Des températures chaudes et de rares précipitations. Oignons plantés et semés en récolte, la majorité en tombaison; poireau en récolte. Contrôle des thrips pour feuillage sain. Troisième vol de la teigne du poireau. Mildiou de l’oignon dans toutes les régions. Brûlure de la feuille, brûlure stemphylienne et tache pourpre variables. Pourritures stables. Brûlure de la pointe et autres désordres. Traitement au ROYAL MH. Cultures de couverture.
RÉSUMÉ MÉTÉOROLOGIQUE ET RISQUES ASSOCIÉS
La période du 18 au 24 août a été particulièrement chaude pour tout le Québec, avec des températures de jour et de nuit au-dessus des normales pendant toute la période. Seule la région du Bas-Saint-Laurent a connu quelques nuits froides. Les précipitations ont été très faibles ou même absentes pour plusieurs régions (voir la carte des précipitations), mais quelques orages ont apporté de fortes précipitations le 24 août. L'irrigation se poursuit là où c'est possible. On rapporte une croissance ralentie par endroits, qui est due à un manque d'eau.
AVANCEMENT DES SEMIS ET DES PLANTATIONS
Oignon sec et oignon espagnol
Dans la majorité des régions, la croissance est ralentie et l’irrigation se poursuit.
En Montérégie-Ouest, les champs les moins avancés ont encore 7 feuilles. Les applications d’hydrazide maléique (ROYAL MH) s’achèvent. La tombaison se poursuit et on retrouve de plus en plus de champs andainés et même récoltés. Les calibres à la récolte sont variables, mais généralement très bons.
Dans Lanaudière, le collet des plants ramollit dans les champs les plus avancés, mais les oignons tardent à coucher. En Estrie, les récoltes sont en cours. En Chaudière-Appalaches, on rapporte un début d’andainage sur plusieurs sites. La tombaison s’effectue lentement à l’Île-d’Orléans, soit à 10 % pour les oignons semés et à 20 % pour les oignons plantés.
Poireau
Les récoltes se poursuivent et la croissance reste bonne malgré tout.
INSECTES
Thrips
En Montérégie-Ouest, les thrips sont encore nombreux dans les champs encore debout, mais peu de traitements sont maintenant effectués pour maintenir le feuillage vert ou limiter leurs dommages. On observe occasionnellement des parties de champs blanchies lorsque l’infestation a été forte, ou encore des égratignures argentées sur des bulbes d’oignons rouges.
Dans la Capitale-Nationale les populations sont en augmentation dans quelques champs. Des interventions pourraient être faites là où les plants se développent encore et où les applications d’hydrazide maléique ne sont pas terminées. Dans Lanaudière et en Estrie, la pression de l’insecte et de ses dommages est faible, et aucun traitement n’a été fait récemment.
Teigne du poireau
Les captures associées à la troisième génération sont maintenant faibles en Montérégie-Ouest et au Centre-du-Québec, mais se maintiennent plutôt élevées dans certains sites de Lanaudière, où le pic des captures a eu lieu il y a deux à trois semaines, selon les sites. Dans les régions de la Capitale-Nationale, de Chaudière-Appalaches et de la Mauricie, le pic de la troisième génération est passé, et les captures sont en diminution, mais toujours bien présentes. Dans les régions plus froides, bien que le pic de la deuxième génération soit passé, les captures se maintiennent pour plusieurs sites où des données sont disponibles (voir la carte de prévision des vols de la teigne du poireau).
Stratégie d'intervention contre la troisième génération
Le bulletin d’information N° 2 du 24 avril 2017 décrit en détail la stratégie de lutte recommandée contre la teigne du poireau. Rappelons que pour la lutte contre cette troisième génération, il est préférable d’utiliser la stratégie à 2 traitements, étant donné que c’est généralement à ce moment de l’année que les teignes sont les plus nombreuses. Les régions les plus froides font toutefois exception, puisque dans ces dernières, la troisième génération n’est que partielle. Le poireau et l’oignon vert sont les cibles principales de cette génération, bien que les champs d’oignons tardifs puissent parfois aussi être endommagés. Dans l’oignon sec et l’oignon vert, les petits champs sont toujours plus à risque que les grands champs. Les champs qui sont traités contre les thrips, durant la période d’activité des teignes, n’ont habituellement pas besoin d’être traités spécifiquement contre les teignes.
