La ponte de la mouche du chou s'intensifie jusqu'à la hauteur de la Capitale-Nationale. Une première cécidomyie du chou-fleur a été capturée dans les pièges à phéromone dans Lanaudière. Les altises et la piéride du chou sont actives, généralement sans incidence pour le moment. Les thrips et la punaise terne sont actives dans le sud-ouest du Québec. Les conditions climatiques peuvent encore une fois avoir occasionné des dommages aux cultures. Rappel aux producteurs et conseillers qui observent des vers gris ou qui suspectent de la résistance des taches alternariennes aux groupes 7 et/ou 11 dans le brocoli, le chou et/ou le chou-fleur : nous sommes à la recherche de collaborateurs pour documenter ces problématiques.
Selon les observations de nos collaborateurs, les forts vents qui ont soufflé sur le sud-ouest de la province le 21 mai dernier ne semblent pas avoir occasionné de dommages significatifs dans les jeunes transplantations. Par contre, plusieurs carences en bore, molybdène et phosphore sont rapportées. Nous tenons à rappeler que différents facteurs (ex. : stress hydrique, chaleur, froid, mauvaise implantation) peuvent causer des désordres physiologiques en début de saison et que le recours à la fertilisation ne constitue pas toujours LA solution pour corriger tous ces problèmes abiotiques. Une bonne humidité du sol permet aux cultures de bien s'implanter et ainsi de limiter le développement de tels désordres.
INSECTES RAVAGEURS
La ponte de la mouche du chou s'intensifie jusqu'à la hauteur de la Capitale-Nationale, alors qu'aucune activité n'est encore rapportée au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Les plantations des dernières semaines ont, pour la plupart, été protégées des attaques des larves de la mouche du chou par des applications en bassinage ou dans l'eau de transplantation. Du côté des crucifères-racines, le traitement dans le sillon au semis est préconisé. Par ailleurs, tant pour les crucifères semées que plantées, des producteurs font actuellement l'essai de filets anti-insectes à l'aide d'une dérouleuse mécanique afin d'évaluer les avantages de cette méthode dans des productions de plus d'un acre (0,4 hectare). Cette technique vise à lutter contre les principaux ravageurs des crucifères, dont la mouche du chou. Les résultats du projet, qui a lieu chez 3 producteurs de 3 régions du Québec, seront diffusés à l'automne prochain. Ce projet, réalisé par l'équipe du Carrefour industriel et expérimental de Lanaudière (CIEL), est financé par Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC).
Quant à la cécidomyie du chou-fleur, une première capture a été confirmée dans Lanaudière, sur un site du Réseau de piégeage de la cécidomyie du chou-fleur du RAP Crucifères. Étant donné que le seuil d'intervention consiste en la présence du ravageur pour les crucifères-fleurs, il importe d'installer les pièges à phéromone dès l'implantation de la culture.
Rappel concernant l'utilisation du chlorpyrifos contre la mouche du chou : Concernant l'utilisation du chlorpyrifos, l’Ordre des agronomes du Québec (OAQ), en collaboration avec le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ), le ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) et divers intervenants du milieu, a publié le Guide des bonnes pratiques visant une utilisation raisonnée du chlorpyrifos dans les crucifères. Dans ce document, vous trouverez une foule de renseignements, notamment les produits de remplacement du chlorpyrifos qui doivent être appliqués au semis ou à la plantation, ainsi que des arbres décisionnels pour appuyer la justification agronomique. À noter que pour les crucifères-feuilles et fleurs, l'utilisation du chlorpyrifos ne peut pas être justifiée à la plantation puisqu'il existe des solutions de rechange. Dans les crucifères-racines, la justification n'est possible que si l'intervention est nécessaire. Le tableau de la section 6.2 Gérer le risque de ce guide (p. 28) présente les usages à éviter. Par ailleurs, sachez que le chlorpyrifos a été interdit à l'hiver 2022 aux États-Unis; cette matière active ne peut donc plus être utilisée sur les crucifères destinées au marché états-unien. Pour plus d'information, consultez les liens suivants : US EPA et Regulation.gov. |
Quant à la cécidomyie du chou-fleur, une première capture a été confirmée dans Lanaudière, sur un site du Réseau de piégeage de la cécidomyie du chou-fleur du RAP Crucifères. Étant donné que le seuil d'intervention consiste en la présence du ravageur pour les crucifères-fleurs, il importe d'installer les pièges à phéromone dès l'implantation de la culture.
