Le blanc est en légère augmentation. On rapporte de la tache angulaire sur fruits de courge d’hiver. Présence de petits foyers d’anthracnose sur les feuilles de concombre. Les traitements contre le mildiou du concombre se poursuivent. De nouveaux cas de pourriture des fruits causée par Phytophthora capsici sont rapportés.
ÉTAT DES CULTURES
De la chaleur et surtout beaucoup de pluie ont marqué la deuxième moitié de la période s’échelonnant du 29 juillet au 4 août. Dans les sols légers bien égouttés, les cucurbitacées se développent bien. Par contre, comme lors de la période précédente, les pluies abondantes et la chaleur sont propices à Phytophthora capsici, un champignon de sol redoutable, responsable du dépérissement de plants et de la pourriture de fruits.
Le sommaire agrométéorologique cucurbitacées vous présente le tableau des précipitations et des degrés-jours cumulés pour chacune des régions.
LE BLANC ET LES MALADIES FOLIAIRES
Le blanc est en augmentation dans les zucchinis et, dans une moindre mesure, dans les autres cucurbitacées non tolérantes ou non résistantes à la maladie. Pour connaître la stratégie de traitement contre le blanc, consultez l’avertissement N° 9 du 22 juillet dernier. Pour ce qui est des autres maladies fongiques, telles que la tache alternarienne et la tache septorienne, elles ont légèrement augmenté, respectivement, dans le concombre et dans la citrouille, cette semaine. La tache angulaire est plus présente dans le feuillage des cucurbitacées.
POURRITURE BACTÉRIENNE SUR FRUITS DE COURGE SPAGHETTI
Des taches bactériennes causées par Pseudomonas syringae sont observées, en Montérégie et dans Lanaudière, sur les courges spaghetti. Ces lésions semblent fermes sur le fruit, mais lorsqu’on le coupe, on constate que la pourriture s’étend dans la chair du fruit et peut atteindre la cavité renfermant les graines. Faites attention à ces lésions : bien qu’elles soient souvent de petites tailles, il est fort possible qu’en entreposage, elles provoquent la détérioration rapide des courges.
ANTHRACNOSE SUR FEUILLES DE CONCOMBRE
En Montérégie, on rapporte la présence d’anthracnose (Colletotrichum orbiculare) sur le feuillage du concombre frais et, dans Lanaudière, sur le feuillage du concombre de transformation. Pour l’instant, les fruits ne semblent pas affectés par la maladie.
Sous notre climat, ce pathogène est plutôt rare en champ, dans le concombre. On le rencontre parfois en fin de saison sur les fruits de melon brodé. Toutefois, dans le sud-est des États-Unis, où le climat est plutôt chaud et humide, Colletotrichum sp. est très présent et peut occasionner des dommages sérieux aux cucurbitacées.
Cycle de la maladie
Le champignon responsable de l’anthracnose peut survivre à l’hiver sur des résidus de culture infectés ou sur des plants de concombres sauvages. Il peut aussi provenir de la semence. De ces sources, les conidies peuvent alors infecter des plants sains par les éclaboussures de pluie, la machinerie, les travailleurs et, dans une moindre mesure, les insectes.
Pour germer et infecter une plante hôte, les conidies nécessitent une humidité relative de 100 % durant 24 heures et des températures se situant entre 22 et 27 oC. Les conidies libèrent des spores qui prennent jusqu’à 72 heures pour infecter l’hôte et les symptômes apparaissent 4 jours après l’infection.
Pour qu’il y ait d’autres cycles d’infection, des températures chaudes et très humides doivent être au rendez-vous.
Traitements
Plusieurs produits, dont certaines formulations de cuivre, sont homologués contre l’anthracnose. Pour connaître les produits de phytoprotection homologués contre cette maladie, consultez le bulletin d’information No 1 du 1er mai 2020.
RECOMMANDATION DE TRAITEMENT CONTRE LE MILDIOU DU CONCOMBRE
Un premier foyer de mildiou du concombre (Pseudoperonospora cubensis) a été dépisté jeudi dernier, le 30 juillet. Nous recommandons la poursuite des pulvérisations préventives de fongicides dans les champs de concombres de transformation, de concombres frais du sud du Québec et dans les autres champs qui ont des antécédents de mildiou.
Consultez l’avertissement No 8 du 15 juillet 2020 pour obtenir le tableau des fongicides antimildiou recommandés.
AUGMENTATION DES CAS DE POURRITURE DES FRUITS CAUSÉE
PAR PHYTOPHTHORA CAPSICI
Les fruits sains issus des champs avec foyers de P. capsici devront être récoltés sans délai lorsqu’ils seront matures. Ces fruits devront être commercialisés rapidement.
Après la récolte ou l’abandon d'une section de champ, faites un travail de sol pour incorporer les résidus (plants, fruits) dans les premiers dix centimètres de sol afin de favoriser leur décomposition rapide et de détruire le mycélium du champignon avant qu’il ne fasse des oospores. Les oospores sont des spores sexuées qui peuvent vivre très longtemps dans le sol, même en absence de plante-hôte.
- Nettoyer l’équipement agricole avant de passer d’un champ à l’autre. Phytophthora capsici se propage très facilement avec les particules de sol qui collent aux roues de la machinerie agricole.
- Ne jamais enfouir des fruits malades dans un champ sain.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Isabelle Couture, agronome, M. Sc. (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseure du réseau Cucurbitacées ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.