Pyrale bivoltine (2e génération) : les captures de papillons se poursuivent timidement, incluant une première capture de la 2e génération en Mauricie; dates de dépistage et dates prévisionnelles de traitements insecticides pour plusieurs régions; stratégie d'intervention avec les trichogrammes. Pyrale univoltine : les captures de papillons se poursuivent faiblement; les recommandations émises précédemment demeurent inchangées. Ver de l’épi : aucun papillon capturé dans tout le réseau; importance du piégeage à la ferme. Ver-gris occidental des haricots (VGOH) : les captures de papillons sont en augmentation dans plusieurs régions; surveillez les champs à risque. Autres ravageurs et problèmes phytosanitaires : les captures de papillons de légionnaire d’automne se poursuivent; observations de charbon, de chrysomèles, de nitidules, de dommages par les oiseaux et d’autres ravageurs secondaires; soyez vigilants.
PYRALE BIVOLTINE (2e GÉNÉRATION)
Au cours de la dernière semaine, les captures de papillons de la 2e génération de la pyrale bivoltine se sont poursuivies faiblement sur deux sites situés en Montérégie-Est et Montérégie-Ouest. Une première capture a aussi été réalisée sur un site en Mauricie. Selon les récentes captures et le cumul des degrés-jours de croissance, nous prévoyons que les premières pontes surviendront prochainement. Donc nous vous recommandons de garder l’œil ouvert lors de vos dépistages, à partir des dates indiquées ci-dessous, dans le tableau.
Dépistage au champ
À partir de la date indiquée pour l’apparition des premières larves (selon la région), visitez les champs menacés à intervalles réguliers. À cette période, les premières masses d’œufs seront éclos, et les jeunes larves auront commencé à cribler les jeunes plants de trous minuscules. À partir de la date indiquée pour l’apparition des masses d’œufs, il est possible de visiter les champs pour déterminer le taux de parasitisme par les trichogrammes, s’il y a lieu.
Groupe de régions | Début du dépistage des masses d'oeufs | Début du dépistage des larves et des criblures |
Montérégie, Laval, Lanaudière et Basses-Laurentides |
Vers le 31 juillet | Vers le 5 août |
Centre-du-Québec, Estrie, Mauricie et Outaouais |
Vers le 5 août | Vers le 10 août |
Le RAP émet des recommandations de traitement à l’échelle régionale, sans tenir compte des particularités propres à chaque localité (ex. : microclimat, historique d’infestation, etc.). Le dépistage champ par champ devrait être privilégié, car il permet de mieux cibler les dates de traitements et d’éviter les traitements inutiles. Il permet d’évaluer l’état d'infestation d'un champ en particulier et de déterminer si un traitement insecticide contre la pyrale du maïs est justifié. Les dates indiquées dans le tableau ci-dessous peuvent varier de quelques jours, selon les observations effectuées par les collaborateurs du RAP. Les prochains avertissements vous informeront des changements, s’il y a lieu.
Groupe de régions | Début de la ponte |
Nombre et dates des traitements pour ces régions/secteurs (prévision) |
Montérégie, Laval, Lanaudière et Basses-Laurentides |
Vers le 31 juillet |
Stratégie à 1 traitement : 16 août
|
Centre-du-Québec, Estrie, Mauricie et Outaouais |
Vers le 5 août |
Stratégie à 1 traitement : 21 août
|
Trichogrammes
Les trichogrammes sont efficaces contre les œufs de la pyrale, contrairement aux traitements insecticides qui, eux, sont dirigés contre les larves. Les trichocartes doivent donc être installées avant le début de la ponte de la pyrale, dans les champs qui ont atteint ou dépassé le stade 4 à 6 feuilles. Les trichogrammes doivent être actifs dès la date de début de ponte, dans les champs qui auront atteint le stade 4 à 6 feuilles.
PYRALE UNIVOLTINE
Parmi tout le réseau, 3 papillons de la pyrale univoltine ont été capturés sur un site en Montérégie, un site en Estrie et sur un site au Saguenay-Lac-Saint-Jean. De façon générale, les très faibles captures indiquent que les populations de cette race de pyrale sont faibles, mais cela ne garantit pas qu’il y aura absence de ponte sur les plants de maïs, dans un champ donné. Cela souligne encore plus l’importance de dépister la présence de masses d’œufs, de jeunes larves et de criblures sur les plants de maïs, pour bien cibler les traitements et éviter ceux qui seraient inutiles.
Du dépistage a été réalisé dans plusieurs régions, et des masses d’œufs ou de jeunes larves ont été observées par endroits. Des traitements sont prévus dans certains cas. Les recommandations émises précédemment pour toutes les régions demeurent inchangées. Consultez l’avertissement No 7 pour tous les détails. N’hésitez pas à consulter la fiche technique Pyrale du maïs pour plus d’information sur le ravageur. Pour connaître les traitements homologués, consultez le bulletin d’information Bio-insecticides, insecticides et fongicides foliaires homologués dans la culture du maïs sucré en 2020.
