Kochia à balais résistant aux herbicides des groupes 2 et 9. Suivi de la croissance de l'amarante tuberculée. Tests classiques de détection de la résistance.
PRÉSENCE CONFIRMÉE DU KOCHIA À BALAIS RÉSISTANT AUX HERBICIDES
DES GROUPES 2 ET 9 AU QUÉBEC
Dans les dernières semaines, une nouvelle population de kochia à balais a été retrouvée dans un champ de luzerne de la Montérégie-Est. Le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) a détecté, par biologie moléculaire, de la résistance aux herbicides des groupes 2 et 9. Ces résultats ont par la suite été confirmés par le chercheur d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, Martin Laforest. Le kochia à balais devient donc la quatrième mauvaise herbe au Québec à présenter de la résistance au glyphosate (gr. 9), après la moutarde des oiseaux, l’amarante tuberculée et la petite herbe à poux.
L’emploi des herbicides du groupe 2 (p. ex. PURSUIT, CLASSIC ou PINNACLE) est très répandu au Québec et la résistance à ce groupe d’herbicide se développe rapidement, soit après seulement quelques années d’utilisation. Par ailleurs, le glyphosate demeure de loin l’ingrédient actif le plus vendu au Québec, représentant 43,7 % des ventes de pesticides en 2019. La présence de kochia résistant aux herbicides du groupe 2 et au glyphosate est inquiétante et complique les opérations de désherbage chimique, limitant ainsi le nombre de matières actives efficaces disponibles.
En octobre 2020, le RAP Malherbologie signalait la présence d’une première forte infestation de kochia à balais, toujours dans un champ de soya de la Montérégie-Est. Les tests de détection de la résistance aux herbicides effectués alors démontraient que cette population ne présentait pas de gènes de résistance.
Pour plus d’information
- IRIIS phytoprotection Kochia à balais
- Herbier du Québec Kochia à balais
- Malherbologie, avertissement Nº 1 du 21 avril 2021
SUIVI DE LA CROISSANCE DE L'AMARANTE TUBERCULÉE
En collaboration avec Brigitte Duval, agr., Stéphanie Mathieu, agr., Véronique Samson, agr., Karine Fortier-Brunelle, agr. (MAPAQ), Sandra Flores-Mejia, Ph. D. (CÉROM) et Fairouz Dif, agr. (Club Conseil Profit-eau-sol)
Dans la semaine du 9 août, dans les Laurentides, l’amarante tuberculée (AT) était en floraison dans la culture du soya et des graines ont été observées sur quelques plants femelles (figures 1 et 2). Ces graines pourront enrichir la banque de semences dans le sol et contribuer à l’élargissement des populations d’AT. Afin de maîtriser et d’éradiquer les populations d’AT, il est important d’arracher les plants qui portent des graines avec précaution. Ces plants devraient être mis dans des sacs étanches et sortis du champ.
Biosécurité
Un plant femelle d’AT produit en moyenne 300 000 graines qui sont très petites (<1 mm de diamètre). Elles peuvent donc facilement se dissimuler dans les poches des vêtements, sous les bottes et même dans les cheveux (l’AT pouvant atteindre 2 mètres de hauteur). Des mesures de biosécurité devraient ainsi être mises en place lors de l’arrachage des plants qui contiennent des graines ainsi qu’au moment des récoltes, cela afin d’éviter de disperser les graines. Par exemple :
- Utiliser des équipements de protection individuelle comme des couvre bottes, des survêtements et des gants, puis les retirer à la sortie du champ et en disposer adéquatement.
- Éviter de stationner le véhicule trop près du champ infesté et s’assurer de sa propreté avant de repartir.
- Nettoyer la machinerie agricole à la sortie du champ infesté.
Si vous trouvez de l’amarante tuberculée pour la première fois sur votre entreprise, n’hésitez pas à vous inscrire au Plan d'intervention phytosanitaire pour lutter contre l'amarante tuberculée au amarantetuberculee.ca.
Pour plus d'information
- Fiche technique Amarante tuberculée
- Fiche technique Différenciation entre les espèces d'amarantes
- IRIIS phytoprotection Amarante tuberculée
- La biosécurité dans le secteur des grains
IDENTIFICATION DE MAUVAISES HERBES
Pour confirmer l'identification du kochia à balais ou de l'amarante tuberculée, vous pouvez envoyer des photos par courriel à l'adresse mauvaiseherbe@mapaq.gouv.qc.ca. En cas de doute, le LEDP du MAPAQ vous indiquera s'il est nécessaire d'envoyer un échantillon pour effectuer un test moléculaire. Le LEDP procédera aussi aux tests de détection de la résistance s’il y a lieu. Pour connaître la procédure d'envoi d'un échantillon, vous pouvez consulter le document Envoi des échantillons au LEDP aux pages 7 et 8. Pour connaître les tarifs associés aux différentes analyses moléculaires, vous pouvez consulter le document Services et tarification du LEDP.
TESTS CLASSIQUES DE DÉTECTION DE LA RÉSISTANCE
D’ailleurs, il s’agit d’un bon moment pour la récolte de graines de toutes les espèces pour lesquelles de la résistance est soupçonnée. Les graines devraient provenir de plusieurs plants qui ont survécu au traitement herbicide et l’échantillon devrait contenir au moins 1 000 graines.
Pour plus de détails sur l’envoi des graines, vous pouvez consulter le document sur l'échantillonnage des graines matures.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par l’Équipe de malherbologie du Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ et révisé par Marianne St-Laurent, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’équipe de malherbologie ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.