Encore des pucerons! Publication périodique du tableau du rayonnement solaire global.
ENCORE DES PUCERONS!
Encore cette semaine, de nombreux collaborateurs rapportent des pucerons dans les verdures, mais surtout dans le poivron. Dans la plupart des cas, le ravageur provient des cultures de verdures et des cultures d’hiver qui se sont terminées, et il s’est installé dans le poivron. La majorité des cas recensés sont de l'espèce puceron vert du pêcher (Myzus persicae). La plupart des cas sont très sévères et entrainent des retards de croissance qui pourraient causer des pertes de production.
Pour être en mesure de gérer les problématiques de pucerons dans le poivron, il faut agir en prévention. De plus, il ne faut pas hésiter à réaliser un traitement insecticide en présence de pucerons si aucune introduction d’auxiliaires n’a été réalisée. De la même façon, un traitement sur la culture qui est terminée (ex. : verdures) avant d’introduire une nouvelle culture (ex. : le poivron) est une excellente stratégie préventive.
Lutte biologique
Que ce soit en prévention ou pour localiser les foyers naissants de puceron, la guêpe parasitoïde Aphidius colemani demeure l'agent de lutte biologique favori. Il se vend également des mélanges de parasitoïdes incluant différentes espèces d’Aphidius ainsi qu’Aphelinus. En complément, certains serristes adoptent l’usage de plantes réservoirs de céréales, aussi appelées «plantes banques». Celles-ci se chargent naturellement de fournir des parasitoïdes en tout temps, pourvu que la plante-réservoir soit renouvelée régulièrement pour fournir du matériel jeune et frais aux parasitoïdes. Pour plus d’information sur l'utilisation de céréales comme plantes réservoirs de céréales, consultez la fiche technique produite par Anatis Bioprotection.
En curatif, la diversité des prédateurs permet d’obtenir les meilleurs résultats. Qu’on les récolte à l’extérieur (coccinelles asiatique ou maculée) ou qu’on les achète en vrac (coccinelle convergente), les coccinelles représentent l’option la plus rapide pour nettoyer les sites infestés. Il ne faut pas oublier la mouche Aphidoletes dont la larve, vorace, travaille de concert avec les Aphidius et les prédateurs. Les chrysopes, vendues sous différents stades, sont de plus en plus utilisées dans les cultures froides. Depuis peu s’ajoutent les syrphes, très appréciés en Europe et qui sont actifs à des températures aussi fraîches que 10 °C.
Lutte chimique
Malgré leur incompatibilité avec certains stades des agents de lutte biologique, le savon et les huiles (huile de canola et huile minérale) demeurent aujourd'hui les produits les plus utilisés, notamment parce qu’ils sont non résiduels (introduction immédiate des auxiliaires après le traitement). Les sels de potassium d'acides gras, combinés ou non avec des pyréthrines qui ont une certaine activité résiduelle, sont également couramment utilisés. D’autres insecticides comme le Beauvaria bassiana, la flonicamide, le flupyradifurone et le spirotétramate sont homologués contre les pucerons, dans la culture de la laitue. Leur compatibilité avec les agents de lutte biologique peut être vérifiée dans ce bulletin.
La semaine dernière a été très sombre, et ce, pour l’ensemble des régions. Pour la semaine débutant le 20 mars et se terminant le 26 mars, la journée la plus sombre (minimum journalier) a été recensée à Saint-Liboire, et la journée la plus lumineuse (maximum journalier) à Masson. La station météorologique située à Victoriaville a enregistré le plus faible rayonnement solaire de la semaine, et celle située à Masson, le rayonnement solaire le plus élevé de la semaine (total hebdomadaire).
Rayonnement solaire global (semaine 13)
Rayonnement solaire global (joules/cm²) |
Du 2022-03-20 au 2022-03-26 (semaine 13) | |||
Région (Station) | Total hebdomadaire | Minimum journalier |
Maximum journalier |
Potentiel hebdomadaire |
Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine (New Richmond) | 8 141 | 359 | 2 061 | 14 194 |
Chaudière-Appalaches (Beauceville) | 6 838 | 377 | 1 908 | 14 783 |
Mauricie (Trois-Rivières) | 6 773 | 332 | 1 819 | 14 719 |
Centre-du-Québec (Victoriaville) | 5 772 | 213 | 1 891 | 14 821 |
Abitibi-Témiscamingue (Rouyn) | 7 482 | 545 | 1 797 | 14 174 |
Outaouais (Masson) | 8 745 | 402 | 2 109 | 14 975 |
Laurentides (Mirabel) | 8 051 | 396 | 2 039 | 14 951 |
Lanaudière (L'Assomption) | 7 630 | 370 | 1 927 | 14 882 |
Saguenay–Lac-Saint-Jean (Saint-Cœur-de-Marie) |
7 844 | 459 | 2 054 | 14 005 |
Capitale-Nationale (Québec) | 6 980 | 388 | 1 777 | 14 592 |
Côte-Nord (Sept-Îles) | 6 663 | 416 | 1 917 | 13 546 |
Montérégie-Ouest (Sainte-Clotilde) | 7 629 | 358 | 1 916 | 15 080 |
Montérégie-Est (Saint-Liboire) | 6 563 | 157 | 1 623 | 14 931 |
Estrie (Sherbrooke) | 6 002 | 208 | 1 826 | 15 006 |
Bas-Saint-Laurent (Saint-Fabien) | 6 699 | 367 | 1 907 | 14 155 |
On se sert du rayonnement solaire pour caractériser les journées, gérer les températures de croissance et pour contrôler les irrigations.
On adapte la conduite climatique de la serre selon la vigueur et l’équilibre d’un plant. En général, plus le rayonnement solaire est élevé, plus la température moyenne sur 24 heures dans la serre doit être élevée. À l’inverse, plus le rayonnement lumineux est faible, plus la température moyenne sur 24 heures dans la serre doit être basse.
Pour estimer la quantité d’eau qu’une culture tuteurée comme la tomate ou le concombre consomme, on multiplie le rayonnement global journalier par un facteur de 2,0 à 2,5. Cette semaine, par exemple, une culture tuteurée en serre qui est à un stade mature consommera jusqu’à 5 200 ml/m² lors d’une journée ensoleillée. Il faudra ajouter à cette valeur de consommation les taux de drainage désirés pour estimer la quantité à apporter à la culture.
Des quantités d'eau insuffisantes, trop abondantes ou mal réparties risquent d’induire un stress à la culture et de causer des problèmes abiotiques et phytosanitaires.
POUR PLUS D'INFORMATION
- Fiche technique sur les pucerons du poivron sous serre
- Comment identifier les principaux pucerons en serres maraîchères et utiliser le bon parasitoïde
- Affiche des auxiliaires de lutte contre les pucerons
Toute intervention envers un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des pesticides et de leurs risques. |
Cet avertissement a été rédigé par Philippe-Antoine Taillon, puis révisé par Mahmoud Ramadan et Marianne St-Laurent, agronomes (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Cultures maraîchères en serre ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.