Des foyers de mildiou sont présents dans les champs de concombre de plusieurs régions. Surveillez la présence de mildiou dans le cantaloup. Quelques cas de Phytophthora capsici rapportés dans les cucurbitacées. Dépérissement dans le melon d’eau et le melon brodé : Fusarium oxysporum en est souvent la cause.
ÉTAT DES CULTURES
Les températures chaudes et les faibles précipitations durant la période du 4 au 11 août ont asséché les sols à bien des endroits. Dans les champs non irrigués, sur sol léger, les plants flétrissent le jour, mais ils reprennent leur turgescence le soir venu.
La récolte de melon brodé et de melon d’eau a débuté à plusieurs endroits. Les melons locaux débordent de saveurs, car ils sont récoltés à point. Les récoltes de courge spaghetti débutent également dans les premiers champs semés ou plantés. On commence à voir de grosses citrouilles qui prennent leur coloration orange.
Le sommaire agrométéorologique cucurbitacées vous présente le tableau des précipitations et des degrés-jours cumulés pour chacune des régions.
RECOMMANDATION DE TRAITEMENT CONTRE LE MILDIOU DU CONCOMBRE
Des foyers de mildiou sont maintenant présents dans plusieurs champs de concombre en production conventionnelle et en production biologique, dans les régions de la Montérégie, de Lanaudière et du Centre-du-Québec. Un foyer a aussi été confirmé dans la région de la Capitale-Nationale.
Pour les champs de concombre de transformation et de concombre frais, où vous prévoyez encore récolter pour plus d'une semaine, nous vous conseillons fortement de poursuivre les pulvérisations de fongicides avec des produits spécifiques contre le mildiou. Les nouveaux champs de concombre devront impérativement être protégés également contre le mildiou, car la maladie peut frapper à tous les stades de développement de la culture.
En production biologique, des pulvérisations de cuivre pourront aider à retarder le développement de la maladie.
Pour les autres champs de concombre dont la récolte est terminée ou sur le point de l’être, il est essentiel de les détruire dès qu’elle est complétée, afin de ne pas laisser de plants sans protection fongique, car ceux-ci pourraient servir de source de contamination pour les autres champs.
Surveillez étroitement les champs de cantaloup. La présence de mildiou dans le cantaloup a été dépistée cette semaine en Montérégie.
Contrairement au concombre, où il est très facile d'identifier la maladie grâce à la présence des taches diffuses jaune orangé à la surface de la feuille et du duvet mauve à la face inférieure, dans le cantaloup, c'est moins évident. Les sporanges ne sont pas visibles, même avec une loupe 16X. Une confirmation par le Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ est nécessaire pour identifier la maladie, au moins la première fois, pour se faire l'œil.
Tableau des fongicides recommandés actuellement pour lutter contre le mildiou dans les concombres* et le cantaloup
Fongicide
(matière active et NOM COMMERCIAL)
|
Groupe de résistance |
Taux
d’application |
Délai d’attente avant la récolte (jour) |
Nombre maximum de traitements |
Note |
Mandipropamide + Oxathiapiproline
ORONDIS ULTRA |
40 + 49 |
400-600 ml/ha
(162-243 ml/acre) |
0 |
4 |
Appliquer dans au moins 100 L d’eau/ha |
Cyazofamide
TORRENT 400SC |
21 |
150-200 ml/ha
(61-81 ml/acre)
+
SNI ou surfactant organosilicié
(150 ml/ha ou 61 ml/acre) |
1 |
6 |
Appliquer dans 200 à
600 L d’eau/ha |
Amétoctradine + diméthomorphe
ZAMPRO |
40 + 45 |
0,8-1,0 L/ha
(0,3-0,4 L/acre) |
1 |
3 |
Appliquer dans au moins 200 L d’eau/ha
L’ajout d’un adjuvant de dispersion/pénétration est recommandé. |
* Seuls les fongicides ayant fait l’objet d’essais au Michigan et en Ontario et qui ont démontré une très bonne efficacité contre le mildiou sont indiqués dans cette section.
Lésions de mildiou (Pseudoperonospora cubensis) de forme irrégulière, d'abord jaunâtres, puis nécrotiques au fur et à mesure que l'infection se développe, à la face supérieure d'une feuille de cantaloup
Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)
Lésions de mildiou (Pseudoperonospora cubensis) de forme irrégulière, dont les contours sont d'apparence huileuse à la face inférieure d'une feuille de cantaloup
Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)
PRÉVENIR LES PERTES CAUSÉES PAR PHYTOPHTHORA CAPSICI
Le temps chaud et les orages violents sont propices à l’apparition de foyers de
Phytophthora capsici. Bien que la maladie soit très difficile à contrôler, l’application de fongicides, AVANT son apparition dans les champs à risque qui ont un historique de maladie, peut aider à freiner le développement de l'agent pathogène. Les fongicides suivants ont démontré une capacité à freiner le développement de la maladie lorsqu'ils sont appliqués préventivement : ORONDIS ULTRA, ZAMPRO, PRESIDIO et REVUS.
Si Phytophthora capsici est présent dans vos champs
Dans la mesure du possible, lors de vos opérations, essayez de visiter d'abord les champs sains pour terminer par les champs contaminés. Sinon, lavez bien vos tracteurs et récolteuses lorsque vous devez passer d’un champ contaminé à un champ sain, car
Phytophthora capsici peut se transmettre d’un champ à l’autre par les particules de sol qui restent collées sur les roues du tracteur.
Citrouilles avec Phytophthora capsici; notez la présence du fin mycélium blanc à la surface des fruits
Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)
FUSARIOSE VASCULAIRE DANS LE CANTALOUP ET LE MELON D’EAU
La fusariose vasculaire est causée par le champignon du sol Fusarium oxysporum. Celui-ci est capable de se maintenir dans le sol durant de longues années sans plante-hôte. Le champignon pénètre le melon par son système racinaire, au niveau de diverses blessures, dont celles faites par les larves de la chrysomèle rayée du concombre.
Lorsque le champignon s’est installé dans le système vasculaire de la plante, en conditions humides, F. oxysporum produit des spores sur les tiges infectées. Cet inoculum devient une autre source de contamination importante, puisqu’il est ensuite dispersé par le vent, le ruissellement et les éclaboussures d’eau.
La sévérité de la fusariose augmente lors de stress thermiques et quand les plantes sont très chargées en fruits. L'intensité lumineuse jouerait aussi un rôle : une faible luminosité et des photopériodes courtes l'augmenteraient.
Aucune méthode de lutte et aucun produit ne permettent de contrôler efficacement cette maladie en cours de culture. Il est essentiel d'éliminer les plantes malades dès l'apparition des premiers symptômes. Sans analyse de laboratoire, il est très difficile de distinguer la fusariose vasculaire du flétrissement bactérien.
Fusariose vasculaire sur plant de melon brodé : plusieurs feuilles et sections de vignes dépérissent, sèchent et meurent
Isabelle Couture, agr. (MAPAQ)
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ) et révisé par Louise Thériault, agronome (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.