Beaucoup de pluie et humidité élevée. Forte croissance des mauvaises herbes. Tache angulaire stable. Premier signalement du blanc dans la courgette et le melon en Montérégie. Flétrissement bactérien visible sur plants de concombre et de courge. Recommandations de traitement contre le mildiou dans le concombre.
ÉTAT DES CULTURES
Des averses et des orages sont tombés un peu partout le samedi 26 juin. Dépendamment des secteurs, de la pluie est encore tombée les 27, 28 et 29 juin. Les accumulations d'eau ralentissent les opérations de sarclage alors que les mauvaises herbes poussent vite. Plusieurs champs semés de courge, de citrouille et de concombre n'ont pas levé de façon homogène et ont des stades de croissance très variables à l'intérieur un même champ, allant parfois du stade 3 feuilles au stade floraison, ce qui complique les interventions.
Cependant, de façon générale, les cucurbitacées se développent bien et la croissance végétative est rapide. La pression des maladies est encore faible.
Le sommaire agrométéorologique pour les cucurbitacées vous présente le tableau des précipitations et des degrés-jours cumulés pour chacune des régions.
TACHE ANGULAIRE
TACHE ANGULAIRE
Les foyers de la tache angulaire (Pseudomonas syringae) signalés la semaine dernière ont peu évolué en 7 jours et la pression de la maladie est encore faible. Plusieurs champs n'ont encore aucun symptôme.
PREMIERS SIGNALEMENTS DU BLANC DANS LA COURGETTE ET LE MELON D’EAU
Les premières taches de blanc (Podosphaera xanthii et Erysiphe cichoracearum) ont été dépistées en Montérégie dans des champs de courgette et de melon d’eau.
Stratégie de traitement contre le blanc
Pour les zucchinis, les courgettes et les concombres
Dès que la récolte est terminée, détruisez les vieux plants pour qu’ils ne deviennent pas une source de contamination pour les champs plus jeunes ou pour les autres cucurbitacées. Dans les autres semis, commencez les traitements dès l’apparition des premiers symptômes.
Pour les autres cucurbitacées
Selon les résultats d’essais d’efficacité menés par l’Université Cornell en 2019, il est suggéré de commencer les pulvérisations contre le blanc dès l’apparition des premiers symptômes. Commencez les traitements avec des fongicides à sites d’actions spécifiques comme le VIVANDO (métrafénone), le QUADRIS TOP (azoxystrobine + difénoconazole) ou le PROLINE 480 SC (prothioconazole). Ces produits ont été très efficaces contre le blanc lors des essais d’efficacité. Cependant, le pathogène peut rapidement développer des résistances si l’on ne fait pas de rotation parmi les différents groupes de résistance des fongicides.
En conformité avec plusieurs études ontariennes et américaines, le CABRIO (difénoconazole) a perdu de son efficacité contre le blanc. Par contre, il peut toutefois supprimer les autres maladies telles que la tache alternarienne, la pourriture noire et l’anthracnose. Plusieurs fongicides ont été homologués contre le blanc ces dernières années. Vous pouvez consulter le bulletin d’information N° 1 du 11 mai 2021 pour voir tous les fongicides homologués contre cette maladie en production biologique et conventionnelle.
FLÉTRISSEMENT BACTÉRIEN
Des plants de courge et de concombre sont atteints de flétrissement bactérien dans les régions de la Montérégie et de Lanaudière. La lutte contre la chrysomèle rayée du concombre, lorsque les plants ont moins de 5 feuilles, est le seul moyen pour éviter le flétrissement bactérien. La chrysomèle rayée du concombre est l’agent principal de dissémination de la bactérie Erwinia tracheiphila qui cause le flétrissement bactérien. Cette bactérie survit à l’hiver en se logeant dans le corps de la chrysomèle. Erwinia tracheiphila est par la suite transmise de plant en plant par contamination fécale ou par les blessures d’alimentation engendrées par les chrysomèles.
RECOMMANDATION DE TRAITEMENT CONTRE LE MILDIOU DU CONCOMBRE
Un premier foyer de mildiou du concombre (Pseudoperonospora cubensis) a été détecté en Ontario, le jeudi 17 juin, dans un champ de concombre de transformation. C'est un départ très hâtif de la maladie qui peut nous faire craindre son apparition dans le sud du Québec, tôt en juillet, si les conditions climatiques sont favorables.
Étant donné les conditions orageuses favorables à la maladie, nous recommandons des pulvérisations préventives de fongicides pour les champs de concombre de transformation, de concombre frais du sud du Québec et dans les autres champs qui ont des antécédents de mildiou. Faites vos pulvérisations avant la pluie. À moins qu’il ne tombe plus de 25 mm d’eau, dans le cas des fongicides à large spectre, les pulvérisations vont offrir une protection d’environ 7 jours.
Si vous avez des foyers de tache angulaire et que vous êtes à plus de 14 jours de la récolte, une application de cuivre et de mancozèbe offrira une certaine protection contre le mildiou.
Une application de BRAVO ZN (chlorothalonil) est également un bon protectant à appliquer avant une pluie.
Fongicides (matière active et nom commercial) |
Groupe de résistance | Taux d'application | Délais de réentrée (heures) | Délai d'attente avant la récolte (jour) | Nombre maximum de traitements | Note |
Fongicides à large spectre à utiliser en prévention quand la maladie n’est pas encore signalée au Québec | ||||||
Chlorothalonil BRAVO ZN |
M 05 | 4,8 L/ha (1,9 L/acre) |
12 | 2 | 2 | Utiliser dans au moins 500 L d'eau/ha |
Mancozèbe DITHANE RAINSHIELD |
M 03 |
1,1-3,25 kg/ha
(0,4-1,3 kg/acre)
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12 | 14 | - | |
Mancozèbe PENNCOZEB 75DF RAINCOAT |
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Mancozèbe MANZATE DISPERSS |
2,25-3,25 kg/ha (0,9-1,3 kg/acre) |
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Fongicides à utiliser lorsque la maladie est présente dans le champ ou lorsque le risque d'infection est grand* | ||||||
Mandipropamide + Oxathiapiproline ORONDIS ULTRA |
40 + 49 | 400-600 ml/ha (162-243 ml/acre) |
12 | 0 | 4 | Appliquer dans au moins 100 L d’eau/ha |
Cyazofamide TORRENT 400SC |
21 | 150-200 ml/ha (61-81 ml/acre) + SNI ou surfactant organosilicié (150 ml/ha ou 61 ml/acre) |
12 | 1 | 6 | Appliquer dans 200 à 600 L d’eau/ha |
Amétoctradine + diméthomorphe ZAMPRO |
40 + 45 | 0,8-1,0 L/ha (0,3-0,4 L/acre) |
12 | 1 | 3 | Appliquer dans au moins 200 L d’eau/ha L’ajout d’un adjuvant de dispersion/pénétration est recommandé |
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ) et révisé par Mathieu Côté, agronome (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.