État de la situation des cultures maraîchères en serre : avec la canicule viennent les pucerons. Beaucoup d'ennemis naturels viennent de l’extérieur des serres pour prêter main-forte à ceux déjà présents. Cependant, ce n’est pas suffisant pour contrôler les pucerons. Assurez-vous d'utiliser les bons agents de lutte biologique, surtout si vous avez de l’hyperparasitisme.
Actuellement, les principales espèces de pucerons sont présentes dans les serres. On rapporte également les premiers cas de puceron du melon sur concombre (Aphis gossypii). Restez alerte avec cet insecte et intervenez très rapidement pour éviter qu’il ne se répande comme une traînée de poudre dans les serres. Attention à l'hyperparasitisme (photo) si vous utilisez Aphidius.
La meilleure solution consiste à utiliser un « cocktail » d’agents de lutte biologique : coccinelles, chrysopes, Aphidoletes, Aphelinus et Aphidius. Ne pas utiliser ce dernier s’il y a de l’hyperparasitisme. Par ce temps très chaud, pensez à ombrager les serres (chaux temporairement ou produit commercial) et à humidifier pour éviter que vos auxiliaires faillissent à la tâche. Comme nous, ils ont besoin d'eau et de fraîcheur!
Si vous utilisez déjà Aphidius, surveillez attentivement les hyperparasites qui les attaquent. Les momies de pucerons sont alors parasitées par l’hyperparasite qui a pris la place d'Aphidius en le tuant.
C’est en regardant le trou d’émergence sur le dos du puceron momifié qu’on s’en rend compte. Le contour est alors très irrégulier au lieu d’être bien lisse parce que l’hyperparasite le mâchouille pour sortir de la momie (photo). Cet intrus détruit donc tout le travail réalisé par Aphidius et conduit souvent au dérapage insoupçonné du contrôle biologique. La stratégie doit donc changer en utilisant des prédateurs qui ne seront pas victimes de cette manœuvre : coccinelles, chrysopes (vendus sous forme d’œufs et de larves), syrphes et Aphidoletes.
Fiche technique Puceron du melon sur concombre
Consulter la charte d’identification des pucerons
Lutte chimique
Un traitement localisé est recommandé pour éviter leur dispersion, même avant d’introduire vos auxiliaires si vous avez des pucerons ailés.
Sur foyers (surtout) :
- Savons ou huile minérale PURESPRAY GREEN 13E et SUFFOIL-X. Attention aux brûlures par temps trop chaud.
Traitements incompatibles, mais peu ou pas résiduels :
- Beauvaria bassiana avec 3 souches disponibles (BIO-CERES G WP, BOTANIGARD 22 WP ou BOTANIGARD ES et VELIFER) et TROUNCE (Sels de potassium d’acides gras + Pyréthrines).
Traitement généralisé et compatibilité avec les auxiliaires :
- BELEAF 50SG (flonicamide) : compatible avec tous.
- KONTOS (spirotétramate) : compatible avec les Aphidius, les coccinelles et les chrysopes, mais incompatible avec les acariens prédateurs.
- ENDEAVOR 50WG (pymétrozine) : compatible avec les Aphidius (larves), les coccinelles, les chrysopes, Orius et les acariens prédateurs (mis à part P. persimilis, sauf si appliqué dans l’irrigation).
- ALTUS (flupyradifurone) : compatible uniquement avec Aphidius.
Consultez la charte de décision pour auxiliaires biologiques dans les légumes de serre (gratuit) ainsi que l’affiche illustrée, plastifiée et résistante aux UV sur les agents de lutte biologique en serre (9,95 $) sur le site Web du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ).
En raison de la crise de la COVID-19, le Québec pourrait faire face à une perturbation de son approvisionnement d’équipements de protection individuelle (EPI) au cours de l’été 2020, laquelle perturbation pourrait mener à une pénurie. En toute circonstance, le respect des étiquettes des pesticides et le port d’EPI approprié sont obligatoires (article 36 du Code de gestion des pesticides). La meilleure protection contre l’exposition aux pesticides est de porter un équipement de protection individuelle. Si vous n’êtes pas en mesure de vous procurer un EPI :
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Toute intervention de contrôle d’un ennemi des cultures doit être précédée d’un dépistage et de l’analyse des différentes stratégies d’intervention applicables (prévention et bonnes pratiques, lutte biologique, physique et chimique). Le Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP) préconise la gestion intégrée des ennemis des cultures et la réduction des risques associés à l’utilisation des pesticides. |
Cet avertissement a été rédigé par Liette Lambert, agronome (MAPAQ), avec la collaboration du CRAM (Catherine Sylvestre et Geneviève Labrie) et Anne Chapdelaine (Club de production 07). Pour des renseignements complémentaires, vous pouvez contacter l'avertisseure du réseau Cultures maraîchères en serre ou le secrétariat du RAP. La reproduction de ce document ou de l’une de ses parties est autorisée à condition d’en mentionner la source. Toute utilisation à des fins commerciales ou publicitaires est cependant strictement interdite.