Pyrale bivoltine (2e génération) : les captures de papillons se poursuivent timidement, incluant des premières captures de la 2e génération dans la région de la Capitale-Nationale; dates de dépistage au champ pour certaines régions; Pyrale univoltine : activité en diminution. Ver de l’épi : seulement 3 papillons capturés dans la dernière semaine, sur un site en Gaspésie; importance du piégeage à la ferme. Ver-gris occidental des haricots (VGOH) : les captures de papillons sont encore en augmentation dans plusieurs régions; présences de masses d’œufs et de jeunes larves dans certains champs : surveillez les champs à risque. Légionnaire d’automne : suite des captures dans plusieurs régions et présence de foyers avec larves et dommages dans certains champs. Autres ravageurs et problèmes phytosanitaires : observations de charbon, de chrysomèles, de nitidules, de rouille et d’autres ravageurs secondaires; soyez vigilant.
PYRALE BIVOLTINE (2e GÉNÉRATION)
Au cours de la dernière semaine, les captures de papillon de la 2e génération de la pyrale bivoltine se sont poursuivies faiblement sur quatre sites situés au Centre-du-Québec, en Mauricie et en Montérégie-Est. Des premières captures ont aussi été réalisées sur un site dans la région de la Capitale-Nationale. Selon les récentes captures et le cumul des degrés-jours de croissance, nous prévoyons que les premières pontes devraient débuter vers le 8 août, dans les régions de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches, dans les localités hâtives et ayant un historique d’infestations par la pyrale bivoltine (2e génération). Ainsi, les premières larves devraient être observées vers le 13 août, dans ces localités. À partir du 8 août, visitez les champs menacés à intervalles réguliers pour y dépister, selon le cas, des masses d’œufs ou de jeunes larves de pyrales, et intervenez au besoin. Rappelons que la pression de la race bivoltine de la pyrale du maïs est plutôt faible dans ces régions. Cependant, il y a des champs situés dans des secteurs ayant des microclimats favorables, où une 2e génération de cette race peut occasionner des dommages.
À cette période de l’été, un traitement contre la pyrale assure la protection des champs qui seront récoltés à l’intérieur d’une période d’environ 2 semaines après la pulvérisation.
De plus, du dépistage a été réalisé dans les Basses-Laurentides et la Montérégie, et des masses d’œufs ont été observées à de faibles niveaux dans certains de ces champs. Les recommandations émises précédemment demeurent inchangées pour les régions suivantes : Basses-Laurentides, Centre-du-Québec, Estrie, Lanaudière, Laval, Mauricie, Montérégie et Outaouais.
À cette période de l’été, un traitement contre la pyrale assure la protection des champs qui seront récoltés à l’intérieur d’une période d’environ 2 semaines après la pulvérisation.
De plus, du dépistage a été réalisé dans les Basses-Laurentides et la Montérégie, et des masses d’œufs ont été observées à de faibles niveaux dans certains de ces champs. Les recommandations émises précédemment demeurent inchangées pour les régions suivantes : Basses-Laurentides, Centre-du-Québec, Estrie, Lanaudière, Laval, Mauricie, Montérégie et Outaouais.
PYRALE UNIVOLTINE
Les captures de papillons de la pyrale univoltine ont été nulles, au cours de la dernière semaine, dans le réseau Maïs sucré. Du dépistage a été réalisé dans les régions suivantes : Bas-Saint-Laurent, Basses-Laurentides, Capitale-Nationale, Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Mauricie et Montérégie. Des larves et/ou des dommages en très faibles proportions ont été observés dans certains champs de ces régions.
Dans les régions qui ne reçoivent pas de traitements contre la pyrale bivoltine : continuez à visiter vos champs à risque pour déceler la présence de jeunes larves de la pyrale ou de criblures et intervenez au besoin. Consultez l’avertissement No 7 pour tous les détails. N’hésitez pas à consulter la fiche technique Pyrale du maïs pour plus d’information sur le ravageur. Pour connaître les traitements homologués, consultez le bulletin d’information Bio-insecticides, insecticides et fongicides foliaires homologués dans la culture du maïs sucré, en 2020.
Les larves de pyrale du maïs terminent leur développement à l’intérieur des tiges de maïs (photo ici-bas). Il est donc fortement recommandé de déchiqueter et d’enfouir les résidus de maïs sucré rapidement après la récolte. Cela diminue considérablement le nombre de larves qui réussiront à survivre.
