Sommaire agrométéorologique. Premier cas de mildiou en Ontario : dépistage et stratégie de traitement. Légère augmentation des maladies bactériennes. Activités des insectes variables, populations de punaises et tétranyques à surveiller. Mûrissement lent ou inégal dans la tomate. Insolation sur fruits de poivron et de tomate.
SOMMAIRE AGROMÉTÉOROLOGIQUE
Voici les liens Agrométéo Québec pour cette semaine :
- Précipitations des sept derniers jours
- Sommaire Cucurbitacées et Solanacées
TOMATE
Maladies
Mildiou (Phytophthora infestans)
L'Ontario a annoncé un cas de mildiou (Phytophthora infestans) dans la tomate dans le comté de Norfolk, au sud-ouest de Toronto, en date du 12 août. Aux États-Unis, depuis le cas dans les pommes de terre rapporté au nord de l’État du Maine la semaine dernière, un seul nouveau cas s’est ajouté, en Caroline du Nord.
Aucun cas n’a encore été rapporté au Québec. Une alerte sera publiée si des cas de mildiou sont rapportés dans la pomme de terre ou la tomate dans la province.
Un dépistage serré de 2 à 3 fois par semaine va permettre d’identifier rapidement les premiers foyers d’infection, le cas échéant.
L'Ontario a annoncé un cas de mildiou (Phytophthora infestans) dans la tomate dans le comté de Norfolk, au sud-ouest de Toronto, en date du 12 août. Aux États-Unis, depuis le cas dans les pommes de terre rapporté au nord de l’État du Maine la semaine dernière, un seul nouveau cas s’est ajouté, en Caroline du Nord.
Aucun cas n’a encore été rapporté au Québec. Une alerte sera publiée si des cas de mildiou sont rapportés dans la pomme de terre ou la tomate dans la province.
Un dépistage serré de 2 à 3 fois par semaine va permettre d’identifier rapidement les premiers foyers d’infection, le cas échéant.
Les champs les plus à risque sont :
- Les champs qui ont été moins protégés par des fongicides visant les maladies causées par Alternaria, la tache septorienne ou l'anthracnose.
- Les zones plus susceptibles à l’humidité, par exemple les baissières, les zones à l’abri du vent, le feuillage dense.
- Les champs situés près d’autres champs de tomate, de pomme de terre ou de jardins domestiques.
Les spores peuvent se disperser rapidement par voie aérienne à plus de 15 km de la source. Des chercheurs estiment que, durant un orage où les vents atteignent 20 km/h, le mildiou peut se déplacer sur une distance de 80 km en l’espace de 4 heures seulement.
L’infection est favorisée par une forte humidité (pluie, rosée, brouillard). Les températures optimales pour le développement de la maladie se situent entre 18 et 25 °C. Par contre, selon l'Université Cornell, le pathogène peut aussi se propager dans des conditions sèches et chaudes si l’humidité relative est élevée.
Symptômes
Au début de l’infection, les feuilles présentent un symptôme caractéristique de la maladie : présence de taches noir verdâtre, huileuses et irrégulières à l’apex ou à la marge des vieilles feuilles, avec un mycélium blanc-gris sous la feuille par temps humide ou en présence de rosée. Dans des conditions humides, les taches s’agrandissent rapidement pour former des plages brunes aux contours irréguliers. Elles sont parfois entourées d’un halo vert pâle. Des lésions sur les tiges peuvent aussi être visibles, parfois avec une sporulation blanche. Pour d’autres images à différents stades de l’infection, voir le blogue de l’Université Cornell.
Sur le fruit, on notera la présence d’une zone brun marbré qui s’agrandit rapidement pour contaminer tout le fruit, avec une texture de pelure d’orange. Une sporulation blanche peut être visible sur la zone marbrée.
Attention de ne pas confondre les symptômes foliaires avec la brûlure alternarienne (Alternaria solani) ou la moisissure grise (Botrytis cinerea), et les symptômes sur les fruits avec ceux causés par Phytophthora capsici. Pour différencier les symptômes de P. capsici de ceux de P. Infestans (mildiou) dans la tomate, consultez l’avertissement Nº 16 du 10 septembre 2020.
Pour plus d'images de maladies et de problèmes abiotiques pouvant être confondus avec le mildiou, vous pouvez consulter les sites Web suivants (en anglais) :
- http://blogs.cornell.edu/livegpath/gallery/tomato/late-blight-imitators/
- https://onvegetables.com/2010/07/13/late-blight-look-alikes/
Pour confirmer votre diagnostic
Vous pouvez prélever des feuilles affectées, les vaporiser d’eau, puis les mettre dans un sac de plastique transparent à une température se situant entre 15 et 23 °C pour une durée de 8 à 12 heures. S’il y a une sporulation blanche qui se développe à la face inférieure de la feuille, c’est qu’il s’agit du mildiou. Vous pouvez également envoyer un échantillon au Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ.
Stratégie d'intervention
Des pulvérisations préventives sont recommandées aux 7 jours avec des fongicides ayant de courts délais avant la récolte. Alterner les fongicides de contact (par exemple BRAVO ou ECHO [24/48 heures, consulter le tableau pour les délais avant récolte]) avec les fongicides pénétrants qui possèdent aussi une action antisporulante légère, par exemple : ZAMPRO [4 jours], TORRENT 400SC [24 heures], TANOS [3 jours], REVUS [24 heures]. Faites un mélange si ceci est recommandé sur l’étiquette du produit.
Lorsque le mildiou sera présent dans la région ou dans vos champs, d'autres produits qui ont de meilleures propriétés antisporulantes pourront être appliqués.
