes (MAPAQ)
Les résultats du modèle prévisionnel sur la mouche des semis, basé sur l’accumulation de degrés-jours, ont été mis à jour le 1er juin dernier. Pour les régions plus au sud, le pic d’activité est passé alors qu’il sera à son maximum dans les prochains jours pour les régions plus centrales et plus au nord.
Pour rappel, les premiers dommages pourraient être observés environ deux semaines après les pics prévisionnels, plus particulièrement dans les champs présentant des facteurs de risque et dont les semences sont en germination ou les cultures sont récemment levées. La mouche des semis a moins d’impact sur la culture une fois que la levée est complétée, notamment lorsque la plantule n’a plus besoin du grain pour se développer. Pour en savoir plus sur les facteurs de risque, référez-vous au sujet « Pics d’activité 2022 des adultes de la mouche des semis » dans l’avertissement N° 4 du 13 mai 2022.
Si des dommages en lien avec la mouche des semis sont observés dans vos champs et que vous songez à reprendre le semis, il est important d’évaluer plusieurs facteurs, dont la densité et l’uniformité du peuplement, la date du semis initial et celle du resemis, les herbicides appliqués, etc. Pour plus d’information, consultez le document Faible densité de peuplement et levée inégale : les impacts sur le maïs et le soya. Nous vous prions également de rapporter les dommages de mouche des semis à votre responsable régional RAP Grandes cultures du MAPAQ. Des dépistages pourraient être réalisés dans le cadre d’un projet de recherche sur le ravageur.
VER-GRIS NOIR : DÉPISTAGE DES LARVES RECOMMANDÉ DANS LES CHAMPS À RISQUE
M. Neau 1, J. Breault 2, H. Brassard 2, J. Saguez 3, S. Mathieu 2 et B. Duval 2
1. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM) 2. Agronomes (MAPAQ) 3. Chercheur (CÉROM)
Des plants de maïs émergeant du sol ont été coupés (plants sectionnés à la base) par des jeunes larves de ver-gris noir (2e à 3e stade larvaire) dans le secteur de Lacolle en Montérégie. Il s’agit du premier cas rapporté au RAP Grandes cultures. Le modèle prédictif de coupe de plants indique que la plupart des régions sont actuellement dans la période la plus à risque d’observer des dommages (voir le tableau ci-dessous).
Le stade de développement du maïs est un facteur important à considérer lors d’un dépistage, car le maïs est à risque jusqu’au stade 6 feuilles. La majorité des champs n’étant pas encore à ce stade, la vigilance est donc de mise dans les sites ayant les facteurs de risque suivants :
- culture de couverture détruite moins de 14 jours avant le semis de la culture principale;
- forte abondance de mauvaises herbes;
- régie en semis direct, particulièrement sur un retour de prairie ou de soya;
- prairie ou céréales d’automne détruites tardivement au printemps.
Pour en savoir plus sur les champs à risque, la méthode de dépistage des larves, les seuils économiques d’intervention, l’effet des traitements de semences insecticides et celui des hybrides Bt, consultez la fiche technique Ver-gris noir.
ALTISES DU CANOLA : TRÈS FAIBLE DÉFOLIATION EN CE DÉBUT DE SAISON
M. Neau 1, V. Samson 2, H. Brassard 2 et S. Boquel 3
1. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM) 2. Agronomes (MAPAQ) 3. Chercheur (CÉROM)
Jusqu’à maintenant, les pourcentages moyens de défoliation par les altises dans les champs de canola suivis par le RAP Grandes cultures sont généralement très faibles. Les résultats disponibles pour 12 champs sur la trentaine prévue sont regroupés dans le tableau ci-dessous. Les autres champs ont été semés plus tardivement. Les altises sont très actives par temps ensoleillé, peu venteux et relativement sec, et lorsque les températures moyennes quotidiennes dépassent 16 °C, sans être trop élevées.
Le suivi du canola doit se faire du stade cotylédons jusqu’au stade 5 feuilles, après quoi, les plants sont plus tolérants aux dommages d’altises. Si des dommages importants (proche du seuil) sont observés lors d’un dépistage, un suivi plus serré des populations est recommandé. Il est donc suggéré de revenir 2 jours plus tard afin de suivre de près l’évolution de la défoliation.
Un traitement insecticide est indiqué seulement si le pourcentage moyen de défoliation est d’au moins 25 %, et à la condition que les altises continuent de s'alimenter. Par ailleurs, une levée inégale du canola peut rendre certains champs plus à risque à la défoliation, car les zones au stade cotylédons peuvent dépasser le seuil de 25 % alors que les plants aux stades 1 à 2 feuilles demeurent sous le seuil d’intervention.
Pour obtenir plus de détails sur le dépistage, dont les illustrations du pourcentage de surface foliaire affectée et les stratégies d’intervention contre les altises, consultez la fiche technique Altise du navet et altise des crucifères ou encore le Guide des ravageurs et des ennemis naturels du canola au Québec.
