Amarante tuberculée : il faudrait rapidement intervenir dans les prochains jours si des plants sont découverts. Canola : surveillance des altises recommandée en Abitibi-Témiscamingue et au Bas-Saint-Laurent, et plusieurs champs au stade sensible à la cécidomyie du chou-fleur dans la province. Punaise brune : il est possible d’en voir dans le maïs, mais rarement un problème.
AMARANTE TUBERCULÉE : NOUVEAU FOYER DÉCOUVERT DANS LA MRC DU HAUT-RICHELIEU EN MONTÉRÉGIE; IL EST ENCORE LE TEMPS DE DÉPISTER ET D'INTERVENIR
Stéphanie Mathieu et David Miville, agronomes (MAPAQ)
Stéphanie Mathieu et David Miville, agronomes (MAPAQ)
Un 6e foyer d’amarante tuberculée a été retrouvé dans la MRC du Haut-Richelieu en Montérégie, ce qui porte à neuf le nombre de cas totaux répertoriés au Québec. La mauvaise herbe a été dépistée dans un champ de maïs quelques semaines après un traitement au glyphosate. Des plants seront analysés par le Laboratoire d'expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ afin de déterminer à quels groupes d’herbicides cette population est résistante. On soupçonne fortement une résistance au groupe 9. Le champ a été traité de nouveau avec des herbicides qui n’appartiennent pas à ce groupe.
Il est encore temps de dépister vos champs afin d’observer si des mauvaises herbes n’ont pas été contrôlées. Si vous suspectez de la résistance, des tests moléculaires de détection sont disponibles au LEDP afin de le confirmer rapidement et d'orienter la stratégie de désherbage à préconiser. Pour en savoir plus, consultez la trousse résistance. Dépendamment du stade de la culture et de la mauvaise herbe, des options de retraitements aux herbicides peuvent être possibles. Un contrôle mécanique par sarclage peut aussi être une bonne solution.
Herbicide (groupe) | Stade maximum de la culture | Degré d'efficacité* |
Shieldex (27) + Aatrex (5) | V6, donc 8 feuilles du maïs | + de 90 % d’efficacité |
Callisto (27) + Aatrex (5) | 8 feuilles du maïs | + de 90 % d’efficacité |
Acuron (5, 15, 27, 27) | 6 feuilles du maïs | + 90 % d’efficacité en prélevée, mais données non disponibles en postlevée |
Armezon (27) + Aatrex (5) | 7 feuilles du maïs | 80 % d’efficacité |
Herbicide (groupe) | Stade maximum de la culture | Degré d'efficacité* |
Reflex (14) | Jusqu’à la 2e trifoliée du soya | 80 % d’efficacité |
Blazer (14) | Jusqu’à la 3e feuille trifoliée du soya | 80 % d’efficacité |
Xtendimax (pour les variétés de soya possédant la technologie Xtend) | Jusqu’au début de la floraison du soya | 80 % d’efficacité |
Enlist (pour les variétés de soya possédant la technologie Enlist) | Jusqu’à la pleine floraison du soya | 80 % d’efficacité |
Assurez-vous de mettre en place des mesures de biosécurité telles que le nettoyage de la machinerie après un passage dans un champ où l’amarante tuberculée est présente. Consultez la trousse d'information La biosécurité dans le secteur des grains pour plus de détails.
Afin d’aider les producteurs aux prises avec cette mauvaise herbe, des aides financières sont maintenant disponibles via le Plan d’intervention phytosanitaire contre l’amarante tuberculée.
ALTISES ET CÉCIDOMYIE DU CHOU-FLEUR DANS LE CANOLA : ÉTAT DE LA SITUATION AU 25 JUIN 2020
Groupe de travail sur les ravageurs du canola
Groupe de travail sur les ravageurs du canola
Altises
Depuis le dernier avertissement au sujet des altises (18 juin dernier), 2 des 29 champs suivis par le RAP se sont approchés du seuil d’intervention de 25 % de défoliation : le premier est situé à Cacouna (Bas-Saint-Laurent) et le second à Lorrainville (Abitibi-Témiscamingue). Pour les champs qui n’auraient pas atteint le stade 5 feuilles, le dépistage des altises est donc encore recommandé dans ces deux régions. Selon les données du RAP, les champs en Capitale-Nationale et en Chaudière-Appalaches présentent des taux de défoliation plutôt faibles et devraient avoir atteint le stade de croissance à partir duquel les altises ne sont plus une menace. Le constat est presque le même au Saguenay-Lac-Saint-Jean, où les taux de défoliation sont faibles et où le stade du canola est avancé pour plusieurs champs.
Cliquez ici pour accéder aux données de dépistage des champs suivis par le RAP.