Pour les fermes où du piégeage est effectué
- Stratégie à 1 traitement : intervenez environ 10 jours après la date qui correspond au milieu de la période où les papillons ont été le plus actifs.
- Stratégie à 2 traitements : effectuez le premier traitement environ 3 jours après la date correspondant au pic d’activité des papillons, puis le deuxième traitement 14 jours après le premier.
Pour les fermes où aucun piégeage n'est effectué - Troisième génération
Le tableau ci-dessous indique les dates d’intervention recommandées pour les stratégies à 1 ou à 2 traitements. Notez cependant que la date proposée correspond à une date moyenne pour la région. Si le champ est situé dans la partie la plus chaude de la région, intervenez 2 ou 3 jours plus tôt. Si, au contraire, il est dans un secteur plus froid, intervenez 2 ou 3 jours plus tard. Tenez compte également du microclimat particulier du champ (ex. : champ entouré de boisés) en traitant, s’il y a lieu, 1 ou 2 jours avant la date indiquée.
Dates d’intervention recommandées pour les stratégies à 1 ou à 2 traitements pour la troisième génération :
| Région | Stratégie à 1 traitement |
Stratégie à 2 traitements |
|
|---|---|---|---|
| Date | Date 1 | Date 2 | |
| Montérégie-Est | 13 août | 6 août | 20 août |
| Montérégie-Ouest | 14 août | 7 août | 21 août |
| Lanaudière | 16 août | 9 août | 23 août |
| Laurentides | 18 août | 11 août | 25 août |
| Outaouais | 19 août | 12 août | 25 août |
| Centre-du-Québec | 20 août | 13 août | 27 août |
| Estrie | 25 août | 18 août | 1er septembre |
| Mauricie | 25 août | 18 août | 1er septembre |
| Capitale-Nationale | 29 août | 22 août | 5 septembre |
| Chaudière-Appalaches | 30 août | 23 août | 6 septembre |
| Abitibi-Témiscamingue Saguenay–Lac-Saint-Jean |
28 août | 21 août | 4 septembre |
| Bas-Saint-Laurent | 30 août | 23 août | 6 septembre |
Si vous n’avez pas été en mesure d'effectuer un traitement aux dates recommandées et que vous observez des chenilles et des dommages significatifs (5 % de plants atteints), il est encore possible d’intervenir. Il faudra cependant utiliser beaucoup d’eau pour pouvoir bien atteindre les larves cachées dans les plants.
Pour plus d’information
- Technique de piégeage de la teigne du poireau
- La teigne du poireau : stratégie de lutte
- La teigne du poireau : biologie et impact sur les cultures
MALADIES
Oignon sec et oignon espagnol
Mildiou
De nouveaux champs d’oignons sont maintenant affectés par le mildiou en Montérégie-Ouest. Quelques foyers déjà atteints prennent de l’expansion. Dans Lanaudière, la maladie se limite aux plants et aux champs déjà affectés. On ne rapporte pas de nouveau cas en Chaudière-Appalaches, et les deux sites qui étaient atteints ont été récoltés. On ne rapporte toujours qu’un seul site avec mildiou autour de la Capitale-Nationale.
Botrytis
En Montérégie-Ouest, la maladie est plutôt stable, sauf dans les champs en tombaison où l'on a mis fin aux traitements fongicides. La pression de la maladie est généralement faible en Estrie et dans Lanaudière, alors qu’elle augmente sur quelques sites autour de la Capitale-Nationale. Les sites irrigués sont habituellement plus affectés.