FUSARIOSE DE L’ÉPI À SURVEILLER DANS LES CÉRÉALES D’AUTOMNE
T. Copley 1, Y. Dion 2, J. Breault 2, S. Mathieu 2 et M. Neau 3
1. Chercheuse (CÉROM) 2. Agronomes (MAPAQ) 3. Coordonnateur du RAP GC (CÉROM)
La fusariose de l’épi est une maladie importante des céréales. Le plus grand risque d’infection se situe au cours de la floraison. Dans certaines régions, les céréales d’automne sont présentement en épiaison, voire en floraison. La période critique est donc en cours. L’infection par Fusarium est fortement associée aux conditions météorologiques, mais elle peut également être influencée par d’autres facteurs tels que le cultivar, le précédent cultural, la présence d’une culture intercalaire, l’historique d’infection et l’humidité du sol (pour plus de détails, voir l’avertissement N° 9 du 23 juin 2020).
Le niveau de risque d’infection est plus élevé aux stades de floraison lorsque ces conditions favorables sont rencontrées :
- la pluie;
- le niveau d’humidité élevé au sol, sous le couvert végétal;
- des températures douces ou chaudes (20 à 30 °C) jusqu’à des températures élevées.
Dans de telles conditions, un traitement préventif avec un fongicide foliaire peut aider à réduire les pertes associées à la fusariose de l’épi. Cependant, l’intervention est plus efficace lorsqu’elle est réalisée avant la mi-floraison. Plus précisément, plus de 70 % des épis doivent être entre le stade de début floraison (anthères visibles au centre de l’épi) et le stade mi-floraison (anthères visibles sur 50 % de l’épi).
Afin de savoir si vos champs sont à risque et afin d'éviter d'intervenir inutilement avec un fongicide, il est important de suivre régulièrement le niveau de risque d’infection de la fusariose de l’épi. Des cartes interactives sont disponibles sur le site Web Agrométéo Québec, mais ne s'ouvrent plus automatiquement, comme les années précédentes. Les cartes interactives seront de nouveau en fonction dès que possible (avec des capacités améliorées). Pour le moment, vous pouvez facilement consulter des cartes statiques à faible résolution qui donnent une information minimale. Un prochain avertissement sera publié afin d'expliquer la procédure pour accéder aux cartes interactives.
Liens utiles :
- L'épidémiologie de la fusariose de l'épi et les stades d'intervention avec un fongicides
- La fusariose de l'épi chez les céréales
LE CONTRÔLE EN POSTLEVÉE DE L’AMARANTE TUBERCULÉE
S. Mathieu 1, S. Flores-Mejia 2, A. Picard 1, V. Samson 1 et B. Duval 1
1. Agronomes (MAPAQ) 2. Chercheuse (CÉROM)
Des plantules d’amarante tuberculée (AMATU) pourraient être observées prochainement. Plusieurs options de désherbage sont possibles pour contrôler cette plante envahissante. Que l’intervention soit mécanique ou chimique, il est important d’intervenir avant que l’AMATU n’atteigne 10 centimètres de hauteur. Par temps chaud, sa croissance est impressionnante. Elle peut grandir de plusieurs centimètres en une seule journée.
Puisque cette mauvaise herbe émerge tout au long de la saison de culture, opter pour un herbicide de postlevée qui offre un effet résiduel peut être une stratégie à privilégier. Des dépistages fréquents sont donc recommandés afin de s’assurer de l’efficacité des traitements.
Il est important de connaître le profil de résistance aux herbicides de l’AMATU présente sur votre entreprise et d’en tenir compte avant de choisir votre stratégie herbicide. En effet, les foyers découverts au Québec à ce jour n’ont pas tous les mêmes résistances. Pour la saison 2022, le Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ offre gratuitement des analyses biomoléculaires d’identification et de résistance des espèces d’amarantes. Pour plus d’information sur le prélèvement et l’envoi des échantillons, consultez les pages 7 à 9 du document Envoi des échantillons au LEDP.
Puisque la majorité des populations d’AMATU du Québec sont résistantes aux herbicides des groupes 2 et 9, ce tableau présente les herbicides recommandés pour ce scénario. Il est à noter que cette liste n’est pas exhaustive. De plus, les noms commerciaux ne sont mentionnés qu’à titre d’exemple.
Consultez les étiquettes afin d’intervenir aux bons stades de la culture et des mauvaises herbes, et d’utiliser des adjuvants lorsque recommandés. Tenez compte également des autres particularités (texture de sol, pH, etc.) à respecter afin que l’efficacité des traitements soit optimale.
Consultez les étiquettes afin d’intervenir aux bons stades de la culture et des mauvaises herbes, et d’utiliser des adjuvants lorsque recommandés. Tenez compte également des autres particularités (texture de sol, pH, etc.) à respecter afin que l’efficacité des traitements soit optimale.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été révisé par la Direction de la phytoprotection (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseur du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.