Larve de pyrale du maïs dans une tige de maïs
Photo : Yves Auger (MAPAQ)
Consultez le tableau synthèse ci-dessous pour voir le portrait de l’activité de la pyrale du maïs selon les régions.
VER DE L’ÉPI
Au cours de la dernière semaine parmi tout le réseau du RAP Maïs sucré, trois papillons du ver de l’épi ont été capturés sur un site situé dans la région de la Gaspésie. Le piégeage de papillons avec un piège à phéromone « ferme par ferme » est fortement recommandé, puisque c’est la seule façon de surveiller l’arrivée du ver de l’épi dans l’entreprise, un papillon qui nous arrive du Sud par les vents. Pour cet insecte, chaque ferme est différente; c’est du cas par cas. Les papillons femelles sont attirés par les soies fraîches, où ils pondent leurs œufs. Rappelons que les champs les plus à risque sont (1) les champs qui ont des soies fraîches au moment des captures de papillons du ver de l’épi et (2) les champs qui porteront des soies fraîches durant les 10 jours qui suivent les captures de papillons à la ferme.
Pour de l’information détaillée sur le ver de l’épi (identification, biologie, piégeage, stratégies d’intervention, etc.), consultez la fiche technique du RAP Maïs sucré Le ver de l’épi du maïs.
VER-GRIS OCCIDENTAL DES HARICOTS
Les captures de papillons du ver-gris occidental des haricots (VGOH) se poursuivent dans les réseaux Maïs sucré et Grandes cultures, dans toutes les régions, avec des captures faibles à élevées. On constate une augmentation du nombre de sites ayant des captures, et le nombre total des captures a aussi augmenté encore cette semaine. Des masses d’œufs frais et de jeunes larves ont été observées dans quelques champs de maïs sucré situés en Mauricie et en Montérégie. Des traitements sont prévus par endroits.
Depuis quelques années, ce ravageur occasionne parfois des dommages dans certains champs de maïs sucré. Gardez l’œil ouvert pour détecter les masses d’œufs lors de vos dépistages au champ. Notamment, lors du dépistage des masses d’œufs, concentrez-vous sur les feuilles du haut, car les œufs sont généralement déposés sur les trois feuilles du haut, sur la face supérieure des feuilles. Avant l’éclosion, la couleur des œufs passe du blanc au bleu/violet.
Il est à noter que ce n’est pas parce qu’il y a des captures de papillons de VGOH dans un champ donné qu’il y aura systématiquement présence de masse d’œufs dans ce champ. Le dépistage des masses d’œufs et des jeunes larves est l’unique façon de déterminer l’atteinte du seuil économique d’intervention justifiant une intervention phytosanitaire. Les champs les plus à risque à cette période de l’été sont les champs qui sont présentement près du stade « sortie des croix » (la femelle préfère pondre sur des plants de maïs dont les panicules ne sont pas encore sorties ou qui sont en train de sortir) et ceux situés en sols légers. Si vous avez déjà subi des dommages par le passé, soyez particulièrement vigilant. Si le dépistage révèle la présence de masses d’œufs ou de larves de ce ravageur, il est important d’intervenir pendant que les larves sont encore petites et avant qu’elles n’entrent dans les épis.
Dans le cas où le seuil d’intervention est atteint :
- Si la majorité des œufs sont éclos, mais que les panicules ne sont pas encore émergées (photo ci-dessous), le traitement devrait être effectué lorsque la majorité des panicules sont émergées. Dans ce cas, si le traitement est effectué avant la sortie des panicules, les jeunes larves se trouveraient protégées du traitement.
- Si la majorité des œufs ne sont pas éclos et que les panicules sont émergées, le traitement devrait être effectué vers la date prévue d’éclosion, selon le suivi des masses d’œufs au champ (les œufs de couleur mauve écloront environ 24 à 48 heures plus tard).
Masse d'oeuf fraîche de VGOH avec prédation par une coccinelle.
