Mûrissement rapide des cultures et sénescence naturelle du feuillage. Autres cas de mildiou dans le cantaloup, en Montérégie. Augmentation du blanc dans le concombre, le melon et la courgette en cours de récolte. Hausse de la présence des acariens, surtout en bordure de champs.
ÉTAT DES CULTURES
Le temps très chaud et humide s'est poursuivi durant la période du 18 au 24 août avec une absence de précipitation dans bien des secteurs. Les sols sont secs. On observe du stress hydrique dans les champs non irrigués, principalement en sol léger.
La chaleur intense accélère le mûrissement des cucurbitacées. Plusieurs champs de citrouille ont déjà pris leur couleur définitive. La récolte des courges Buttercup est commencée. Jusqu'à présent, peu de maladies sont présentes sur les fruits de courges et de citrouilles. Le calibre ne semble pas avoir été affecté par les faibles précipitations.
Le sommaire agrométéorologique cucurbitacées vous présente le tableau des précipitations et des degrés-jours cumulés pour chacune des régions.
BLANC et SÉNESCENCE NATURELLE DU FEUILLAGE DANS LES CUCURBITACÉES
Le blanc et les autres maladies foliaires ne sont pas les seuls responsables de la sénescence du feuillage. Lorsque le fruit a atteint sa taille optimale et qu’il commence à mûrir, le feuillage meurt de façon naturelle, et ce, même si les traitements fongiques se poursuivent. C’est un processus physiologique normal, car à ce stade, le feuillage devient moins utile au développement du fruit. Le dépérissement avancé du feuillage indique que ces champs sont à prioriser pour la récolte.
Parcelles d’essais ayant reçu les mêmes traitements fongiques
Les sections où le feuillage est le plus sénescent portent les fruits les plus mûrs; où il y avait des transplants avec paillis de plastique et goutte-à-goutte. Dans les sections où le feuillage est encore vert, les fruits sont immatures, et il s’agit de parcelles semées sans paillis de plastique et sans goutte-à-goutte.
Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)
RECOMMANDATION DE TRAITEMENT CONTRE LE MILDIOU
Les anciens foyers de mildiou présents dans plusieurs champs de concombre en production conventionnelle et biologique sont sous contrôle. De nouveaux foyers de mildiou ont cependant été dépistés cette semaine dans du melon brodé (cantaloup) en Montérégie.
Les champs de concombre et de melon brodé, dont la récolte est terminée ou sur le point de l’être, doivent être détruits dès que la récolte est complétée afin de ne pas laisser de plants sans protection fongique, car ceux-ci pourraient servir de source de contamination pour les autres champs.
DÉVELOPPEMENT IMPORTANT DU BLANC DANS DES JEUNES CHAMPS DE MELON, DE CONCOMBRE ET DE COURGETTE
Les conditions actuelles sont parfaites pour le développement du blanc. En plus d'être très abondant dans les vieux champs, le blanc est très présent dans des nouveaux champs de concombre, de melon et de courgette.
Contrairement à beaucoup de champignons pathogènes, les oïdiums, organismes responsables du blanc, n'ont pas besoin de la présence d'un film d'eau sur les feuilles pour se développer. Il n'est d'ailleurs par rare d'observer un ralentissement du blanc en période pluvieuse, car au contact de l'eau, les conidies sont plus ou moins altérées. La température n'est pas non plus un facteur limitant au développement de la maladie, qui a lieu entre 10 et 35 °C, l'optimum se situant aux alentours de 23-26 °C.
Si le blanc est très présent dans de jeunes champs, il est pertinent de traiter contre la maladie, car une forte présence d'oïdium diminue les rendements, provoque la sénescence prématurée du feuillage et expose les fruits aux coups de soleil.
Consultez l'avertissement Nº 11 du 5 août dernier pour connaître les stratégies de traitements.
AUGMENTATION DES TÉTRANYQUES DANS LE CONCOMBRE ET LE MELON
Des collaborateurs des régions de Québec, Chaudière-Appalaches et Montérégie nous rapportent la présence de foyers de tétranyques à deux points dans le concombre et le melon. Les conditions chaudes et sèches favorisent la multiplication de ces acariens. Leur présence est toutefois souvent limitée aux bords de champs.
Il est rare qu'on doive intervenir contre les tétranyques à cette période, mais s'ils sont présents dans de jeunes champs et qu'un traitement est envisagé, faites-en un localisé en utilisant un grand volume d'eau afin d'atteindre la face inférieure des feuilles.
Foyer de tétranyques à deux points en bordure d'un chemin de ferme, 24 août 2021
Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)
| Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ) et révisé par Marianne St-Laurent, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.
