Conditions météo : températures moyennement chaudes et humides. Développement de la culture : croissance active, avec quelques irrégularités. Insectes : doryphore encore actif, pression variable de la cicadelle de la pomme de terre. Maladies : aucun cas de mildiou au Québec; autres maladies présentes, mais généralement maîtrisées.
CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES
Pour la période du 9 au 15 juillet 2021, des températures plus typiques du mois de juillet ont été enregistrées, ce qui contraste avec le temps très chaud des dernières années à la même période. Le mercure n’a atteint les 30 oC que localement, notamment dans des secteurs du nord (12 juillet) et du sud (15 juillet). Quelques nuits plus fraîches ont été observées par endroits, en tout début de période, mais elles ont été plutôt chaudes par la suite (sommaire agrométéorologique). Du côté des précipitations, ces dernières ont été, en général, moins importantes que durant la période précédente. Les perturbations du 9 juillet (pour l’est de la province seulement, soit le restant d’une tempête tropicale) et du 13 et/ou 14 juillet sont à mentionner (carte des précipitations des 7 derniers jours). Pour la prochaine semaine (soit du 16 au 22 juillet), Environnement Canada prévoit des températures plutôt chaudes jusqu’au mardi 20. Des précipitations sans grande intensité sont attendues pour aujourd’hui (16 juillet) avant leur retour à compter de mardi, et ce, pour la plupart des régions.
DÉVELOPPEMENT DE LA CULTURE
Le temps généralement chaud et humide, jumelé à des pluies régulières depuis environ deux semaines, permet aux plants de poursuivre une bonne croissance. Le développement de la biomasse foliaire continue à être bon dans la majorité des parcelles. Les entre-rangs se couvrent à peu près partout, également dans des secteurs de l’est de la province, ce qui ne s’était pas vu depuis plusieurs années. La floraison demeure intense, et la tubérisation se fait bien à peu près partout. Cependant, pour certains cultivars par endroits, des conditions de sol restées longtemps humides conduisent à des phénomènes non désirés comme des lenticelles bien ouvertes (photo 1) ou une seconde tubérisation. Particulièrement dans le centre de la province, des zones saturées en eau qui perdurent dans des sections de champs limitent le développement des plants (ex. : photo 2). Cela demeure cependant minimal.
INSECTES
Les collaborateurs rapportent une pression variable des insectes, selon la région et même la parcelle. La biomasse foliaire plus abondante ces jours-ci permet de supporter une présence plus élevée de certains ravageurs.
La pression du doryphore de la pomme de terre a diminué, se maintient ou s’intensifie selon le secteur. Par exemple, dans le sud de la province, les deux générations commencent à se croiser, avec de grosses larves présentes en majorité et un début d’apparition de nouveaux adultes dans des champs, ce qui peut représenter une accalmie temporaire par endroits. Des interventions foliaires ciblées ont été nécessaires en cours de période, dans plusieurs régions. Des produits phytosanitaires utilisés lors du semis ont continué à perdre de leur efficacité aux endroits où cela ne s’était pas encore produit, et ce, pratiquement partout en province.
Selon les données du Réseau de piégeage provincial du MAPAQ (Tableau 2) et de celles en provenance de certains collaborateurs, l’activité des adultes de la cicadelle de la pomme de terre (CPT) semble avoir peu progressé en cours de période. Cependant, on dénombre des captures localement élevées, dépassant même les 300 adultes/piège/semaine. La présence de nymphes et de légers dommages foliaires associés à leur présence ont davantage été rapportés récemment, dans des champs sans insecticide au semis. Cette situation est valide même pour des cas avec des captures légères sur des pièges collants, ce qui démontre la nécessité de compléter le piégeage avec des visites de dépistage visuel au champ. Si un traitement s’avère vraiment nécessaire contre ce bioagresseur, le choix d’un produit qui peut contrôler d’autres ravageurs pourrait être envisagé.