Photo : Yves Auger (MAPAQ)
LÉGIONNAIRE D'AUTOMNE
Des captures de un à quelques papillons de légionnaire d’automne ont été effectuées, cette semaine, dans une quinzaine de sites à travers la province. Certains collaborateurs ont observé quelques foyers de jeunes larves ou des masses d’œufs dans certains champs des Basses-Laurentides, du Centre-du-Québec, de la Mauricie et de la Montérégie, avec des traitements prévus par endroits. Au cours des prochaines semaines, la vigilance est donc de mise, dans les champs à risque, dans la plupart des régions. Dépistez les champs de maïs sucré tardif pour rechercher des larves et des dommages. Aucun seuil économique d’intervention n’est établi pour le Québec. En Ontario, il est recommandé d’intervenir à partir de 15 % de plants infestés (présence de dommages frais ou d’au moins une larve) si les panicules du maïs ne sont pas encore sorties. Une fois les panicules sorties, le seuil économique d’intervention est de 5 % de plants infestés. Pour plus d’information sur la biologie de ce ravageur, la méthode de dépistage, la stratégie d’intervention, etc., consultez la fiche technique Légionnaire d’automne.
Larve de légionnaire d'automne (Y inversé sur la tête)
Photo : Yves Auger (MAPAQ)
AUTRES RAVAGEURS ET PROBLÈMES PHYTOSANITAIRES
Charbon
Encore cette semaine, des collaborateurs nous ont rapporté la présence de charbon commun dans certains champs de maïs sucré. Sa propagation dans les champs de maïs peut être favorisée par les averses de pluie, des forts taux d’humidité et des températures élevées, conditions météorologiques qui ont été présentes dans les dernières semaines. Sa présence peut aussi être favorisée aux endroits où les plants ont été endommagés par la grêle, le gel, la sécheresse, les blessures mécaniques, les herbicides ou les insectes (ex. : punaise brune). Le charbon commun est un champignon qui cause peu de dommages au maïs sucré en général, et il n’y a aucun traitement fongicide homologué pour le contrôler. Dans une situation où le charbon commun serait un problème récurrent sur votre entreprise, nous vous recommandons de prioriser des variétés plus résistantes au charbon, de minimiser les blessures possibles et d’avoir une fertilisation appropriée, car le charbon est aussi plus présent dans les champs trop fertilisés en azote ou grandement amendés avec des engrais organiques. Pour plus de détails sur le charbon commun, consultez le site du MAAARO en cliquant ici.
Charbon commun sur plants de maïs sucré.
Photo 1. P. Allimann, stagiaire (MAPAQ).
Photos 2. et 3. B. Duval (MAPAQ).
Photo 1. P. Allimann, stagiaire (MAPAQ).
Photos 2. et 3. B. Duval (MAPAQ).
Chrysomèle des racines du maïs
Quelques adultes de la chrysomèle des racines du maïs ont été observés dans certains champs de la Capitale-Nationale, des Laurentides et de la Montérégie, avec des dommages aux soies par endroits. En se nourrissant des soies des épis de maïs, les adultes de la chrysomèle peuvent nuire à la pollinisation. Ils peuvent parfois se nourrir de grains et endommager le bout des épis. Lorsque vous dépistez les champs et que des chrysomèles sont présentes, notez si elles s’alimentent des soies. Pour plus d’information sur ce ravageur et les moyens de lutte, consultez cette fiche technique.
Nitidule
Nitidule
Des collaborateurs nous rapportent la présence de nitidules à quatre points dans certains champs de maïs sucré. Leur présence reste sporadique, et l’insecte ne cause pas de grands dommages aux épis, mais pour certains sites, il peut être problématique, car il s’introduit dans le bout des épis endommagés par les oiseaux ou d’autres insectes. Afin de diminuer les problèmes de nitidules, le guide Les insectes nuisibles et utiles du maïs sucré : mieux les connaître (pages 26 et 27) recommande d’éviter les variétés dont le bout de l’épi est mal fermé et d’enfouir les résidus du maïs, dont les épis en décomposition, à plus de 10 cm de profondeur. Un autre moyen de prévention consiste à réduire le plus possible les dommages aux épis causés par les oiseaux et les autres insectes.
Rouille
Des collaborateurs nous rapportent la présence faible et sporadique de symptômes de rouille sur du feuillage dans des champs de maïs sucré dans la Capitale-Nationale, en Mauricie et en Montérégie. Pour plus d’information sur cette maladie fongique et les stratégies d’intervention, consultez la fiche technique La rouille commune dans le maïs sucré.
Autres ravageurs
Des collaborateurs nous rapportent aussi la présence de thrips, de tétranyques, de pucerons, de punaises vertes et d’altises à tête rouge à des niveaux relativement stables et sans trop d’impact sur les champs de maïs sucré, dans les derniers jours.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Yves Auger et Brigitte Duval, agronomes (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Maïs sucré ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.