Insectes : identifier les chenilles dans les poivrons; traitements contre le tétranyque dans la tomate; en tunnel, différencier les dommages de tétranyque et de Microtechnites bractatus. Maladies : stables ou en légère augmentation : maladies bactériennes sur tomate et poivron, moisissure olive et moisissure grise sous abri froid; aucun cas de mildiou dans le Nord-Est des États-Unis, en Ontario ou au Québec; nouveaux cas de Phytophthora capsici dans le poivron : symptômes, interventions en présence de foyers, sensibilité des variétés.
INSECTES
Les populations de cicadelles sont stables ou en diminution. Dans certaines régions, les punaises ternes, les pucerons et les doryphores sont en augmentation.
Pyrale du maïs
Une capture de pyrale dans le réseau Solanacées (Montérégie-Est)
Une capture de pyrale dans le réseau Maïs sucré (Mauricie)
Les captures sont demeurées faibles pour l’ensemble de la province.
D’autres insectes que la pyrale peuvent pondre dans les poivrons. Dans une culture biologique sous tunnel dans les Laurentides, des larves de tordeuses et de noctuelles ont été trouvées dans des fruits de poivron. Les dommages peuvent ressembler à ceux de la pyrale : trou d’entrée sous le pédoncule ou ailleurs sur le fruit et présence de sciure près du trou d’entrée.
La larve de pyrale du maïs mesure 20 mm à maturité, avec une tête brun foncé et le reste du corps jaunâtre à gris. Chaque segment porte 4 tubercules (bosses) avec une soie.
Tétranyque dans la tomate
Certains collaborateurs rapportent une hausse des populations de tétranyques dans la tomate. L'augmentation du nombre de foyers et de symptômes sur les feuilles donne lieu à des traitements en Montérégie.
Un traitement peut être considéré si on observe plusieurs foyers, que des dommages sont visibles et que le temps sec et chaud persistant favorise leur développement.
Aubergine et poivron sous abris froids : reconnaître les symptômes causés par le tétranyque et Microtechnites bractatus
La punaise miride Microtechnites bractatus et le tétranyque à deux points sont très actifs en 2020 et leurs dommages peuvent être confondants. Les nymphes de M. bractatus peuvent être confondues avec celles de la punaise terne et les adultes qui sautent avec des altises.
Des images de la punaise miride à différents stades sont disponibles dans l’avertissement Nº10 du 3 août 2020 du réseau Cultures maraîchères en serre.
La photo ci-haut compare les dommages entre le tétranyque et la punaise :
- Dommages de tétranyques à deux points à gauche : petites zones décolorées de nutrition sur la face supérieure (style saupoudré avec du sel). Les acariens se cachent sur la face inférieure qui est aussi décolorée aux mêmes endroits.
- Dommages de Microtechnites bractatus à droite : les zones de nutrition sont plus grosses avec des excréments noirs et les larves se tiennent sur la face supérieure des feuilles. La face inférieure demeure assez belle.
MALADIES
Dans la tomate, la moucheture et le chancre sont en augmentation. Selon nos collaborateurs, les symptômes sont surtout sur les feuilles, et les taches sur les fruits ne sont pas en augmentation. Dans le poivron, la tache bactérienne est sous contrôle, stable ou en légère augmentation. Dans l’aubergine, la verticilliose est stable.
Dans les tunnels, les cas de moisissure olive et de moisissure grise sont stables ou en légère augmentation.
Mildiou (Phythophtora infestans) : des cas de mildiou ont été rapportés plus au nord que la semaine passée, dans le Wisconsin. Il n’y a pas encore de cas rapporté en Ontario ou au Nord-Est des États-Unis, ni au Québec. La surveillance des champs se poursuit, puisque le risque de sporulation est élevé avec les conditions humides.
Phytophthora capsici
À la faveur des averses des dernières semaines et du temps chaud, de nouveaux cas de Phytophtora capsici sont signalés dans le poivron en Montérégie et dans les Basses-Laurentides. La maladie est favorisée par les accumulations d’eau dans les baissières et les zones de sol compacté. Des buttes hautes, l’évacuation rapide de l’eau ainsi que des plants de poivron avec un port dressé peuvent limiter la propagation par les éclaboussures de sol contaminé par la maladie.
Reconnaître les symptômes
Lors d'une infection primaire via le sol, on observe un flétrissement des plants (photo de gauche) et des zones brun acajou au collet ou à la jonction des tiges secondaires (photo de droite).
Lors d'une infection secondaire via les airs, on observe des zones brun acajou à la jonction des tiges dans les parties supérieures du plant (photo de gauche), ainsi que le mycélium semblable à du talc blanc sur les fruits (photo de droite).
Interventions en présence de foyers d'infestation
- Idéalement, détruire la zone affectée et jusqu’à 3 mètres en pourtour à l’aide d’un herbicide de contact rapide. Le champignon survit de nombreuses années dans le sol, alors mieux vaut empêcher une plus grande propagation. Si c’est possible, arrachez les plants affectés et brûlez-les.
- Protégez l’ensemble des champs avec un fongicide. La contamination aérienne par les spores survient en second lieu après l’infection par le sol. Selon l’Université du Massachusetts, les formulations d’ORONDIS (dont ORONDIS ULTRA) seraient les plus efficaces, alors que PRESIDIO, REVUS, ACROBAT 50 WP (poivron seulement), FORUM et ZAMPRO sont aussi de bons choix dans la rotation de produits.
- Identifiez la ou les zones affectées avec des fanions afin d’avoir un aide-mémoire pour les travaux de sol à réaliser cet automne. Les zones affectées devront être travaillées en dernier et la machinerie devra être nettoyée avant d’aller sur d’autres parcelles de terrain.
Planifier la prochaine saison avec des variétés moins sensibles aux attaques sur les fruits
Rien de plus dérangeant que la contamination sur les fruits surtout que les symptômes peuvent apparaître après la récolte dans l’entrepôt ou pire encore, chez l’acheteur. Il est bon de savoir qu’il existe des différences de sensibilité entre les variétés concernant la contamination sur les fruits et qui cause la poudre blanche.
Voici, selon des tests réalisés par l’Université Rutgers au New Jersey en 2016, le comportement de plusieurs variétés en ordre décroissant de sensibilité. La variété à numéro 3016 étant la plus sensible à l’infection sur fruit et Paladin l’étant le moins.
3016 = Camelot > Archimedes > Aristotle > Intruder > Tomcat > Revolution > 1819 > Mingun > Declaration > 9006 > Paladin.
La résistance aux taches bactériennes et la sensibilité à l’argenture des fruits (silvering) ont également été évaluées dans cet essai. L’ensemble des tests de résistances variétales réalisés par l’Université Rutgers dans le poivron depuis 2005 sont disponibles au lien suivant : https://plant-pest-advisory.rutgers.edu/phytophthora-tolerant-and-resistant-bell-pepper-variety-trial-reports/
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Christine Villeneuve, agr. (MAPAQ) et Karine Fortier-Brunelle, agr. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseures du réseau Solanacées ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.