La pression du doryphore de la pomme de terre a diminué, se maintient ou s’intensifie selon le secteur. Par exemple, dans le sud de la province, les deux générations commencent à se croiser, avec de grosses larves présentes en majorité et un début d’apparition de nouveaux adultes dans des champs, ce qui peut représenter une accalmie temporaire par endroits. Des interventions foliaires ciblées ont été nécessaires en cours de période, dans plusieurs régions. Des produits phytosanitaires utilisés lors du semis ont continué à perdre de leur efficacité aux endroits où cela ne s’était pas encore produit, et ce, pratiquement partout en province.
Selon les données du Réseau de piégeage provincial du MAPAQ (Tableau 2) et de celles en provenance de certains collaborateurs, l’activité des adultes de la cicadelle de la pomme de terre (CPT) semble avoir peu progressé en cours de période. Cependant, on dénombre des captures localement élevées, dépassant même les 300 adultes/piège/semaine. La présence de nymphes et de légers dommages foliaires associés à leur présence ont davantage été rapportés récemment, dans des champs sans insecticide au semis. Cette situation est valide même pour des cas avec des captures légères sur des pièges collants, ce qui démontre la nécessité de compléter le piégeage avec des visites de dépistage visuel au champ. Si un traitement s’avère vraiment nécessaire contre ce bioagresseur, le choix d’un produit qui peut contrôler d’autres ravageurs pourrait être envisagé.
Tableau 2 : Moyenne des adultes de la cicadelle de la pomme de terre (CPT) et de la cicadelle de l'aster (CA), par piège, en date du 15 juillet 2021
Moyenne/piège | Date de prélèvement | |||||||||||
2021-06-06 - 2021-06-12 | 2021-06-13 - 2021-06-19 | 2021-06-20 - 2021-06-26 | 2021-06-27 - 2021-07-03 | 2021-07-04 - 2021-07-10 | 2021-07-11 - 2021-07-17* | |||||||
Région | CPT | CA | CPT | CA | CPT | CA | CPT | CA | CPT | CA | CPT | CA |
Bas-Saint-Laurent | 0,5 | 10,3 | 7,8 | 10,5 | 6,5 | 57,3 | 2,0 | 36,5 | 10,5 | 7,8 | ||
Capitale-Nationale | 29,3 | 15,1 | 11,7 | 14,1 | 16,3 | 15,7 | 81,7 | 9,1 | 50,5 | 8,9 | 66,9 | 5,8 |
Chaudière-Appalaches | 23,3 | 5,3 | 12,0 | 25,8 | 10,3 | 7,5 | 17,0 | 12,3 | 17,3 | 9,7 | 1,8 | 4,8 |
Lanaudière | 6,5 | 4,0 | 21,4 | 5,0 | 21,5 | 3,4 | 21,5 | 2,4 | 23,8 | 0,5 | ||
Laurentides | 31,0 | 71,5 | 45,0 | 65,5 | 102,0 | 35,0 | 33,5 | 2,5 | ||||
Mauricie | 12,0 | 19,5 | 9,0 | 36,0 | 19,0 | 51,5 | 6,0 | 6,5 | 9,0 | 6,0 | ||
Montérégie-Ouest | 15,5 | 5,5 | 9,5 | 1,0 | 18,0 | 0,5 | 9,5 | 0,5 | ND | ND | ||
Montérégie-Est | 7,0 | 3,0 | 16,0 | 23,0 | 22,0 | 3,5 | 47,5 | 6,5 | 37,5 | 4,5 | 0,0 | 9,0 |
Outaouais | 87,0 | 2,0 | 16,5 | 1,0 | 3,0 | 1,0 | 18,0 | 2,5 | 4,5 | 0,5 | ||
Saguenay–Lac-Saint-Jean | 0,0 | 3,0 | 4,0 | 1,8 | 2,5 | 4,0 | 2,0 | 3,0 | ||||
Total général (moyenne) | 24,4 | 10,6 | 15,8 | 14,0 | 15,3 | 13,1 | 34,5 | 16,4 | 29,4 | 10,5 | 27,9 | 4,3 |
ND : données non disponibles.
