Les bonnes pratiques au champ lors de l'utilisation d'herbicides et après la récolte. À surveiller : les altises, les thrips, les mouches du genre Delia, les pucerons et les chenilles défoliatrices. Les maladies continuent de se développer.
BONNES PRATIQUES
Cette saison, le contrôle des mauvaises herbes semble particulièrement difficile par endroits. Les herbicides, qui n'ont pas été aussi efficaces en période de sécheresse, et le manque de main-d'oeuvre peuvent en expliquer la cause. N'oubliez pas que la présence d'adventices peut offrir refuge aux ravageurs, nuire à la bonne circulation de l'air et empêcher la bonne couverture du feuillage lors des applications de pesticides. Ainsi, il est possible d'avoir plus de difficulté à bien contrôler les ennemis de culture, sans compter l'impact sur les rendements que peut engendrer la présence de mauvaises herbes (moins de lumière, d'eau et d'éléments nutritifs pour la culture).
Des collaborateurs nous rapportent des dommages occasionnés par la phytotoxicité. L'application de certains produits, parfois combinée à l'ajout d'adjuvant, lorsque les températures sont chaudes et ensoleillées peut causer de la phytotoxicité sur le feuillage. Évitez d'intervenir sous ces conditions. Assurez-vous également de bien rincer votre pulvérisateur entre chaque usage afin qu'il n'y ait pas de résidus de pesticides.
Les récoltes sont en cours depuis quelques semaines. Une autre bonne pratique est d'enfouir les résidus de culture dès que la récolte d'un champ est terminée. Ainsi, on empêche certains ravageurs de compléter leur cycle et on élimine toute présence de tissus végétaux sur lesquels les insectes et maladies pourraient se développer.
INSECTES RAVAGEURS
Plusieurs ravageurs sont davantage présents dans les champs de crucifères du Québec. La ponte de la mouche du chou est en hausse dans la plupart des secteurs, et l'on retrouve des larves de mouche du genre Delia dans le feuillage et dans la zone racinaire. Les altises (des crucifères, des navets, à tête rouge) sont toujours actives et nécessitent des interventions par endroits. D'ailleurs, on rapporte des dommages occasionnés par des larves d'altises sur les racines de crucifères asiatiques, en Montérégie. Les thrips sont plus abondants dans les feuilles des choux des régions de Lanaudière, de la Montérégie et de la Capitale-Nationale. Des colonies de pucerons se développent dans le feuillage de crucifères asiatiques de ces mêmes régions. Quant aux chenilles défoliatrices (piéride du chou, fausse-teigne des crucifères et fausse-arpenteuse du chou), leur présence justifie des traitements qui semblent être efficaces la plupart du temps.
RÉSEAU DE PIÉGEAGE DE LA CÉCIDOMYIE DU CHOU-FLEUR
On continue de capturer de la cécidomyie du chou-fleur dans les pièges à phéromone du Réseau de piégeage, et des interventions sont en cours. Des dommages sont observés par endroits, occasionnant des pertes à la récolte pouvant atteindre 40 % dans les pires situations.
Le tableau qui suit vous permet de prendre connaissance des niveaux de captures de la dernière semaine dans les différentes régions. Vous remarquerez qu'ils peuvent être fort variables. Ainsi, la meilleure façon de faire le suivi de cet ennemi est d'installer des pièges à phéromone dans vos champs, dès l'implantation de vos crucifères.
Le tableau qui suit vous permet de prendre connaissance des niveaux de captures de la dernière semaine dans les différentes régions. Vous remarquerez qu'ils peuvent être fort variables. Ainsi, la meilleure façon de faire le suivi de cet ennemi est d'installer des pièges à phéromone dans vos champs, dès l'implantation de vos crucifères.
Région | Nombre de sites de piégeage | Niveau de captures |
Bas-Saint-Laurent | 2 | Faible à très élevé |
Capitale-Nationale | 4 | Nul à très faible |
Centre-du-Québec | 1 | Très faible |
Chaudière-Appalaches | 3 | Faible à modéré |
Estrie | 1 | Faible à modéré |
Gaspésie | 4 | Nul à modéré |
Îles-de-la-Madeleine | 2 | Nul |
Laval-Lanaudière | 13 | Nul à très élevé |
Laurentides | 5 | Nul à très faible |
Mauricie | 3 | Très faible à modéré |
Montérégie | 13 | Nul à élevé |
Saguenay–Lac-Saint-Jean | 6 | Nul à très élevé |
MALADIES
Les températures, les précipitations ainsi que les rosées matinales ont contribué au développement de certaines maladies déjà présentes dans les champs, telles que la pourriture molle bactérienne et les taches alternariennes. Dans les régions plus au sud de la province, on observe également les premiers symptômes de pourriture sclérotique et de nervation noire. Bien que les mesures préventives constituent le meilleur moyen de lutte contre ces maladies, des fongicides sont homologués. Consultez le bulletin fongicide 2020, paru le 17 juillet dernier, pour avoir plus d'information sur les fongicides homologués dans les crucifères.
Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |