Stratégie d'intervention contre les maladies à la fin de la saison. Tomate : distinguer les symptômes de P. capsici et de mildiou (P. infestans). Fin du piégeage de la pyrale. Remerciements à nos collaborateurs.
STRATÉGIE D’INTERVENTION CONTRE LES MALADIES D’ICI LA FIN DE LA SAISON
Les maladies en hausse dans certaines régions sont la moisissure grise, la brûlure alternarienne, la pourriture sclérotique et l'anthracnose. Les nuits fraîches, sous la barre des 13 °C, ne sont pas favorables aux maladies bactériennes.
Les traitements avec les fongicides peuvent cesser dans les champs dont la récolte sera terminée d’ici le 20 septembre. Pour les champs les plus tardifs, un dernier traitement fongicide pourrait être réalisé dans les prochains jours.
Pourriture sur fruits de tomate
Distinguer les symptômes du mildiou (Phytophtora infestans) de ceux causés par Phytophtora capsici
Aucun cas de mildiou n’est rapporté au Québec, ni dans les pommes de terre ni dans les tomates. Par contre, dans des champs de tomate italienne non tuteurée en Montérégie, on signale une pourriture brune sur fruits causée par le champignon de sol P. capsici. Cette maladie a été active en 2020, principalement dans le poivron et les cucurbitacées. C’est le premier signalement dans la tomate.
À ce temps-ci de l’année, les traitements pour lutter contre P. capsici sont vains. En Ontario, des essais de fongicides appliqués plus tôt en saison ont démontré une efficacité limitée pour diminuer la pourriture sur les fruits de tomate. Une bonne gestion de l’évacuation de l’eau de surface et un sol non compacté demeurent les meilleures options pour limiter le développement de la maladie.
Symptômes
Les fruits des plants de tomate non tuteurés sont plus sensibles aux infections causées par P. capsici étant donné qu’ils peuvent être en contact direct avec le sol ou recevoir des éclaboussures de terre contaminée par le champignon.
Le vrai mildiou (P. infestans) provient de spores qui arrivent par les airs et les symptômes vont apparaître tant sur le feuillage et sur les tiges que sur les fruits. Quant à P. capsici dans la tomate, il peut s’attaque au collet des plants, mais surtout directement au fruit.
Sur la tomate, les symptômes de P. capsici sur fruits sont quasi identiques à ceux causés par le mildiou, sauf que les zones brunes demeurent lisses et fermes, tandis que celles du mildiou sont rugueuses avec des pourtours un peu déprimés. Aussi, la sporulation blanche de P. capsici se développe sur n’importe quelle zone du fruit alors que les spores blanches causées par P. infestans se développent directement sur les zones brunes.
Images de mildiou (P. infestans) sur fruits de tomate (avertissement Nº 14 du 28 août 2020) :
INSECTES
L’activité des insectes et des acariens est au ralenti et sous contrôle dans la plupart des cas.
Pyrale du maïs
Le piégeage dans les champs de maïs et de poivron se termine cette semaine. Aucune capture n’a été rapportée par nos collaborateurs. Aucun traitement ne devrait donc être nécessaire pour le reste de la saison.
DERNIER AVERTISSEMENT
Étant donné la fin de la saison de dépistage dans la majorité des sites, il s’agit du dernier avertissement régulier pour 2020.
Nous remercions tous les collaborateurs du réseau Solanacées du RAP, répartis dans plusieurs régions du Québec. Grâce à leur implication et leurs expertises, le RAP Solanacées est en mesure de suivre l’évolution des insectes et des maladies présents dans les principales régions productrices de légumes-fruits (solanacées). Voici la liste des organisations qui ont collaboré durant la saison 2020 :
- Club Agroenvirotech
- Club agroenvironnemental de l’Estrie
- Club Bio-Action
- Dura-Club inc.
- Groupe PleineTerre inc.
- Marianne Lefebvre, agronome
- Réseau de lutte intégrée Bellechasse inc.
- Réseau de lutte intégrée Orléans inc.
- Club Les Productions Écolo-Max
- Services AgriXpert Coopérative de solidarité
- Services agronomiques Catherine Thireau
- MAPAQ, Directions régionales des Laurentides, de la Capitale-Nationale, de la Montérégie, de Montréal-Laval-Lanaudière, de la Chaudière-Appalaches et de l’Outaouais
Bonne continuation et bonne fin de saison!
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Christine Villeneuve, agr. (MAPAQ) et Karine Fortier-Brunelle, agr. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du réseau Solanacées ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.