Collaboration : Jean-Philippe Légaré, biologiste-entomologiste, MAPAQ.
Remarque : Chaque champ est différent et les données présentées dans le tableau ci-dessus le sont à titre indicatif seulement.
Elles ne doivent pas servir de justification pour intervenir contre les cicadelles dans votre région.
Concernant les autres insectes d’intérêt, leur activité continue à être peu importante selon les visites terrain réalisées par les collaborateurs du RAP. On peut mentionner des populations encore faibles de pucerons (quoiqu’un peu plus dénombrables dans les régions du sud). Une légère hausse de l'activité de l’altise à tête rouge est mentionnée localement (ex. : Montérégie, Centre-du-Québec, Capitale-Nationale), en bordure de champs. Concernant la pyrale du maïs, on rapporte une problématique annuelle seulement dans le secteur du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Une ponte plus étalée cette année, combinée à un feuillage plus luxuriant, diminue présentement les dommages dans les champs. Il est intéressant de rappeler que ce ravageur cause beaucoup plus de dommages à la culture dans les provinces maritimes qu’au Québec. Les adultes de la punaise terne sont un peu plus actifs localement, mais on ne rapporte pas de symptômes associés à leur activité. Aucun cas relié à la présence de tétranyques n’a encore été signalé depuis le début de la saison.
MALADIES
Aucun cas de mildiou de la pomme de terre n’a été signalé au Québec depuis le début de la présente saison. Et selon le site du USA Blight, aucun cas de mildiou n’a été rapporté depuis le début de la saison 2021, en Amérique du Nord. Les précipitations des derniers jours, parfois sous la forme de fortes averses ou orages, et l’hygrométrie nocturne élevée possiblement à venir lors des prochaines journées pourraient conduire à des conditions propices à une sporulation du champignon par endroits. Également, la forte biomasse foliaire et la coloration bien verte du feuillage sont des éléments attirants pour le champignon. Il est donc important de poursuivre la surveillance des champs pour y détecter toute trace possible de la maladie, particulièrement sur les jeunes pousses, ainsi que de maintenir une protection fongicide régulière. Dans d’autres provinces canadiennes, des réseaux de capteurs de spores ont été mis en place pour aider au suivi du mildiou. Des spores de Phytophthora infestans ont été détectées au cours de la dernière semaine, en Ontario, de même qu’au Manitoba. Aucune capture n’a été faite dans les provinces maritimes (Île-du-Prince-Édouard, Nouveau-Brunswick).
Les conditions météo en cours continuent à être généralement peu favorables au développement de la brûlure hâtive, comme en témoignent les rapports des différents collaborateurs. Une croissance régulière des plants sans période de stress et une bonne végétation diminuent grandement son incidence. Par contre, localement, une activité en légère hausse de la maladie est observée dans certains champs de primeurs, mais toujours dans l’étage inférieur des plants.
Les cas de pourriture bactérienne de tiges (ex. : jambe noire) signalés la semaine dernière continuent à progresser en plusieurs endroits, mais de manière variable. Les récents orages, combinés aux nuits chaudes, pourraient expliquer le tout.
Aucun cas de dartrose ou de flétrissement verticillien n'a encore été signalé, mais la période historiquement à risque débute dans des secteurs du sud de la province.
Plus de cas apparentés à l’activité de virus sont signalés dans plusieurs régions, principalement pour les cultivars ‘Goldrush’, ‘Viking’ et ‘Chieftain’. Des analyses en laboratoire sont en cours pour une confirmation et une identification, si c’est le cas, du type de virus en présence.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures (GIEC) et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Patrice Thibault, agronome (RLIO) et révisé par Marianne St-Laurent, agr., M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseur du réseau Pomme de terre ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.