Brûlure stemphylienne et tache pourpre
À la faveur de la maturation des champs et du stress hydrique combiné au stress de chaleur, les symptômes de brûlure stemphylienne et de tache pourpre en Montérégie-Ouest sont plus fréquents. La brûlure stemphylienne se développe également dans Lanaudière et dans la Capitale-Nationale (Île-d’Orléans), plus sévèrement dans des champs où le producteur a mis fin aux traitements.
Pour plus d’information sur la brûlure stemphylienne, consultez l’avertissement N° 13 du 4 août 2016.
Pour plus d’information sur la brûlure stemphylienne, consultez l’avertissement N° 13 du 4 août 2016.
Autres maladies
Bien que présentes, les maladies de sol telles la pourriture basale (Fusarium oxysporum) et la pourriture blanche (Sclerotium cepivorum) causent peu de pertes jusqu’à maintenant. Les pertes dues aux pourritures bactériennes sont également faibles. Dans la Capitale-Nationale, on rapporte davantage de pertes, toutefois tolérables, dans un champ d’oignons plantés où l’irrigation s’est faite par temps très chaud.
Poireau
Les symptômes de tache pourpre sont en légère augmentation dans la région de la Capitale-Nationale et ont fait leur apparition en Estrie, sur un site sous régie biologique. L’activité des pourritures bactérienne et fusarienne est en hausse à la suite de l'irrigation par temps chaud, dans la région de la Capitale-Nationale.
DÉSORDRES
Brûlure de la pointe
On ne rapporte pas d’augmentation de la présence de pointes jaunies (brûlure de la pointe) en Montérégie-Ouest et autour de la Capitale-Nationale.
TRAITEMENT AU ROYAL MH (HYDRAZIDE MALÉIQUE)
Comme chaque saison, nous vous rappelons que certaines précautions doivent être prises lors du traitement au ROYAL MH. L’oignon jaune (oignon sec) destiné à un entreposage prolongé (après janvier) est habituellement traité avec l’hydrazide maléique, afin d’inhiber la germination des bulbes durant l’entreposage. Pour éviter les conséquences fâcheuses, le choix du moment d’application est délicat et doit être déterminé en respectant certaines règles. Les règles d’utilisation et les mises en garde lors de l’utilisation de l’hydrazide maléique (ROYAL MH) peuvent être trouvées dans l’avertissement N° 13 du 29 juillet 2021.
RAPPEL : CULTURES DE COUVERTURE
Plus la saison avance, plus le choix des cultures de couverture (couvre-sol) diminue. Pourtant, celles-ci jouent plusieurs rôles importants, dont la protection contre les érosions hydrique et éolienne, surtout en terre noire. Cette pratique permet aussi d’accumuler les éléments nutritifs qui seraient autrement perdus par lessivage, dont l’azote, et d’accroître la biodiversité et l’activité biologique du sol. Les cultures de couverture jouent ainsi un rôle dans la gestion des mauvaises herbes et la lutte contre les agents pathogènes du sol.
Quelques documents permettent de mieux connaître les espèces végétales à privilégier et de comprendre les bénéfices qu’on peut retirer de cette pratique. De l’aide financière est aussi offerte sous certaines conditions.
Pour plus d'information
- Cultures de couverture : Les pratiques agricoles de conservation, Habiter le sol par les racines
- Cultures de couverture : un vaste choix et de multiples usages
- Intégration des cultures de couverture en maraîchage de terre noire
- Innovations in Cover Crops (outil de décision pour culture de couverture, français/anglais).
- Aide financière par le MAPAQ : Prime-Vert – Volet 1 Interventions en agroenvironnement par une entreprise agricole (sélectionnez ensuite « Pratiques de conservation des sols »).
| Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Carl Dion-Laplante, agr. (PRISME), Eve Abel, agr. (MAPAQ), puis révisé par Elisabeth Fortier, agr., M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Oignon, ail et poireau ou le secrétariat du Réseau d'avertissements phytosanitaires (RAP). La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