Les larves de pyrale du maïs terminent leur développement à l’intérieur des tiges de maïs. Il est donc fortement recommandé de déchiqueter et d’enfouir les résidus de maïs sucré rapidement après la récolte. Cela diminue considérablement le nombre de larves qui réussiront à survivre.
Consultez le tableau synthèse ci-dessous pour voir le portrait de l’activité de la pyrale du maïs selon les régions.
Activité de la pyrale du maïs
VER DE L’ÉPI
Au cours de la dernière semaine, parmi tout le réseau, aucun papillon n’a été capturé parmi tout le réseau du RAP Maïs sucré. Le piégeage de papillons avec un piège à phéromone « ferme par ferme » est fortement recommandé, puisque c’est la seule façon de surveiller l’arrivée du ver de l’épi dans la ferme. C’est un papillon qui nous arrive du Sud par les vents. Lorsqu’il est question du ver de l’épi, chaque ferme est différente; c’est du cas par cas. Les papillons femelles sont attirés par les soies fraîches, où ils pondent leurs œufs. Rappelons que les champs les plus à risque sont (1) les champs qui ont des soies fraîches au moment des captures de papillons du ver de l’épi et (2) les champs qui porteront des soies fraîches durant les 10 jours qui suivent les captures de papillons à la ferme.
Pour de l’information détaillée sur le ver de l’épi (identification, biologie, piégeage, stratégies d’intervention, etc.), consultez la fiche technique Le ver de l’épi du maïs, du RAP Maïs sucré.
VER-GRIS OCCIDENTAL DES HARICOTS
Les captures de papillons du ver-gris occidental des haricots (VGOH) se poursuivent dans les réseaux Maïs sucré et Grandes cultures, sur plusieurs sites dans différentes régions, avec des captures faibles à élevées. On constate une augmentation du nombre de sites ayant des captures, et le nombre total des captures a aussi augmenté. Des masses d’œufs fraîches et une masse d’œufs éclose ont été observées dans quelques champs de maïs sucré et de grandes cultures situés au Centre-du-Québec, en Estrie, en Mauricie, en Montérégie, ainsi qu’en Outaouais.
Depuis quelques années, ce ravageur occasionne parfois des dommages dans certains champs de maïs sucré. Gardez l’œil ouvert pour détecter les masses d’œufs lors de vos dépistages au champ. Lors du dépistage des masses d’œufs, concentrez-vous sur les feuilles du haut, car les œufs sont généralement déposés sur les trois feuilles du haut sur la face supérieure des feuilles. Avant l’éclosion, la couleur des œufs passe du blanc au bleu-violet.
Il est à noter que ce n’est pas parce qu’il y a des captures de papillons de VGOH dans un champ donné qu’il y aura systématiquement présence de masse d’œufs dans ce champ. Le dépistage des masses d’œufs et des jeunes larves est l’unique façon de déterminer l’atteinte du seuil économique d’intervention justifiant une intervention phytosanitaire. Les champs les plus à risque à cette période de l’été sont les champs qui sont présentement près du stade « sortie des croix » (la femelle préfère pondre sur des plants de maïs dont les panicules ne sont pas encore sorties ou qui sont en train de sortir) et ceux situés en sols légers. Si vous avez déjà subi des dommages par le passé, soyez particulièrement vigilant. Si le dépistage révèle la présence de masses d’œufs ou de larves de ce ravageur, il est important d’intervenir pendant que les larves sont encore petites et avant qu’elles n’entrent dans les épis.
Dans le cas où le seuil d’intervention est atteint :
- Si la majorité des œufs sont éclos, mais que les panicules ne sont pas encore émergées (photo 3), le traitement devrait être effectué lorsque la majorité des panicules sont émergées. Dans ce cas, si le traitement est effectué avant la sortie des panicules, les jeunes larves se trouveraient protégées du traitement.
- Si la majorité des œufs ne sont pas éclos et que les panicules sont émergées, le traitement devrait être effectué vers la date prévue d’éclosion, selon le suivi des masses d’œufs au champ (les œufs de couleur mauve écloront environ 24 à 48 heures plus tard).
Pour plus d’information sur le ravageur (identification de l’insecte, dépistage, etc.), consultez la fiche technique Le ver-gris occidental des haricots dans le maïs sucré.
Photo 1. Masse d’œufs fraîche. Photo 2. Jeunes larves fraîchement écloses. Photo 3. Jeunes larves dans une croix, avant l’émergence.
Crédit : Brigitte Duval (MAPAQ).
AUTRES RAVAGEURS ET PROBLÈMES PHYTOSANITAIRES
Légionnaire d’automne
Des captures allant d'un à quelques papillons de légionnaires d’automne ont été effectuées, cette semaine, dans une quinzaine de sites de la province. Certains collaborateurs ont observé quelques jeunes larves ou masses d’œufs dans certains champs des Basses-Laurentides, de la Montérégie et de la Capitale-Nationale. Au cours des prochaines semaines, la vigilance est donc de mise dans les champs à risque, dans la plupart des régions. Dépistez les champs de maïs sucré tardif pour rechercher des larves et des dommages. Pour plus d’information sur la biologie de ce ravageur, la méthode de dépistage, la stratégie d’intervention, etc., consultez la fiche technique Légionnaire d’automne.