Les altises sont très actives par temps ensoleillé, peu venteux et relativement sec, et lorsque les températures moyennes quotidiennes dépassent 16 °C, sans être trop élevées.
Pour obtenir plus de détails sur le dépistage, dont les illustrations du pourcentage de surface foliaire affectée et les stratégies d’intervention contre les altises, consultez la fiche technique Altises du navet et altise des crucifères.
Cécidomyie du chou-fleur
La grande majorité des champs sont actuellement au stade le plus sensible face à la cécidomyie du chou-fleur, ou ils le seront dans les prochains jours. C’est à partir de la fin du stade rosette et pendant l’élongation que le canola est le plus à risque, car les larves se nourrissent des bourgeons et peuvent provoquer l’arrêt de l’élongation de la tige principale et la formation de bouquets de siliques.
Comme les résultats de piégeage sont très variables d’un champ à l’autre au sein d’une même région, il est recommandé aux producteurs d’installer des pièges à phéromone pour évaluer au mieux la pression du ravageur. Pour limiter les coûts associés au dépistage, il est possible de limiter le piégeage à la période où le canola est le plus à risque, c’est-à-dire du stade 3 à 4 feuilles (stades BBCH 13-14) jusqu’à la fin de l’élongation de la tige principale (stade BBCH 59).
Les recherches sur l’impact de la cécidomyie du chou-fleur sur les rendements du canola, et donc sur la rentabilité des traitements insecticides, sont toujours en cours. Ainsi, même si les pièges à phéromone indiquent que le seuil d’intervention de l’Ontario est atteint (5 cécidomyies par piège par jour), cela ne justifie pas nécessairement de recourir aux insecticides. En effet, la compensation des plants de canola a été observée au cours des dernières années dans des champs ayant des populations élevées de cécidomyie du chou-fleur et présentant des dommages en début de saison. Certains sites situés au Saguenay–Lac-Saint-Jean et en Abitibi-Témiscamingue ont par ailleurs atteint ce seuil. Il est donc recommandé d’initier ou de poursuivre le suivi du ravageur, en particulier dans ces régions.
Finalement, si un traitement est envisagé, référez-vous toujours aux étiquettes des pesticides pour les directives d’utilisation, notamment en ce qui concerne le moment de la pulvérisation, car l’efficacité de certains insecticides diminue lorsque la température est élevée (supérieure à 25 °C). Dans le cas du CORAGEN, une application peut être faite seulement après un délai de 60 jours suivant le semis de semences traitées avec tout insecticide du groupe 28. Les cécidomyies se reproduisent en général au coucher ou au lever de soleil. Les applications devraient être effectuées durant ces périodes afin d’optimiser l’efficacité des produits et de protéger les pollinisateurs qui sont actifs durant la journée.
Cliquez ici pour accéder aux résultats de piégeage de ce ravageur dans les champs suivis par le RAP. Pour en savoir davantage sur le sujet, veuillez vous référer à la fiche technique.
PUNAISE BRUNE : CAS RAPPORTÉS DANS DES CHAMPS DE MAÏS
Isabelle Fréchette, agronome (CÉROM) et Brigitte Duval, agronome (MAPAQ)
Isabelle Fréchette, agronome (CÉROM) et Brigitte Duval, agronome (MAPAQ)
Des plants de maïs endommagés par la punaise brune ont été observés la semaine passée en Montérégie-Ouest (Napierville, Saint-Bernard-de-Lacolle).
En se nourrissant, cet insecte provoque des trous et cause des anomalies de croissance par les enzymes digestives qu’il injecte à la culture (photos 1 et 2). La fiche technique Punaise brune peut vous aider à cerner le problème. Dans la majorité des cas, le pourcentage de plants affectés dans les champs est faible.
En raison de la crise de la COVID-19, le Québec pourrait faire face à une perturbation de son approvisionnement d’équipements de protection individuelle (EPI) au cours de l’été 2020, laquelle perturbation pourrait mener à une pénurie. En toute circonstance, le respect des étiquettes des pesticides et le port d’EPI approprié sont obligatoires (article 36 du Code de gestion des pesticides). La meilleure protection contre l’exposition aux pesticides est de porter un équipement de protection individuelle. Si vous n’êtes pas en mesure de vous procurer un EPI :
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Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l’avertisseuse du réseau Grandes cultures ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d'en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite. Le Réseau d'avertissements phytosanitaires (RAP) a pour mission d'informer les producteurs et autres intervenants du domaine agroalimentaire québécois au sujet de la présence et de l'évolution des ennemis des cultures dans leurs régions respectives, et des meilleures stratégies pour les gérer. Les communiqués du RAP Grandes cultures sont diffusés gratuitement par ces trois canaux : par courriel, via le site Web d’Agri-Réseau et via Twitter.