En ce qui concerne les altises (des navets et des crucifères) et la piéride du chou (tous les stades), elles ont été observées dans plusieurs champs, sans incidence sur les plants qui ont été traités à la plantation (bassinage, dans le sillon ou dans l'eau de transplantation). Par contre, là où les populations d'altises sont importantes et dépassent le seuil d'une altise par plant ayant 6 feuilles ou moins, et où aucune intervention préventive n'a été faite à l'implantation des crucifères, il peut être nécessaire d'intervenir pour prévenir les dommages qu'elles induisent sur les plantules vulnérables.
Enfin, les vers gris sont toujours actifs par endroits et quelques dommages sont rapportés de manière ponctuelle. Dans les régions près de Montréal, on rapporte les premières activités de thrips dans le chou et des dommages de punaise terne (et aussi de punaise brune) dans les choux chinois.
Enfin, les vers gris sont toujours actifs par endroits et quelques dommages sont rapportés de manière ponctuelle. Dans les régions près de Montréal, on rapporte les premières activités de thrips dans le chou et des dommages de punaise terne (et aussi de punaise brune) dans les choux chinois.
RAPPEL CONCERNANT LES ACTIVITÉS DE RECHERCHE EN SURVEILLANCE PHYTOSANITAIRE
Pour la saison 2022, le RAP Crucifères est à la recherche de collaborateurs pour deux projets exploratoires :
1) Identification des espèces de vers gris observés dans les cultures de crucifères
Afin d'identifier les espèces de vers gris causant des dégâts aux crucifères cultivées dans les différentes régions du Québec, le RAP Crucifères demande votre collaboration. Une trousse d’échantillonnage sera envoyée à tous les collaborateurs participants afin qu’ils récupèrent des spécimens dans les champs de crucifères pour les envoyer au Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ, et ce, gratuitement. Étant donné qu’il est difficile, voire impossible, d’identifier les espèces des jeunes larves de vers gris à l’œil nu, l’identification des spécimens sera effectuée par le LEDP. Si vous souhaitez participer, contactez Isabel Lefebvre à l'adresse suivante : i.lefebvre@ciel-cvp.ca. Nous vous enverrons une trousse d'échantillonnage ainsi que des bordereaux d'envoi préaffranchis.
2) Évaluation de la résistance des taches alternariennes aux pesticides des groupes 7 et 11 dans le brocoli, le chou et le chou-fleur
Dans le but d'évaluer la résistance aux pesticides des taches alternariennes affectant les crucifères, nous sollicitons votre collaboration. Si vous suspectez de la résistance des taches alternariennes aux fongicides des groupes 7 et/ou 11 (voir les produits homologués dans les crucifères appartenant à ces groupes dans le bulletin N° 3 [fongicides] 2021) dans vos champs de brocoli, de chou ou de chou-fleur, contactez Isabel Lefebvre à l'adresse suivante : i.lefebvre@ciel-cvp.ca.
Pour toute information concernant les produits phytosanitaires homologués dans les crucifères, consultez les bulletins d'information N° 1 (herbicides) 2022, N° 2 (insecticides) 2022 et N° 3 (fongicides) 2021. Veuillez noter que la version 2022 du bulletin fongicides sera bientôt disponible.
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Isabel Lefebvre, M. Sc. (CIEL) et Mélissa Gagnon, agronome (MAPAQ), puis révisé par la Direction de la phytoprotection (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du réseau Crucifères ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.