Les produits de contact, qui ne sont pas absorbés par les tissus végétaux, devront être renouvelés à la suite des averses de 25 millimètres (1 pouce) d'eau, car environ 50 % du fongicide sera délavé par la pluie. Les fongicides pénétrants systémiques ou translaminaires doivent être appliqués 12 heures avant un épisode de pluie important. Ces produits pénétreront mieux dans le feuillage par temps humide et nuageux, lorsque la cuticule est souple et que les stomates sont ouverts. |
Consulter l'avertissement Nº 7 du 9 juillet 2020 pour plus d'information sur l’efficacité et les modes d’action des fongicides homologués pour le mildiou.
Contrôle du mildiou en production biologique
Les produits à base de cuivre sont fréquemment utilisés. Toutefois, des produits à base de souches bactériennes et le TIMOREX GOLD à base d’huile de melaleuca sont également homologués. Consultez le bulletin Spécial phytoprotection bio pour les produits homologués.
Autres maladies fongiques
Quelques symptômes d’anthracnose sont observés sur les fruits mûrs. Des symptômes de moisissure grise sont en augmentation, parfois même observés sur fruits.
Alternariose
La maladie est observée dans plusieurs régions, souvent sur les vieilles feuilles, mais en progression sur le plant dans certains champs.
Blanc, tache septorienne, Sclerotinia
Présence localement dans certains champs. Pas de traitement spécifique.
Moisissure olive
En tunnel et en serre froide, la moisissure olive est toujours observée et en progression.
Maladies bactériennes
Le chancre et la moucheture sont en légère augmentation, mais d’intensité variable selon les sites. Des symptômes sur les fruits sont aussi observés, mais il y en a généralement peu.
Insectes
Punaises
Pucerons
Tétranyques
Sphinx de la tomate
Punaises
Les punaises (adultes et larves) sont un peu plus actives cette semaine, il n'y a toutefois pas de traitement nécessaire. L'intensité des dommages sur les fruits est variable.
Pucerons
Leur présence est généralement faible sur l’ensemble des sites.
Tétranyques
Une augmentation de l’activité a été observée à la suite de la chaleur de la dernière semaine. Toutefois, aucun traitement spécifique n’a été effectué.
Sphinx de la tomate
Contrairement à la semaine dernière, aucun cas n’est rapporté cette semaine.
Mûrissement des fruits
Des symptômes abiotiques sont rapportés sur les fruits en mûrissement : face de chat (mauvaise pollinisation), épaules vertes, pourriture apicale, fentes de croissance et microfendillement.
POIVRON
Maladies
En général, faible pression de maladies bactériennes.
Sclerotinia
Comme la semaine dernière, des fermes avec un historique de la maladie présentent plus de symptômes.
Phytophthora capsici
Généralement assez stable dans les sites déjà atteints.
Pourriture molle
Des cas de pourriture molle bactérienne sont rapportés.
Insectes
Punaises
Les punaises (adultes et larves) sont actives cette semaine, justifiant un traitement dans quelques cas. Des dommages sur les fruits sont parfois observés.
Seuil d'intervention pour la punaise terne dans le poivron |
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Pucerons
Les populations de pucerons sont généralement sous contrôle et ne nécessitent aucun traitement spécifique. La présence d’ennemis naturels est rapportée.
Pyrale du maïs
Il n'y a eu qu'une seule capture de bivoltine dans le réseau Poivron et aucune observation en champ n'est rapportée. Aucun traitement spécifique n’est justifié. Des captures sont faites dans le réseau Maïs sucré (20 papillons au total pour la province).
Autre
Pourriture apicale et insolation sont rapportées en plus grand nombre cette semaine.
AUBERGINE
Maladies
Alternaria, moisissure grise, Sclerotinia et anthracnose
Ces maladies sont présentes sur quelques sites, mais elles sont peu problématiques.
Ces maladies sont présentes sur quelques sites, mais elles sont peu problématiques.
Verticilliose
En augmentation dans certains sites depuis la semaine dernière.
Insectes Doryphore et punaises
Généralement actifs, un traitement est parfois nécessaire. Le dépistage régulier demeure essentiel.
Altises, cicadelle et pucerons
Ces ravageurs sont généralement actifs, mais nécessitent peu de traitements spécifiques, les populations sont faibles ou sous contrôle.
Tétranyques
Il y a une augmentation de l’activité des tétranyques avec la chaleur de la dernière semaine. Des traitements ont été faits particulièrement en Montérégie sur quelques sites. Les températures chaudes des prochains jours confirment l’importance du dépistage.
CERISE DE TERRE
Maladies
La tache septorienne est rapportée sur un site. Entyloma australe (charbon foliaire) et Pseudomonas syringae ont été confirmés dans un site en Montérégie.
Insectes
Tétranyques, pucerons et chrysomèle trirayée
Les populations sont faibles ou absentes, il n'y a pas besoin de traitement spécifique.
Les populations sont faibles ou absentes, il n'y a pas besoin de traitement spécifique.
Produits homologués dans les solanacées :
Produits homologués en serre et en tunnel et leur compatibilité avec les agents de lutte biologique dans les principales cultures :
Bulletin des produits phytosanitaires à usage agricole homologués au Canada et acceptés par les organismes de certification biologique :
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Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Karine Fortier-Brunelle, agr. (MAPAQ) et Riva Khanna, agr. (MAPAQ) avec la collaboration de Nadia Surdek, agr. (Groupe PleineTerre inc.). Il a été révisé par Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du réseau Solanacées ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.