Charbon
Des collaborateurs nous ont rapporté la présence de charbon commun dans certains champs de maïs sucré, de façon plus marquée que par les années précédentes. Sa propagation dans les champs de maïs peut être favorisée par les averses de pluie, des forts taux d’humidité et des températures élevées, soit les conditions météorologiques qui ont eu cours ces dernières semaines. Sa présence peut aussi être favorisée aux endroits où les plants ont été endommagés par la grêle, le gel, la sécheresse, les blessures mécaniques, les herbicides ou les insectes (ex. : punaise brune). Le charbon commun est un champignon qui cause peu de dommages au maïs sucré en général, et il n’y a aucun traitement fongicide homologué pour le contrôler. Dans une situation où le charbon commun serait un problème récurrent sur votre entreprise, nous vous recommandons de prioriser des variétés plus résistantes au charbon, de minimiser les blessures possibles et d’avoir une fertilisation appropriée, car le charbon est aussi plus présent dans les champs trop fertilisés en azote ou grandement amendés avec des engrais organiques. Pour plus de détails sur le charbon commun, consultez le site du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales de l'Ontario (MAAARO) en cliquant ici.
Charbon commun sur plants de maïs sucré.
Photo 1 : P. Allimann, stagiaire (MAPAQ). Photos 2 et 3 : B. Duval (MAPAQ).
Chrysomèle des racines du maïs
Quelques adultes de la chrysomèle des racines du maïs ont été observés dans certains champs de la Capitale-Nationale, des Laurentides et de la Montérégie avec des dommages aux soies par endroits. En se nourrissant des soies des épis de maïs, les adultes de la chrysomèle peuvent nuire à la pollinisation. Ils peuvent parfois se nourrir de grains et endommager le bout des épis. Lorsque vous dépistez les champs et que des chrysomèles sont présentes, notez si elles s’alimentent des soies. Pour plus d’information sur ce ravageur et les moyens de lutte, consultez cette fiche technique.
Aussi, des collaborateurs rapportent des dommages aux racines du maïs causés par les larves de la chrysomèle des racines du maïs, ce qui peut entraîner de la verse ou des plants en forme de « cols d’oie ». Seuls les champs sur précédent de maïs sont touchés, et les dommages sont observés surtout en sol lourd. Aucune intervention spécifique contre les larves dans le sol n’est possible. En prévision de la prochaine saison, rappelons que la rotation des cultures demeure le meilleur moyen pour éviter les dommages aux racines. Aussi, il est important de ne pas confondre les différents types de « cols d’oie » en cas de doute, consultez les causes possibles en cliquant ici.
Aussi, des collaborateurs rapportent des dommages aux racines du maïs causés par les larves de la chrysomèle des racines du maïs, ce qui peut entraîner de la verse ou des plants en forme de « cols d’oie ». Seuls les champs sur précédent de maïs sont touchés, et les dommages sont observés surtout en sol lourd. Aucune intervention spécifique contre les larves dans le sol n’est possible. En prévision de la prochaine saison, rappelons que la rotation des cultures demeure le meilleur moyen pour éviter les dommages aux racines. Aussi, il est important de ne pas confondre les différents types de « cols d’oie » en cas de doute, consultez les causes possibles en cliquant ici.
Nitidule
Des collaborateurs nous rapportent la présence de nitidules à quatre points dans certains champs de maïs sucré. Leur présence reste sporadique, et l’insecte ne cause pas de grands dommages aux épis, mais pour certains sites, il peut être problématique, car il s’introduit dans le bout des épis endommagés par les oiseaux ou d’autres insectes. Afin de diminuer les problèmes de nitidules, le guide Les insectes nuisibles et utiles du maïs sucré : mieux les connaître (pages 26 et 27) recommande d’éviter les variétés dont le bout de l’épi est mal fermé et d’enfouir les résidus du maïs, dont les épis en décomposition, à plus de 10 cm de profondeur. Un autre moyen de prévention consiste à réduire le plus possible les dommages aux épis causés par les oiseaux et les autres insectes.
Nitidules à quatre points et dommage sur un épi de maïs.
Photo : Brigitte Duval (MAPAQ)
Oiseaux noirs
Des collaborateurs nous rapportent aussi la présence de dommages aux épis causés par l’alimentation des oiseaux. Des dommages par les oiseaux sont récurrents, chaque année, à certains endroits. Pour en savoir plus sur cette problématique, consultez la fiche technique Oiseaux noirs : ravageurs des épis de maïs sucré. Vous y trouverez de l’information sur les espèces d’oiseaux, les types de dommages, les ennemis naturels, la surveillance phytosanitaire, les multiples types d’effarouchements ainsi que les lois et règlements applicables.
Autres ravageurs
Des collaborateurs nous rapportent aussi la présence de thrips, de pucerons et d’altises à tête rouge à des niveaux relativement stables et sans trop d’impacts sur les champs de maïs sucré, dans les derniers jours.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Yves Auger et Brigitte Duval, agronomes (MAPAQ). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter les avertisseurs du réseau Maïs sucré ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.